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  • Etienne Daho, ”Les chansons de l'innocence retrouvée”

    le Lundi 18 Novembre 2013 à 08:25
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    Le chanteur, après de sérieux soucis de santé cet été, avait du décaler la sortie de ce 12e album. Une opération de l'appendicite qui vire à la péritonite, et au cauchemar : deux mois d'hôpital et une convalescence dont il sort à peine. Aujourd'hui, Daho a repris du poil de la bête et le titre de son disque sonne comme un heureux présage.

    Douzième album pour Etienne Daho

    On a frôlé l'album posthume, c'est ce que dit Daho lui-même, et ironie du sort, tout cela est arrivé alors que le chanteur à 57 ans, venait d'achever un album solide, accompli, comme s'il balayait les étapes de sa carrière, de la chanson sophistiquée qui est la sienne maintenant, à un regard assez tendre sur ses jeunes années pop.

    Un esprit libre et hédoniste

    Un peu comme cette pochette espiègle, en noir et blanc où un Daho pose à l'entrée d'un jardin luxuriant, à coté d'une inconnue aux seins nus et gantées de noir, fantôme ou vestale du Palace ou des Bains Douches.

    Pourtant, pas un brin de nostalgie dans ces titres. C'est la grande élégance de cet album, qui se penche parfois sur les couleurs acidulées des années 80 avec l'expérience du Daho d'aujourd'hui, qui multiplie les clins d'oeil, sans que rien ne soit daté musicalement. Il a compris l'alchimie de cette époque, qui est la même que l'essence du style Daho : les années 80, celle d'Epaule Tatoo, ou de Week-end a Rome, étaient faussement désinvoltes, imprégnées d'une "gravité légère" selon les mots du chanteur.

    Une légère gravité

    Celle-ci se retrouve à peu près partout, puisque le désir d'Etienne Daho, au départ, était de danser, de mettre la dedans de la "disco noire". Ce qui devait d'ailleurs être le premier titre de l'album. Les autres titres se présentent, eux, avec une dramaturgie très étudiée, des morceaux à tiroirs, inquiétants, hypnotiques et qui font couler les violons de belle manière.

    Certaines mélodies se sont imprégnées des visites de Daho dans l'univers de Jean Genet (dont le chanteur avait repris Le condamné à mort, avec Jeanne Moreau) ou dans l'univers de Francis Bacon. Daho a justement écrit tout le disque à Londres, près de l'atelier du peintre, qui fut aussi le théâtre de la relation tumultueuse qui liait Bacon à son amant et muse Georges Dyer.

    Les passions, la violence, l'hédonisme, tout cela dessine de toute façon en creux un Daho bien planqué derrière les notes de chaque album.

    Site officiel d'Etienne Daho

    http://www.franceinfo.fr/musique/le-choix-culture/etienne-daho-les-chansons-de-l-innocence-retrouvee-1217707-2013-11-18

  • François Truffaut, l'homme qui aimait les films

    truffaut.jpgVIDÉO - En 1984, le 21 octobre tombait un dimanche. En disparaissant ce jour-là, le cinéaste dont le dernier film s'appelait «Vivement dimanche», effectuait sa dernière pirouette.
    Redécouvrez une vidéo de Truffaut parlant de son métier.

    François Truffaut et Jean-Louis Trintignant plaisantent le 8 août 1983 à la Cinémathèque française à Paris. Crédits photo : AFP

    Chez lui, la malice et l'élégance ne manquaient pas. Déjà vingt-cinq ans qu'il n'est plus là, et on a du mal à le croire, tellement son œuvre reste présente. Il est devenu comme un grand frère qui ne vieillirait jamais.

    Il a inventé son double, le personnage d'Antoine Doinel, ce Jean-Pierre Léaud qui tombait amoureux de l'éthérée Delphine Seyrig avant d'épouser Claude Jade, bien sage dans son petit manteau cintré. Il a dévoilé les dessous d'un tournage dans La Nuit américaine. Il a tiré du purgatoire l'écrivain Henri-Pierre Roché avec Jules et Jim, où Jeanne Moreau fumait comme une loco­motive.

    Grâce à lui, on sait que «les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie». Du cinéma, il s'était fait un manteau, une maison. Sur l'écran, il y avait des enfants qui voulaient voir la mer, des gangsters qui mouraient dans la neige, des hôtesses de l'air sur le vol Paris-Lisbonne, des messieurs infidèles.

    La vie consistait à s'asseoir au premier rang de la Cinémathèque, à interviewer Hitchcock, à se demander si les femmes sont magiques (toujours pas de réponse). Ses films appartiennent au paysage français, comme la place Clichy, la tour Eiffel, les chansons de Trenet. Ils sont tous à la première personne. On y observe le cheminement de la passion, les méandres du sentiment, la cocasserie du quotidien.

    Il a inventé un certain type de jeunes filles, délurées, en jupe volante, fonçant sur leur vélo. Une certaine gravité affleurait parfois : les épouses trahies tiraient sur leur mari dans un restaurant des Champs-Élysées, un inconnu abordait les demoiselles en leur jurant un amour éternel, des voisins s'entraînaient mutuellement dans un gouffre.

    Dans La Chambre verte, Truffaut incarnait lui-même le héros qui refusait la mort. C'était une façon de narguer le sort. À la fin, c'est lui qui a gagné. Dans nos chambres vertes intimes, sa photo ­trône en bonne place. Ses films sont des bougies qui ne s'éteindraient pas. Sans en avoir l'air, François Truffaut a atteint à une sorte d'éternité.

    http://www.lefigaro.fr/cinema/2009/10/21/03002-20091021ARTFIG00648-francois-truffaut-l-homme-qui-aimait-les-films-.php

    François Truffaut à propos du métier de réalisateur

    Interview de François TRUFFAUT qui explique que les premiers et derniers films d'un réalisateur sont en général les plus importants, que le cinéma n'a pas beaucoup changé, que tous les films l'intéressent et que les bons films sont les films "logiques". Il parle également du travail des critiques de cinéma et déclare qu' il préfère le tact et parfois l'hypocrisie à la franchise.

    A voir ici:

    http://www.ina.fr/art-et-culture/cinema/video/I00012369/francois-truffaut-a-propos-du-metier-de-realisateur.fr.html

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  • François Truffaut

     

    Le fin mot de l'histoire par Thomas Snégaroff lundi 20 juillet 2015
     
    François Truffaut en 1973 © Maxppp

    Le 21 octobre 1984, François Truffaut disparaît.

     
    • Né de père inconnu le 6 février 1932 à Paris est mort le 21 octobre 1984 à Neuilly-sur-Seine.
    • 1946 Passionné de lecture, il quitte l’école, fréquente les ciné-clubs et finit par rencontrer le critique de cinéma André Bazin qui devient son père spirituel.
    • 1951 A la suite d’une déception amoureuse, il s’engage dans l’armée et fait de la prison pour désertion.
    • 1953 Il entre dans la revue Arts et publie des articles dans Les Cahiers du cinéma avec Chabrol, Rivette, Godard, Rohmer, la jeune garde autour de Bazin.
    • 1957 Truffaut se marie avec Madeleine  Morgenstern dont il aura deux filles, Laura et Eva. Il fonde sa société de production Les Films du Carrosse et se lance dans la réalisation de deux courts métrages.
    • 1959 Les Quatre Cents Coups qu’il tourne cette année-là (Prix de la mise en scène à Cannes) est un immense succès qui ouvre la porte à la « Nouvelle Vague » et fait découvrir Jean-Pierre Léaud considéré comme son double qu’il  poursuit de film en film jusqu’à L’Amour en fuite (1979).
    • 1962 Il réalise Jules et Jim, adapté du roman d’Henri-Pierre Roché, avec l’inoubliable Jeanne Moreau.
    • 1966 Des entretiens avec Alfred Hitchcock, Truffaut publie un ouvrage de référence.
    • 1968 En février, il prend la défense d’Henri Langlois menacé dans sa fonction de directeur de la Cinémathèque Française.
    • 1973 Sortie de la Nuit américaine, un film sur le tournage d’un film où Truffaut incarne le réalisateur.
    • 1977 Dans L’Homme qui aimait les femmes, il fait le portrait d’un séducteur compulsif. Cette année-là, il tourne dans le film de Spielberg Rencontres du troisième type.
    • 1980 Après Le Dernier Métro qui est un immense succès public, il tourne La Femme d’à côté dont il confie le rôle principal à sa dernière compagne Fanny Ardant dont il aura une fille, Joséphine.
    • 1984 Il décède prématurément à l’âge de 52 ans d’une tumeur au cerveau après le succès de son dernier film  Vivement dimanche.

    François Truffaut, Antoine Baecque, Serge Tubiana, Folio, Gallimard, 2001
    François Truffaut, Cyril Neyrat, Cahiers du cinéma, 2007
    François Truffaut, mémoires d'un cinéaste, entretiens avec Claude-Jean Philippe,
    Radio France, 2004 (CD audio)

    Biographie, biblio-vidéographie
    http://www.cineclubdecaen.com/realisat/truffaut/truffaut.htm

  • Etienne Daho a ”La peau dure” : écoutez son nouveau single !

    Le 18 novembre, Etienne Daho sera de retour dans les bacs avec "Les chansons de l’innocence retrouvée", dont le premier extrait éponyme cède aujourd'hui sa place à "La peau dure". De quoi se faire un premier avis sur ce dixième opus que le chanteur défendra sur scène à partir du 14 février 2014. La billetterie est ouverte.
     
    Crédits photo : Richard Dumas
    Trois ans après avoir chanté "Le condamné à mort" avec Jeanne Moreau, Étienne Daho annonce la sortie d'un nouvel album, le dixième, qu'il a décidé d'appeler "Les chansons de l'innocence retrouvée". L'interprète de "Week-end à Rome" a-t-il décidé de retomber en enfance ? Il a en tout cas pris l'initiative de collaborer avec un ami de longue date, Jean-Louis Piérot, dont le chemin a également croisé celui de Renan Luce, d'Yves Simon, d'Hubert-Félix Thiéfaine et celui de Brigitte Fontaine. Dans leur quête, Étienne Daho et Jean-Louis Piérot ont fait appel à d'autres talents comme Richard Woodcraft et Nile Rodgers, au sommet des charts du monde entier avec le tube "Get Lucky" de Daft Punk. Artisan de sa propre réussite, Étienne Daho nous apportera le 18 novembre le témoignage d'une « éternelle jeunesse » selon son label Polydor/Universel, un « album humaniste, ouvert sur les autres, qui raconte les autres » selon lui (Le Parisien).

    "Les chansons de l'innocence" a tout d'abord été envoyé aux radios en juin. Un titre introductif pour préparer l'auditeur à ce qui devait arriver. L'artiste nous propose à présent d'écouter "La peau dure", un nouveau single langoureux et flamboyant, à travers lequel on retrouve véritablement ce pionnier de la pop française qui avait réussi à se faire un nom au début des années 80, la maturité en plus dans la plume pour faire naître « le grand frisson ». Envoyé aux radios ce matin, "La peau dure" est également disponible sur les plateformes de téléchargement.

    Ecoutez un extrait du nouveau single d’Étienne Daho, "La peau dure" :



    Initialement, le nouvel opus d’Étienne Daho devait paraître quelques semaines plus tôt, au mois d'octobre. Mais de graves problèmes de santé ont forcé le chanteur et son équipe à repousser sa commercialisation. « Suite aux complications engendrées par une péritonite, Étienne Daho a dû faire face cet été à une septicémie et subir une seconde intervention chirurgicale. Étienne Daho va beaucoup mieux, mais il devra suivre deux mois de stricte convalescence ». C'est le communiqué choc du label Polydor/Universal qui avait été envoyé le mois dernier, effrayant sans aucun doute les plus fervents admirateurs de l'artiste, qui n'a pas traîné pour adresser son message au public : « Merci pour vos bonnes pensées qui me donnent les forces nécessaires pour revenir au plus vite sur scène ».

    La scène, Étienne Daho la retrouvera très prochainement. En résidence à la Cité de la Musique du 14 au 18 février pour trois représentations évènement, au cours desquelles il reviendra aux origines, le chanteur jouera ensuite dans quelques Zénith au printemps prochain. A Rouen le 21 mars, Étienne Daho se produira à Marseille le 25 mars, Toulouse le 28, Bordeaux le 29 et Paris le 4 avril. En tout et pour tout, ce sont près de trente dates qui sont programmées aux quatre coins du pays jusqu'en mai. La billetterie est ouverte.

    http://www.chartsinfrance.net/Etienne-Daho/news-87736.html

  • Etienne Daho : ”J'aurais dû mettre un casque comme les Daft Punk”

    • 10/06/2013
    • 7h00

    Etienne Daho : "J'aurais dû mettre un casque comme les Daft Punk"

    l est de retour ! Trois ans après son dernier album, le nouveau single d'Etienne Daho sort aujourd'hui dans les bacs. L'occasion pour lui d'accorder une interview au journal Le Parisien...

    L'année 2013 est à marquer d'une pierre blanche pour la variété française ! Après Jojo, qui revient sur scène pour fêter ses 70 ans , c'est au tour d'Étienne Daho de faire son grand retour, et dans un premier temps à la radio. En effet, c'est aujourd'hui que sort le single Les chansons de l'innocence, extrait de son dernier album, à paraître en octobre prochain. À cette occasion, le chanteur de 57 ans a accordé un entretien au journal Le Parisien dans lequel il revient sur sa longue carrière.

