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  • Decorum

    Tapisettapisseriesd'artistes

    / 11 octobre 2013 - 9 février 2014 /

    Le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris met l’art textile en lumière avec l'exposition Decorum qui présente plus d’une centaine de tapis et de tapisseries signés par des artistes modernes (Fernand Léger, Pablo Picasso) et contemporains (Dewar & Gicquel, Vidya Gastaldon).

    Decorum permet de découvrir les œuvres tissées, souvent insoupçonnées, d’artistes majeurs et le travail d’artistes injustement méconnus (Guidette Carbonell). Des pièces anonymes de différentes époques et régions sont également exposées afin de déceler des influences et d’engager des confrontations.

    Objets à la fois visuels et tactiles, esthétiques et fonctionnels, facilement transportables (Le Corbusier qualifiait ses tapisseries de « Muralnomad »), tapis et tapisseries transcendent les habituelles frontières des arts décoratifs et du design

    Helene Frances Gregor, Totem n°5, 1976, Tapisserie de basse-lice en laine, 250 x 180 x 25 cm, Fondation Toms Pauli, Lausanne © Helen Frances GREGOR Photo: Fibbi-Aeppli, Grandson

    Jusqu’à la fin du XIXème siècle, les peintres se limitaient au dessin du carton destiné à être tissé ou à la représentation de tapis orientaux dans leurs tableaux (Lotto, Holbein, Delacroix). Au cours du XXème siècle, les avant-gardes artistiques européennes révolutionnent l’esthétique et la technique de l’art textile. Les artistes tissent eux-mêmes leurs tapis en faisant référence à des pièces anciennes ou en utilisant des motifs ethniques et géométriques.

    Souvent porteurs d’un message politique ou féministe à partir des années 1960, tapis et tapisseries suscitent un regain d’intérêt sensible depuis les années 2000. De jeunes artistes contemporains comme Caroline Achaintre ou Pae White produisent des pièces tissées originales qui intègrent tradition, modernité ou influences extra-occidentales et expérimentent de nouvelles techniques, comme le tissage numérique.

    L’exposition va ainsi à l’encontre des idées reçues présentant la tapisserie comme un art mineur ou anachronique. Elle permet par ailleurs de renouer avec une histoire peu connue du musée qui possédait un département Art et Création Textile dans les années 1980.

    L’artiste londonien Marc Camille Chaimowicz, directeur artistique invité, a conçu la scénographie inédite de l’exposition en collaboration avec l’architecte Christine Ilex Beinemeier. Jean-Philippe Antoine, professeur d’esthétique, propose une programmation de « musique d’ameublement », diffusée en fond sonore dans l’exposition.

    Un catalogue largement illustré et co-édité par Skira Flammarion est publié à cette occasion (graphisme : Huz&Bosshard)

     

