Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
J'ai fini hier:L'Oeil N°663
Décembre 2013
Plurielles comme les « modernités » du nouvel accrochage réussi du Centre Pompidou. Courageusement, le Musée national d’art moderne réalise avec le quatrième accrochage thématique de ses collections permanentes une relecture critique de l’histoire de l’art de 1905 à 1970. Fini le récit progressiste et dominant de l’histoire de l’art occidental qui voit s’enchaîner seuls les mouvements européens d’avant-garde – le cubisme après le fauvisme, etc. –, place à une histoire globale de l’art qui prend en compte les « autres » modernités, celles d’Asie, d’Afrique, des Amériques latine et du Nord… « “Modernités plurielles” élargit ce principe à une relecture non plus thématique, mais générale et historique de l’histoire de l’art », écrit dans le catalogue Catherine Grenier, directrice adjointe du MNAM et grand ordonnateur de ce nouvel accrochage qui ajoute, par ...
- Objet du mois
- Mauvaises mines
- Portrait
- Patrick Faigenbaum - Photographe empereur
- Mark Cohen - L’étrange
- Ora-ïto - Le frondeur
- Maryline Desbiolles - La mesure éblouie
- Michel Dubois - Passeur d’art
- Actualité
- François Hébel quitte arles
- Le Louvre-Lens raccroche
- Anthony Caro tire sa révérence
- Féminin/féminin au musée d’Orsay
- Salut Jean-Louis !
- FIGURES
- 5,5 %
- Marina Abramovic cherche fonds
- Découverte d’un incroyable butin nazi
- Gabriel de retour à la Sainte-Chapelle
- Alfred Pacquement, quel bilan au MNAM ?
- L'esprit des lieux
- Un château d’art contemporain
- L'Art en 2050
- Œuvres sans gravité
- Enquête
- Vers une nouvelle histoire de l'art
- Catherine Grenier, directeur adjoint du MANM/CCI
- Les enjeux des nouveaux accrochages des musées
- Après Kahlo, l’orangerie fait redécouvrir Rivera
- Art et politique
- Quand l’art penche à gauche
- À Leyde, l’utopie par le menu
- Reportage
- Sur les traces des Étrusques
- Dans le bain d’Une passion danoise
- Les prélèvements de l’œil
- De la richesse de l’art aborigène
- Vincent, entre Fragonard et David
- Richter à la lumière, dans l’ombre
- L’art contemporain à l’épreuve du design
-
-
L'abstraction géométrique, un art qui bouge toujours
| 22.04.10 | 16h48 • Mis à jour le 22.04.10 | 16h48
Bâle (Suisse) Envoyé spécial
En 1955 s'est tenue à la galerie Denise René, à Paris, une exposition collective intitulée "Le mouvement". Elle fit date, car la galeriste défendait - elle défend toujours, et ce depuis 1944 - l'abstraction géométrique. Le Musée Tinguely, à Bâle (Suisse), a eu la belle idée de reconstituer cette exposition, à voir jusqu'au 15 mai.
En 1955, ce courant, dit "froid", de l'abstraction géométrique était battu en brèche par une nouvelle peinture, plus "chaude", gestuelle, agitée : l'abstraction lyrique. Conseillée par le peintre Victor Vasarely, qui eut l'idée de l'exposition, et soutenue par un jeune critique nommé Pontus Hulten, qui deviendra vingt ans plus tard le premier directeur du Centre Pompidou, Denise René regroupa des artistes pour montrer qu'eux aussi pouvaient être dynamiques.
Au sens propre : toutes les oeuvres exposées bougeaient, ou pouvaient le faire. Toutes sont mobiles. Manuel, optique ou mécanique, le mouvement était partout. La petite exposition eut des répercussions considérables.
Elle amena tout d'abord des artistes, attirés par la rigueur et la cohérence des choix de Denise René. La galerie redevint le centre de l'avant-garde parisienne, drainant vers Paris des artistes venus de l'Europe du Nord comme de l'Amérique latine. Selon le joli mot du critique Pierre Descargues, "le cinétisme, parce qu'il offrait au regard la possibilité de douter de soi, fut un succès universel".
Après une exposition au Musée d'art moderne de New York, en 1964, intitulée "The Responsive Eye", on crut que l'abstraction géométrique allait remplacer le pop art, et qu'un mouvement européen pouvait à nouveau concurrencer l'école de New York. Sentiment renforcé par l'attribution du grand prix de la Biennale de Venise à Julio Le Parc, en 1966, et à Nicolas Schöffer lors de l'édition suivante. Des artistes de Denise René.
L'idée du Musée Tinguely est simple mais rude à -mettre en pratique : reconstituer l'exposition à l'identique. Y compris dans la scénographie, puisque les trois pièces de l'appartement du 124, de la rue La -Boétie, qui abritaient la galerie parisienne, ont été reconstruites fidèlement.
Les adeptes de voyages dans le temps sont servis, même si certaines oeuvres n'ont pu être retrouvées, remplacées par leurs équivalents. On revoit ainsi, ou on découvre, les travaux de Jacobsen, Mortensen et Calder, Duchamp, Agam et Bury, Soto et Vasarely. Et Tinguely bien sûr, qui n'était pas encore le sculpteur délirant que l'on connaît. Il faisait bouger, avec des petits -moteurs cachés, des formes géométriques blanches inspirées des tableaux de Malevitch. Il y a aussi, seule dérogation par rapport à l'exposition originale, un petit carnet de l'Américain Robert Breer, un folioscope ou flipbook , dont les dessins s'animent lorsqu'on en feuillette les pages.
LE CINÉMA AUSSI
Car, et c'est l'une des révélations de l'exposition bâloise, "Le mouvement" était accompagné d'un programme de cinéma expérimental. Projetés à la Cinémathèque le 21 avril 1955, les films de Robert Breer, d'Henri Chomette, d'Edgar Pillet ou de Richard Mortensen passèrent largement inaperçus. Injustice réparée à Bâle, qui ajoute une série passionnante d'autres essais sur pellicule réalisés à partir des années 1920 par Duchamp, Man Ray ou Moholy-Nagy, mais aussi Fernand Léger, Hans Richter, Walther Ruttmann et Viking Eggeling, dont les oeuvres furent projetées dès 1925 à Berlin sous le titre de "Films absolus". Dieu que les utopies étaient belles alors !
"Le mouvement. Du cinéma à l'art cinétique". Musée Tinguely, Paul Sacher Anlage 1, Bâle (Suisse). Tous les jours, sauf lundi, de 11 heures à 17 heures. Tél. : (00-41)-61-681-93-20. Entrée : 15 CHF (10,46 €). Jusqu'au 15 mai. Catalogue, éd. Kehrer, 160 p., 18 €,
Article paru dans l'édition du 23.04.10 -
La prochaine fois que j'irais dans le nord, peut-être:”La piscine” de Roubaix
La Piscine est l'un des plus beaux musées de France installé à Roubaix dans une ancienne piscine art déco des années 30. Découvrez des collections exceptionnelles de peintures, sculptures, céramiques et tissus des 19 et 20ème siècles.
http://www.roubaix-lapiscine.com/pages/2007/08/2-2%20-%20visite-%20animations.phpA VOIR LA - BAS EN CE MOMENT:Le zoo d'Orsay
Quand Emmanuelle Héran arrive comme conservatrice au musée d’Orsay, elle découvre, dans les réserves, plus de 200 sculptures animalières et décide de sortir au grand jour ces richesses oubliées. A partir de cet été, le musée parisien présentera donc une section entièrement dédiée à l’art animalier. En attendant, Orsay a prêté une partie de sa collection à La Piscine de Roubaix pour une exposition intitulée avec humour « Le Zoo d’Orsay ». C’est dans un décor vert pomme que sont exposées un peu plus de 150 œuvres signées des plus grands noms : Manet, Courbet, Delacroix, Bonnard, Pompon, Gauguin, Grasset, Doré… Les animaux sont classés par « famille ». Ainsi, peut-on, grâce à un choix varié de tableaux, dessins, pastels, sculptures et objets d’art couvrant toute la période de 1848 à 1914, passer des animaux à plumes (faisans, paons, canards, coq…), aux animaux exotiques (girafes, singes, éléphants, antilopes…), domestiques (chats, chiens, chevaux…) mais également au monde marin. Le public se retrouve à l’intérieur d’une véritable ménagerie, les cris des différents animaux étant diffusés en fond sonore. Autre exposition accrochée au même moment à La Piscine : « Bijoux-sculptures. L’art vous va si bien ! ». 150 bijoux provenant de différentes collections, dont celle de Diane Venet, épouse du sculpteur Bernar Venet et commissaire de l’exposition, proposent une autre vision de la parure aux XXe et XXIe siècles. Il n’est pas question ici de joaillerie mais d’art moderne et contemporain où l’on croise les noms de Calder, Fontana, Picasso, Rauschenberg, Kapoor… Ils ont tous créé des « sculptures to wear » souvent restées inconnues du grand public.
Elodie de Boysson
Les expositions « Le Zoo d’Orsay » et « Bijoux-sculptures. L’art vous va si bien ! » ont lieu jusqu’au 25 mai à La Piscine-musée d’Art et d’Industrie André Dilligent, 23, rue de l’Espérance, 59100 Roubaix. Renseignements : 03 20 69 23 60 et www.roubaix-lapiscine.comImage : François Pompon, Ours blanc, 1922, Roubaix, La Piscine, musée d’art et d’industrie André Diligent - dépôt du musée de saint-omer en 1994 (photo A. Loubry).
Articles en relation
- Notre actu : Magazine Connaissance des Arts mars 2008. Ces femmes qui ont révolutionné l'art
-
Décollage immédiat chez Artcurial
Avion de chasse biplace Vampire de 1959 prêt à l'emploi, estimé entre 70 000 et 90 000 euros. Crédits photo : ARTCURIALPour sa huitième vente, 500 maquettes et engins en état de marche retracent un siècle d'aéronautique.
C'est le rendez-vous tant attendu des fous d'aviation. Cette huitième vente organisée ce dimanche par Artcurial couvre «un siècle de prises de risques, de Blériot avec sa traversée de la Manche jusqu'au prototype du Rafale, en 1986», explique Axelle Givaudan, qui coordonne l'événement. Dans la cour de l'Hôtel Dassault, les amateurs peuvent déjà admirer l'hélicoptère Alouette III datant des années 1960-1970, énorme engin civil et militaire mais qui n'est pas en état de marche. Il doit repasser sa vitesse pour avoir son nouveau brevet de vol (estimation entre 30.000 et 40.000 euros).