    Dans un premier temps, il se confie sur ses récents projets : "J'ai fait plein de choses excitantes ces derniers temps : un projet entre théâtre et musique avec Jeanne Moreau, la réalisation de l'album de Lou Doillon. Aujourd'hui, je suis dans quelque chose qui me plaît, moins flamboyant qu'avant". Par flamboyant, le chanteur français précise qu'il aime éviter tout ce qui ressemble à la représentation et à l’exhibition. Pas évident pour lui de promouvoir un nouvel album : "Je n'ai pas envie d'aller dans des émissions comme Ruquier. J'ai peur de moi dans ces cas-là. Dès le départ, j'aurais dû mettre un casque comme les Daft Punk pour ne pas me montrer. Quelle bonne idée ! Maintenant c'est trop tard !", lâche-t-il dans un rire.

    Il revient également sur l'un de ses derniers succès, Boulevard des Capucines, qui parle du père qu'il n'a quasiment pas connu : "Quand on parle de soi, on parle de sa famille. J'ai été élevé dans la pudeur de ne pas montrer ses sentiments, de faire toujours bonne figure. Quand j'ai commencé à faire écouter cette chanson, certains ne comprenaient pas de qui je parlais. J'ai dû expliquer. Et ça m'a foutu dans la merde". Il évoque les mauvais côtés du succès : "Dans les années 80, on évoquait la 'dahomania', c'était réjouissant, nouveau. Mais à un moment, je suis à parti à Londres, je ne pouvais pas continuer comme ça. Je perdais mon innocence. Plus tard, il y a eu cette rumeur irréelle selon laquelle j'étais mort du sida. Une sale histoire".

    Plus loin, il parle du fil conducteur de son album : le destin. "Est-ce qu'on l'écrit ? Est-ce qu'il est écrit ? Je me suis retourné sur le mien, qui a très mal commencé (...) Mais je me suis débarrassé de mes addictions : l'alcool entre autres. J'ai arrêter de fumer trois paquets par jour il y a dix ans. Je ne sais pas faire les choses à moitié. Mais être un enfant de la guerre, avoir vu la mort de près, fait que j'ai un instinct de vie très fort". Né à Oran, Étienne Daho a en effet connu la guerre d'Algérie.

    Pour finir, il donne son avis sur le mariage gay : "Je comprends que l'on puisse être choqué par le mariage gay en fonction de son éducation, de ses convictions. Et je le respecte. Je ne suis pas pour le mariage en général. Mais je comprends qu'on puisse en avoir besoin pour ne pas se sentir comme un citoyen de seconde zone". Ça, c'est dit !

    Sarah Lou

    http://www.public.fr/News/Etienne-Daho-J-aurais-du-mettre-un-casque-comme-les-Daft-Punk-413562

  • Étienne Daho, la sagesse insolente

    Onzième album, Les chansons de l'innocence retrouvée
    Etienne Daho
    © Richard Dumas
    Etienne Daho

    Que l’attente fut longue ! Bouclé au printemps dernier, Les Chansons de l’innocence retrouvée, onzième album studio d’Étienne Daho, devait paraître en septembre dernier, mais la sortie a dû être repoussée de deux mois, en catastrophe. En cause, une péritonite contractée en août par le chanteur, laquelle a failli l’emporter. Mais c’est sans compter sur l’"instinct de vie très fort" dont le natif d’Oran, enfant de la guerre, reconnaît être habité.

    C’est cette même force, et ce regard distancé, un peu dandy, sur l’existence, qui traverse son nouvel album, écrit, conçu et enregistré entre quatre villes symboles. Rome, théâtre du très cinématographique L’homme qui marche, où Daho a passé un week-end prolongé de deux mois pour entamer l’écriture de son disque. Londres, où le chanteur a ses habitudes et où l’essentiel des titres a été enregistré. Paris et New York, dont le passé bohême des années 70 hante L’étrangère (avec Debbie Harry, chanteuse emblématique du groupe Blondie).

     
    Un nouveau printemps
    Etienne Daho
    Les chansons de l'innocence retrouvée
    (Polydor)
    2013

    Sur ces Chansons de l’innocence retrouvée, il flotte un parfum de liberté, de perte de repères aussi pour l’auditeur. Si le titre La peau dure semblait donner le ton d’une pop orchestrale, directe et solaire, ces onze titres emportent ailleurs. Enregistré avec son fidèle acolyte Jean-Louis Piérot, ce nouvel opus rappelle à quel point l’éclectisme de Daho le rapproche souvent d’un autre artiste pop protéiforme, David Bowie. Une connexion évidente sur Le Baiser du destin et ses guitares acérées période Scary Monsters.

    À d’autres moments, le renfort de Nile Rodgers ou de Debbie Harry scelle la filiation disco, avant que des cordes ténébreuses ne rappellent le romantisme sombre cher au chanteur. Omniprésent, le socle rythmique assuré par deux excellents musiciens britanniques apporte au disque une dimension soul. Daho et son réalisateur attitré osent tout, comme le registre rock le plus rêche avec En surface, écrit par Dominique A, la chanson d’actualité, sur ce Nouveau printemps inspiré par le drame de Lampedusa, ou la provocation borderline de Onze mille vierges.

    De Genet à Doillon

    Riche de nombreux invités (citons encore François Marry, de François and the Atlas Mountain), les Chansons de l’innocence retrouvée est produit avec liberté, et parfois un peu de démesure. Il s’avère en revanche moins tourmenté, introspectif que son prédécesseur. Il faut dire que six années séparent ce nouvel album de L’Invitation, réussite majeure et succès critique autant que public. Une période pendant laquelle l’artiste s’est fait plus discret, en termes médiatiques, mais n’a jamais cessé ses activités, empruntant des chemins de traverse inattendus et souvent passionnants.

     

     
    Etienne Daho

    Il y a eu, d’abord, ce Daho Pleyel Paris, un DVD live en forme de témoignage sur la tournée-fleuve de 2008. Quelques compilations hommages, comme ce Tombés pour Daho sur lequel la nouvelle génération (Biolay, Tellier) reconnaît l’héritage de l’auteur de Pop Satori. Ironiquement, c’est auprès de la nouvelle génération d’artistes français anglophones que ce fan du Velvet Underground choisit de s’illustrer. Avec le très jeune groupe Coming Soon d’abord, en figurant sur l’un de leurs clips, puis à la faveur d’apparitions scéniques à leurs côtés, devant un public trop jeune pour avoir connu la "dahomania". Puis auprès de la chanteuse Lou Doillon, pour qui il réalise en 2011 et 2012 un premier album aux accents particulièrement velvetiens.

    Le moment fort de sa carrière "hors champ" a lieu en 2010. Daho enregistre cette année-là avec Jeanne Moreau une adaptation musicale habitée du poème de Jean Genet, Le Condamné à mort. Une expérience dont le chanteur s’est nourri, de son aveu même, pour ses Chansons de l’innocence retrouvée. "C’est en plongeant trop bas que l’on avance un peu", dit-il sur Un bonheur dangereux. Une forme de sagesse que n’aurait pas reniée le controversé poète français.

     

    Étienne Daho les Chansons de l’innocence retrouvée (Polydor) 2013
    Site officiel d'Etienne Daho
    Page Facebook d'Etienne Daho

    En tournée française à partir de l’automne 2014…

  • Nous avons repéré mercredi pour retourner voir:Collection Musée Laumonier de la locomotive à vapeur

    Collection Musée Laumonier de la locomotive à vapeur

    Depuis 1847, aux locomotives à vapeur s’accrochent les wagons de l’essor industriel et du développement économique de Vierzon.

    Cette collection ferroviaire, constituée grâce à la passion de Raymond Laumônier, né en 1919 à Montluçon, Raymond Laumônier entre au chemin de fer le 1er octobre 1936, au dépôt de Montluçon qu'il fréquente jusqu'en 1944. Il débute sa carrière comme apprenti vapeur devenu chef du Dépôt de Vierzon. En 1904, l'établissement possède 60 locomotives. En gare et chaque jour, 70 trains passent régulièrement. Le triage débranche 2100 wagons en 24 heures.

    A la grande époque de la vapeur, un mécanicien et un chauffeur étaient associés pour des années.
    Le mot « Equipe » n’était pas vain, entre ces deux hommes, les repas étaient partagés dans le corps de garde. Pour un aller et retour de Vierzon à St Germain des Fossés avec une « Pacific », il fallait faire brûler six à sept tonnes de charbon dans le foyer pour arriver à faire bouillir et vaporiser 60 m3 d’eau, on comprend aisément qu’au retour ces hommes n’avaient qu’une envie : savourer un repos bien mérité. C’était la grande époque de la TRACTION VAPEUR !

    La collection du musée Laumônier, constitué grâce à la passion de l'ancien Chef de Dépôt de Vierzon, vous replongera, petits et grands, dans ce que fut la passionnante aventure de cette fabuleuse mécanique. Ainsi vous revivrez 150 ans d’histoire du chemin de fer à travers une collection unique de dessins, affiches des compagnies et de cinéma, modèles réduits au 1/11 ème et 1/20 ème, outils, découverte des métiers, maquettes, réseau ho, réseau JEP, photos, signalisation, film et petits matériels.

    La collection du Musée Laumônier est titulaire depuis le 11 avril 2005, du Label « Tourisme et Handicaps ».
    Label tourisme et handicaps
    moteur, mental, non-voyant,mal voyant+ FILM EN LSF

    Visite pédagogique avec dossier pour les scolaires
    La visite s'adapte à chaque visiteur.

    LES NOUVEAUTÉS :
    - la voie ferrée, ses outils, ses métiers
    - la signalisation, les signaux, la téléphonie
    - espace exposition temporaire
    - espace enfant (puzzles, coloriages, construction d'une locomotive, ...)


    Animations pour les enfants "en individuel" accompagnés d’un adulte :
    - de 4 à 7 ans
    « Aide Archi’ le mécano & cheminette à reconstruire leur train »
    - de 8 ans ½ à 14 ans
    « A la recherche de la locomotive perdue »
    menez votre enquête, découvrez les indices….
    - 15 ans et plus
    « Locomotive & Destination Mystère »
    voyagez dans le musée Laumônier.

    Découvrez les tracteurs SFV, la porcelaine et la verrerie de Vierzon.

    Visites Collection Musée Laumonier de la locomotive à vapeur :

    1 h
    départ de la visite à 15 h 30 à partir de 8 personnes


    Possibilité de visite libre avec un livret, à demander à l'accueil du musée.

    Services :

    Stationnements handicapés à proximité

    Equipements :

    - Boutiques
    - jardin société française

    Activités :

    - Animations thématiques spécifiques à la demande pour les groupes - Ventes

    Visite pour les scolaires, les parcs de loisirs, etc...
    Exposition temporaire fin juillet à octobre 2013 : Un maitre verrier et un céramiste "de la borne"
    en rapport avec les collections industrielles de Vierzon autour du verre, de la porcelaine et du grès Denbac.

    Exposition temporaire fin 2013/ début 2014 : Le train et le cinéma
    Avec la projection du film des frères Lumières, "le train en gare de la Ciotat", making off du film " le Train" avec Michel Simon, Jeanne Moreau et Burt Lancaster.
    Exposition de matériel de cinéma, d'affiches de cinéma......

    Tarifs Collection Musée Laumonier de la locomotive à vapeur :

    Tarifs 2015 non communiqués

    Ouverture et informations Collection Musée Laumonier de la locomotive à vapeur :

    du mardi au samedi de 14 h à 18 h
    pour les groupes toute l'année sur réservation écrite au préalable ou par courriel
    à partir du 1er juillet ouvert du mardi au dimanche de 14 h 00 à 18 h + le samedi matin de 10 h à 12 h

    Ouvre au public le 18 mai 2013 à 14 h,
    la fermeture annuelle le 1 janvier 2014.
    visites sur réservation, à partir de 10 personnes toute l'année.

    Accès :

    direction centre-ville, Tours, la Gare
    le musée se situe en face de l'esplanade société française, à côté du Ciné- Lumière

    http://www.gralon.net/tourisme/a-visiter/info-collection-musee-laumonier-de-la-locomotive-a-vapeur-vierzon-1838.htm

  • DISQUAIRE DAY • 10 ANS • 18 AVRIL 2020 LA JOURNÉE DES DISQUAIRES INDÉPENDANTS report au 20 juin

    ETIENNE DAHO AMBASSADEUR DE LA 10E ÉDITION DU DISQUAIRE DAY !

     

    DISQUAIRE DAY • 10 ANS • 18 AVRIL 2020
    LA JOURNÉE DES DISQUAIRES INDÉPENDANTS  

    Le Disquaire Day se dote désormais, aux côtés du traditionnel parrain international, d’un ambassadeur français, rôle endossé l’an dernier par Arnaud Rebotini. C’est donc avec une grande fierté que le CALIForganisateur du Disquaire Day en France, en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, annonce qu’Étienne Daho est l’ambassadeur de la dixième édition du Disquaire Day qui a lieu le samedi 18 avril 2020. Pour célébrer cette édition anniversaire, le choix ne pouvait se porter que sur cet artiste emblématique, intègre et créatif, amoureux du vinyle et défenseur des disquaires indépendants.