    / Artistes

    Magdalena Abakanowicz; Caroline Achaintre; Anni Albers; Olga de Amaral; Leonor Antunes; Stefano Arienti; John M Armleder; Atelier E.B. (Lucy McKenzie et Beca Lipscombe); Ateliers Wissa Wassef; Michel Aubry; Tauba Auerbach; Francis Bacon; Giacomo Balla; Mark Barrow et Sarah Parke; Nina Beier; Anna Betbeze; Michael Beutler; Pierrette Bloch; Alighiero Boetti; Louise Bourgeois; Brassaï; Geta Brătescu; Jagoda Buić; Pierre Buraglio; Alexander Calder; Guidette Carbonell; Gillian Carnegie; Marc Camille Chaimowicz; Claude Closky; Isabelle Cornaro; Lucien Coutaud; Alexandre da Cunha; Pierre Daquin; Sonia Delaunay; Dewar & Gicquel; Latifa Echakhch; Marius Engh; Noa Eshkol; Frederick Etchells (Omega Workshops); Gustave Fayet; Lissy Funk; Ryan Gander; Vidya Gastaldon; Yann Gerstberger; Françoise Giannesini; Elsi Giauque; Piero Gilardi; Thomas Gleb; Daniel Graffin; Josep Grau-Garriga; Helen Frances Gregor; Marcel Gromaire; Sheila Hicks; Jim Isermann; Johannes Itten; Sergej Jensen; Asger Jorn et Pierre Wemaëre; Mike Kelley; Abdoulaye Konaté; Maria Lai; François-Xavier Lalanne; Bertrand Lavier; Le Corbusier Jules Leclercq; Fernand Léger; Jean Lurçat; Märta Måås Fjetterström; Karin Mamma Andersson; Mathieu Matégot; Gustave Miklos; Yves Millecamps; Joan Miró; Aldo Mondino; William Morris; Barbro Nilsson; Albert Oehlen; Nathalie du Pasquier; Mai-Thu Perret; Jean Picart Le Doux; Pablo Picasso; Présence Panchounette; Otto Prutscher; Robert Camille Quesnel (Frères Braquenié); Elizabeth Radcliffe; Carol Rama; Dom Robert; Gerwald Rockenschaub; Willem de Rooij; Dieter Roth & Ingrid Wiener; Mariette Rousseau-Vermette; Hannah Ryggen; Wojciech Sadley; Akiko Sato; Judith Scott; Kay Sekimachi; Shirana Shahbazi; Ivan da Silva Bruhns; Gunta Stölzl; Sophie Taeuber-Arp; Rosemarie Trockel; Maryn Varbanov; Victor Vasarely; Vincent Vulsma; Franz West; Vivienne Westwood; Pae White; Evelyn Wyld.



    / Avec le soutien de :

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    Cité internationale des arts à Paris
    École nationale supérieure des Arts Décoratifs
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    http://mam.paris.fr/fr/expositions/decorum

  • Une exploration artistique de la biographie

     

    LE MONDE | 13.03.2014 à 09h44 | Roxana Azimi

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    Le hall du musée de la Reina Sofia, à Madrid.Le hall du musée de la Reina Sofia, à Madrid. | CC Flickr / micora

     

    Si les grandes institutions européennes se contentent souvent de blockbusters paresseux, un musée fait de la résistance : le Reina Sofia à Madrid. Depuis l'arrivée à sa tête de Manuel Borja-Villel, l'établissement a brillé par ses expositions thématiques savantes et exigeantes. Conçue par l'historien de l'art français Jean-François Chevrier, « Formas biograficas. Construccion y mitologia individual » (Formes biographiques, construction et mythologie individuelle) ne déroge pas à la règle.

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    Dense et érudite, mixant habilement littérature et arts visuels, elle explore une forme taboue depuis le structuralisme : la biographie. A ne pas confondre – prévient le commissaire – avec le biographisme, enchaînement bien réglé de faits.

    La vie des créateurs réunis ici n'a rien de linéaire. Elle relève de l'autoconstruction, se fonde sur une négation de l'état civil. Aussi le sous-titre de l'exposition est-il capital : « construction et mythologie personnelle, deux paradigmes de l'art moderne ». Un art que Jean-François Chevrier fait démarrer avec Gérard de Nerval, incarnation du délire biographique.

    DOULOUREUSES CONCRÉTIONS

    De son vrai nom Labrunie, le poète emprunte son patronyme à un terrain que possédait son oncle maternel, et se forge une généalogie délirante. Dans les années 1940, Albert Béguin forge à son sujet l'expression « mythologie personnelle », reprise vingt ans plus tard par le commissaire d'exposition Harald Szeemann pour qualifier le sculpteur Etienne-Martin.

     

    De ricochet en ricochet, la poétique nervalienne est rejouée par le poète Antonin Artaud, avant de trouver un point d'appui chez Franz Kafka et son « plan d'enquêtes autobiographiques ». « C'est là-dessus que je m'édifierai ensuite, comme un homme dont la maison est branlante veut en construire une solide à côté, si possible en se servant des matériaux de l'ancienne », écrit-il.