En revanche, si l'envie est trop grande de prendre les airs, on peut aller voir dans un hangar, près de Paris, l'avion de chasse biplace d'entraînement Vampire datant de 1959 et qui est prêt à l'emploi. D'une belle ligne, cet avion de légende de haute voltige, classé en avion de collection, ce qui est très rare, est estimé entre 70.000 et 90.000 euros. Il fut conçu en Angleterre pour mettre en échec les Messerschmitt à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Produit à 4500 exemplaires, il équipa les forces aériennes d'une quinzaine de pays. Aujourd'hui, il n'en reste plus que quelques exemplaires en mains privées.
Les pilotes de chasse: ces héros
Les amateurs seront-ils prêts à craquer leur bourse comme l'an passé où un Fouga Magister de 1966, légende de l'aviation militaire et civile, livré en état de marche, avait été acquis pour la somme de 88.500 euros, bien au-delà de son estimation? L'acquéreur était un pilote amateur qui avait pris des cours pour piloter ce genre d'engin. «Dans les années 1960, les pilotes de chasse étaient des héros. La Coupe Schneider, une sorte de 24 Heures de l'aviation, a attiré les foules à la fin des années 1930. Ce domaine fait rêver mais il attire essentiellement des collectionneurs hommes, précise encore Axelle Givaudan. Ces légendes aériennes ont bercé leur enfance.»
Estimés autour de 500.000 euros, plus de 500 lots sont proposés: des maquettes Air France aux panneaux de carlingue avec hublots transformés en éléments de décoration (400 à 600 euros). Ce siège éjectable de Mirage 3 de l'entreprise Martin Becker, le leader mondial en ce domaine, reconverti en siège de bureau (1800 à 2000 euros) ou une maquette Braniff de DC8 livrée Calder (2500 à 3000 euros).
Quand l'aéronautique rejoint la science-fiction, cela donne naissance à de drôles de petits engins. Artcurial a déniché une étrange navette spatiale de 2,60 mètres de long. Cet élément de décor a été la vedette du film américain Prometheus de Ridley Scott. C'est une pièce unique qui pourrait s'envoler au-delà des 10.000 euros.
LIRE AUSSI:
-
Le Journal des Arts N°424
28 novembre 2014Les ventes d’art contemporain de New York ont battu des records et pourtant les médias se sont montrés moins enthousiastes que d’habitude pour en faire état. En trois jours, entre le 10 et le 12 novembre, Christie’s et Sotheby’s ont vendu à elles deux, pour les seules vacations du soir, pour 1,31 milliard de dollars d’œuvres d’art d’après-guerre, soit 22 % de plus que l’an dernier. En 2007, avant la crise financière, le chiffre d’affaires alors qualifié d’historique n’était, si l’on peut dire, que de 641 millions de dollars. Record ? Le terme est tellement utilisé par les maisons de ventes depuis des années qu’il commence à être galvaudé. À force de comparer des choux et des carottes, c’est-à-dire des prix de vente frais compris avec des estimations hors frais, ou de pointer des records dans des sous-catégories telle que « dessin réalisé par une femme née en 1952 sous le signe du verseau », chaque vente est un record. Ces records en série signalent moins la bonne santé du marché de l’art que l’afflux d’argent qui se concentre sur un petit nombre de reliques : Warhol, Basquiat… Et de ce point de vue, les maisons de ventes n’ont pas de soucis à se faire. ...
Evénement- Syndicats, le grand rendez-vous des élections professionnelles
- Véronique Chatenay-Dolto : « C’est un moment historique »
- Achenbach sur la sellette
- MP 2013 cherche son deuxième souffle
- Jean-François Chougnet : « Il faut redéfinir la ligne de programmation »
- Perspektive 2015 est lancé
- David Kessler, Daniel Janicot, Frédéric Castaing
- Jean Nouvel et la tour Triangle
- Réouverture du Musée de l’Homme en octobre 2015
- Ferró sans le « f »
Lire, regarder, écouterMarché de l'art- Art Basel Miami Beach va de l’avant
- Christie’s, la machine à records
- Une nouvelle victoire pour Napoléon
- Le marché de la photo sature
- Paris Photo 2014, un grand cru
- Paris Tableau monte en gamme
- Artissima impose son propre tempo
- Une foire arrimée aux musées
- Giovanni Anselmo dans les étoiles
- Les immobiles de Calder
- Dans le sillage de Paris photo
- Disparition d’Antoine Ader
- É. Boccon-Gibod, chez Christie’s France
- L’acheteur du Chariot de Giacometti
- Soon, les multiples tiennent salon
- La collection Wolf, le retour
- Les arts premiers visent plus haut
- Asian art week parisienne
- Londres ressuscite les « old masters »
- De nouveaux records attendus en art contemporain
- De timides vacations d’art impressionniste et moderne
- Deux séries de Marlot & Chopard chez Jérôme Pauchant
- Les débordements de Marlène Mocquet
Patrimoine et muséesArt contemporain- La ville tient l’affiche
- Paul Braffort : « J’aimerais publier mon œuvre oulipienne »
- Être au monde
- Des intérieurs claustrophobes au Palais de Tokyo
-
-
Balades au pays du rosé
Depuis plusieurs années, de nombreux vignerons ouvrent leurs portes aux artistes tant locaux qu’internationaux. Vous pouvez alors profiter de votre séjour dans la région pour rouler de domaine en domaine à la visite de ces expositions. Commencez par le château Sainte-Roseline (lire page de droite), un cru classé de Provence situé aux Arcs-sur-Argens (tél. : 04.94.99.50.30), à 27 kilomètres de Fréjus. Là, Aurélie Bertin, la maîtresse des lieux, organise depuis quatorze ans des expositions de sculptures monumentales. L’édition 2014 accueille Bernard Pagès, le célèbre sculpteur cadurcien. À deux pas de là, au château des Demoiselles, situé à La Motte (tél. : 04.94.70.28.78), l’autre propriété d’Aurélie Bertin, se tient, jusqu’au 14 septembre, une exposition du peintre avignonnais Jean Lérin (www.jeanlerin.com). À Rians, à 40 kilomètres d’Aix-en-Provence, voici le magnifique château Vignelaure (tél. : 04.94.37.21.10), propriété de Bengt et Mette Sundstrom, un couple passionné d’art et fondateur du site danois d’enchères d’art Lauritz.com. Ils possèdent dans leurs caves, ouvertes à la visite, des oeuvres magistrales d’Arman et de César, des tirages géants de Jacques-Henri Lartigue et d’Henri Cartier-Bresson. Direction ensuite Flassans-sur-Issole, au nord de Toulon, pour visiter le splendide parc de sculptures de la commanderie de Peyrassol (tél. : 04.94.69.71.02). Ici, vous vous promènerez au milieu des oeuvres de François-Xavier Lalanne, Bernar Venet, Jean Dubuffet, César, Arman, Alain Clément, Jean Tinguely, Jean Pierre Raynaud, Vladimir Skoda, Keiji Uematsu, Patrick Fleury, Federica Matta, Jaume Plensa…
Ensuite, passez au château La Coste, au Puy-Sainte-Réparade (tél. : 04.42.61.92.92), où le propriétaire irlandais, Patrick McKillen, donne, depuis 2004, carte blanche aux architectes et designers pour qu’ils puissent s’exprimer dans les lieux. Les chais ont été dessinés par Jean Nouvel et le bâtiment principal par Tadao Ando. Dans le parc, vous pourrez admirer les oeuvres de Paul Matisse, Franck Gehry, Hiroshi Sugimoto, Alexander Calder, Louise Bourgeois et bien d’autres (15 euros la visite). Puis, faites un petit détour par le domaine Dalmeran, à Saint-Étienne-du-Grès (tél. : 04.90.49.04.04), qui accueille, jusqu’au 27 août, l’exposition “Grandeur Nature” dédiée au dessinateur Michel Houssin. Le parc abrite également les sculptures végétales de Marc Nucera (Marc-nucera.fr).
Vous pourrez terminer votre périple par le château Saint-Martin (tél. : 04.94.99.76.76), à Taradeau, où Adeline du Barry, la maîtresse des lieux, accueille 6 artistes colombiens contemporains.
Après une journée de visite d’expositions, vous pourrez vous détendre dans certains domaines qui accueillent des ...LIRE LA SUITE...
http://www.valeursactuelles.com/guidetendances-balades-au-pays-ros%C3%A9
-
28 novembre 2014Le Journal des Arts N°424
Le Journal des Arts N°424
28 novembre 2014Les ventes d’art contemporain de New York ont battu des records et pourtant les médias se sont montrés moins enthousiastes que d’habitude pour en faire état. En trois jours, entre le 10 et le 12 novembre, Christie’s et Sotheby’s ont vendu à elles deux, pour les seules vacations du soir, pour 1,31 milliard de dollars d’œuvres d’art d’après-guerre, soit 22 % de plus que l’an dernier. En 2007, avant la crise financière, le chiffre d’affaires alors qualifié d’historique n’était, si l’on peut dire, que de 641 millions de dollars. Record ? Le terme est tellement utilisé par les maisons de ventes depuis des années qu’il commence à être galvaudé. À force de comparer des choux et des carottes, c’est-à-dire des prix de vente frais compris avec des estimations hors frais, ou de pointer des records dans des sous-catégories telle que « dessin réalisé par une femme née en 1952 sous le signe du verseau », chaque vente est un record. Ces records en série signalent moins la bonne santé du marché de l’art que l’afflux d’argent qui se concentre sur un petit nombre de reliques : Warhol, Basquiat… Et de ce point de vue, les maisons de ventes n’ont pas de soucis à se faire. ...
