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Femme de Samarie, qui es-tu véritablement ? Tu restes une énigme pour moi. Je ne connaîtrai ton visage et ton nom que si je vais au Ciel, si je peux y entrer. Mais je tiens à te voir tant ta rencontre avec Jésus me bouleverse. Tu es la première personne à qui Jésus se révèle comme étant le Christ, le Messie. Qu’a-t-Il perçu dans ton cœur pour te dire ce secret ? Qu’a-t-Il saisi de ta vie complexe pour ne pas te juger ? Première missionnaire en terre samaritaine, tu accomplis ton ministère avec succès. Bravo ! Mais tu vas le payer cher. Qui donnera du crédit aux paroles d’une femme seule ? Et quelle femme ! Il te faudra du culot pour affronter ces villageois qui croient si bien te connaître. Et pourtant c’est bien toi que Jésus envoie, toi, en qui Il place sa confiance et son espoir de réussite. C’est toi qui devras mettre les mains dans le cambouis et annoncer la Bonne Nouvelle telle que tu es. Sans fard ni apparat. Il sait que dans ce travail, ce ministère, tu laisseras une part de toi-même. Annoncer Jésus exige d’être vrai. « Venez voir ! Il y a un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ! Ne serait-il pas le Christ ? »* Sans que Jésus t’ait rien demandé, tu vas rassembler tout le village pour annoncer un mystérieux personnage qui sait lire au plus profond des cœurs et des reins. Et ça marche ! Ceux qui ont écouté ton appel se déplacent pour voir Jésus et l’invitent même à demeurer chez eux. Jésus pourra prêcher, enseigner, rompre le pain et guérir les malades. Tout cela, grâce à toi ! Tu répands la bonne odeur du Christ, sans jamais te mettre en avant ni crever l’écran. Tu ne laisses qu’un sillage impalpable où chacun peut rencontrer le Christ sans s’attacher au missionnaire. « Ce n’est plus à cause de tes dires que nous croyons… »** Comme la jarre qui reste vide et inutile, tu as tout donné et la mission est bien lancée, mais toi, tu ne comptes plus. Seul Jésus importe maintenant. Servante anonyme… mais tellement efficace. Merci, Femme de Samarie.
*Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 29 **Evangile selon saint Jean, ch. 4, v. 42
Quel avenir pour notre monde quand l'intérêt individuel semble primer sur le bien commun ? Pourtant, plus que jamais, la soif d'absolu habite l'esprit de nos contemporains. Ils attendent une réponse crédible à leurs questions.
Au puits de Jacob, une femme de Samarie attend aussi une réponse à ses questions. Elle est visiblement isolée, exclue et probablement méprisée. Qui parierait sur son avenir ? Jésus ose lui parler, il devine sa quête d'absolu, sa soif immense de Dieu. Et il la réveille. « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » La Samaritaine en est bouleversée.
Le carême nous offre un temps favorable à l'exploration du don de Dieu. Saisissons-le. Inscrivez-vous à notre nouvelle retraite de carême !
Du mercredi des cendres 26 février, au dimanche de Pâques 12 avril 2020, vous recevrez chaque jour la Parole de Dieu méditée par une équipe de 16 prédicateurs : sœurs et frères dominicains ainsi que des membres des Equipes du Rosaire.
fr. J-C Rigot
Moniales de Taulignan
fr. J-P Mérimée
fr. E-T Macé
fr. J-D Forquin
Equipes du Rosaire
fr. M Lachenaud
fr. M-A Bêchétoille
Pour compléter ce parcours, chaque samedi, une vidéo-témoignage développera l'un des 7 dons de l'Esprit annoncés par Isaïe et trop peu connus : crainte, piété, science, force, conseil, intelligence et sagesse.
Comme chaque année, sur notre nouveau site, vous pourrez aussi : - unir votre cœur à celui des frères dans la prière des vêpres - confier vos intentions de prière à la communauté - poser une question à une sœur ou un frère dominicain - rejoindre une rencontre de carême près de chez vous.