    Cette construction de rechange trouve un écho dans les Demeures d'Etienne-Martin, inspirées de sa maison d'enfance dans la Drôme. Elle résonne naturellement chez Philip Guston. Pour éviter la fragmentation de son être, le peintre américain s'agrippe aux objets de son atelier, tandis qu'Ed Templeton recolle sa vie en de grands assemblages photographiques. Qui dit biographie dit drame, que Louise Bourgeois tente d'exorciser.

    VALIE EXPORT IMAGINE LA PENDAISON DE SA MÈRE

    Dans un cruel dessin, l'Autrichienne Valie Export imagine la pendaison de sa mère, « le rêve d'une petite fille ». Comme pour se détacher des attaches familiales et sociales, Henrik Olesen représente ses parents comme de ridicules bâtons, juste bons à punir. Si pathos il y a, comme dans les douloureuses concrétions d'Alina Szapocznikow, Jean-François Chevrier évite de le surjouer, préférant à l'emphase une scénographie tout en retenue.

    Touffu mais bien chevillé, le parcours se grippe vers la fin, laissant un sentiment d'inachevé. Certains manques sont regrettables, comme l'art brut, où les pathologies fécondent pourtant l'oeuvre. Autre regret, l'absence de Rimbaud, dont le « Je est un autre » renvoie au « Je suis l'autre » de Nerval. Le traitement sommaire de certains artistes, comme Kurt Schwitters, s'explique par le budget serré de l'exposition. Mais à défaut d'argent ou d'oeuvres, Jean-François Chevrier a des idées. Certains de ses confrères pourraient en prendre de la graine.

    Formas biograficas. Construccion y mitologia individual Musée Reina Sofia, 52, calle de Santa Isabel, Madrid. Tél. +34-917-74-10-00. Jusqu'au 31 mars. museoreinasofia.es

     
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    Un Ostréiculteur de l'IIe de Ré nous parle des Alliances Locales.

        
     

    Culture

  • Le Qatar lève le voile sur ses trésors

     

    EN IMAGES - Après l'économie, la diplomatie, le sport et la communication, le Qatar joue une carte inattendue, celle du tourisme. Une destination testée en avant-première.

    En octobre à Paris, Rashed al-Qurese, directeur marketing et promotion de Qatar Tourism Authority (QTA), lâche une petite bombe en annonçant le lancement d'une association entre QTA et le club de football du PSG, propriété de Qatar Investment Authority, afin de promouvoir… le tourisme au Qatar. Un partenariat original, inédit. Restait à valider le postulat: le Qatar est-il - ou peut-il devenir - une destination touristique pour les Français? Quatre jours pour un test hors des sentiers ­battus. De Doha, la capitale, aux dunes du Sud, un cocktail détonant au pays du gaz (les troisièmes réserves mondiales).

    Doha, ville choc, fascine dès qu'on pénètre sur la Corniche, une Promenade des Anglais de 8 kilomètres qui longe une baie profonde. Malgré les palmiers, la similitude s'arrête là. Vous n'êtes pas à Nice mais plutôt… au XXIIe siècle, comme l'atteste l'incroyable skyline. Un quartier de la ­Défense puissance dix, futuriste, aux élans architecturaux sans limites. Un front de mer de folie qui révèle sa magie la nuit dans un feu d'artifice de lumières né des variations sans fin des couleurs des tours. Du jardin public, où sont donnés des concerts de jazz au bord de l'eau, le spectacle est irréel. La Corniche, lieu de rendez-vous du Tout-Doha. On y vient en couple, les femmes ­entre amies ou en famille pour pique-niquer. Joggeurs et joggeuses en tenues fluorescentes croisent des femmes en abaya et hijab noirs. Chaque matin, près du musée des Arts islamiques, se tient un marché aux poissons colorés. Thons, daurades et barracudas aux mâchoires ­impressionnantes s'y marchandent sur fond de skyline qui miroite au soleil…

    Mirage oriental, le Qatar a misé sur un modernisme de bon goût aux lignes épurées, sans jamais céder à la facilité du tape-à-l'oeil.