Evénement- Le grand rendez-vous des élections professionnelles
- Véronique Chatenay-Dolto : « C’est un moment historique »
- Achenbach sur la sellette
- MP 2013 cherche son deuxième souffle
- Jean-François Chougnet : « Il faut redéfinir la ligne de programmation »
- Perspektive 2015 est lancé
- David Kessler, Daniel Janicot, Frédéric Castaing
- Jean Nouvel et la tour Triangle
- Réouverture du Musée de l’Homme en octobre 2015
- Ferró sans le « f »
Lire, regarder, écouterMarché de l'art- Art Basel Miami Beach, va de l’avant
- Christie’s, la machine à records
- Une nouvelle victoire pour Napoléon
- Le marché de la photo sature
- Paris Photo 2014, un grand cru
- Paris Tableau monte en gamme
- Artissima impose son propre tempo
- Une foire arrimée aux musées
- Giovanni Anselmo dans les étoiles
- Les immobiles de Calder
- Dans le sillage de Paris photo
- Disparition d’Antoine Ader
- É. Boccon-Gibod, chez Christie’s France
- L’acheteur du Chariot de Giacometti
- Soon, les multiples tiennent salon
- La collection Wolf, le retour
- Les arts premiers visent plus haut
- Asian art week parisienne
- Londres ressuscite les « old masters »
- De nouveaux records attendus en art contemporain
- De timides vacations d’art impressionniste et moderne
- Deux séries de Marlot & Chopard chez Jérôme Pauchant
- Les débordements de Marlène Mocquet
Patrimoine et muséesArt contemporain- La ville tient l’affiche
- Paul Braffort : « J’aimerais publier mon œuvre oulipienne »
- Être au monde
- Des intérieurs claustrophobes
- Réinventer le Louvre
-
-
L'art de l'ambivalence
LEONARD TSUGUHARU FOUJITA
Evene.fr - Avril 2010
Un an après la mort de sa veuve, le 2 avril 2009, le musée des Beaux-Arts de Reims consacre une importante exposition au peintre Léonard Foujita, jusqu'au 28 juin 2010. L'occasion de se familiariser avec cet artiste surprenant et inclassable qui a choisi pour dernière demeure la capitale du champagne. Autour de ses oeuvres ou dans les fresques de l'étonnante chapelle qu'il a conçue et dans laquelle il repose, flotte encore un parfum de mystère. Portrait d'un artiste qui cultive l'ambivalence. Sur la simple dalle de marbre gris qu'abrite la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de Reims, on déchiffre en lettres dorées un patronyme aux étranges sonorités : Léonard Foujita. A l'image de celui qui l'a porté, ce nom évoque des origines contrastées, mi-japonaises mi-européennes. Autrefois dénommé Tsuguharu Fujita, le peintre francise son patronyme à son arrivée à Paris en 1913. Bien des années plus tard, presque au terme d'une carrière mouvementée mais couronnée de succès, il se convertit au catholicisme et choisit comme nom de baptême celui de l'un des plus grands artistes de la Renaissance, qu'il a beaucoup admiré. Au-delà du choix religieux, ce changement d'identité rappelle le sentiment de dualité qui transparaît aussi bien dans sa biographie que dans son oeuvre. Aussi mondain qu'acharné de travail, en équilibre entre deux cultures et plusieurs esthétiques, tantôt omniprésent, tantôt absent, plusieurs fois marié d'un côté ou de l'autre du Pacifique… difficile de cerner ce personnage à l'allure aussi atypique qu'insaisissable.
Fou Fou chez les Montparnos
Zoom Petite silhouette fine, coupe "à la chien" (le bol de l'époque), lunettes rondes et noires, moustache et boucle d'oreille. Un look qui détonne pour le quotidien de l'époque mais qui ne saurait occulter le plus fascinant pour les Parisiens : son pays natal, le Japon. Dans le Paris artistique des années 1920, les étrangers sont nombreux à flâner autour de Montmartre ou de Montparnasse. C'est d'ailleurs le cosmopolitisme de cette scène qui lui donne son nom : l'Ecole de Paris. Un terme générique pour englober toutes sortes de pratiques liées par l'optique commune de bousculer l'académisme ambiant. Foujita est un artiste accompli lorsqu'il s'installe dans la capitale mais il vient chercher à sa source la modernité de l'époque, chez Chagall, Pascin, Soutine, Modigliani, Van Dongen… De fortes personnalités qui organisent les fêtes les plus folles à un rythme effréné, en compagnie de belles femmes impertinentes comme Kiki de Montparnasse, Mistinguett ou Suzy Solidor. Modigliani, notamment, l'inspire beaucoup, comme en témoignent ses portraits à fond d'or. Si tous ces artistes l'influencent, son vrai coup de coeur va aux paysages urbains du Douanier Rousseau, dont il voit une toile dans l'atelier de Picasso.
Un vrai m'as-tu vuZoom Foujita est alors un jeune artiste plein d'ambitions et pas des moindres : il veut être le premier peintre de Paris. S'il passe des heures à arpenter le Louvre, recopiant encore et encore les détails des virtuoses de la Renaissance italienne, il est aussi très conscient de l'importance de son image. Le vedettariat se développe alors au rythme des actualités cinématographiques et de la presse écrite. Les journalistes se déplacent en masse pour couvrir tel ou tel événement dont on sait qu'il attirera des célébrités, qui elles-mêmes n'hésitent pas à multiplier les frasques pour faire parler d'elles. Si certains se livrent volontiers aux duels et toutes sortes de scandales, d'autres comme Foujita, se font plus discrets mais omniprésents. Fêtes déguisées, vernissages, balades à Deauville ou au bois de Boulogne, il est partout où il sait qu'il "faut être". Son mariage avec l'artiste française Fernande Barrey concrétise sa reconnaissance sociale. A la fin de la décennie, celui qu'on surnomme désormais "Fou Fou", est plus connu pour son excentricité que pour sa peinture.
Forcené fortunéZoom Pourtant, Foujita est très loin d'être un débauché. Si on le voit à toutes les fêtes, il ne boit pas d'alcool et s'éclipse toujours tôt. "Il considère les bacchanales de ses amis comme des histoires de Blancs" (1) et passe le plus clair de son temps dans son atelier. Son travail reste cependant difficile à cerner, entre une grande sophistication du corps, qui évoque la sculpture classique et un trait stylisé tout à fait japonisant. C'est justement ce mélange entre les deux cultures qui fera son succès. La consécration a lieu au Salon d'Automne en 1924, avec le portrait de sa nouvelle muse Lucie Badoud, 'Youki, déesse de la neige'. C'est le début de son ascension et de sa réussite matérielle. Il s'installe dans un hôtel particulier de trois étages, au square Montsouris, et a pour voisins Braque ou Derain,, roule en Delage capitonnée de daim gris et invite le Tout-Paris à boire nonchalamment du champagne en découvrant de nouveaux artistes comme Calder. Son style s'affirme alors dans de grandes fresques aux perspectives inspirées de Michel-Ange, qu'il a vu récemment en Italie, des fonds satinés parsemés de corps de plus en plus travaillés. Lire la suite de L'art de l'ambivalence »
(1) Jeanine Warnod, 'L'Ecole de Paris', p.102, Arcadia Editions, 2004Page 1/2 -
Decorum
Tapisettapisseriesd'artistes
/ 11 octobre 2013 - 9 février 2014 /
Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris met l’art textile en lumière avec l'exposition Decorum qui présente plus d’une centaine de tapis et de tapisseries signés par des artistes modernes (Fernand Léger, Pablo Picasso) et contemporains (Dewar & Gicquel, Vidya Gastaldon).
Decorum permet de découvrir les œuvres tissées, souvent insoupçonnées, d’artistes majeurs et le travail d’artistes injustement méconnus (Guidette Carbonell). Des pièces anonymes de différentes époques et régions sont également exposées afin de déceler des influences et d’engager des confrontations.
Objets à la fois visuels et tactiles, esthétiques et fonctionnels, facilement transportables (Le Corbusier qualifiait ses tapisseries de « Muralnomad »), tapis et tapisseries transcendent les habituelles frontières des arts décoratifs et du designJusqu’à la fin du XIXème siècle, les peintres se limitaient au dessin du carton destiné à être tissé ou à la représentation de tapis orientaux dans leurs tableaux (Lotto, Holbein, Delacroix). Au cours du XXème siècle, les avant-gardes artistiques européennes révolutionnent l’esthétique et la technique de l’art textile. Les artistes tissent eux-mêmes leurs tapis en faisant référence à des pièces anciennes ou en utilisant des motifs ethniques et géométriques.
Souvent porteurs d’un message politique ou féministe à partir des années 1960, tapis et tapisseries suscitent un regain d’intérêt sensible depuis les années 2000. De jeunes artistes contemporains comme Caroline Achaintre ou Pae White produisent des pièces tissées originales qui intègrent tradition, modernité ou influences extra-occidentales et expérimentent de nouvelles techniques, comme le tissage numérique.
L’exposition va ainsi à l’encontre des idées reçues présentant la tapisserie comme un art mineur ou anachronique. Elle permet par ailleurs de renouer avec une histoire peu connue du musée qui possédait un département Art et Création Textile dans les années 1980.
L’artiste londonien Marc Camille Chaimowicz, directeur artistique invité, a conçu la scénographie inédite de l’exposition en collaboration avec l’architecte Christine Ilex Beinemeier. Jean-Philippe Antoine, professeur d’esthétique, propose une programmation de « musique d’ameublement », diffusée en fond sonore dans l’exposition.
Un catalogue largement illustré et co-édité par Skira Flammarion est publié à cette occasion (graphisme : Huz&Bosshard)/ Artistes
Magdalena Abakanowicz; Caroline Achaintre; Anni Albers; Olga de Amaral; Leonor Antunes; Stefano Arienti; John M Armleder; Atelier E.B. (Lucy McKenzie et Beca Lipscombe); Ateliers Wissa Wassef; Michel Aubry; Tauba Auerbach; Francis Bacon; Giacomo Balla; Mark Barrow et Sarah Parke; Nina Beier; Anna Betbeze; Michael Beutler; Pierrette Bloch; Alighiero Boetti; Louise Bourgeois; Brassaï; Geta Brătescu; Jagoda Buić; Pierre Buraglio; Alexander Calder; Guidette Carbonell; Gillian Carnegie; Marc Camille Chaimowicz; Claude Closky; Isabelle Cornaro; Lucien Coutaud; Alexandre da Cunha; Pierre Daquin; Sonia Delaunay; Dewar & Gicquel; Latifa Echakhch; Marius Engh; Noa Eshkol; Frederick Etchells (Omega Workshops); Gustave Fayet; Lissy Funk; Ryan Gander; Vidya Gastaldon; Yann Gerstberger; Françoise Giannesini; Elsi Giauque; Piero Gilardi; Thomas Gleb; Daniel Graffin; Josep Grau-Garriga; Helen Frances Gregor; Marcel Gromaire; Sheila Hicks; Jim Isermann; Johannes Itten; Sergej Jensen; Asger Jorn et Pierre Wemaëre; Mike Kelley; Abdoulaye Konaté; Maria Lai; François-Xavier Lalanne; Bertrand Lavier; Le Corbusier Jules Leclercq; Fernand Léger; Jean Lurçat; Märta Måås Fjetterström; Karin Mamma Andersson; Mathieu Matégot; Gustave Miklos; Yves Millecamps; Joan Miró; Aldo Mondino; William Morris; Barbro Nilsson; Albert Oehlen; Nathalie du Pasquier; Mai-Thu Perret; Jean Picart Le Doux; Pablo Picasso; Présence Panchounette; Otto Prutscher; Robert Camille Quesnel (Frères Braquenié); Elizabeth Radcliffe; Carol Rama; Dom Robert; Gerwald Rockenschaub; Willem de Rooij; Dieter Roth & Ingrid Wiener; Mariette Rousseau-Vermette; Hannah Ryggen; Wojciech Sadley; Akiko Sato; Judith Scott; Kay Sekimachi; Shirana Shahbazi; Ivan da Silva Bruhns; Gunta Stölzl; Sophie Taeuber-Arp; Rosemarie Trockel; Maryn Varbanov; Victor Vasarely; Vincent Vulsma; Franz West; Vivienne Westwood; Pae White; Evelyn Wyld.