    Ce choix ne doit rien au hasard. Depuis ses premiers pas aux Transmusicales de Rennes et sa signature deux ans plus tard sur le label indépendant Virgin, jusqu’à la tournée Eden à guichets fermés au final en apothéose à l’Olympia le 25 janvier, Étienne Daho ne cesse de surprendre en se réinventant à chaque album. En presque quarante ans de carrière, il a touché à une multitude de genres musicaux : rock, post-punk, pop parfois teintée d’électro, new-wave, sans oublier ses flirts avec la poésie et l’avant-garde. En perpétuelle évolution, il est à l’écoute de toutes les musiques, produit d’autres artistes et monte ses propres labels comme Pop Satori et Radical Pop Music. Artiste libre par excellence, il a naturellement évolué en passant du statut d’enfant du rock à celui de chef de file de la French pop puis de « parrain » de la nouvelle scène électro-pop. Son nom est associé aux Stinky Toys et à Marquis de Sade, à Françoise Hardy et Jacques Dutronc, à Serge Gainsbourg et Jane Birkin sans oublier Lou Doillon et Charlotte Gainsbourg, Jeanne Moreau, Alain Bashung, Marianne Faithfull, Brigitte Fontaine, Comateens, Boom Bass, Saint Etienne, Air, David Whitaker, Debbie Harry et tout récemment Sebastian, Vitalic, Malik Djoudi, Yan Wagner, Flavien Berger, on ne peut pas tous les citer…

    Et puis, on se souvient que dès la fin de son adolescence, Étienne Daho a « explosé » ses premiers salaires de pion en achetant des disques chez Disc 2000 qui deviendra le légendaire Rennes Musique. Dans sa ville d’adoption mais aussi à Londres, Paris ou ailleurs, il fréquente depuis toujours les disquaires indépendants, y trouvant des conseils, cultivant la magie de la découverte, que ce soit grâce à un riff de guitare accrocheur ou une pochette intrigante ! Et ne l’oublions pas, Étienne Daho est l’un des rares artistes français qui a toujours exigé de ses maisons de disques une édition vinyle de chacun de ses albums.

    Étienne Daho à propos du Disquaire Day :

    « En tant qu’amoureux du vinyle, je suis vraiment heureux que l’on puisse célébrer cet objet magique […] Cette initiative Disquaire Day est essentielle pour la culture et le plaisir, j’y souscris à 100%. »

    Pascal Bussy (directeur du Calif) à propos d’Étienne Daho :

    « Étienne Daho ambassadeur du Disquaire Day, c’était une belle évidence. Par sa démarche et son attitude, il réunit toutes les grandes valeurs que représente cet événement : diversité, curiosité, indépendance. »

    Crédit photo une : Richard Dumas

    https://www.disquaireday.fr/etienne-daho-ambassadeur-de-la-10e-edition-du-disquaire-day-!/

  • L'échappée avec Etienne Daho pour son nouvel album ”Tirer la nuit sur les étoiles”

    Etienne Daho - Universal MusicEtienne DAHO comme tout(s) ce(ux) que j'aime(2 e partie ce blog) inspire ce que j'écris comme 

    "Istanbul avec toi" à acheter ici

    ISTANBUL AVEC TOI

    Mercredi 12 avril 2023

     
     
     
    Etienne Daho - Universal Music
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    Etienne Daho publie un nouvel album dans un mois pile et il l’évoque pour la première fois à la radio. Les pouvoirs infinis de la pop, l’amour du danger et les disques qui changent la vie, c’est l’échappée de Totémic au nord de Paris, au studio Motorbass.

    Avec
    • Etienne Daho Auteur, compositeur, interprète et producteur français

    Il est une signature vocale. Sa musique raconte son éclectisme musical. Et ses paroles avancent masquées. Il peut chanter le danger, la douleur ou l’érotisme dans des bulles pop qu’on a fredonnées, fredonne ou fredonnera, sans y penser.

    Etienne Daho publie un nouvel album qui sortira le 12 mai "Tirer la nuit sur les étoiles", qu'il est venu évoquer ici pour la première fois. Un disque majestueux qui tresse pop symphonique, électronique et inspirations sixties. Un disque mixé avec des voix témoins enregistrées avec Jean-Louis Pierrot qui a coréalisé l'album.

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    Son univers grand ouvert, fait d’images et de sons, influence la chanson d’ici depuis des années et ça n’est pas fini.
    Il y eut Gainsbourg. Il y eut Bashung. Il y a Daho. Chacun sa manière. Et arrive pour lui, le moment, où, comme il le dit, l’enjeu n’est pas d’être aimé, mais compris.

    Etienne Daho nous a donné rendez-vous au Studio Motorbass dans le 18ᵉ arrondissement, au nord de Paris, avec du bois partout, un mur de vinyles, batterie, guitares. Là où il a enregistré une bonne partie de son nouvel album et où ont été mixées nombreuses de ses premières chansons.

    Chanter l'amour, le sentiment amoureux et l'amitié

    Ce nouveau disque, c'est le récit d'une histoire d'amour, depuis la première jusqu'à la dernière chanson tel un film. Une envolée sentimentale qui raconte d'ailleurs plus ce que procure l'amour qu'une histoire d'amour. Le chanteur confie avoir tenu en premier lieu à raconter les émotions que l'amour, quel qu'il soit, provoque, qu'il considère comme le meilleur des stimulants de notre existence qu'il soit amoureux, amical, fraternel.

    L'exemple du titre "Boyfriend"

    Une chanson qui raconte sa merveilleuse rencontre avec deux des membres du groupe Unloved, qui sont devenus ses amis. Un groupe qu'il a découvert il y a cinq ans en écoutant la radio anglaise : "On croit souvent que les plus grands amis, ceux qu'on aime le plus, sont ceux qu'on rencontre durant la jeunesse, et un jour, on peut découvrir qu'on peut avoir des élans de l'amitié adulte comme lorsqu'on est très jeunes. C'est ce que j'ai ressenti avec eux, et ils m'ont offert cette chanson sur l'amitié amoureuse. D'ailleurs l'amour, c'est plein de choses, c'est multiple".

    C'est aussi la chanson d'un homme heureux, plein de vitalité, plein d'énergie reconnaissant vis-à-vis du succès qu'il rencontre depuis le début de sa carrière : "Je suis un privilégié, je fais ce que j'aime, et je suis d'autant plus reconnaissant que ça plaise toujours à suffisamment de gens, qui me permettent de partir en tournée, qui me permettent de continuer à faire des disques. Je suis très conscient que c'est une chance gigantesque".

    Ces références artistiques qui l'ont forgé et inspiré

    Françoise Hardy

    Dont il a tout de suite aimé la voix après avoir entendu pour la première fois "C'est un amour auquel je pense" ou encore "Pourtant, tu m'aimes" grâce à un juke-box dans l'établissement que tenaient ses tantes en Algérie au bord de mer : "La mélancolie et la douceur de ses chansons m'ont tout de suite marqué à tel point que quand nous nous sommes rencontrés, notre amitié est devenue naturelle comme une évidence".

    Le film "Ascenseur pour l'échafaud" (1958) de Louis Malle (avec Maurice Ronet et Jeanne Moreau)

    Un film qui pose la question du devenir du désir qui peut s'étioler, s'abîmer, s'arrêter, et bien sûr la transformation du sentiment de l'amour, aspect central de son tout nouvel album : "Rien que le générique de début, c'est magnifique. Jeanne est emportée par l'amour qu'elle porte au personnage de Maurice Ronet. Un désir qui est très important dans mon rapport avec les autres. Jeanne Moreau, grâce à son interprétation m'a rassuré d'une certaine manière et m'a beaucoup transformé dans le travail dans ma manière de suivre et d'exprimer mes désirs d'artiste".

    "Songs for Drella" de Lou Reed et John Cale

    Un album enregistré au début des années 1990 qui symbolise la réunion de ces deux génies. Lou Reed et John Cale sont pour Etienne Daho les deux maîtres de la musique, et la découverte du premier album du Velvet a été pour lui une révélation : "Je savais qu'ils se racontaient des choses qui me parlaient, mais que je ne comprenais pas forcément toujours. Lou Reed, c'est une écriture du rock très sombre contant les excès, le côté hyper vénéneux de la musique, mais qui, moi, m'attirait beaucoup. J'ai toujours été très attiré par les personnages dangereux, j'ai une attirance pour ça".

    Pluralité et éclectisme artistique

    Etienne Daho a toujours considéré que le rôle de l'artiste était de transmettre une œuvre diversifiée. Il s'est toujours promis de ne pas s'enfermer sur sa propre musique, de se cloisonner dans un seul genre : "J'ai toujours eu l'ambition de faire de belles choses et surtout d'évoluer, de me diversifier au point d'avoir enregistré des disques qui ont parfois été détestés comme "Eden", mais qui avec le temps ont fini par se faire apprécier par eux-mêmes. L'intérêt de la pop, c'est qu'on peut mélanger plein de choses ! On peut aller partout, du reggae au hip-hop, en passant par de l'électro, ça restera de la pop ! Je ne suis pas enfermé dans un genre. C'est un plaisir dans ma vie d'artiste de constamment travailler les chansons de manière à les améliorer".

    ▶︎ Une tournée des zéniths est déjà annoncée à Caen le 4 Novembre, à Nantes le 7, à Toulouse le 10. Et il y a un Accor Arena à Paris, le 22 décembre.

    Le tube d'Etienne Daho

    • LOU REED ET JOHN CALE - Smalltown

    Le polaroïd avec Etienne Daho

     
    Le polaroïd d'Etienne Daho
    Le polaroïd d'Etienne Daho
    © Radio France - R Manzoni/France Inter

    Le livre

    Etienne Daho - A secret book, Editions La Martinière, octobre 2022.

    À l’occasion de ses quarante ans de carrière, Étienne Daho ouvre pour la première fois ses archives pour ce livre riche de documents intimes et inédits.

    À réécouter :
  • Un mois totalement Truffaut

     

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

    Un jour, une question…

     

    Truffaut était-il gauchiste d'occasion ?

     

     

    Cinéaste installé, François Truffaut s'est engagé tout au long de sa vie dans des combats qui le menèrent de droite… à gauche.

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

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    Que faut-il retenir de “La Peau Douce”, de Truffaut ?

     

     

    En 1962, François Truffaut, s'inspirant d'Hitchcock, transforme un drame bourgeois en bombe à retardement. Un film (photo)graphique, dont nous vous proposons quelques images… fixes.

     

    Qu’allait-donc faire Truffaut chez Spielberg ?

     

     

    Quand Steven Spielberg l'invite à jouer, en 1976, dans “Rencontres du troisième type”, Truffaut croise le chemin d'un homme qui deviendra son alter ego : Bob Balaban se souvient…

    Comment montait-on un film avec François Truffaut ?

     

     

    Martine Barraqué a été monteuse sur neuf de ses films. Celle qui dit avoir connu “le François Truffaut gentil” nous raconte comment elle travaillait avec l'homme de la Nouvelle Vague.

    Comment s'appelle-t-on chez Truffaut ?

     

     

    Antoine Doinel, Julien Vercel, Marion Vergano… Du patronyme hommage au patronyme signifiant, les noms des personnages de François Truffaut ne doivent rien au hasard.

    Quelles sont les répliques cultes des films de Truffaut ?

     

     

    Catherine Deneuve, Jean-Pierre Léaud ou Charles Denner les ont immortalisées. Elles sont toutes bien ciselées, et nous ont régalés. Florilège de phrases aimées.

    Pourquoi François Truffaut a-t-il appelé sa maison de production Les Films du Carrosse ?

     

     

    A 14 ans, Truffaut voit “La Règle du jeu” de Jean Renoir douze fois. Plus tard, il assistera son aîné, puis deviendra son ami. Son enthousiasme pour le cinéma de Renoir filtre à travers nombre de ses films.

    Depuis quand la mort hantait-elle François Truffaut ?

     

     

    Ce 21 octobre 2014, cela fait pile trente ans que le cinéaste a disparu à l'âge de 52 ans. Longtemps avant ce jour de 1984, il avait déjà un fort sentiment de perte ; les morts le tiraient vers le passé.

    Jean-François Stévenin : “On aurait fait n'importe quoi pour Truffaut, mais lui ne demandait rien”

     

     

    D'abord assistant sur “L'Enfant sauvage” puis dans “La Nuit américaine”, Jean-François Stévenin devient acteur quand le cinéaste lui offre un rôle dans “L'Argent de poche” (1976). Pour nous, il raconte le François Truffaut qu'il a connu et côtoyé.

    Truffaut et Cannes : était-ce l’amour ?

     

     

    Il y fut jeune critique puis jeune cinéaste et vécut sur la Croisette des moments clés. Mais une suite de rendez-vous forts n'empêche pas qu'entre Truffaut et Cannes, on garde aussi un sentiment de rendez-vous manqué…

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Comment travaillait-on avec Truffaut ?

     

     

    Rencontre avec Jean Gruault, le mythique scénariste de François Truffaut. Celui de “Jules et Jim” ou de “L'Enfant sauvage”.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

  • Blixen Karen

     

    Écrivain danois (1885-1962). Considéré le plus grand écrivain danois du XXe siècle, Karen Blixen puise dans une existence illuminée par la découverte de l'Afrique, mais assombrie par la ruine, la maladie et une vie sentimentale parsemée de tragédies, matière à une littérature originale, couronnée par un vaste succès populaire et une mise en candidature pour le Prix Nobel de littérature. Son oeuvre, portée à l'écran par Orson Welles, Sydney Pollack, et interprétée par les plus grandes vedettes du cinéma, est teintée de désespoir, mais aussi d'un sentiment aristocratique où l'honneur confère une grande dignité aux personnages, confrontés, devant la tragédie, à la remise en question du destin, du sens de la vie, dans une quête résolument moderne.