« Soyez saints, car moi, le Seigneur votre Dieu, je suis saint … Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Lv 19, 1.18)
« Jamais le Seigneur ne se fatigue de donner, et ses miséricordes sont inépuisables : de notre côté, ne nous lassons pas de recevoir. Qu’il soit béni éternellement. Et que toutes les créatures chantent ses louanges ! Amen. »
(Livre de la Vie 19, 15)
Est-ce que je rends grâce pour cet appel à la sainteté, à aimer, que m’adresse le Seigneur ? Pour mieux y répondre, je (re)lis les n° 14 à 18 de l’exhortation « Gaudete et exultate » du Pape François.
En partenariat avec la province de Paris des Carmes Déchaux, cette retraite en ligne vous est proposée par MAGNIFICAT
Vous connaissez tous la grande fresque de Michel-Ange, dans la chapelle Sixtine, qui représente la création d’Adam ! Dieu est représenté sous les traits d’un homme âgé, puissant et majestueux, porté par des anges, qui donne la vie à l’homme. Cette image est sublime, mais est-elle juste ?
Dieu, me direz-vous, n’a pas de cheveux blancs. Il n’a pas d’âge, car il est éternel. Et d’une. Et puis de toute façon, Dieu n’a pas de corps, puisqu’il est Esprit, comme le dit Jésus à la Samaritaine*. Et de deux. Il n’est donc ni homme ni femme. Mais pourquoi, alors, s’est-il révélé à Israël comme un père ? Un père bon et fidèle qui a tout créé et qui veut faire de nous ses enfants d’adoption ?
Pour le savoir, regardons, de nouveau, la fresque de Michel-Ange, et en particulier le petit espace que le peintre a laissé entre l’index de Dieu et celui d’Adam. Le doigt de Dieu et le doigt de l’homme sont tout proches, mais ils ne se touchent pas. Cet espace représente la distance qui existe entre Dieu et l’homme, l’écart qui demeure, malgré la ressemblance, entre le Créateur et sa créature. C’est pour signifier cette séparation que Dieu s’est toujours présenté comme un père. Car le père engendre, mais à distance. Il ne porte pas, comme la mère, le bébé dans son ventre. D’une certaine manière, c’est lui qui coupe le cordon. L’image de la paternité est donc plus parlante que celle de la maternité pour exprimer le mystère de la transcendance de Dieu. Mais si Dieu est père, pourquoi le prophète Isaïe dit-il que Dieu console ses enfants « comme une mère»** ?
* Evangile selon st Jean, ch.4 , v.24 ** Livre d’Isaie ch. 66, v.13
AFP/STEPHANE DE SAKUTIN La statue d'Henri IV, place du Pont-Neuf (1er), au milieu du pont.
Le 14 mai 1610, Henri IV quitte le Louvre pour se rendre au chevet de son ami Sully, malade. Dans les mêmes moments, un grand roux, Ravaillac, quitte l'auberge des Trois-Pigeons à la hauteur de l'église Saint-Roch. Il se dirige vers la rue de la Ferronnerie qu'emprunte le carrosse royal. Là, profitant d'un bouchon (déjà !), il se précipite sur le roi, qu'il poignarde. Transporté au Louvre, Henri IV y expire. Il est le seul souverain qui y soit mort.
LE MONDE POUR DIRECTMATINPLUS | 14.05.10 | 14h34 • Mis à jour le 14.05.10 | 17h26
A l'occasion de son décès, le Mercure français écrit : "Quant à sa magnificence en ces bâtiments, nul de ses devanciers ne l'a égalé." Cette phrase rappelle qu'il fut un monarque bâtisseur : il développa, le premier, une véritable pensée urbanistique pour la capitale. Pendant ses seize années de règne, Paris, qui couvrait 586 hectares et comptait 300 000 habitants, s'est profondément transformé.
La cité médiévale aux ruelles tortueuses qu'il avait connue lors de son couronnement en 1594 allait faire place à une ville aux rues rectilignes ordonnées autour de places géométriques (place des Vosges et place Dauphine).
Avant lui, Paris ne possédait pas de vraie place. Il en lèguera deux, dont la place Royale, rebaptisée place des Vosges sous la Révolution. Si les piliers des bâtiments qui la bordent sont en pierre, les façades au-dessus ne sont qu'un immense trompe-l'œil. Construites en pans de bois, elles sont recouvertes d'un enduit de plâtre peint qui leur donne l'aspect de la pierre et de la brique. Sa construction ne sera totalement achevée qu'en 1612 ; ce sera le jeune Louis XIII qui l'inaugurera.