/ Avec le soutien de :
Cité internationale des arts à Paris
École nationale supérieure des Arts Décoratifs
École Nationale Supérieure d'Art de Dijon
École supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole
Groupe Galeries Lafayette
Institut national d'histoire de l'art
Institut national du patrimoine
Josef and Anni Albers Foundation
Laboratoire de recherche des monuments historiques de Champs-sur-Marne
Office for Contemporary Art NorwayFranco Soffiantino Contemporary Art Productions
Galerie Ivan, Bucarest
Galerie Kate Werble, New York
Anker
Carpet Care France -
Dynamo: l'art électrique fait des étincelles
Il en faut du souffle pour embrasser en une exposition toute cette épopée de la lumière et de la couleur qui sort l'art du cadre au XXe siècle pour incorporer l'espace même dans l'œuvre. Il en faut du savoir et de l'esprit de synthèse pour bousculer catégories et époques et proposer une relecture vivante de l'histoire de l'art en mouvement. Tout, vous saurez tout, du Carré blanc sur fond blanc de Kazimir Malevitch et du Broadway Boogie-Woogie de Piet Mondrian jusqu'au halo mystique de l'Américain James Turrell(Awakening, ou la naissance de l'aube sous vos yeux). Il en faut du doigté et de l'intuition pour faire cohabiter toutes ces lueurs, tous ces cercles, toute cette géométrie qui s'en balance, tous ces va-et-vient de formes et d'intensités lumineuses, sans que le visiteur ne soit mis KO au premier round.
Chromosaturation de Carlos Cruz-Diez (1965) Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
Docte et clair en professeur émérite qu'il est, Serge Lemoine est un ardent défenseur de l'abstraction et de sa mise en action, le cinétisme. Il l'a prouvé depuis longtemps quand il dirigeait le Musée de Grenoble ou, plus récemment, à Paris, en exposant la collection Jean Cherqui à la Maison de l'Amérique latine (ce continent neuf est le biotope naturel de cette poésie nouvelle des formes).
Pétillant et frondeur, Mathieu Poirier apporte sa vision fraîche de jeune chercheur à cette dynamique de l'art, sérieuse derrière le jeu et l'illusion, parfois désarmante par ses théories fort cérébrales: à vérifier dans le labyrinthe du GRAV (Groupe de recherche d'art visuel). Avec ces deux commissaires si complémentaires, Dynamo réussit ce tour de force de mettre en scène des concepts comme on dresse une table de Noël. D'abord pour le plaisir de l'œil. Les deux autres commissaires associés, Domitille d'Orgeval et Marianne Le Pommeré, apportent leurs touches féminines et érudites à ce vaste ballet cinétique.
Un jeu vidéo géant
Faire que ce soit l'œil qui associe le premier - et non la lecture, et non le discours sur ce que l'on devrait voir et comprendre, comme c'est si souvent désormais le cas - c'est tout le défi du programme de cette promenade phénoménale: plus de 150 artistes sur un siècle, autant de mirages essaimés sur environ 3 700 m2. Il eût été banal de commencer par les précurseurs, Giacomo Bella le futuriste, Calder le trapéziste du mobile, Duchamp l'insolent joueur d'échecs qui inverse tout propos, Kupka le géomètre de la couleur, Moholo-Nagy l'œil moderne… et de finir par le beau mobile sombre de Xavier Veilhan qui sert d'entracte visuel aux deux étages, très denses, de l'exposition.
Il est beaucoup plus parlant de confronter les approches sœurs, de faire dialoguer un sublime Kenneth Noland de 1962 (Spring Cool), un Frank Stella bluffant de simplicité de 1964 (Sidney Guberman) et un Frantisek Kupka qui annonce tout d'une simple gouache abstraite, noire et blanche de 1933.
Mirror Billboard de Jeppe Hein (2008) Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
Si l'art contemporain est l'art vivant, alors tous ces artistes, morts ou vifs, sont contemporains. Comme de juste, Anish Kapoor ouvre ce ballet intersidéral avec ses trois miroirs sombres concaves. Ann Veronica Janssens pose son étoile de lumière dans le brouillard comme une petite fille (Bluette, 2006). Plus loin, elle perd le visiteur dans son brouillard. Né en 1926 à Cholet et portraituré à 17 ans par Laure Albin-Guillot au Jeu de paume, François Morellet ne fait pas figure d'ancêtre avec son Triple X Neonly de 2012. Né à Caracas en 1923, Carlos Cruz-Diez ne cesse de fasciner avec sa Transchromie mécanique, 1965 qui découpe la couleur au carré et l'espace immatériel au cordeau. À côté, feu Dan Flavin en impose comme l'Amérique avec son mur de fluos verts qui scintille comme un jeu vidéo géant (Untitled, to you, Heiner, with Admiration and Affection, 1973, prêt spectaculaire de la DIA Art foundation de New York).
De Julio Le Parc, sculpteur souple comme un danseur de tango, à Tinguely le Suisse, grand bricoleur de l'art si intensément créatif (les mécanismes aléatoires de son Méta-Malevitch, 1954), de Gianni Colombo le Milanais qui prend possession du mur avec seulement deux cubes opalescents à la Ponctuation lumineuse de Pol Bury, des trompe-l'œil multicolores de Yaacov Agam, si cher à Georges Pompidou, à la magicienne du Brésil, Lygia Clark, c'est toute une grammaire visuelle qui est expliquée sous vos yeux. De Vasarely, jaillissant de la toile en illusionniste, à Zilvinas Kempinas, né en Lituanie en 1969, qui fait tenir son auréole de bande magnétique par le souffle combiné de trois ventilateurs, la gamme est semble-t-il sans fin. On sort de Dynamo halluciné, l'esprit en mouvement.
Transformation Instable Juxtaposition Superposition de Francisco Sobrino Crédits photo : Sébastien SORIANO/Le Figaro
Dynamo, un siècle de lumière et de mouvement dans l'art 1913-2013», Grand Palais, Paris (VIIIe), jusqu'au 22 juillet 2013. www.grandpalais.fr
La rédaction vous conseille :
-
Enchères à New York : la course aux records
Par Béatrice De Rochebouet
08/11/2010 | Mise à jour : 11:38
1964 Ohhh... Alright..., de Roy Lichtenstein (Christie's Images LTD 2009)La mondialisation fait exploser les prix. Cette semaine, consacrée à l'art contemporain, s'ouvre sous les meilleurs auspices.
L' art à nouveau dans la spirale ascendante? Les ventes d'automne à New York viennent d'atteindre des montants qu'on n'avait plus connus depuis le début de la crise en 2008. Cette montée d'un cran était prévisible, mais peut-être pas à ce point ! Pour la semaine impressionniste et moderne qui vient de s'écouler, Sotheby's (263,7 millions de dollars de produit des ventes) et Christie's (271 millions de dollars) ont retrouvé des niveaux comparables à ceux des années fastes. Un pic avait été atteint en 2006 avec la vente de Christie's qui réalisa le score jamais égalé de 491 millions de dollars, en partie grâce à son Portrait d'Adèle Bloch-Bauer II de Klimt, adjugé au prix record de 87,9 millions de dollars.
La semaine dernière, il n'y a eu ni gagnant ni perdant, comme dans les années difficiles où les maisons de vente devaient se battre pour avoir chacune «son» chef-d'œuvre. L'offre était assez abondante pour animer deux evening sales de qualité, avec un record à 68,9 millions de dollars pour le Nu assis de Modigliani chez Sotheby's, et un record à 48,8 millions de dollars pourle Nu de dos de Matisse, chez Christie's.
La confiance est revenue. Chez les acheteurs comme chez les vendeurs. L'art bénéficie d'une manne venue des quatre coins de la planète. «La mondialisation profite au marché, estime Thomas Seydoux, chez Christie's. L'appétit des amateurs vient aussi bien des pays émergents comme l'Asie, qui aime les impressionnistes, ou la Russie, qui affectionne le XXe siècle décoratif, mais aussi des pays plus traditionnels comme l'Europe et l'Amérique au goût plus pointu.»
Morceaux choisis du XXe siècle
Est-ce un retour à la spéculation? Les nouveaux millionnaires ont une réelle envie d'acheter mais pas n'importe quelles œuvres. Le marché mise sur les valeurs sûres. Ce ne sont que les grands noms - Modigliani, Matisse, Giacometti ou Picasso - qui s'envolent à des prix sans limite. Pour la semaine des ventes d'art contemporain qui s'annonce encore plus prometteuse, Phillips, comme les géants Sotheby's et Christie's, ne propose que de gros calibres. Les épais catalogues ressemblent à une anthologie de morceaux choisis du XXe siècle. De grands noms à comparer entre eux affichant de solides estimations. Avec 55 lots, Sotheby's mise sur les classiques du siècle dernier: Rothko, de Kooning, Richter, Bacon ou Basquiat. L'exposition du Musée d'art moderne de la Ville de Paris a incité les vendeurs à se séparer de leurs toiles pour la majorité tardives. Plus épais (76 lots), le catalogue de Christie's est truffé d'œuvres venant de prestigieuses collections comme celle de Dennis Hopper ou Max Palevsky, ancien patron d'Intel, disparu en 2010 qui se passionnait pour Calder, Stella, Judd ou Lichtenstein. Acquis chez Acquavella, un autre Lichtenstein, Ohhh… Alright…, estimé 40 millions de dollars, est en couverture. Un petit losange à côté du lot indique que Christie's a négocié une garantie avec le vendeur, via une tierce personne. C'est de bonne guerre pour décrocher la vedette. La bataille est repartie de plus belle.