    Mirage oriental, le Qatar a misé sur un modernisme de bon goût aux lignes épurées, sans jamais céder à la facilité du tape-à-l'oeil. Crédits photo : Bruno Mazodier

    Pour les Qataris, un seul critère: l'excellence

    La débauche architecturale est le point fort de Doha. Elle est omniprésente, spectaculaire mais toujours de bon goût. Que ce soit pour les tours, les musées, les ­hôtels ou les installations sportives, les Qataris n'ont qu'un seul et unique critère: l'excellence. Des hommes et des ­matériaux. Le musée d'Art islamique, petit bijou signé Pei, allie modernisme et moyen-orientalisme. Les lignes et les ­volumes géométriques épurés permettent au soleil de jouer toute la journée un jeu d'ombres et de lumière. A l'intérieur, des passerelles de verre amplifient le ­volume des quatre niveaux du musée. Le cinquième? Il abrite Idam, le restaurant… d'Alain Ducasse, mis en scène par Philippe Starck (voir le carnet de voyage). Toujours l'excellence.

    A voir, dans un tout autre style, le Mathaf, musée d'Art moderne signé Jean-François Bodin. Et encore le Qatar ­National Convention Centre, édifice monumental que supportent d'énormes branches de cèdre (l'arbre de la connaissance). Le béton gagne ici des lettres de noblesse. Dans le hall d'entrée, une des araignées géantes de Louise Bourgeois (Maman, 1999) qui montre bien - tout comme la récente exposition temporaire parfois dérangeante de ­Damien Hirst - qu'en matière d'art, le Qatar n'a aucun tabou.

    Aujourd'hui, tout Doha attend son futur musée national du Qatar, signé Jean Nouvel, dont les structures métalliques en forme de rose des sables laissent augurer une œuvre marquante. Le musée (ouverture en décembre) marquera, côté ville, l'entrée sur la Corniche. En face, côté mer, sera érigé un stade… sur l'eau, pour la Coupe du monde de football de 2022! Car le sport, vitrine du Qatar dans le monde entier, participe à cette frénésie architecturale. La zone Aspire, où trône le Dôme (signé Roger Taillibert, encore un Français!), est un complexe sportif unique au monde à l'architecture futuriste dominé par les 318 mètres du Torch Hotel. La tour, érigée pour héberger la flamme des Jeux asiatiques de 2006, est devenue un 5 étoiles de luxe de 163 chambres et suites, avec une piscine extérieure suspendue dans le vide à 80 mètres de hauteur et un restaurant panoramique qui effectue une rotation complète en 20, 40, 60 ou 80 minutes, au choix.

    Le souq Waqif, au coeur de la ville, maintient la tradition des marchés intra-muros de l'Orient. L' endroit idéal pour une virée nocturne.

    Le souq Waqif, au coeur de la ville, maintient la tradition des marchés intra-muros de l'Orient. L' endroit idéal pour une virée nocturne. Crédits photo : Bruno Mazodier

    Les accros des greens s'offriront un parcours au Doha Golf Club, oasis rafraîchissante entre ville et désert, dont les trous donnent tour à tour sur la mer ou la skyline. Autre oasis, culturelle celle-là: Katara. Un projet né il y a dix ans qui concentre des infrastructures culturelles aux technologies innovantes dans un ancien village reconstitué du Qatar («Katara», d'après une carte française du XVIIIe siècle). Pigeonniers, mosquées, amphithéâtre en plein air, opéra à l'italienne, théâtre d'art dramatique, salle de concert, village d'artistes, restaurants… Katara est un projet dont l'ampleur (100 hectares, fin des travaux en 2016) n'a d'égale que la rapidité de sa réalisation. Katara, cité de la culture, n'est pas pour demain: au Qatar, on est toujours déjà demain.

    Au nord-ouest de la péninsule, al-Zubara et son fort, seul site du pays classé Héritage mondial par l'Unesco. Si le monument (une reconstitution de 1938) n'est pas ­imposant, les fouilles aux alentours donnent une idée du rayonnement de l'ancienne ville de pêcheurs.