"VENTRE SAINT GRIS !"
Ses décisions, comme l'interdiction de construire des maisons avec des saillies qui, en s'écroulant, pouvaient faire des blessés, ou le respect du tracé des rues sont à l'origine des documents d'urbanisme.
Nous lui devons aussi le pont Neuf, voulu par Henri III. Il modifia le projet en supprimant les maisons prévues dessus, pour que les Parisiens puissent voir le fleuve. Il fit installer une fontaine avec la statue de la Samaritaine abreuvant le Christ. C'est elle qui donna son nom au grand magasin de la rive droite. La construction du pont s'accompagna de la création de la place et de la rue Dauphine.
Le terrain où il voulait créer la rue Dauphine appartenait alors au couvent des Augustins, qui y cultivaient des légumes destinés aux pauvres. Devant les réticences des religieux, Henri, qui sait que les commerces qui s'y installeront leur rapporteront davantage, leur dit : "Ventre saint gris ! Le revenu que vous en tirerez vaut bien des choux !" Et pour montrer sa détermination, il leur lance : "Si ce n'est pas ouvert demain, je la perce au canon !"
Le palais des Tuileries, incendié par la Commune, et le Louvre, qui n'occupait que le quart de l'actuelle cour Carrée, étaient alors séparés par un espace libre. Henri IV souhaita les relier par une grande galerie longeant la Seine, ce fut son troisième grand chantier.
Longue de 470 mètres, elle est la plus longue d'Europe. Il y organisa même des chasses au renard que l'on forçait à cheval avec une meute de chiens ! Ce grand dessein lui valut le surnom d'"inventeur et de premier maçon du grand Louvre".
Béatrice Hignard, guide interprète, licenciée d'histoire de l'art, organise des visites guidées variées. Elles emmènent les curieux sur un circuit "Sur les traces d'Henri IV", les 14 mai et 10 juin, à 14 heures.
Que ce soit dans les arts plastiques, les musées ou le spectacle vivant, l’argent public et les dispositifs intra-professionnels (le CNC par exemple soutient le cinéma) favorisent la production des expositions, des films, des livres, ainsi que la multiplication des lieux de diffusion (musées, centres d’art, scènes nationales..), au point que l’on assiste à une véritable inflation. Cette abondance est naturellement formidable même si toutes les œuvres ne se valent pas et que la majorité d’entre elles ont très peu de public. Mais c’est précisément là que se situe le problème. En ne stimulant pas assez la demande, les pouvoirs publics (État et collectivités locales) condamnent nombre de films, d’expositions, de pièces de théâtre à ne rencontrer qu’un faible public. Cependant, les solutions ne sont pas aussi simples qu’en économie où le levier essentiel est l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages. Un temps célébrée, la gratuité d’entrée dans les musées est aujourd’hui remise en question, la « Carte musique » de l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a été un échec tandis qu’une politique efficace d’éducation artistique et culturelle a du mal à se ...
François Hollande a rappelé lors de l’inauguration du Musée Picasso son souhait que les grands musées soient ouverts sept jours sur sept, une décision actée dans le projet de loi de finances 2015. Il va ainsi plus loin que le rapport Attali « sur la libération de la croissance française » de 2008 qui préconisait « d’adapter les horaires d’ouverture des musées et monuments en soirée ». L’esprit est le même, il s’agit de « favoriser la consommation touristique dans les villes ». Ces deux mesures sont complémentaires et tombent sous le sens. La tour Eiffel et l’arc de triomphe de l’Étoile sont ouverts tous les jours, et les touristes – et tous les autres – sont agacés de tomber sur des portes closes le lundi au Musée d’Orsay ou au château de Versailles, le mardi au Louvre et qu’on les pousse vers la sortie ailleurs à partir de 17h30 le reste de la semaine. Dans la compétition entre les villes touristiques, Paris n’est pas démunie d’arguments, mais il serait imprudent qu’elle se repose sur ses lauriers. Cet élargissement des horaires, qui va requérir du personnel supplémentaire est l’occasion de se poser la question du statut de ces agents et de l’opportunité ...