    Biographie

    Karen Christentze Dinesen naît le 17 avril 1885, à Rungstedlund, près de Copenhague. Son père, officier militaire, écrivain et parlementaire, qui a vécu en Amérique parmi les Indiens et connu la guerre de 1870 contre la Prusse aux côtés de l'armée française, se suicide en 1895 après avoir tenté d'enrayer en vain les progrès de la syphilis. Sa mère est issue d'une riche famille de négociants danois. Les Dinesen maintiennent des liens avec la haute noblesse danoise. Éduquée dans un univers féminin, marqué par l'austérité du protestantisme unitarien, Karen s'intéresse très jeune au dessin et à la littérature. À 17 ans, elle s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Copenhague. Malgré des dispositions évidentes pour la peinture, elle reçoit peu d'encouragement et, après un bref séjour à Paris où elle poursuit sa formation, elle abandonne cette voie. Elle écrit à la même époque une série de textes qui passent inaperçus, insuccès qui la détourne de la carrière littéraire.

    En 1914, elle rejoint à Mombasa, près de Nairobi, au Kenya, son fiancé, le baron Bror Blixen-Finecke. Ils y exploitent ensemble une plantation de café jusqu'à leur divorce en 1921, date à laquelle Karen prend le contrôle avec son frère Thomas des opérations de ce qui devient la Karen Coffee Corporation. La ruine totale l'attend au cours des années qui suivront: sur le plan financier, la crise économique mondiale l'oblige à vendre sa plantation; sur le plan sentimental, elle est dévastée par la mort accidentelle de Denys Finch Hatton, un aristocrate anglais amateur de chasse qui accompagne avec le baron Bror, le Prince de Galle lors de sa visite au Kenya. Hatton était sensible aux talents de Karen et l'encourageait à écrire. Il l'initie au grec, lui fait découvrir les poètes symbolistes et l'art moderne. Pilote de brousse, il meurt dans un accident d'avion. Sa mort anéantit les derniers espoirs de bonheur de l'auteure en terre africaine. Sa santé est minée par la syphilis qui la taraude depuis les débuts de son séjour en Afrique. C'est néanmoins à cette période qu'elle reprend la plume. En 1934, ses Sept Contes Gothiques, dont la première ébauche remonte à 1926, trouvent preneur chez un éditeur new-yorkais, avant d'être publiés dans sa langue maternelle l'année suivante. L'ouvrage est publié sous son nom de plume: Isak Dinesen.

    En 1937, elle accède à la gloire avec le succès phénoménal de La Ferme Africaine, roman publié simultanément aux États-Unis, en Angleterre et au Danemark. La Ferme Africaine, qui ne devait être au départ qu'une série de tableaux réalistes, de récits de voyages, relate la vie de l'auteure sur sa ferme au Kenya, sur laquelle elle règne en maître, à la manière d'un seigneur féodal, mais pourvu de la sensibilité d'une Européenne cultivée du XXe siècle. Dans un style sobre, serti de descriptions sublimes du paysage et du monde animal africains, elle raconte ce qui fut une découverte déterminante dans sa vie: celle de l'âme noire. Elle s'insurge contre la médiocrité et les préjugés raciaux des colons anglais et estime supérieurs à bien des égards les Africains:
    Les Noirs, en effet, sont en harmonie avec eux-mêmes et leur entourage, intégrés à la nature… Dès que j'ai connu les Noirs, je n'ai eu qu'une pensée, celle d'accorder à leur rythme celui de la routine quotidienne que l'on considère souvent comme le temps mort de la vie . [...] Ils entrèrent dans mon existence, comme une sorte de réponse à quelque appel de ma nature profonde.
    En 1940, à la demande d'un quotidien danois, elle se rend en Allemagne pour témoigner de la réalité de l'Europe en proie à la guerre. À son retour, le Danemark est occupé par l'Allemagne nazie et ses "Lettres d'un pays en guerre" ne seront publiées qu'en 1948. Elle attire à la Rungstedlund un cercle de jeunes auteurs gravitant autour de la revue Heretica à laquelle elle collabore.

    Vers 1950, elle donne une série de causeries radiophoniques très populaires. Elle est mise en nomination à deux reprises pour le Prix Nobel de Littérature: en 1954, année où le prix est attribué à Ernest Hemingway et en 1957 où il est décerné à Albert Camus. Son oeuvre attire les plus grands réalisateurs de l'époque: Orson Welles fait une adaptation pour la télévision française de la nouvelle "Une histoire immortelle", avec entre autres Jeanne Moreau et Orson Welles lui-même comme interprètes. Le réalisateur américain tentera d'adapter deux autres contes de Blixen, mais devra s'arrêter en cours de tournage, faute de moyens.

    En 1957, paraissent ses Derniers contes (traduits en français sous le titreNouveaux contes d'hiver), puis en 1958, elle publie Anecdotes du destin, recueil de nouvelles, dont le Festin de Babette, parues précédemment dans des magazines américains.

    Figure incontournable de la vie culturelle danoise en vertu de son statut d'écrivain de réputation internationale, mais aussi par l'effet de ses fréquentes et souvent controversées participations aux débats intellectuelles, Karen Blixen meurt âgée de 77 ans le septembre 1962. Elle est enterrée près d'un arbre sur la propriété familiale de Rungstedlund.

    L'adaptation cinématographiques de la Ferme Africaine (1985), par Sydney Pollack, avec Robert Redford et Meryl Streep et du Festin de Babette (1987) par Gabriel Axel, a renouvelé l'intérêt pour l'oeuvre de l'écrivain danois.
     
    http://agora.qc.ca/dossiers/Karen_Blixen
     
    Ces notes(que je n'écris pas et dont je donne toujours la source) sont des aspects de ce(ux)que j'aime qui nourrissent ce que j'écris(dont  mes 14 livres en vente par les bannières sur ce blog).

  • Un mois totalement Truffaut

     

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

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    Un jour, une question…

     

    Truffaut et Cannes : était-ce l’amour ?

     

     

    Il y fut jeune critique puis jeune cinéaste et vécut sur la Croisette des moments clés. Mais une suite de rendez-vous forts n'empêche pas qu'entre Truffaut et Cannes, on garde aussi un sentiment de rendez-vous manqué…

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Comment travaillait-on avec Truffaut ?

     

     

    Rencontre avec Jean Gruault, le mythique scénariste de François Truffaut. Celui de “Jules et Jim” ou de “L'Enfant sauvage”.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

    Quels livres lit-on chez Truffaut ?

     

     

    Du Balzac bien sûr, l'auteur préféré d'Antoine Doinel, mais aussi du Nabokov, du Genet… Truffaut a parsemé ses films de références et clins d'œil à ses auteurs favoris.

    Comment François est-il devenu Truffaut ?

     

     

    Autodidacte érudit, critique féroce, homme-cinéma… Au fil du temps, François Truffaut a mis toutes les chances de son côté pour construire son personnage.

    Comment Truffaut tombait-il amoureux de ses actrices ?

     

     

    Il aimait, il tournait. Et parfois l'inverse. Truffaut et ses actrices, c'est la grande histoire du plus séducteur des réalisateurs français.

    Truffaut, combien de pères ?

     

     

    Né de père inconnu et de mère distante, adopté, placé en foyer pour jeune délinquant, Truffaut s'est choisi quelques figures de référence, avant d'en devenir une lui-même.

    Qu’est-ce que “Télérama” disait de Truffaut ?

     

     

    Beaucoup d'éloges, quelques coups de griffe… La relation entre “Télérama” et François Truffaut n'a pas toujours été de tout repos. Et si on faisait un petit tour dans nos archives ?

  • Un mois totalement Truffaut

     

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

     

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

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    Un jour, une question…

     

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

    Quels livres lit-on chez Truffaut ?

     

     

    Du Balzac bien sûr, l'auteur préféré d'Antoine Doinel, mais aussi du Nabokov, du Genet… Truffaut a parsemé ses films de références et clins d'œil à ses auteurs favoris.

    Comment François est-il devenu Truffaut ?

     

     

    Autodidacte érudit, critique féroce, homme-cinéma… Au fil du temps, François Truffaut a mis toutes les chances de son côté pour construire son personnage.

    Comment Truffaut tombait-il amoureux de ses actrices ?

     

     

    Il aimait, il tournait. Et parfois l'inverse. Truffaut et ses actrices, c'est la grande histoire du plus séducteur des réalisateurs français.

    Truffaut, combien de pères ?

     

     

    Né de père inconnu et de mère distante, adopté, placé en foyer pour jeune délinquant, Truffaut s'est choisi quelques figures de référence, avant d'en devenir une lui-même.

    Qu’est-ce que “Télérama” disait de Truffaut ?

     

     

    Beaucoup d'éloges, quelques coups de griffe… La relation entre “Télérama” et François Truffaut n'a pas toujours été de tout repos. Et si on faisait un petit tour dans nos archives ?

    http://www.telerama.fr/dossier/un-mois-totalement-truffaut,34.php

  • Un mois totalement Truffaut

     

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

    1

     

     

    Un jour, une question…

     

    Truffaut et Cannes : était-ce l’amour ?

     

     

    Il y fut jeune critique puis jeune cinéaste et vécut sur la Croisette des moments clés. Mais une suite de rendez-vous forts n'empêche pas qu'entre Truffaut et Cannes, on garde aussi un sentiment de rendez-vous manqué…

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Comment travaillait-on avec Truffaut ?

     

     

    Rencontre avec Jean Gruault, le mythique scénariste de François Truffaut. Celui de “Jules et Jim” ou de “L'Enfant sauvage”.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

    Quels livres lit-on chez Truffaut ?

     

     

    Du Balzac bien sûr, l'auteur préféré d'Antoine Doinel, mais aussi du Nabokov, du Genet… Truffaut a parsemé ses films de références et clins d'œil à ses auteurs favoris.

    Comment François est-il devenu Truffaut ?

     

     

    Autodidacte érudit, critique féroce, homme-cinéma… Au fil du temps, François Truffaut a mis toutes les chances de son côté pour construire son personnage.

    Comment Truffaut tombait-il amoureux de ses actrices ?

     

     

    Il aimait, il tournait. Et parfois l'inverse. Truffaut et ses actrices, c'est la grande histoire du plus séducteur des réalisateurs français.

    Truffaut, combien de pères ?

     

     

    Né de père inconnu et de mère distante, adopté, placé en foyer pour jeune délinquant, Truffaut s'est choisi quelques figures de référence, avant d'en devenir une lui-même.

    Qu’est-ce que “Télérama” disait de Truffaut ?

     

     

    Beaucoup d'éloges, quelques coups de griffe… La relation entre “Télérama” et François Truffaut n'a pas toujours été de tout repos. Et si on faisait un petit tour dans nos archives ?

  • Un mois totalement Truffaut

     

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

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    Un jour, une question…

     

    Truffaut et Cannes : était-ce l’amour ?

     

     

    Il y fut jeune critique puis jeune cinéaste et vécut sur la Croisette des moments clés. Mais une suite de rendez-vous forts n'empêche pas qu'entre Truffaut et Cannes, on garde aussi un sentiment de rendez-vous manqué…

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Comment travaillait-on avec Truffaut ?

     

     

    Rencontre avec Jean Gruault, le mythique scénariste de François Truffaut. Celui de “Jules et Jim” ou de “L'Enfant sauvage”.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

    Quels livres lit-on chez Truffaut ?

     

     

    Du Balzac bien sûr, l'auteur préféré d'Antoine Doinel, mais aussi du Nabokov, du Genet… Truffaut a parsemé ses films de références et clins d'œil à ses auteurs favoris.

    Comment François est-il devenu Truffaut ?

     

     

    Autodidacte érudit, critique féroce, homme-cinéma… Au fil du temps, François Truffaut a mis toutes les chances de son côté pour construire son personnage.

    Comment Truffaut tombait-il amoureux de ses actrices ?

     

     

    Il aimait, il tournait. Et parfois l'inverse. Truffaut et ses actrices, c'est la grande histoire du plus séducteur des réalisateurs français.

    Truffaut, combien de pères ?

     

     

    Né de père inconnu et de mère distante, adopté, placé en foyer pour jeune délinquant, Truffaut s'est choisi quelques figures de référence, avant d'en devenir une lui-même.

    Qu’est-ce que “Télérama” disait de Truffaut ?

     

     

    Beaucoup d'éloges, quelques coups de griffe… La relation entre “Télérama” et François Truffaut n'a pas toujours été de tout repos. Et si on faisait un petit tour dans nos archives ?

  • Mois François TRUFFAUT sur TELERAMA

    Un jour, une question…

     

    Pourquoi François Truffaut a-t-il appelé sa maison de production Les Films du Carrosse ?

     

     

    A 14 ans, Truffaut voit “La Règle du jeu” de Jean Renoir douze fois. Plus tard, il assistera son aîné, puis deviendra son ami. Son enthousiasme pour le cinéma de Renoir filtre à travers son œuvre.