Phillips, une vente sur mesure
Comment rivaliser contre les deux géants, Sotheby's et Christie's, quand on est le numéro trois des ventes aux enchères d'art contemporain? Innover toujours plus. Président de Phillips, Simon de Pury, ex-président de Sotheby's Europe, qui s'est taillé la part du lion dans les marchés émergents, n'est jamais à court d'idées ! Pour le lancement de son nouvel espace «up town», au 450 Park avenue, cet «auctionneer», qui dénote dans la profession par ses ventes à spectacles, a demandé au très influent courtier international, Philippe Ségalot, ancien de Christie's et conseiller de François Pinault, de lui monter un catalogue sur mesure pour sa vente inaugurale de ce soir. Le tout-New York se bat pour y avoir une place assise.
Les 33 œuvres réunies dans un catalogue au format hors norme, affichant en couverture le buste du top model Stephanie Seymour, l'épouse à nouveau réconciliée du grand collectionneur de Basquiat, Peter Brant, moulé en cire par Maurizio Cattelan (1,5 à 2 millions de dollars), devraient totaliser plus de 80 millions de dollars. Un record pour une vente de Phillips qui n'a jamais dépassé les 59 millions de dollars, là où ses concurrents doublent au moins la mise.
Un Warhol à plus de 50 millions de dollars
Philippe Ségalot a usé de toutes ses relations pour décrocher des stars du marché comme une des trois éditions du Mechanical Pig de Paul McCarty (2,5 à 3,5 millions de dollars) vu à l'exposition des œuvres de François Pinault, «Qui a peur des artistes», à Dinard, ou le tableau monumental historique Men in her Life (1962) de Warhol, venant de la collection Mugrabi et proposé pour la première fois aux enchères. Il devrait dépasser les 50 millions de dollars.
LIRE AUSSI :
» Record pour Modigliani à New York
» New York, toujours plus haut
-
Des mondes construits. Un choix de sculptures du Centre Pompidou
Du 22 novembre 2019 au 23 août 2021
Lieu(x) : Centre Pompidou-Metz , Galerie 1Catégorie : ExpositionsBIENTÔT DISPONIBLEPublic : Tout âgeDès le début du XXe siècle, une grande partie de la sculpture moderne s’inscrit en rupture avec la tradition, en choisissant la voie de l’abstraction. Il s’agit paradoxalement d’analyser le monde de façon plus objective et universelle : plutôt que de modeler la surface des choses, certains artistes comme les cubistes veulent en révéler l’organisation essentielle. Ils dissèquent leurs objets d’étude en lignes, volumes et plans.
Dans leur sillage, des sculpteurs de diverses avant-gardes baptisent leurs œuvres « constructions » ou « structures », optant pour une abstraction radicale, où prévalent la ligne et l’angle droits.
Si l’architecture industrielle nourrit ces tendances dites « constructivistes », parfois désireuses de produire des objets fonctionnels, la sculpture cherche aussi à redéfinir ce qui lui est propre : le rapport aux gestes, aux matériaux et surtout à l’espace, clairement structuré, voire modulable et dynamique, incluant le spectateur.
Les artistes modernistes veulent pour leurs sculptures une transparence et un équilibre qu’ils aimeraient voir transposés dans les structures humaines. Les pièces majeures de la collection du Centre Pompidou ici rassemblées interrogent l’éclosion de cette abstraction utopique, puis sa critique et, enfin, sa déconstruction contemporaine.Commissaires : Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne, avec Jean-Marie Gallais, responsable du pôle programmation du Centre Pompidou-Metz et Hélène Meisel, chargée de recherche et d’exposition.
Mécène fondateur :
Avec la participation de MUSE
Des mondes construits, dans la continuité de Phares, Musicircus et L’Aventure de la couleur, offre une traversée thématique, sur une longue durée, de la collection du Centre Pompidou - Musée national d’art moderne au Centre Pompidou-Metz. À travers une cinquantaine d’oeuvres phares, de Constantin Brancusi et Alberto Giacometti à Bruce Nauman, Rasheed Araeen ou Rachel Whiteread, ce quatrième volet, accompagné d’une médiation par l’image, explore les recherches sculpturales menées par les artistes du début du XXe siècle à nos jours.
Sans suivre un ordre strictement chronologique, le parcours aborde certaines des problématiques fondamentales de la sculpture, en déjouant les présupposés classiques : place du geste, présence, absence ou intégration du socle, invention et réinvention de la sculpture au-delà de la statuaire, du volume, de la gravité ou de l’immobilité. La diversité des œuvres et des courants représentés dans cet accrochage navigue à travers les possibles « paramétrages » d’un médium parfois repoussé vers ses confins : la sculpture graphique, à la limite du dessin, avec les silhouettes soudées de Julio González (Femme à la corbeille, 1934) ; la sculpture « hors sol » et dynamique avec les mobiles d’Alexander Calder (Fish Bones [Arêtes de poisson], 1939) ; la sculpture à la limite de l’architecture avec les Architectones de Kasimir Malévitch (Gota, 1923 / 1989), les empreintes monumentales de Rachel Whiteread (Untitled (Room 101) [Sans titre (Chambre 101)], 2003) ; ou encore la sculpture au bord de la disparition avec les effondrements simulés de Monika Sosnowska (Rubble [Décombres], 2008). Cessant d’être un objet, la sculpture bascule alors dans le « champ élargi » qu’a pu décrire l’historienne de l’art Rosalind Krauss, pour devenir une structure, une installation, un environnement, un site, une performance…
Dès le début du parcours, la grande gisante de bois taillée par Joseph Beuys dans un tronc d’arbre à peine équarri, et allongée au sol comme un sarcophage, incarne l’archaïsme anonyme des objets votifs (Nasse Wäsche Jungfrau II [Vierge au linge mouillé II], 1985). De la même manière, les monolithes assemblés d’Ulrich Rückriem évoquent l’art des tailleurs de pierre, allant des alignements mégalithiques aux bâtisseurs de cathédrales (Dolomit [Dolomie], 1982). La taille directe dans des matières brutes s’offre comme un point de départ, un geste primordial faisant l’économie de transformations superflues, pour servir des finalités sacrées. Plus loin, des structures de Robert Smithson (Mirror vortex, 1964), Donald Judd (Untitled [Sans titre], 1978) ou Gerhard Richter (6 stehende Scheiben [Six panneaux verticaux], 2002 / 2011) affichent au contraire une finition industrielle parfaitement usinée, des surfaces de verre, de métal ou de Plexiglas sans défaut. Tout aussi anonymes, ces sculptures minimalistes semblent être des prototypes sortis d’usine, produits par des machines plutôt que par la main : des objets sans geste, annonciateur d’autres cultes (technologiques, mercantiles ?).
Les paradoxes qui émaillent cet accrochage offrent une relecture contrastée d’un pan de l’histoire de la sculpture des XXe et XXIe siècles, en partant de l’histoire des formes, révélant des filiations tout autant que des discordes fertiles. Dans une salle dédiée à un célèbre duel esthétique opposant verticalité et horizontalité, cohabitent ainsi de manière exceptionnelle la Colonne sans fin III de Constantin Brancusi et un maillage métallique en expansion au sol de Carl Andre (4 Segment Hexagon [Hexagone de quatre segments], 1974). Grand admirateur de Brancusi – « [avant lui] la verticalité était toujours bornée : le haut de la tête et la plante des pieds étaient les limites de la sculpture. La sculpture de Brancusi dépasse sa limite verticale et continue au-delà de sa limite terrestre » – Carl Andre décidera néanmoins de « mettre à terre » la Colonne sans fin, en adoptant une horizontalité manifeste. L’accrochage se joue dans ces tensions qui redéfinissent sans cesse la sculpture moderne et contemporaine.
En introduction et conclusion de ce parcours, l’artiste Falke Pisano (née à Amsterdam en 1979) a été invitée à concevoir une installation inédite, conçue comme une « petite histoire de la sculpture moderne ».
Depuis le milieu des années 2000, Falke Pisano interroge les paradoxes de la sculpture moderne et contemporaine : une sculpture peut-elle être à la fois abstraite et concrète ? Une sculpture peut-elle devenir une conversation ? Les textes et conférences de l’artiste développent les problématiques qui lui sont chères – le langage, le corps, la perception ou le contexte. Ces recherches sont ensuite spatialisées dans des dispositifs pouvant accueillir des œuvres, des diagrammes, des affiches ou des projections aussi bien que des performances.https://www.centrepompidou-metz.fr/des-mondes-construits-un-choix-de-sculptures-du-centre-pompidou
-
J'ai fini hier soir :Et devant moi la liberté : journal imaginaire de Charlotte Perriand(médiathèque rayon nouveautés)
"Ce matin, sur mon kayak, je suis partie, seule, pagayant vers ma liberté toute neuve. Percy m'a quittée hier. Il a décidé de ne pas poursuivre le voyage. Me laissant libre de partir avec lui ou pas. Tel un ultimatum. Je ne l'ai pas suivi. La tempête que nous avons essuyée avant-hier était-elle à l'image de notre couple qui chavire ? Peut-être. C'est donc moi qui le quitte. Au fond, je l'ai déjà fait depuis longtemps, je crois. Et devant moi la liberté".
p.76:
https://www.babelio.com/livres/Giono-Que-ma-joie-demeure/781772
p.81:
https://www.etudes-jean-richard-bloch.org/spip.php?article151
p.86:
New York est quand même une chose qu'il faut voir et bien connaître. Ça vaut la peine et le
... P.92:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Shik%C5%8D_Munakata
p.94:
http://www.larchitecturedaujourdhui.fr/
https://www.cahiersdart.com/fr/home
p.111:
https://www.larep.fr/gien-45500/actualites/juin-1940-la-terrible-bataille-de-gien_1205131/
p.115:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Banzai_(exclamation)
p118:
https://www.terdav.com/magazine-voyage/franchir-la-ligne-le-bapteme-de-equateur
p.122:
https://voyages.michelin.fr/afrique/afrique-du-sud/cap-occidental/le-cap/cap-de-bonne-esperance
p.124:
https://www.kanpai.fr/apprendre-japonais/merci-de-rien-svp
p.126:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_japonaise_de_l%27Indochine
p.130:
Bombay encore, pluie diluvienne.