    Retrouver ses racines,renouer avec le passé

    Sur la route du Sud, détour par Zekreet et ses étranges concrétions de corail laissées par la mer en se retirant. Puis, près d'al-Sheenhaniya, le «camélodrome» du ­Qatar et ses pistes de 3, 6 et 9 kilomètres. Ici, pas de tribunes, les épreuves se regardent à la télévision. Seuls les propriétaires suivent la course en voiture, sur des pistes parallèles, pour actionner, par ordinateur, une mini-cravache dont sont dotés les robots qui ont remplacé les jockeys. Les vainqueurs repartiront avec une ­Ferrari, une Maserati ou une Lamborghini. Les perdants (près de 150 à chaque réunion), avec un énorme 4 x 4…

    Les dunes du Sud, face à l'Arabie saoudite, sont le rendez-vous des Qataris, chaque week-end entre octobre et avril.

    Les dunes du Sud, face à l'Arabie saoudite, sont le rendez-vous des Qataris, chaque week-end entre octobre et avril. Crédits photo : Bruno Mazodier

    Le Sud, où les dunes plongent dans les eaux du golfe Persique, est le point de ralliement des Qataris le week-end (vendredi et samedi) d'octobre à avril. On s'y retrouve en bord de mer ou au cœur des dunes. Barbecue, nuit sous la tente. Comme pour retrouver ses racines, ce passé si proche et si lointain à moins d'une heure des tours de Doha qui finiront bien par décrocher la lune. Et, à quelques minutes du site gazier de Mesaieed, dont on perçoit la lueur des torchères au cœur de la nuit. On vient aussi ici s'étourdir en s'adonnant au «sand bashing», l'escalade des dunes au volant de 4 x 4 surpuissants. Pas étonnant que le Qatar ait fourni un vainqueur (Nasser al-Attiyah) du Dakar…

    Le désert offre des rencontres plus silencieuses. C'est ici que s'entraînent les fauconniers. Un art ancestral devenu un sport et un spectacle captivant. La rapidité du faucon (plus de 100 kilomètres-heure), son aptitude à se dissimuler en volant en rase-mottes avant de fondre sur sa proie (un leurre, lors des entraînements) sont ahurissantes. Et la complicité qui lie le fauconnier à son oiseau est émouvante… Retour à Doha. Quoi de plus magique, pour une dernière soirée, après s'être perdu à la tombée de la nuit dans les ruelles grouillantes du souq Waqif, qu'un dîner sur un dhow, version locale du boutre, face à la skyline scintillante de ses mille feux?

    Culture, architecture, plages, paysages, golf, hôtellerie de luxe, gastronomie, tradition et modernisme, francophilie - à ­défaut de francophonie - affichée… Il est des paradis touristiques moins bien lotis!


    Le carnet de voyage

    L'incroyable spectacle nocturne qu'offre la skyline de Doha. Dans moins d'un an, cette image se sera enrichie de près d'une dizaine de nouveaux gratte-ciel.

    L'incroyable spectacle nocturne qu'offre la skyline de Doha. Dans moins d'un an, cette image se sera enrichie de près d'une dizaine de nouveaux gratte-ciel. Crédits photo : Bruno Mazodier

    Utile

    Meilleure saison: d'octobre à avril, quand la température oscille entre 17 et 27 °C (33 °C en mai et septembre). Dans le désert, les nuits peuvent être fraîches. Pluies très rares. Monnaie: le riyal qatari (QAR). 1 QAR = 0,20 €. Circuler: réseau routier en bon état, essence à 20 centimes le litre, trois fois moins que l'eau. Alcool: dans les grands hôtels et leurs restaurants.

    y aller

    Avec Qatar Airways (01.55.27.80.80 ; www.qatarairways.com). Classée 2e sur le plan mondial en 2013, la compagnie 5 étoiles assure 3 vols par jour sans escale vers Doha, au départ de Paris. A partir de 830 € en classe économique.

    Organiser son voyage

    En attendant l'arrivée en agence de voyage de packages, renseignements chez Interface Tourism (01.53.25.03.56), représentant officiel de Qatar Tourism Authority en France qui, depuis le 19 janvier, propose un contenu en français sur son site (www.qatartourism.gov.qa).