    Un mois totalement Truffaut

    La Cinémathèque française lui consacre une exposition, Télérama.fr ouvre son mois Truffaut. Du 1er au 31 octobre, chaque jour, une question nous ramènera au cinéaste disparu il y a trente ans, pour refaire la route avec lui…

     

    François Truffaut nous accompagne toujours

    Le père des “Quatre Cents Coups” est décédé il y a trente ans. Ses vingt et un films continuent de hanter notre culture cinéphile. La grande exposition de la Cinémathèque française ouvre la porte sur l'homme qu'il était.

     

    L'essentiel

     

    Visite guidée : dans le bureau de François, à l'exposition Truffaut

     

     

    La Cinémathèque française vient d'ouvrir sa grande exposition. On y découvre un cinéaste qui, plus que tout, écrivait. Visite d'une pièce centrale dans la vie de Truffaut, avec Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque.

    Truffaut à télé, au ciné, en DVD : qu'y a-t-il au programme ?

     

     

    Les “Quatre Cents Coups”, ou “Jules et Jim” ? Sur grand écran ou en DVD ? Ce mois de célébration est l'occasion de se plonger dans la filmographie truffaldienne. Nos conseils.

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    Depuis quand la mort hantait-elle François Truffaut ?

     

     

    Ce 21 octobre 2014, cela fait pile trente ans que le cinéaste a disparu à l'âge de 52 ans. Longtemps avant ce jour de 1984, il avait déjà un fort sentiment de perte ; les morts le tiraient vers le passé.

     

    Jean-François Stévenin : “On aurait fait n'importe quoi pour Truffaut, mais lui ne demandait rien”

     

     

    D'abord assistant sur “L'Enfant sauvage” puis dans “La Nuit américaine”, Jean-François Stévenin devient acteur quand le cinéaste lui offre un rôle dans “L'Argent de poche” (1976). Pour nous, il raconte le François Truffaut qu'il a connu et côtoyé.

    Truffaut et Cannes : était-ce l’amour ?

     

     

    Il y fut jeune critique puis jeune cinéaste et vécut sur la Croisette des moments clés. Mais une suite de rendez-vous forts n'empêche pas qu'entre Truffaut et Cannes, on garde aussi un sentiment de rendez-vous manqué…

    Comment François T. a-t-il transformé Isabelle A. en Adèle H. ?

     

     

    Nous sommes en 1974. Pour tenir le rôle principal de son film “L'Histoire d'Adèle H.”, François Truffaut ne veut qu'elle : la toute jeune Isabelle Adjani. Elle va le suivre. Trente ans après la disparition du cinéaste, l'actrice raconte les...

    Que reste-t-il du Paris des “Quatre Cents Coups” ?

     

     

    Ami d'enfance de Truffaut, Robert Lachenay lui a inspiré le personnage de René, complice d'Antoine Doinel dans “Les Quatre Cents Coups”. A l'automne 2004, nous avions rencontré le “vieux Robert”. Flash-back.

    Comment travaillait-on avec Truffaut ?

     

     

    Rencontre avec Jean Gruault, le mythique scénariste de François Truffaut. Celui de “Jules et Jim” ou de “L'Enfant sauvage”.

    Partager la vie de Truffaut, c'était comment ?

     

     

    Elle l'a épousé, a vécu avec lui pendant cinq ans, ils ont eu deux enfants et n'ont jamais coupé les ponts… Madeleine Morgenstern n'a pas que ça à dire de François Truffaut. Rencontre avec une octogénaire pas ordinaire.

    Alexandra Stewart, quel Truffaut avez-vous connu ?

     

     

    Elle a déjà quelques films à son actif quand François Truffaut la fait tourner dans “La Mariée était en noir” en 1968, puis dans “La Nuit américaine”, en 1973. L'actrice canadienne Alexandra Stewart (75 ans) raconte son amitié parfois tempétueuse...

    Comment Truffaut et Godard ont-ils pu être amis ?

     

     

    A coup de lettres, de scènes, ils se sont écharpés. Ils avaient pourtant lancé ensemble la Nouvelle Vague.

    Dans quels personnages Truffaut s’est-il incarné ?

     

     

    De nombreux personnages imaginés par Truffaut reflètent des aspects de sa personnalité. Bien sûr, il y a le réalisateur fervent qu'il interprète lui-même dans “La Nuit américaine”. D'autres sont aussi révélateurs…

    Comment Bernard Menez s'est-il retrouvé chez Truffaut ?

     

     

    Il joue l'accessoiriste dans “La Nuit Américaine” en 1973. A l'époque, Bernard Menez vient de faire ses débuts au cinéma dans “Du côté d'Orouët” de Jacques Rozier, ce qui suffit à François Truffaut pour avoir envie de l'engager. Récit en vidéo.

    Truffaut, ça se chante ?

     

     

    Art mineur à ses yeux, la chanson a pourtant compté dans la filmographie de François Truffaut. Boby Lapointe, Jeanne Moreau, Bernadette Lafont, Alain Souchon ont chanté pour lui, qui aimait tant Trenet…

    Quels livres lit-on chez Truffaut ?

     

     

    Du Balzac bien sûr, l'auteur préféré d'Antoine Doinel, mais aussi du Nabokov, du Genet… Truffaut a parsemé ses films de références et clins d'œil à ses auteurs favoris.

    Comment François est-il devenu Truffaut ?

     

     

    Autodidacte érudit, critique féroce, homme-cinéma… Au fil du temps, François Truffaut a mis toutes les chances de son côté pour construire son personnage.

    Comment Truffaut tombait-il amoureux de ses actrices ?

     

     

    Il aimait, il tournait. Et parfois l'inverse. Truffaut et ses actrices, c'est la grande histoire du plus séducteur des réalisateurs français.

    Truffaut, combien de pères ?

     

     

    Né de père inconnu et de mère distante, adopté, placé en foyer pour jeune délinquant, Truffaut s'est choisi quelques figures de référence, avant d'en devenir une lui-même.

    Qu’est-ce que “Télérama” disait de Truffaut ?

     

     

    Beaucoup d'éloges, quelques coups de griffe… La relation entre “Télérama” et François Truffaut n'a pas toujours été de tout repos. Et si on faisait un petit tour dans nos archives ?

  • Étienne Daho se confie sur RTL : 40 ans de carrière, une œuvre saluée et... un nouvel album

    EXCLU RTL - RTL a rencontré le chanteur à l'aube d'un automne de célébrations. L'occasion d'un long entretien avec le parrain de la pop française.

    Etienne Daho en juillet 2015
    Etienne Daho en juillet 2015
    Crédit : XAVIER LEOTY / AFP
     40 ans de carrière et de succès pour Étienne Daho. Le chanteur sera honoré par l'Académie française le mois prochain
    21:18
     40 ans de carrière et de succès pour Étienne Daho. Le chanteur sera honoré par l'Académie française le mois prochain
    21:18
    Steven Bellery Aymeric Parthonnaud

    Il y a pile quarante ans, Étienne Daho se présentait au public avec la chanson Il ne dira pas, prélude à son premier album Mythomane. RTL a rencontré Étienne Daho en exclusivité à l'aube d'un automne de célébrations. Plusieurs livres ont été annoncés en librairie. Sa toute première chanson a été remixée par des producteurs et va ressortir en vinyle. Le condamné à mort, interprété avec Jeanne Moreau, sera réédité avec deux lives inédits le 5 novembre... Daho chante et nous enchante depuis quatre décennies. Comment vit-il cet anniversaire ?

    "Ça paraît fou et ça paraît hier, c'est les deux, confie Étienne Daho au micro de Laissez-Vous Tenter. C'est passé en très peu de temps et d'ailleurs, ça continue. Ce qui m'intéresse aussi, c'est la suite. Et puis surtout, une relation qui dure avec le public qui a adopté un certain nombre de chansons. Donc tout ça, ça fait un lien très fort. J'ai de la chance. (...) J'ai fait un premier album en me disant que ce serait le premier et le dernier. Et puis, la rage m'est venue après le premier album. Je me suis dit : je peux faire mieux." 

    "Traverser le temps, c'est une fierté. C'est une histoire qui s'est écrite ensemble. En fait, avec le public, c'est quelque chose de très puissant. Chose à laquelle j'attache beaucoup d'importance et beaucoup de gratitude. C'est un cadeau fantastique. Ça se fait avec les autres, ce sont les autres qui vous identifient, qui vous offrent une place. "

    "Je ne fais confiance qu'à mon instinct et je me laisse porter. J'ai fait des albums qui sont très différents les uns des autres. Il y a une unité qui doit être ma voix. J'imagine qu'on a un style sans s'en apercevoir. Je n'avais jamais appris à chanter. Je sortais de la fac, je chantais comme je parlais et c'est resté une marque de fabrique, appréciée ou caricaturée. Mais en tout cas, c'est une marque de fabrique", reconnaît-il.

    Une œuvre saluée par l'Académie française

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    Virus X, c'est la nouvelle chanson d'Étienne Daho. Cinq versions ont été créées. Ce mini-album collector est prévu le 19 novembre. Le 3 décembre, l'Académie Française célébrera aussi le chanteur. Après Barbara, Charles Aznavour, Alain Souchon ou Françoise Hardy, la Grande médaille de la chanson française sera remise à Etienne Daho. Une distinction décernée pour l'ensemble de son œuvre. 

    "C'est un très grand honneur. Je ne savais pas que l'Académie française avait un œil sur la chanson, donc ça a été une surprise, explique Etienne Daho. C'est un très beau cadeau. Et moi, les cadeaux, je prends. C'est vraiment quelque chose de très inattendu. Je ne sais pas d'où ça vient, mais en tout cas, merci." 

    "Donner à son travail le nom générique d'œuvre. C'est pas trop moi ça, mais en même temps, j'apprécie ça et j'apprécie le fait qu'on me le dise. Et de réaliser que mon travail a fini par laisser des traces et des bonnes traces qui font plaisir ou des traces inspirantes. Ça, c'est suffisamment rare. Je n'imaginais tellement pas que ça pouvait m'arriver un jour. C'est vraiment merveilleux. On a une langue absolument magnifique, qui n'est pas très simple à manier parfois. Je suis biberonné à la musique anglo-saxonne et j'essaie toujours de mélanger la musique anglo-saxonne avec des sonorités françaises. Des fois, j'essaie de les faire entrer au chausse-pied. Bien sûr, les mots ont un sens et surtout quand on a un métier comme le mien, où on ne peut pas raconter n'importe quoi, il faut vraiment essayer de fouiller en soi les choses les plus authentiques et les plus justes pour pouvoir les partager avec les autres. C'est essentiel."

    "Les mots sont des amis qui nous aident à nous exprimer et à vraiment aller vers les autres. Et puis, on peut jouer aussi avec ; faire des formules", souligne Etienne Daho. "La chanson est un exercice très particulier. Je compare ça à des mathématiques, en fait, parce que quand je travaille une chanson, c'est un peu comme un exercice de math pour essayer de solutionner la chanson et qu'elle fonctionne. Et que tout d'un coup, quand on l'écoute, quand elle est finie, c'est comme si elle avait toujours existée, de la faire parvenir à une évidence."

    "J'ai lu très tôt. Je suis passé très vite de la Bibliothèque verte avec le Club des cinq au Livre de poche", se souvient-il. "Je crois que j'ai lu mon premier livre de poche - c'était Le fantôme de l'opéra de Gaston Leroux - je devais avoir huit ans et après j'ai continué. J'ai attaqué tous les grands auteurs, j'étais grisé de mots. J'adorais ça. J'adorais lire, je me vautrais dans les mots des autres et dans les histoires des autres. Et la littérature a été une grande découverte, presque autant que la musique."  

    L'évolution de son écriture

    Etienne Daho est souvent présenté comme le parrain de la pop française. Son écriture a-t-elle changé depuis ses débuts ? "Je pense que ça a beaucoup évolué. Les premières chansons sont des chansons de très jeune homme, puisque le premier album est une collection de chansons que j'ai commencé à écrire depuis l'âge de 15 ans", rappelle-t-il. "Et puis, après 30, 40, 50, 60 ans... Évidemment, on change, pas sur la base, pas sur l'essentiel, mais on affine ce qu'on est". 

    "Apprendre des autres, apprendre de soi-même, ça nourrit les chansons, ça les fait devenir plus matures, plus profondes, plus belles. Même s'il y a plein de chansons des débuts qui ont beaucoup de qualités, les qualités de la fraîcheur, de la légèreté. Je pense qu'aujourd'hui, je suis bien meilleur", dit-il. "Les derniers albums me le prouvent, même si je sais que les gens sont toujours très attachés au passé. Le public est marqué par les chansons des débuts, mais j'ai toujours été très exigeant avec moi-même, très dur avec moi-même, ce qui fait que je ne me suis jamais vraiment laissé aller à l'autosatisfaction ou au plaisir, même quand j'aurais dû me lâcher parce qu'il y avait une série de bonnes surprises, notamment après les concerts, etc. J'ai toujours envie que ce soit tellement parfait. Je me pourris la vie avec la perfection. La perfection n'existe pas. Je ne l'ai pas encore compris. Ça viendra !", plaisante-t-il.  

    13e album

    Etienne Daho nous révèle ce matin qu'il a débuté l'écriture de son treizième album studio. "Je viens de terminer la première chanson, donc je suis un peu grisé parce qu'en fait, entre chaque album, j'ai toujours l'impression que je ne saurai plus jamais comme on fait. Donc, il y a une espèce de panique et puis en même temps, d'être un peu en compétition avec ce que j'ai fait de mieux. Donc, je me dis bon, voilà 40 ans, est-ce que je n'ai pas tout dit ? Qu'est-ce que je n'ai pas exprimé ? Comment je peux le faire ? Je suis un peu intimidé par ça. Et le fait d'avoir commencé déjà, je me sens un peu mieux. Je peux un petit peu plus détendu."  