p.132:
https://fr.wikipedia.org/wiki/G%C3%A9ographie_de_Hong_Kong
p.134:
https://chine.in/guide/yangzi-jiang-fleuve-yangtse_1263.html
p.136:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Kobe
p.139:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_japonaise_de_l%27Indochine
p.140:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Guillain
p.143:
Un mois après mon arrivée, le 25 septembre 1940, eut lieu ma première visite à Kyoto que je n'
oublierai jamais. p.145:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sh%C5%8Dji
p.158:
Une semaine après mon arrivée à Hanoï, Pearl Harbor a été attaqué par les Japonais. Il y a moins de six mois, tout semblait aller vers un rapprochement. Le Japon contre l'Amérique, tout se dégrade. Le Japon en guerre ...
p.160:
p.197:
https://www.cnrtl.fr/definition/annamite
p.201:
https://www.marieclaire.fr/maison/knoll,1236292.asp
p.214:
p.228:
http://www.issoire.fr/Culture/Centre-d-art-Jean-Prouve/Presentation
p.233:
https://www.milkdecoration.com/le-chalet-de-charlotte-perriand/
p.236:
https://musee-des-beaux-arts.nancy.fr/le-musee/maison-jean-prouve-2597.html
p.241:
https://www.telerama.fr/scenes/alexander-calder-un-si-mobile-homme,128953.php
p.242:
p.248:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_des_artistes_modernes
p.250:
https://www.mollat.com/dossiers/charlotte-perriand-l-art-d-habiter
Expo à Sté vue
https://www.paris-art.com/dieter-rams-charlotte-perriand-cite-du-design-l-ornement-est-un-crime/
Charlotte Perriand sur ce blog dont l'expo vue avec mon mari
-
Le 28 JANVIER, nous avons aimé:Chagall et Léger au pays des cercles en action
Photos perso du 28 janvier au Musée Chagall de Nice
Marc Chagall
Sans titre, 1955
collection particulière
© ADAGP, Paris 2011De Degas à Picasso en passant par Toulouse-Lautrec, Renoir, Rouault, Matisse ou Calder, l'univers du cirque
a exercé une influence majeure sur l’avant-garde artistique depuis l'Impressionnisme. L'analogie entre la
forme ronde de la piste et celle de la terre illustre la métaphore du regard posé par les artistes sur notre
monde moderne. Précurseur des loisirs de masse, le cirque devient une attraction pour tous, petits et grands,
ouvriers et aristocrates.
« Le cirque a été l’événement de mon enfance et voilà qu’il est revenu dans ma
peinture »,
confiait ainsi Fernand Léger à la fin de sa vie. «
J’ai imaginé mon cirque dans les heures
nocturnes. Il est au milieu de ma chambre. On entend les rires et les cris »
écrivait Marc Chagall.
Malgré des démarches distinctes, Chagall et Léger ont en commun d'avoir puisé de nombreuses figures dans
l’univers du cirque. Dès sa série des
Contrastes de formes
avant la Grande Guerre, Léger élabore ainsi une
écriture plastique apte à traduire le tourbillon de la vie moderne grâce aux effets contrastés des lignes et des
couleurs. A la fin de sa vie, il se souvient de l'émotion populaire suscitée par l'arrivée du cirque de son
enfance normande à Argentan. Accompagné de ses amis poètes, écrivains, peintres et musiciens tels que
Blaise Cendrars, Guillaume Apollinaire, Darius Milhaud, Max Jacob ou Robert Delaunay, il fréquente
assidûment le cirque Medrano et le trio de clowns Fratellini. De son côté, Marc Chagall est attiré par
l'univers du cirque ambulant et des musiciens qui lui rappelle son enfance juive à Vitebsk, en Russie. La
magie des couleurs et des sons constitue un support de création poétique. Pour lui, le saltimbanque est une
allégorie de l’artiste et il cultive ce thème comme une métaphore de la vie. Autour des livres d'artistes édités
par Tériade aux éditions Verve en 1950 pour Léger et en 1967 pour Chagall, l'exposition rassemble une
sélection d'études, de gouaches préparatoires, de pages manuscrites ou imprimées. Grâce aux exemplaires
originaux du livre
Cirque
offerts en 1969 par Nadia Léger et Georges Bauquier et en 1995 par Alice Tériade,
veuve de l'éditeur, le musée national Fernand Léger présente l'ouvrage intégralement déployé. Cet
événement offre l’occasion rare d’admirer un chef-d’oeuvre de la bibliophilie d’art du XX
e
siècle. Il est
accompagné d'un florilège de peintures, de dessins et de céramiques sur le thème du cirque provenant de la
collection et de prêts. Au musée national Marc Chagall sont présentées 38 gouaches d’une collection
particulière. Peintes par l’artiste en 1955, elles illustrent 10 ans plus tard le recueil de ses textes sur le cirque
édité par Tériade. Enfin, des prêts de la collection Alain Frère permettent d'évoquer par des costumes, des
photographies et des affiches l'univers fascinant de la piste, source de divertissement pour le public et
d'inspiration pour nos artistes.
************************************************
Catalogue en ligne :
www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr
Textes de Maurice Fréchuret, directeur des Musées nationaux du XX
e
siècle des Alpes-Maritimes, Elisabeth
Pacoud-Rème, chargée des collections au musée national Marc Chagall, Diana Gay, conservatrice au musée
national Fernand Léger, Nelly Maillard, chargée des collections au musée national Fernand Léger et Corine
Pencenat, maître de conférence à l'université Marc Bloch de Strasbourg.
INFORMATIONS PRATIQUES
Commissariat
Maurice Fréchuret
, Directeur des Musées nationaux du XXe
siècle des Alpes-Maritimes
Elisabeth Pacoud-Rème,
Chargée des collections au musée national Marc Chagall
Diana Gay
, Conservatrice au musée national Fernand Léger
Nelly Maillard
, Chargée des collections au musée national Fernand Léger
Nouveau site : www.musees-nationaux-alpesmaritimes.fr
Contacts
Presse : Hélène FINCKER,
T. 06 60 98 49 88,
helene@fincker.com
Public : Françoise BORELLO,
T. 06 70 74 38 71,
francoise.borello@rmngp.fr
M
USÉE NATIONAL MARC C
HAGALL
Avenue Docteur Ménard, 06000 Nice
T + 33(0) 4 93 53 87 20
F + 33(0) 4 93 53 87 39
Accès handicapés
Accès
Aéroport de Nice Côte d’Azur, Gare SNCF,
bus n° 15 et 22, arrêt Musée Chagall
Horaires d’ouverture
Ouvert tous les jours de 10h à 17h sauf le mardi,
le 25 décembre et le 1
er
janvier
Tarifs pendant l’exposition
Plein tarif : 8,50 € - Tarif réduit : 6,50 €
Gratuité pour les moins de 26 ans (U.E) et pour
tous le 1
er
dimanche du mois
Achat de billets en nombre et à l’avance
Musée & Compagnie,
museecie@rmngp.fr
T + 33(0)1 40 13 49 13
Billet jumelé entre le musée Léger et le musée
Chagall,
valable 30 jours à compter de la date
d’émission du billet.
Réservations visites libres
F + 33 (0)4 93 81 13 11
chagall.groupe@culture.gouv.fr
Réservations visites commentées
T + 33 (0)4 93 53 87 35
F + 33 (0)4 93 53 87 39
chagall.visiteguide@culture.gouv.fr
Audioguides
Adultes en français, anglais, allemand, italien,
russe, japonais, chinois, Visioguides en LSF et
audioguides enfants en français et en anglais
Librairie-boutique
Affiches, cartes postales, beaux-livres,
catalogues, reproductions d’objets d’art, bijoux,
produits Rmn T + 33(0) 4 93 53 75 71
librairie-boutique.nice-chagall@rmngp.fr
Buvette
Boissons, restauration rapide
T + 33 (0) 4 93 53 87 32
M
USEE NATIONAL FERNAND L
EGER
Chemin du Val de Pome, 06410 Biot
T +33 (0)4 92 91 50 30
F + 33 (0)4 92 91 50 31
Accès
Gare SNCF de Biot puis liaison
envibus
n°10,
arrêt musée Léger. Par l’autoroute sortie
Villeneuve-Loubet RN7, puis direction Antibes
à 2km, prendre la direction Biot
Horaires d’ouverture
Ouvert tous les jours de 10h à 17h sauf le mardi,
le 25 décembre et le 1
er
janvier
Tarifs pendant l’exposition
Plein tarif 6,50 € - Tarif réduit 5 €
Gratuité pour les moins de 26 ans (U.E) et le 1
er
dimanche du mois
Achat de billets en nombre et à l’avance
Musée & Compagnie,
museecie@rmngp.fr
T +33 (0)1 40 13 49 13.
Billet jumelé entre le musée Léger et le musée
Chagall,
valable 30 jours à compter de la date
d’émission du billet.
Audioguides
Adultes en français, anglais, allemand, italien,
russe, japonais, chinois, Visioguides en LSF et
audioguides enfants en français et en anglais
Visites avec conférencier et ateliers –
Librairie - boutique,
affiches, cartes postales, catalogues,
reproductions d’objets d’art, produits Rmn.
T +33 (0)4 92 91 50 20 - F +33 (0)4 92 91 50 31
regie.biot@rmngp.fr
Préambule
Le cirque, source d'inspiration pour l'art moderne
Pour la plupart d'entre nous, le cirque évoque les foires médiévales, ses bateleurs, ses dresseurs
d'animaux et autres manifestations festives historiques. Celui qui inspire Léger et Chagall relève
toutefois d'une histoire récente qui remonte à la seconde moitié du XVIII
e
siècle et triomphe à
partir de la fin du sièc
-
Soulages a fait du noir une couleur
Véronique Prat
16/11/2009 | Mise à jour : 15:10Crédits photo : (Vincent Cunillère)
Une carrière internationale commencée il y a plus de soixante ans, une œuvre toujours vivante et intransigeante, une rétrospective riche d'une centaine d'œuvres au Centre Pompidou : Soulages fait l'événement. En exclusivité, il nous a ouvert les portes de son atelier.
J'avais 10 ans, peut-être moins, je ne sais plus, je jouais, je traçais à l'encre des traits noirs sur une feuille de papier blanc. Une amie de ma sœur, plus âgée que moi d'une quinzaine d'années, me voyant tellement appliqué m'a demandé ce que je faisais. Je lui ai répondu "un paysage de neige". Je revois encore son visage stupéfait. Et pourtant, je n'avais ni le goût du paradoxe ni l'envie de la provocation. Ce que je faisais était effectivement un paysage de neige. Le blanc du papier s'illuminait comme la neige grâce aux traits noirs que j'y peignais...»