    Modernisme dans la déco du restaurant d'Alain Ducasse ...

    Modernisme dans la déco du restaurant d'Alain Ducasse ... Crédits photo : Bruno Mazodier

    Sur place

    Qatar International Adventures (www.qia-qatar.com) propose des formules de 2 à 9 jours: Doha, tour de la péninsule, nuits dans le désert, croisières en dhow pour déjeuner ou dîner, pêche en mer. Tarifs selon activités et nombre de participants.

    Y séjourner

    Les hôtels sont légion à Doha (53 hôtels 4 et 5 étoiles). Parmi eux, le Saint Regis (www.stregisdoha.com) et son confort tranquille, ses concerts de jazz et… sa piscine olympique face à la mer. Le Torch Hotel (www.thetorchdoha.com) pour son architecture vertigineuse, son design (sacré numéro 1 mondial en 2013) et ses restaurants, Three Sixty (panoramique et rotatif) et Flying Carpet. Le W Hotel, (www.whoteldoha.com) pour son côté branché avec le Crystal, bar à cocktails à ambiance musicale, point de ralliement du Tout-Doha. Le Sharq Village & Spa (www.ritzcarlton.com) pour son architecture de village, son restaurant de poissons réputé al-Dana en surplomb de la plage. Pour toutes ces adresses, compter à partir de 200 € la nuit en chambre double (offres spéciales selo n durée du séjour et saison).

    ... et cuisine inventive de Guy Savoy.

    ... et cuisine inventive de Guy Savoy. Crédits photo : Bruno Mazodier

    Bonnes tables

    Idam (www.alain-ducasse.com). Au dernier étage du musée d'Art islamique, le restaurant d'Alain Ducasse, décoré par Philippe Starck, est tel un tapis volant moderne qui flotte dans les airs. Ouvert fin 2012, après 18 mois de réflexion et de travail pour la conception de la carte en fonction notamment de l'absence d'alcool (astucieuses carafes de breuvage rouge qui créent l'illusion). Une merveilleuse cuisine, mise en œuvre par le chef Romain Méder, qui oscille entre inspiration méditerranéenne et moyen-orientale avec une part belle faite aux produits locaux: hammour, bonite et turbot venus de la mer et - belle découverte - le chamelon, ou encore l'agneau de lait Awais. Mets et décor de rêve pour 150 €, entrée, plat et dessert. Quisine (www.guysavoy.qa). A l'autre bout de la baie, dans le quartier du luxe The Pearl, qui tarde à trouver son souffle, c'est le restaurant ouvert en octobre 2012 par Guy Savoy. Décor Guy Savoy, produits Guy Savoy - jusqu'à la célèbre soupe d'artichaut et truffe noire: les habitués de la rue Troyon se sentent «à la maison». Une partition jouée par le chef Wilfrid Lambert et son équipe, qui ont déjoué une mauvaise surprise: l'alcool brusquement prohibé à The Pearl juste avant l'ouverture de Quisine. Et la magie est au rendez-vous. Menus à 170 et 210 €. Et dans le souq Waqif, al-Bandar et Le Gourmet (environ 25 €).

    Le coup de coeur

    Le musée du Sheikh Faisal. Près du camélodrome, au cœur du pays, cet homme d'affaires richissime a rassemblé une multitude de collections: fossiles, manuscrits, armes, parures et bijoux bédouins et berbères, objets de toutesles religions, automobiles (modèles Ford des années 20 et 30). Demandez à Hajer Naceur Drihmi de vous accompagner pour la visite: cette Tunisienne est aussi passionnée que l'hôte des lieux.

    Shopping

    Rien à rapporter ou… tout, puisque il n'y a ici aucune TVA. Le centre commercial le plus spectaculaire est le Villagio, dans la zone Aspire. Pour les grandes enseignes qu'il regroupe et son gigantisme: on peut aussi bien y patiner que s'offrir… une promenade en gondole sur des canaux.