    "Il y a déjà des musiques qui viennent beaucoup plus facilement que les textes. Ça commence bien. Vraiment. Je ne sais pas encore quel sera son identité, mais je ferai tout pour qu'il sorte en 2022". 2022, année où il prendra aussi la route comme directeur musical avec Jane Birkin parce qu'elle va mieux, il nous l'a confié. "Elle va bien, c'est quelqu'un qui a beaucoup de volonté, de force intérieure. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie. Elle est exceptionnelle, vraiment", insiste-t-il. "Elle va beaucoup mieux, c'est quelqu'un qui est dans l'action quoi qu'il arrive, elle trépigne ! On espère vraiment être sur scène en début d'année". La chanteuse a été victime d'une forme légère d'AVC cet été. Etienne Daho avait composé et coproduit son dernier album.

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    Choses lues, choses vues
    Mercredi, 05 Janvier 2011 21:58
    "Promenades dans Berlin", livre provisoirement introuvable, préface de Jean-Michel Palmier.

    Voici 70 ans, le 6 janvier 1941, Franz Hessel vécut les ultimes heures de sa vie à Sanary, dans le Var. Ses parents relevaient d'une famille juive établie en Allemagne depuis plusieurs générations. Il naquit en 1880 et passa une grande partie de sa jeunesse à Munich et à Berlin. La césure de la première guerre mondiale n'altéra jamais son amour profond pour la France et pour Paris qu'il habita fréquemment. François Truffaut et Oskar Werner qui immortalisèrent sa présence dans Jules et Jim, de grands spécialistes et biographes de Walter Benjamin - Gershom Sholem, Jean-Michel Palmier, Bernd Witte - Manfred Klügge qui a beaucoup publié pour faire connaître l'exil des écrivains allemands à Sanary (1), et puis le fils cadet de Franz, Stephane Hessel ont maintes fois évoqué pour des connaisseurs de plus en plus nombreux son émouvante trajectoire. 

    On a souvent écrit pour silhouetter l'oeuvre de Franz Hessel qu'avec ses récits d'inlassables promenades urbaines, ce flâneur perpétuel avait inventé un nouveau genre littéraire. A propos de Berlin et de Paris, les deux cités qu'il parcourait à la manière d'un lecteur avide de retrouver l'intensité d'un livre passionnément élu, Hessel fut un irrépressible découvreur. Un peu comme son compatriote et ami Kracauer qui travailla dans des champs de grande proximité, il n'ignorait pas que "la valeur d'une ville se mesure au nombre de lieux qu'elle réserve à l'improvisation".

     

    En compagnie de Walter Benjamin, une magnifique commande lui fut confiée, la tâche aussi redoutable qu'exaltante de livrer à partir de 1926 et pendant trois années consécutives la première version allemande d'A l'ombre des jeunes filles en fleurs et de La Duchesse de Guermantes. Les lecteurs d'outre-Rhin doivent également à Hessel des traductions d'André Salmon, d'Honoré de Balzac, de Baudelaire, de Stendhal, de Jules Romains, d'Yvette Guilbert et de Casanova. 

    Franz Hessel fut un familier de Marie Laurencin, de Kurt Weill et de Marlène Dietrich. Parmi les amis artistes qu'il fréquenta à Montmartre et Montparnasse, il y eut Marcel Duchamp, Moïse Kisling, Jules Pascin et Man Ray. Ernst von Solomon estimait qu' "il vivait de Paris et de Berlin comme on vit de deux poumons, c'est là qu'il se sentait chez lui. Cet homme déja âgé restait, avec une inébranlable modestie, fidéle à son monde, qui était celui de la brume soyeuse sur la Seine et celui des feuilles mortes des marronniers sur le Landwehrkanal. Une violente nostalgie lui faisait quitter Berlin pour Paris et une non moins violente nostalgie lui faisait regagner Berlin".

    Le tourbillon de la vie

    La plus troublante love affair de son existence fut l'imprévisible ménage à trois, la tumultueuse passion qu'il éprouva, en compagnie du collectionneur et courtier d'art Henri-Pierre Roché, pour Helen Grund qu'il épousa en 1913 et qui fut la mère de ses deux enfants, Ulrich et Stéphane. Roché transposa les fils indémêlables de leur aventure dans un livre publié par Gallimard qui demeura inaperçu pendant quelques années. Henri-Pierre avait auparavant principalement écrit des critiques d'art, son premier roman parut en 1951. Parmi les premières pages de ce livre-culte, il est écrit que "Jules et Jim se virent tous les jours. Chacun enseignait à l'autre, jusque tard dans la nuit, sa langue et sa littérature. Ils se montraient leurs poèmes et traduisaient ensemble... Ils causaient sans hâte, et aucun d'eux n'avait jamais trouvé un auditeur si attentif"

    François Truffaut éprouva une manière de coup de foudre lorsqu'il découvrit en 1955 la couverture blanche et rouge de ce roman parmi les invendus de la librairie Stock (aujourd'hui, Delamain) de la Place du Palais-Royal. Après plusieurs saisons de mâturation pendant lesquelles il devint l'un des confidents d'Henri-Pierre Roché, Truffaut sut avec son co-scénariste Jean Gruault convertir les phrase laconiques de ce livre en un merveilleux chef d'oeuvre cinématographique. 

    "Oskar Werner et Jeanne Moreau, scène de Jules et Jim"

    "Je suis morte et je vis encore", voilà ce qu'écrivait Helen Hessel dés 1964 : le roman de Roché devint un best-seller rapidement traduit en anglais, en espagnol, en italien et en allemand. Jim fut interprété par Henri Serre. Personne n'oublie que dans ce tourbillon de vie, parmi les géniales ellipses du film de Truffaut, Jeanne Moreau joua avec une extraordinaire simplicité le rôle de Catherine alias Helen Hessel. Avec son visage poupon, son étrange tranquillité, ses yeux clairs et son inimitable accent, Oskar Werner que Truffaut avait préalablement remarqué parmi les acteurs de la Lola Montès de Max Ophuls, incarna miraculeusement la figure de Jules, l'ami incomparable que fut dans la vie courante le très attachant Franz Hessel. 

    Dans la préface du livre majeur d'Hessel, Promenades dans Berlin qu'il faudrait bien évidemment rééditer et qui fut publié en 1989 par les Presses Universitaires de Grenoble, Jean-Michel Palmier saluait l'exceptionnelle justesse d'Oskar Werner. Il soulignait qu' "il est vrai que toute sa vie, Franz Hessel fut d'une étrange générosité. Tous ceux qui l'ont connu soulignent l'impression de gentillesse extrême, de bonté qui émanait de sa personne ... Cette bonté irradiante, ce sens de l'ironie, cette tendresse, on les retrouve à chaque ligne du portrait de Jules par Henri-Pierre Roché : Franz - comme Jules - semble perpétuellement vivre un rêve et rêver sa vie. Sa femme, Helen, restera à jamais celle dont les lèvres portent l'empreinte de ce sourire grec archaïque, contemplé sur une statue. Toute sa vie, il s'entourera d'êtres étranges, célèbres ou insignifiants, qui avaient en commun de l'avoir touché ou fait rêver". Quelques lignes plus loin, Jean-Michel Palmier rappelait que Walter Benjamin avait mis en relation Hessel "avec Ernst Bloch, Erns Shoen et Siegfried Kracauer. Comme tous ceux qui approchèrent Hessel, Benjamin éprouvait à son égard un mélange d'admiration et de fascination". 

    1939, retour en France

    Hessel habita Berlin entre 1928 et 1938, l'éditeur Rowohlt l'employait comme lecteur et traducteur. Il n'avait pas d'immenses convictions politiques, assez peu d'illusions lorsque la République de Weimar fut proclamée. Il n'avait pas non plus immédiatement cru que les victoires du national-socialisme seraient durables, il ne se résignait pas à devoir s'exiler loin de Berlin. Les nazis interdisaient aux éditeurs d'employer des collaborateurs juifs, Ernest Rowolht affectionnait son traducteur du Cousin Pons : Hessel tenta de dissimuler sa situation personnelle. Ses amis et sa famille s'inquiétaient vivement de la précarité de son existence quasiment clandestine. In extremis, ils parvinrent à le persuader de quitter l'Allemagne. 

    Helen Hessel avait sollicité l'aide de Jean Giraudoux et accompli pour lui de laborieuses démarches afin qu'il puisse regagner la France en novembre 1938, quelques jours avant la Nuit de cristal. Franz Hessel passa l'été de 1939 en compagnie de son épouse et de ses deux enfants : dans la proximité de Paris, Maurice Betz qui fut le traducteur de Rilke, leur prêta sa maison de campagne. L'automne venu, puisque le gouvernement français décidait d'interner en tant que "citoyens ennemis" tous les allemands dans des camps, il se rendit en compagnie d'autres exilés au centre de rassemblement du stade de Colombes. Ce fut une première alerte, le pire pouvait survenir, il fallait quitter Paris afin de se rendre dans la zone que l'on disait "libre".

    Sanary, Les Milles, le train fantôme.

    Franz Hessel a 60 ans lorsqu'Aldous Huxley qui possédait depuis 1929 une villa à Sanary et qui travaillait désormais pour Hollywood, l'invita à séjourner sur les bords de la Méditerranée : l'auteur du Brave new world craignait très justement que les pouvoirs de cette époque ne réquisitionnent sa villégiature. L'expression vient de Ludwig Marcuse qui séjourna pendant six ans et rédigea là-bas une vie d'Ignace de Loyola, Sanary fut au milieu des années trente une manière de petite capitale secrète pour la littérature allemande. La vie quotidienne et les locations n'étaient pas onéreuses, les terrasses des cafés et les hôtels étaient accueillants : des peintres comme Walter Bondy ainsi que l'historien d'art Julius Meier-Grafe, des écrivains comme Thomas et Klauss Mann, Lion Feutchwanger, Berthold Brecht, Herman Kesten et Ernst Toller, Alma et Franz Werfel séjournèrent parmi les maisons de ce port de pêche de 4.000 habitants.

    Helen et Franz Hessel arrivèrent à Sanary en avril 1940. Leur fils aîné Ulrich les accompagnait, Stephane combattait sur le front de guerre en tant qu'aspirant-officier. Les Hessel ne restèrent pas longtemps chez Huxley, le couple prit assez vite un plus modeste logement situable comme son nom l'indiquait, sur une pente raide : le mas Carreiredo leur fut loué par une ancienne chanteuse d'opéra qui s'appelait Madame Richarme. L'endroit était spacieux, un escalier conduisait jusque vers une petite tour où Franz Hessel installa son bureau. Dans un témoignage recueilli par Bernd Witte (2), Helen Hessel décrivait ainsi ses habitudes de travail : "Sur sa table, sa petite machine à écrire branlante. Derrière des livres qui s'entassaient. A côté des cahiers : cahiers d'écoliers aux couleurs vives, décolorées par le soleil. Tout avait un air un peu fantastique mais nullement désordonné".

    Tout était prêt, Franz Hessel eut trop peu de journées pour se consacrer à l'écriture. Un mois plus tard, il se trouve interné dans la briqueterie du Camp des Milles en compagnie de son fils Ulrich qui a raconté (3) comment sa mère refusa de se soumettre aux autorités françaises. "Lorsque les gendarmes vinrent la chercher, ils la trouvèrent couchée, nue sous ses couvertures, et elle leur dit : "Vous n'allez pas déshonorer la France en arrêtant la mère d'un officier français ? ". Les gendarmes appelèrent un médecin qui fit un certificat attestant que pour cause de maladie elle n'était pas transportable".

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    "Les Tuileries du Camp des Milles" photo récente.

    Franz et Ulrich Hessel se retrouvèrent derrière les barbelés en compagnie de trois mille cinq cents autres détenus. Parmi eux se trouvaient d'autres "apatrides" comme Max Ernst et Hans Bellmer, des anciens des Brigades internationales de la Guerre d'Espagne, des juifs de l'Europe de l'Est, Walter Hasenclever qui se suicida pendant la nuit du 20 au 21 juin ainsi que Lion Feutchwanger qui évoqua sa détention dans Le Diable en France. Les Hessel subirent également les séquences du train fantôme qui les emmena du 22 au 27 juin jusqu'à Bayonne en passant par Sète, Toulouse et Lourdes, avant de faire retour au camp de Saint Nicolas, près de Nîmes.

    6 Janvier 1941, jour des Rois.

    Franz et Ulrich furent libérés du Camp des Milles le 27 juillet 1940. Après quoi, ce fut le retour à Sanary et très peu de rémissions : Franz Hessel est épuisé, les fatigues et les privations endurées au camp lui sont fatales, son coeur est malade. Ulrich Hessel a raconté qu' "à deux reprises, mon père se rendit au Lavandou chez Emil Alphons Rheinhardt qui était avec nous aux Milles. La première fois, c'était à la fin de l'été et il resta trois semaines". Un plus bref séjour s'effectua entre la fin novembre et le 10 décembre. "Nous passâmes agréablement Noël et le jour de l'an ensemble. Puis soudain le 6 janvier, le jour des Rois, il s'allongea au début de l'après-midi sur son lit et poussa deux ou trois soupirs. A peine une demi-heure plus tard, il était mort".