Plus tard, il y eut le lycée, l'adolescence, les activités des adultes, mais Pierre Soulages n'en démordra pas : l'art lui est toujours apparu comme la seule chose qui vaille qu'on lui consacre sa vie. Natif de Rodez (en 1919), son enfance est vagabonde : le braconnier du coin lui apprend à piéger les grives et les lapins, à pêcher la truite à la mouche dans les eaux de l'Aveyron. Il fait la connaissance d'un archéologue qu'il accompagne sur ses chantiers de fouilles dans les Causses. Le musée Fenaille de Rodez expose toujours quelques pointes de flèches paléolithiques trouvées alors par Soulages. En 1938, il monte à Paris pour passer le concours de l'Ecole des beaux-arts, et le réussit. Mais, faute de se reconnaître dans l'enseignement académique que l'on y délivre, il rentre à Rodez. Il a tout de même eu le temps de découvrir Cézanne et Picasso, exposés à la Galerie Rosenberg.
Il ne retournera à Paris qu'en 1946, mais il n'est plus seul : Colette l'accompagne. Aujourd'hui, voilà plus de soixante ans qu'ils ne se quittent pas. Le couple s'installe à Courbevoie. Refusé au Salon d'automne, Soulages tente sa chance au Salon des surindépendants, où Picabia voit ses toiles et lui prédit, comme gage de succès : «Avec ce que vous faites, vous n'allez pas tarder à avoir beaucoup d'ennemis.» Dès 1948, il est reconnu outre-Rhin et expose en Allemagne avec d'autres artistes qui, comme Hartung ou Kupka, resteront ses amis jusqu'au bout. Le petit groupe se distingue de la peinture dynamique et colorée qui s'impose après la guerre. Fidèle aux couleurs de son enfance, Soulages, lui, peint « sombre ». Un après-midi, un colosse à l'accent américain pousse la porte de son atelier. Il regarde attentivement les toiles, répète plusieurs fois «J'aime. J'aime ça», et tend sa carte à Soulages. C'était James Johnson Sweeney, le directeur du Museum of Modern Art de New York, l'homme qui avait découvert Pollock et fait connaître Calder. Samuel Kootz, son marchand américain, va vendre les toiles de Soulages non seulement aux grands musées américains mais aussi à des réalisateurs comme Otto Preminger, Billy Wilder et Alfred Hitchcock. Bientôt, Soulages sera connu dans le monde entier et, à partir de 1960, les rétrospectives se multiplient.
Son « œuvre au noir » intrigue. On voit assez bien ce que sa peinture n'est pas : ni figurative, bien sûr, ni narrative, ni expressionniste. Elle est abstraite, alors ? Peut-être, mais d'une abstraction singulière, sans programme ni théorie. D'autres artistes, ses contemporains, ont au même moment une période surréalisante, ils regardent vers Miró et vers Paul Klee. Pas Soulages. Ses œuvres sont à part, on peut les admettre ou les refuser, mais elles ne se discutent pas. D'une rigueur absolue, elles sont structurées de forts signes architectoniques. Quand il évoque son long parcours, Soulages aime rappeler cette anecdote. Une nuit de janvier 1979, il travaille à une toile de plus en plus chargée de noir : «Depuis des heures, je peinais, je rajoutais du noir, je le retirais, j'avais l'impression de patauger dans un marécage, sans trouver d'issue. J'avais pourtant le sentiment que cette toile avait quelque chose à me dire. Je suis allé dormir. Deux heures plus tard, en regardant ce que j'avais fait, j'y ai vu quelque chose de nouveau: ma peinture ne jouait plus sur les contrastes de couleurs, mais sur les variations de lumière. Je ne travaillais plus avec le noir, mais avec cette lumière secrète venue du noir. En acceptant d'intégrer le reflet de la lumière par la surface peinte, en travaillant l'opposition du lisse et du strié dans l'épaisseur de la couleur, j'inaugurai une peinture tout autre que la peinture classique. J'ai poursuivi dans cette voie. Pour moi, une nouvelle période avait commencé.» «L'outrenoir», comme il l'appellera lui-même, ouvrait à Soulages une peinture aux possibilités nouvelles.
Il fabrique lui-même ses outils: bâton de craie, semelle, écorce d'arbre
Trente années plus tard, à la veille de son 90e anniversaire, Soulages nous reçoit dans son atelier parisien situé près de l'église Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Une pièce blanche et presque vide. On ne voit que le dos des toiles, toutes tournées vers le mur. Sur une table, bien rangés, reposent ses outils : non pas les pinceaux traditionnels des peintres, mais des outils que Soulages a détournés - comme des racloirs de tanneur, des couteaux d'apiculteur, des brosses de peintre en bâtiment - ou qu'il a fabriqués - comme des morceaux de semelles en caoutchouc ou des balais. Tous destinés à multiplier les jeux de relief, d'empreintes, de lissage dont Soulages dote sa peinture comme autant de pièges à lumière. Il lui arrive de venir dans son atelier, puis de repartir sans avoir rien fait : «Je suis en face de la toile blanche, sans oser faire le premier pas. Je tourne autour, et il ne se passe rien. D'autres fois, j'ose quelque chose, et il y a une réponse. Un enchaînement entre ce qui se passe là et ce que je ressens devant ce qui se passe. De proche en proche, j'arrive à quelque chose qui peut se transformer en une toile. Mais même lorsque c'est très exaltant, il ne faut pas perdre la tête. Il arrive que l'on ne sache pas s'arrêter, et c'est la catastrophe. Il arrive aussi que l'on s'arrête sans savoir pourquoi, et l'on s'aperçoit plus tard que le tableau était fait. L'œuvre vit alors sa propre vie.» Telle est l'aventure, audacieuse et puissante, où Soulages nous entraîne à sa suite.
Pour exposer ces peintures noires, toutes vibrantes d'ombre et de lumière, les responsables du Centre Pompidou ont accepté, selon le souhait du peintre, une nouvelle formule d'accrochage : non sur des cimaises, mais au beau milieu de l'espace muséal, où deux fils d'acier sont tendus du sol au plafond. L'exposition démarre avec des œuvres sur papier, des brous de noix des années 1947-1949, les raclages des années 50, les noirs et blancs des années 60. Puis vient la rupture de 1979, l'apparition des peintures « outrenoir » où le tableau devient piège à lumière selon l'heure et la force de l'écla irage. Chacun des pas des spectateurs, en changeant les reflets qui scandent la toile, tire d'elle de nouveaux rythmes. Dans la dernière salle de l'exposition sont réunis, pour la première fois, 17 grands polyptyques, certains datant de 2009. Pour en parler, Soulages reprend une formule qu'il affectionne : «Quand je travaille, je n'ai pas de projet. C'est ce que je fais qui m'apprend ce que je cherche et qui dépasse parfois mes intentions. La réalité est toujours plus riche que ce qu'on imagine et je découvre, à mesure que le tableau progresse, des développements auxquels je n'avais pas pensé.» De l'enfant qui peignait à l'encre noire un paysage de neige au peintre célébré aujourd'hui dans le monde entier, la trajectoire n'a jamais dévié : dès le Soulages des années 50, l'affirmation de soi, d'une volonté que la société ne peut soumettre, d'une indépendance radicale, se manifeste déjà avec tant d'évidence que rien, on le sait, ne la fléchira.
LIRE AUSSI :
» INTERVIEW - Pierre Soulages: «L'artiste est une âme primitive»
» EN IMAGES - Soulages ou le génie du Noir -
L'art se découvre en automne
Le Quartet, hommage du peintre à l'art de la musique, Albert Joseph Moore, 1868. Crédits photo : Studio Sébert Photographe
De Braque à Richter, des Étrusques aux Kanaks, notre sélection des temps forts de la rentrée.
À quoi rêvent les critiques d'art en cette rentrée va-t-en-guerre, qui pousse Braque et Jordaens en avant pour rappeler la valeur première de la peinture après les triomphes des expositions Hopper, Dali et Basquiat? Une rentrée qui promet de revisiter le surréalisme - cette mine d'or - à travers son objet, qui mise encore et toujours sur la Renaissance et la grâce préraphaélite? À l'émotion pure, au renouveau, «à la peinture qui vous emporte et ne vous quitte plus», dirait Michel Ragon qui signe à point nommé son Journal d'un critique d'art désabusé(Albin Michel). Un exercice nostalgique. Les confessions d'un promeneur solitaire. Il y a beaucoup à apprendre des digressions de ce grand critique, ami de Soulages, Atlan, Poliakoff, Zao Wou-ki et Dubuffet, qui navigua sans cesse des grands textes aux grandes amitiés, se risqua à l'aventure de l'art, discuta avec Asger Jorn et défendit la France contre Dotremont dans les rangs de COBRA, dansa avec Ca lder comme «deux ours se piétinant les orteils» et comprit «l'Outrenoir» tout seul, sans qu'on lui fasse un dessin. Homme de lettres, il cite son cher Soulages, géant bien français qui «aime répéter ce mot d'Ingres: “Les artistes qui ont du talent font des merveilles ; moi qui ai du génie je fais ce que je peux”».
En suivant ses visites de 2009 à 2011, en visitant ses pensées, même les plus narcissiques, le lecteur ouvre une boîte de Pandore. Moins acide et exterminatrice que celle de Jean Clair, cette bulle du temps passé contient une vision haute de l'art et de ses fidèles. Elle témoigne d'un esprit inlassablement curieux qui défend, après examen et réflexion, ce que tout le monde aime critiquer en ville: la rétrospective d'Arman au Centre Pompidou, les colonnes de Buren au Palais-Royal ou le «Monumenta» désolé comme la Shoah de Boltanski au Grand Palais. Ce penchant naturel le pousse à applaudir les réprouvés du XXe ressuscités pour les besoins des musées, Chirico, tout Chirico, le surréaliste et le pompier, Bernar Venet au culot royal jusqu'à Versailles! L'ennemi? Point tant l'art contemporain, ses installations (ses «environnements», dit-il), ses attitudes psychanalytiques parfois délirantes de creux, que son marché exponentiel mené à la baguette par la finance. Quand l'argent mène le monde, l'art et les artistes ne ressemblent plus à Van Gogh, Modigliani ou Yves Klein. François Pinault et Bernard Arnault n'y gagnent pas les flatteries habituelles.