    Dans des notes qu'il utilisa pour le livre non encore traduit qu'il intitula Exil en France, Alfred Kantorowicz raconte ce qui survint sans plaintes ni lutte, à compter du 4 janvier 1941: “Hier le vieux Hessel était chez nous. Nous le rencontrons souvent au village avec une brouette, un sac à provisions et un  sac plein de bois. Le brave vieillard (que son fils et sa femme ne peuvent décharger des soucis quotidiens) supporte la faim et le froid avec la même résignation souriante que les avanies du camp des Milles, le transport dans le train-fantôme et la maladie à St-Nicolas près de Nîmes. Il a même encore des projets littéraires. Il veut nous convaincre d’écrire avec  lui, pendant ce temps d’attente, un "Décameron" moderne. Sous le titre "Récits près du feu de camp à St Nicolas", il veut parler des aventures et des destins de notre  siècle ...

    Deux jours après que j’eus écrit ces lignes, Franz Hessel mourut. Nous l’avions raccompagné chez lui sous une bise glaciale, et il a fallu le soutenir. Il plaisantait, disait que c’était la faute du gel qui le raidissait ainsi, mais nous savions qu’il avait déjà eu une légère attaque au camp. Le lendemain, un samedi, Max Schröder, très inquiet à  son sujet, lui rendit visite et le trouva, extrêmement affaibli, dans sa chambre, sans chauffage ... Lundi matin, lorsque je voulus avec Friedel aller voir ce qu’il devenait, il s’était déjà éteint, sans une plainte, sans éclat, comme il avait vécu, sans souffrir, j’espère ...

    Le jour de ses obsèques, le temps changea. Au terrible gel succédèrent des averses diluviennes. Comme Mme Hessel avait demandé que le cortège funèbre ne traversât pas le village, nous avons attendu, transis de froid et trempés, près du mur du cimetière : Hans Siemsen, Hilde Stieler, les peintres Räderscheidt et Kaden, Mr Klossowski, Hans Arno Joachim, Max Schröder, une famille Benedikt, Friedel et moi. Lorsque le cercueil arriva avec Mme Hessel et ses deux fils, le plus vieil ami du défunt, Hans Siemsen, prononça quelques mots d’adieu, sans grande émotion ...  Nous avons serré la main à Mme Hessel et à ses fils, remis nos chapeaux, et nous nous sommes rapidement éloignés, pour nous réchauffer avec un grog au café de Lyon en compagnie des Räderscheidt et de Kaden. Personne ne parlait". 

    Walter Benjamin, rue Beauvau et quai du Vieux Port

    Franz Hessel connut le dernier été de sa vie en 1940. Son ami Walter Benjamin passa par Marseille pendant la seconde quinzaine du mois d'août de la même année. Un mois plus tard, le 26 septembre 1940, il se donnait la mort près de la frontière espagnole. On rappellera aussi que Carl Eistein acheva sa vie le 3 juillet 1940. Il faudrait l'immense talent de W.G Sebald pour évoquer sobrement des circonstances et des coïncidences à ce point désarmantes.

    Tout porte à croire que Franz Hessel et Walter Benjamin ne se retrouvèrent pas à Marseille pendant cet ultime été. Les rencontres que put faire Benjamin se révélèrent pourtant étrangement nombreuses lors de ses semaines passées près du Vieux Port, puisqu'il y croisa Arthur Koestler, Hannah Arendt et Heinrich Blücher ainsi que Lili et Siegfried Kracauer. Dans une lettre qu'il adressa plus tard à Pierre Missac (3), le 28 juillet 1945, Jean Ballard s'est souvenu être passé le voir pour lui transmettre un message à l'Hôtel Continental de la rue Beauvau. Le directeur des Cahiers du Sud raconte que Walter Benjamin était venu le voir dans son local du 10 du quai du Vieux Port "deux ou trois fois ; et comme il souffrait du coeur, il s'imposait une ascension ralentie de dix minutes dans mes escaliers, plutôt que de me voir à l'air libre".

    Lisa Fittko qui fut son passeur vers Le Chemin des Pyrénées (éd. Maren Sell, 1985, pages 151-152) a restitué quelques séquences de ce séjour dans la fournaise des rues et des quais écrasés de chaleur. Elle n'oubliait pas que "dans l'ambiance apocalyptique de ce Marseille de 1940, chaque jour apportait sa moisson de plans rocambolesques et d'histoires insensées ... Malgré tout nous ne pouvions pas nous empêcher de rire, parfois du côté burlesque de pareilles tragédies. Imaginez le spectacle : le Dr Fritz Fräenkel, frêle silhouette aux cheveux gris, et son ami Walter Benjamin, allure un peu pataude, tête d'intellectuel, regard scrutateur derrière des lunettes aux verres épais, déguisés en matelots français. Et cet étrange couple embarquant - moyennant un joli pot de vin - sur un cargo. Ils n'étaient pas allés loin. Et s'ils avaient réussi à s'en tirer, c'est à la faveur de la pagaille générale".

    Stéphane Hessel a plusieurs fois raconté avoir conversé avec Walter Benjamin lors de l'une de ces journées de l'été 1940. Il était alors un jeune homme de vingt-quatre ans, il s'était rendu jusque vers ce petit hôtel de la rue Beauvau qu'il trouva "pauvre et minable". Au terme de son essai Walter Benjamin / Une vie dans les textes (éd. Actes-Sud, mars 2009) Bruno Tackels laisse entrevoir la sombre désespérance qui habitait le philosophe : "Stéphane Hessel, le fils de Franz, en route pour rejoindre les forces françaises libres à Londres via l'Algérie, est sans doute l'un des derniers hommes à l'avoir vu vivant, et à avoir tenu une réelle conversation avec lui. Dans un entretien récent avec Laure Adler (4), il a évoqué un homme complètement abattu, meurtri et désespéré, les sourcils  froncés en permanence, qui portait en lui la catastrophe, comme un être foudroyé, mais encore doté de quelques mouvements de vie, qui le mettaient violemment en colère, y compris contre lui-même. Son témoignage est bouleversant. Le jeune Hessel est confiant, il veut en découdre, persuadé que la liberté va triompher. Benjamin lui répond: "Certes, certes, mais là n'est pas le problème. Nous sommes au point le plus bas de la démocratie dans le monde. La France croit en Pétain. Partout c'est la guerre. L'Allemagne est vainqueur sur tous les fronts. La Grande-Bretagne ne sera pas capable de s'opposer seule. Quel espoir encore puis-je avoir pour faire connaître mes idées ? Même des amis comme Horkheimer et Adorno qui m'aident ne semblent pas avoir besoin de mes réflexions". Tout est dit. Benjamin ne voit plus aucune issue, il sait parfaitement que ce mois de septembre est "le nadir des démocraties"."

    Epilogues

    Henri-Pierre Roché quitta ce monde le 9 avril 1959. Le grand ami de Marcel Duchamp - avant de prendre son bateau pour les Etats-Unis, Duchamp fut également un habitant de Sanary - l'homme qui sut organiser la rencontre de Gertrud Stein et de Pablo Picasso n'eut pas la chance inouïe de découvrir sur l'écran le film de Truffaut qui sortit en salles le 24 janvier 1962. On sait qu'Helen Hessel fut profondément heureuse de pouvoir regarder ce film et qu'elle adressa une lettre à François Truffaut dont voici quelques extraits, une lettre comme rarement un réalisateur de films en a pu recevoir : "Assise dans cette salle obscure, appréhendant des ressemblances déguisées, des parallèles plus ou moins irritants, j'ai été très vite emportée, saisie par le pouvoir magique, le vôtre et celui de Jeanne Moreau de ressusciter ce qui a été vécu aveuglément. Que Henri-Pierre Roché ait su raconter notre histoire à nous trois en se tenant très proche de la suite des événements n'a rien de miraculeux. Mais quelle disposition en vous, quelle affinité a pu vous éclairer au point de rendre sensible - malgré les déviations et les compromis inévitables  - l'essentiel de nos mémoires intimes ? Sur ce plan, je suis votre seul juge authentique puisque les deux autres témoins ne sont plus là pour vous dire leur oui".

    Helen survécut à Franz jusqu'en juin 1982 : elle mourut à Berlin à l'âge de 96 ans et fut inhumée au cimetière de Montparnasse. Après le décés de Franz Hessel, elle avait pris contact avec Varian Fry dont elle sollicita l'aide, comme le rappellent plusieurs courriers publiés dans le livre d'Ulrike Voswinckel et Frank Berninger, Exils méditerranéens / Ecrivains allemands dans le sud de la France (éd. du Seuil, 2009, pages 264-269). Vitia, l'épouse de Stephan Hessel et ses beaux-parents, les Mirkine-Getzévitch obtinrent  grâce à Fry les visas qui leur permirent de rejoindre les Etats-Unis, Helen accompagna Varian Fry jusqu'à la frontière espagnole lorsqu'il fut expulsé de France.

    Pour tenter d'atténuer l'ineffaçable atmosphère de pluie battante et de froid qui marqua l'enterrement de Franz Hessel, il faut réécouter le générique de Jules et Jim, les premiers accords de la musique composée par Georges Delerue, ou mieux encore retrouver ce fragment miséricordieux de Walter Benjamin qui figure au terme de la préface déja citée de Jean-Michel Palmier : "C'est à lui, assurément, que pourrait s'appliquer la belle maxime de "Sens unique" : "Car qui peut dire de son existence davantage que ceci : il a traversé la vie de deux ou trois êtres aussi doucement et aussi intimement que la couleur du ciel".

    Alain Paire

    (1) Cf de Manfred Klügge, Le tourbillon de la vie /La véritable histoire de Jules et Jim, éd Albin Michel 1994 et Amer azur / Artistes et écrivains à Sanary, éd du Félin 2007. M. Klügge coordonne du 28 au 31 janvier 2011 une rencontre "Sur les pas des écrivains allemands à Sanary". 

    (2) cf la post-face de Bernd Witte pour Le dernier voyage par Franz Hessel, éd. Le Promeneur / Gallimard 1997.

    (3) Propos recueillis par Manfred Klügge, page 249 de Le tourbillon de la vie /La véritable histoire de Jules et Jim, éd Albin Michel 1994.

    (4) Pierre Missac avait connu Benjamin entre 1937 et 1940 par  l'intermédiaire de Georges Bataille. Originaire de Marseille, il publia des articles dans Critique et Les Cahiers du Sud. Il mourut en octobre 1986, quelques mois avant la parution de son premier livre, Passage de Walter Benjamin, collection Esprit/ Seuil.

    (5) Page 181, in Laure Adler Dans les pas d'Hannah Arendt, éd. Gallimard 2005.

    A propos d'Helen Hessel et d'Henri-Pierre Roché, cf une bibliographie de l'Association des Amis de Jules et Jim consultable sur ce lien ainsi que trois livres édités par André DimancheCarnets d'Henri-Pierre Roché, Les années Jules et Jim, avant-propos de François Truffaut 1990, Journal d'Helen, Lettres à Henri-Pierre Roché, traduction d'Antoine Raybaud, 1991 et Ecrits sur l'art, d'Henri-Pierre Roché, préface et notes de Serge Fauchereau, 1998. Cf également par Scarlette et Philippe Reliquet, Henri-Pierre Roché l'enchanteur collectionneur, éditions Ramsay, 1999. A propos de Jules et Jim, cf sur ce lien un dossier avec  images et entretiens en compagnie de Tuffaut et de Jean Gruault.

    Pour les livres de Franz Hessel : Promenades dans Berlin est presque introuvable. Chez Maren Sell, Romance parisienne (1990) et Le Bazar du bonheur (1993). Le dernier voyage chez Le Promeneur / Gallimard, 1997, avec une post-face de Bernd Witte. Aux éditions du Felin Marlène, un portrait.  

    Un Prix Franz Hessel vient d'être créé en décembre 2010. D'un montant de 10.000 euros, il est destiné à soutenir  des livres et des autuers capables "d'approfondir le dialogue littéraire entre l'Allemagne et la France". Il est décerné par la Fondation Genshagen et la Villa Gillet de Lyon.

    Pour Stéphane Hessel, il faut relire Danse avec le siècle (éd, du Seuil). Cf sur les liens qui suivent l'enregistrement d'un entretien de Stéphane Hessel avec Olivier Morel, ou bien à propos de Walter Benjamin, cet autre extrait sonore.

      http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=124:franz-hessel-walter-benjamin-camp-des-milles-marseille-sanary-derniers-jours-en-france&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=6

  • Patti Smith: ”Je suis musicienne, mais j'aurais pu être générale”

    Par (L'Express), publié le 06/06/2012 à 11:00, mis à jour à 15:03

    Patti Smith: "Je suis musicienne, mais j'aurais pu être générale"

    PATTI SMITH - Patti Smith sort un nouvel album, Banga.

    Richard Dumas pour L'Express/Agence Vu

    Rangers déglingués aux pieds, irrévérencieusement posés sur la table d'une chambre d'hôtel parisien, Patti Smith, 65 ans, a toujours la même dégaine de rockeuse. Dans ses yeux, on retrouve la même indignation, la même pureté qu'avait la jeune fille qui révolutionna l'underground new-yorkais des années 1970. En plus doux. Huit ans après Trampin', son dernier album original, la grande prêtresse du punk sort le plus beau disque de sa carrière, Banga. Prolifique et touche-à-tout, la chanteuse de "Because the Night" passe de ballades bouleversantes dédiées à Amy Winehouse, à Maria Schneider ou à Johnny Depp - qui joue de la guitare dans l'album - à des rimes incandescentes sur un monde de plus en plus chaotique. Du rock, du jazz, de la country et sa voix qui vibre, a cappella. Rencontre avec une femme intense et plus "sage" qu'on ne l'imagine. 

    Pourquoi avez-vous éprouvé le désir d'enregistrer un disque après huit ans de silence?

    Patti Smith: Grâce à une certaine magie que j'appellerais la coïncidence, et de laquelle est née la première chanson de cet album : "Constantine's Dream". Ce morceau a une histoire incroyable, presque mystique. Il y a vingt ans, mon meilleur ami, le photographe Robert Mapplethorpe, est mort. Quelques jours plus tard, j'ai reçu une carte postale sur laquelle était représenté le détail d'un tableau : on y voyait un homme, qui ressemblait à un conquistador, vêtu d'une tunique et de bottes rouges. Il regardait un roi, dormant. A l'époque, j'écrivais un conte: cette image serait la couverture parfaite pour mon livre. Mais le dos de la carte ne donnait aucune indication. J'ai cherché ce tableau pendant vingt ans... En vain. En 2010, lors d'une tournée en Italie, je suis arrivée de nuit dans une petite ville dont je ne connaissais pas le nom. A 5 heures du matin, j'ai été réveillée par un rêve apocalyptique : j'étais au milieu de forêts dévastées, de landes désertiques. A côté de moi, saint François d'Assise, à genoux, pleurait toutes les larmes de son corps. Troublée, je me suis levée et je suis sortie. A quelques pas de l'hôtel, j'ai vu une grande église et j'y suis entrée. J'étais à Arezzo et c'était la basilique Saint-François. Derrière le cloître, j'ai aperçu un rideau rouge. Je l'ai écarté... Et, là, sur une immense fresque, j'ai reconnu l'homme aux bottes rouges et ce roi assoupi qui, en réalité, est Constantin, le premier empereur romain converti au christianisme. Cette oeuvre, Le Rêve de Constantin, est de Piero della Francesca, le plus grand maître de la Renaissance. C'était un signe: j'ai commencé à écrire "Constantine's Dream", en étudiant l'histoire de saint François. Et je l'ai mis en musique, avec mon guitariste, Lenny Kaye, à ma façon... rock. 

    Vous, l'icône du punk-rock, l'emblème de l'émancipation féminine, êtes aussi pétrie de religiosité...

    Patti Smith en 5 dates

    1946 Naissance de Patricia Lee Smith, le 30 décembre, à Chicago, Illinois (Etats-Unis).
    1967 Rencontre, à New York, Robert Mapplethorpe, Allen Ginsberg, Andy Warhol...
    1975 Premier disque, Horses.
    2008 Expose à la Fondation Cartier, à Paris, 250 photographies.
    2010 Publie Just Kids (Denoël), superbe autobiographie. 

    J'ai une nature double... Enfant, déjà, j'étais très pieuse et en même temps révoltée... J'ai grandi dans une petite communauté rurale du New Jersey. Ma mère était serveuse, mon père travaillait à l'usine. Je harcelais de questions ma mère, témoin de Jéhovah: qu'est-ce que l'âme ? De quelle couleur est-elle ? Je voulais devenir missionnaire. Mais j'étais aussi une enfant du rock'n'roll ! Je me souviens d'un jour où, à 6 ans, je marchais pour me rendre à mon cours de catéchisme. Tout à coup, j'ai entendu une musique et j'ai vu une bande d'ados assis sur le trottoir, dansant à côté d'un phonographe. Ils écoutaient "The Girl Can't Help It", de Little Richard. J'ai lâché la main de ma mère et j'ai couru vers eux. Maman hurlait : "Patti Lee, viens ici immédiatement !" J'étais avec ma petite robe plissée, captivée par cette musique ! C'était tellement viscéral, primitif... J'aimais le rock'n'roll. Et je n'étais pas certaine que cette musique soit en accord avec Dieu... Ma mère m'a rassurée sur ce point. [Rires.] Elle me répétait : "Il n'y a rien de mal à transformer la vie en art." 

    Qu'entendait-elle par là?

    Nous n'avions pas d'argent, mais maman possédait une telle imagination que même les moments les plus difficiles devenaient joyeux. Un soir, alors que mon père tenait un piquet de grève parce qu'il n'avait pas reçu son salaire, j'ai vu, pour la première fois, ma mère avachie sur une chaise. Abattue. Soudain, elle s'est levée et nous a dit : "Vous savez quoi ? On va faire la fête !" Elle a sorti un grand sac de pommes de terre - c'était tout ce qu'il nous restait - et nous avons préparé une montagne de frites délicieuses, dégoulinantes d'huile. Elle avait le don de créer à partir de rien ou du désespoir. C'est ce que fait un artiste. 

    Avec "This Is the Girl", vous rendez hommage à une artiste qui semble vous tenir particulièrement à coeur, Amy Winehouse. La connaissiez-vous?

    Je ne l'ai hélas jamais rencontrée, mais elle m'a profondément marquée. Amy était un prodige ! Elle avait une façon extrêmement sophistiquée d'utiliser sa voix. Surtout, elle avait un timbre unique au monde, comme Maria Callas ou Billie Holiday. Amy était un stradivarius, mais elle n'a pas protégé son instrument. Qu'est-ce qui détruit la voix humaine ? L'alcool, le tabac et toutes les drogues... C'est insupportable de voir une jeune femme qui possède un don aussi incroyable foutre sa vie en l'air. Elle aurait pu être ma fille... Si je m'emporte en parlant d'elle, c'est parce que j'ai toujours eu à son égard un instinct maternel. Quel gâchis... 

    Vous n'avez jamais été attirée par l'autodestruction?

    Jamais. J'ai été une enfant très malade : j'ai eu la tuberculose, la mononucléose... Mes parents ont passé tellement de temps à mes côtés à cause de mes problèmes de santé que la dernière des choses que j'allais faire aurait été de partir à New York dans les années 1960, comme je l'ai fait, pour me tuer de mes propres mains. Cela dit, je respecte certaines drogues et j'en ai pris. Mais jamais pour m'évader ou pour m'amuser, au contraire ! Les rares fois où j'ai essayé l'opium ou le haschich, c'était avec des maîtres comme William Burroughs ou Allen Ginsberg... Nous n'étions pas en train de faire la fête ! Il s'agissait d'expériences cognitives. Je n'exhorte personne à consommer des drogues. Je le déconseille même... Car les temps ont changé. Cela n'aurait plus aucun sens aujourd'hui.  

    En 1979, vous avez quitté la scène pour endosser un nouveau rôle : épouse et mère de famille. Vous êtes assez conservatrice, finalement...

    Oui ! Enfin, je dirais plutôt que j'ai des valeurs et des codes qui sont ancrés en moi. Pendant seize ans, j'ai vécu un conte de fées avec mon mari, le guitariste Fred "Sonic" Smith. Nous sommes partis habiter dans un trou perdu du Michigan. Je faisais le ménage, la lessive... Ma vie n'avait jamais été aussi punk. J'ai appris à cuisiner et nous avons eu deux enfants, Jackson et Jesse, qui aujourd'hui jouent dans Banga, mon nouveau disque. Il est guitariste ; elle est pianiste. Et je n'ai jamais regretté mon choix. J'avais besoin d'être mère à cent pour cent, d'aimer mes enfants, de les écouter, les accompagner. J'étais heureuse. En 1994, Fred est mort, il avait 44 ans. Je n'avais plus envie de rien. Mais, en 1995, Allen Ginsberg m'a persuadée de remonter sur scène. Quand, aujourd'hui, je récite des vers a cappella, comme je le fais sur "Tarkovsky" [chanson du disque dédiée au réalisateur], je pense à mon mari et à Allen, ce grand poète disparu. On dit que le temps panse les plaies. Ce n'est pas vrai. Mais je suis comblée par la vie. J'ai des amis formidables, comme Johnny Depp, qui joue sur Banga.  

    Vous avez même écrit une chanson pour lui, "Nine", à l'occasion de son dernier anniversaire, et elle est dans cet album ! Comment vous êtes-vous rencontrés?

    Il est venu à l'un de mes concerts à Los Angeles, il y a deux ans. Nous avons commencé à parler ce soir-là et, depuis, nous n'avons pas arrêté. Johnny est un guitariste extraordinaire. Pendant un tournage, il est tout le temps en train de jouer. Il gratte les cordes, même sans faire de mélodies, tout en tenant une vraie conversation. C'est un sacré musicien ! Il n'y a aucun doute quand on entend ses solos sur le morceau "Banga". C'est un titre inspiré du Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov, dont l'un des personnages (le chien Banga) a donné son nom à mon album. La littérature est l'une des passions que je partage avec Johnny. Il possède une impressionnante collection de manuscrits de Dylan Thomas, de Kerouac, de lettres d'Artaud... Il est plus qu'un ami : j'ai perdu mon frère et, d'une certaine façon, Johnny a pris sa place. Il fait partie de ma famille. C'est ce que je raconte dans la chanson que je lui ai dédiée. Il est né un 9 juin : d'où "Nine" (neuf).  

    Cela fait quoi d'être considéré comme une légende vivante?

    C'est flatteur, parfois embarrassant. Je n'ai jamais rien fait en pensant à la célébrité... Je suis peut-être encore plus prétentieuse que ça ! Quand j'ai vu mon premier concert des Doors, à 22 ans, j'ai eu une sensation étrange en regardant Jim Morrison. Une voix me disait : "Tu es capable d'en faire autant !" Et je n'avais encore rien fait ! Si je n'avais pas été musicienne, j'aurais probablement été général : je sais guider les foules, c'est un don inné... La célébrité, et l'arrogance qu'elle peut engendrer, sont très bien décrites dans le poème "Ozymandias" de Shelley : ""Je suis Ozymandias, Roi des rois,/Contemplez mon oeuvre Ô puissants, et désespérez !" Rien à part cela ne reste." Il n'y a que l'oeuvre qui reste : c'est exactement ça! 

    On a beau vous connaître, vous réservez toujours des surprises ! Comme sur cette ballade jazz-country, "Maria", un hymne à votre amitié, insoupçonnée, avec Maria Schneider...

    Maria... La première fois, je l'ai croisée en courant d'air, à Paris, dans les années 1970. Je ne l'ai vraiment connue qu'après Le Dernier Tango à Paris... Elle était aux Etats-Unis, je venais d'enregistrer Horses et je partais en tournée. Elle m'a suivie. C'était il y a si longtemps, mais j'ai une vision incroyablement nette d'elle. J'étais happée par sa masse de cheveux et ses yeux bruns, si tristes. Son apparence ressemblait à la mienne : chemise blanche et cravate noire. Elle était abrupte, très sensible aussi. Mais cette chanson n'est pas que sur Maria, c'est l'hymne d'une époque... Nos vies changeaient : je me retrouvais, tout à coup, à chanter devant 600 personnes qui criaient les paroles de mes chansons. C'était magique. Nous n'avions aucune idée de ce qui nous attendait, comme je le chante dans Maria : "Nous ne nous doutions pas de la fragilité de notre "pouvoir" si jeune, du vide qui nous aurait entourées." Nous étions belles, saines, enthousiastes... Nous étions intoxiquées par notre jeunesse. 

    Ressentez-vous un vide aujourd'hui?

    Je ne dis pas que j'ai perdu la force, le désir... Au contraire ! Mais, encore une fois, les temps ont changé. Depuis quelques années, je monte sur scène et je vois des gens en train de filmer la moitié du morceau que je chante... Et, pendant que j'interprète l'autre moitié, ils se mettent à regarder ce qu'ils ont filmé. Je m'entends chanter dans la salle depuis des centaines de téléphones portables ! Ce qui est plutôt déroutant. Il m'est arrivé d'interrompre une chanson et de dire : "Hey ? Qu'est-ce que vous faites ? Vous êtes tous réalisateurs de documentaires ? Relax : rangez vos appareils photo, vos téléphones, et restez avec moi." Nous ne sommes pas au zoo et je ne suis pas un zèbre... Tout ce que je recherche dans l'art c'est la communion des esprits, ce que William Burroughs appelait le "channeling". 

    Vous allez faire une grande tournée en France à la rentrée. Vous aimez toujours autant ce pays?

    A tel point, et ce n'est pas une blague, que j'ai loué une chambre à l'église Saint-Eustache, à Paris ! A 15 ans, j'ai eu une révélation en lisant les Illuminations, d'Arthur Rimbaud. Puis il y a eu Nerval et Baudelaire. Un mélange de musique, de mots et d'intelligence qui vous happe par son rythme. J'ai mis de l'argent de côté pendant des années et, en 1969, à l'âge de 22 ans, j'ai débarqué à Paris. C'était l'extase permanente. Je prenais des photos, déclamais des poèmes dans les rues de Montparnasse avec un cracheur de feu, entre le Select et la Coupole. Je passais aussi du temps dans les cimetières, comme le Père-Lachaise. C'est là, sur la tombe de Jim Morrison, que j'ai décidé de composer ma propre musique. En 1973, j'y ai chanté, à genoux, ma première version de "Gloria". La France a inspiré ma poésie, mes photos et ma musique. J'ai composé une ballade en français pour Jeanne Moreau, mon égérie. Je rêve qu'elle la chante, mais je n'ose pas la lui proposer.