Biennale de Lyon
Mondialisation culturelle oblige, la Biennale de Lyon a confié sa 12e édition à un homme du Grand Nord, Gunnar B. Kvaran, Islandais et francophone, directeur du Musée Astrup Fearnley à Oslo. Il a mis la jeunesse de l'art au programme tandis que Lyon célèbre les aménagements le long des berges de la Saône. Du 12 sept. au 5 janv., Lyon. www.biennaledelyon.com
Préraphaélites
Fidèle au musée, le financier mexicain Pérez Simón prête ses excentriques Alma-Tadema, ses lascifs Leighton, ses suaves Burne-Jones et ses délicats Moore. Soit une cinquantaine de fleurons du mouvement anti-académique victorien. Corps lascifs, symboles à foison, couleurs sophistiquées… Une ode à la beauté pour elle-même. Du 13 sept. au 20 janv., Musée Jacquemart-André. www.musee-jacquemart-andre.com
Étrusques
Avant les Romains, il y avait les Étrusques. On en sait plus sur eux aujourd'hui mais leur mystère reste entier. Cela tient surtout à la surprenante beauté de leur art. Il émaillait le quotidien de cités-États du centre de l'Italie fondées et développées par ces marins et marchands rivaux des Grecs. Une époque, notamment l'apogée des VIIe et VIe siècles av. J.-C., synthétisée en 250 œuvres. Du 18 sept. au 9 fév., Musée Maillol. www.museemaillol.com
Braque
L'oiseau noir et l'oiseau blanc (détail), Georges Braque, 1960 Crédits photo : Leiris SAS Paris / Adagp, Paris 2013
Il reste le peintre des oiseaux qui volent sur le plafond du Salon étrusque au Louvre et, bien sûr, l'initiateur du cubisme et l'inventeur des papiers collés. Mais sa gloire est atténuée par celle de Picasso, son «compagnon de cordée» de l'avant-garde. C'est tout le souffle d'un artiste synonyme d'esprit français, héritier de Cézanne, Corot et Chardin, qu'entend faire renaître le Grand Palais. Du 18 sept. au 6 janv. Grand Palais. www.grandpalais.fr
Jordaens
Rubens et Van Dyck lui font de l'ombre. De surcroît, par la faute de quelques chefs-d'œuvre comme Le roi boit, ce maître s'est trouvé enfermé dans son rôle de noceur d'Anvers. La synthèse qui embrasse une carrière courant sur près des trois quarts du Grand Siècle devrait permettre de montrer un artiste engagé, au service de grandes familles entrepreneuriales et de la Contre-Réforme. Du 19 sept. au 19 janv., Petit Palais. www.petitpalais.paris.fr
Nu masculin
Jeune assis au bord de la mer, Hippolyte Flandrin Crédits photo : Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier
En allant au-delà de l'histoire de ce thème, fondamental dans la formation académique, pour révéler toute la puissance du désir homosexuel dans l'art de 1800 à nos jours, Guy Cogeval conçoit sans doute l'exposition la plus polémique de la rentrée. Alors que la France demeure divisée sur le statut des gays, certains diront qu'il instrumentalise son musée au profit d'un discours militant. D'autres trouveront qu'il n'en fait pas assez, qu'il existe d'autres œuvres, contemporaines notamment, capables de mieux faire sauter les tabous. Du 24 sept. au 2 janv., Musée d'Orsay. www.musee-orsay.fr
Kahnweiler
Portrait d'une figure mythique de l'art moderne naissant. Le marchand des cubistes «héroïques», Braque et Picasso, ouvre sa première galerie en 1907. Léger, Gris et plus tard Henri Laurens rejoignent son «écurie»… Une histoire étroitement liée à celle de la collection d'art moderne du LaM et de ses grands mécènes Roger Dutilleul et Jean Masurel. Du 27 sept. au 12 janv., LaM, Villeneuve-d'Ascq. www.musee-lam.fr
Hans Richter
Cinéaste, peintre, écrivain, il fut dès les années 1910 au carrefour des avant-gardes. Sa trajectoire façonne et raconte, à elle seule, une histoire de l'art du XXe siècle. Du creuset de Dada à Zurich à l'Internationale constructiviste, de l'effervescence de la révolution spartakiste au départ de l'Allemagne nazie puis à l'exil américain. Un passeur et un catalyseur. Du 28 sept. au 24 fév., Centre Pompidou-Metz. www.centrepompidou-metz.fr
Vallotton
Un trait aussi coupant que son ironie, des cadrages aussi audacieux que ses couleurs, ce graveur et peintre suisse, figure de Montparnasse et des Nabis, charge les impressionnistes comme les symbolistes par la grâce d'une œuvre prolifique (1700 tableaux). Arabesques, lumières et teintes nettes, compositions bidimensionnelles au service d'une célébration de la vie quotidienne. Du 2 oct. au 20 janv., Grand Palais. www.grandpalais.fr
Napoléon
Élisa, Pauline et Caroline, sœurs de Napoléon et, par la grâce toute stratégique de ce dernier, princesses et reines d'Italie, prennent le thé à Marmottan (du 3 oct. au 26 janv., www.marmottan.fr) tandis que Joséphine revit à la Malmaison les quatre premières années de son mariage avec Bonaparte. Lorsque le couple habitait à la Chaussée d'Antin une maisonnette aujourd'hui disparue. Du 16 oct. au 6 janv., www.chateau-malmaison.fr
Diderot
Double actualité à l'heure du tricentenaire de sa naissance: sa ville natale de Langres ouvre le 5 octobre un musée (www.maisondeslumieres.org) tandis que Montpellier célèbre le premier des critiques d'art. Du 5 oct. au 12 janv., Musée Fabre de Montpellier. www.museefabre.fr
Matthew Barney
Né en 1967, star de l'art contemporain américain (et conjoint de Björk), il s'est distingué par ses performances alliant le sport et l'art. Comme lorsqu'il crée des dessins en se suspendant au plafond de sa galerie ou en escaladant les murs. Matthew Barney a créé son onde de choc avec son cycle de films «Cremaster» (1994-2002) où il se métamorphose en chimères d'un monde onirique, baroque et hypnotique. Première rétrospective de dessins en France. Du 8 oct. au 5 janv., BnF François-Mitterrand. www.bnf.fr
Kahlo/Rivera
Florence Cassez étant revenue en France, le différend diplomatique s'étant éteint, le projet phare de l'année France-Mexique 2011 a pu reprendre. Il se concrétise à l'Orangerie où le muraliste, chantre des ouvriers et des «péones», Diego Rivera, retrouve sa muse infirme Frida Kahlo. Retour sur un couple mythique du XXe siècle, entre trotskisme et gratte-ciel, entre engagement et individualité. Du 9 oct. au 13 janv., Musée de l'Orangerie. www.musee-orangerie.fr
Kanaks
Considéré jusqu'après-guerre comme un des plus arriérés de la planète, si sauvage qu'il passait pour à peine humain, le peuple kanak a depuis retrouvé identité et fierté, notamment grâce aux ethnologues de l'Hexagone. Des contes aux sculptures, des techniques de pêche ou de chasse aux danses, son patrimoine culturel est immense. Quai Branly, il fait l'objet d'une exposition très riche et précautionneuse à l'heure où l'archipel prend le chemin de la décolonisation tracé par l'accord de Nouméa. Autonomie ou indépendance? Réponse entre 2014 et 2018. Du 15 oct. au 26 janv., Musée du quai Branly. www.quaibranly.fr
Angkor
L'épopée de Louis Delaporte des berges du Mékong à celles de la Seine. Ou comment Angkor est devenu, par la ténacité et le génie de cet explorateur français, l'attraction phare des expositions universelles et, plus généralement, un mythe. Du 16 oct. au 13 janv., Musée Guimet. www.guimet.fr
Poliakoff
Hommage à cet artiste majeur de l'École de Paris, cher aux historiens de l'abstraction et aux collectionneurs français, dopé par les Nouveaux Russes en quête de patrimoine pictural. Les débuts tumultueux d'un jeune émigré russe, l'ambiance artistique d'après guerre et, enfin, les années de succès au cours desquelles ses œuvres séduisent les personnalités du monde politique, de la mode et du cinéma (Yves Saint Laurent, Greta Garbo, Yul Brynner, Anatol Litvak)… sa vie est un roman! Du 18 oct. au 23 fév., Musée d'art moderne de la Ville de Paris. www.mam.paris.fr
Joseph Cornell
Souvent présenté comme un satellite dans la constellation surréaliste, Joseph Cornell (1903-1972) est un pionnier américain du collage, du montage et de l'assemblage, comme le prouve sa création de 1930 à 1950. Près de 200 œuvres le confronteront à Dalí, Duchamp, Ernst et Man Ray alors installés à New York. D u 18 oct. au 10 fév., Musée des beaux-arts de Lyon. www.mba-lyon.fr
Le surréalisme et l'objet
Autour d'une centaine de sculptures et d'une quarantaine de photographies, l'histoire du mouvement surréaliste depuis sa fondation dans les années 1920 à sa reconnaissance à New York pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par son succès international dans les années 1930, à travers le prisme original du rapport à l'objet. Masson, M iró, Arp, Bellmer, Calder, Cornell, Dalí, Duchamp, Ernst, Giacometti, Man Ray incarnent les fortunes de la sculpture surréaliste qui plonge dans l'inconscient humain. Du 30 oct. au 3 mars, Centre Pompidou. www.centrepompidou.fr
Sigmar Polke
Figure de premier plan de la peinture contemporaine, Sigmar Polke (1941-2010) a grandi en Allemagne de l'Est avant de passer à l'Ouest en 1953. Après une formation auprès d'un maître verrier, il fréquente au début des années 1960 les Beaux-Arts de Düsseldorf, institution alors sous le charme du chamane Joseph Beuys. Il y rencontre Gerhard Richter et Konrad Lueg avec lequel il fonde le Réalisme capitaliste, réponse germanique au Pop-Art américain. Un peintre aux faux désordres, tout en sensualité et en rêve. Du 9 nov. au 2 fév., Musée de Grenoble. www.museedegrenoble.fr
- Les auteurs
- Sur le même sujet
- Réagir (0)
- PartagerPartager cet article
Les autres actualités [ Peinture & sculpture ]
- Dossiers : Le jardin fantastique de Niki de Saint Phalle
- Point de vue : Nouvelles machines de l’art
- Point de vue : Soutine et ses contemporains
- Point de vue : Tout Goya graveur au Petit Palais
Toute l'actu