Quadrature Décidément, Paris a des problèmes avec son architecture. De la tour Eiffel à la Fondation Louis Vuitton de Frank Gehry, en passant par le projet de future Samaritaine par l’agence Sanaa, on ne compte plus le nombre de bâtiments qui ont été l’objet de polémiques, pour ne pas dire de conflits. Pas un édifice parisien ne semble avoir été épargné par les vents violents de la controverse ; que l’on se souvienne du Centre Pompidou de Piano et Rogers, de la Pyramide du Louvre de Pei ou de la Bibliothèque nationale de France de Perrault. À croire, même, que plus le débat est animé, plus le bâtiment a de chances de marquer sa ville et son époque ! À ce compte-là, la tour Triangle d’Herzog & de Meuron, si elle est un jour construite, pourrait bien devenir l’édifice le plus marquant du début du XXIe siècle, tant le débat par tribunes interposées est houleux. Faut-il s’en réjouir ? Pas dans l’état actuel du ...
Toute une nation est sortie dans la rue pour montrer qu’elle n’avait pas peur, galvanisée par le soutien international. Cela a été depuis dimanche maintes fois souligné par les commentateurs. Ce qui l’est moins, c’est le rôle de l’institution judiciaire, pourtant très protectrice de la liberté d’expression. De ce qu’il ressort des propos des frères Kouachi, les dessinateurs de Charlie Hebdo ont été assassinés, moins parce qu’ils étaient journalistes au sens de celui qui cherche à établir la vérité des faits que parce qu’ils caricaturaient le prophète Mahomet. En France, si la diffamation contre une personne, lorsqu’elle est établie, est un délit, le blasphème dans son acception première, c’est-à-dire une injure à l’égard d’une divinité ou d’une religion, ne l’est pas. En revanche, la liberté d’expression, la liberté d’opinion est reconnue dans la loi, mais elle a la même valeur que d’autres libertés fondamentales comme la liberté de conscience ou la liberté religieuse. Il appartient donc au juge, lorsqu’il est saisi dans une affaire particulière, de dire si la balance est équilibrée entre droit d’expression et respect des convictions religieuses ...
Dans les jours et les semaines à venir, nombre d’entre nous serons empêchés de participer à la messe. C’est pourquoi Magnificat vous propose de sanctifier le dimanche par une célébration de la Parole de Dieu qui pourra être notamment faite dans le cercle de famille.
Si l’on est seul, il est préférable de lire simplement les lectures et les oraisons de la messe de ce dimanche dans un missel. Cette célébration requiert au moins deux personnes présentes. Elle est particulièrement adaptée dans un cadre familial, amical ou de voisinage. Des voisins et des amis peuvent s’y joindre, mais on veillera alors à respecter les consignes pour éviter les risques de contagion. On place le nombre de chaises nécessaires devant un coin prière, en respectant la distance d’un mètre entre chacune. Une simple croix, ou un crucifix, doit figurer en arrière-plan. On allume une ou plusieurs bougies. On désigne la personne qui va conduire la prière (dans l’ordre de priorité : un diacre, un laïc institué (Lecteur, etc.), le père ou la mère de famille. On désigne des lecteurs pour les lectures. On veillera à préparer à l’avance la Prière universelle et à désigner la personne qui va la dire. On peut préparer des chants appropriés. • Tous sont assis. Le Conducteur de la célébration prend la parole : Frères et sœurs 1, en ce 3e dimanche de Carême, des circonstances exceptionnelles nous empêchent de participer à la célébration de l’Eucharistie. Néanmoins, nous savons bien que lorsque nous nous réunissons en son Nom, le Christ Jésus est présent au milieu de nous. Et nous nous souvenons que lorsqu’on lit l’Écriture en Église, c’est le Verbe de Dieu lui-même qui nous parle. Sa parole est alors nourriture pour notre vie. C’est pourquoi nous allons ensemble, en communion avec toute l’Église, nous mettre à l’écoute de cette Parole. Au cours de cette célébration, nous prierons spécialement pour que cesse l’épidémie qui menace le monde, pour les personnes malades et celles qui sont décédées, pour leurs amis et leurs familles, et pour tous ceux qui oeuvrent au service des autres en luttant contre ce fléau. Maintenant, nous nous préparons à ouvrir nos cœurs, en faisant silence. Après un vrai temps de silence, tous lèvent et se signent en disant : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen. Le Conducteur poursuit : Pour nous préparer à accueillir la parole de Dieu et pour qu’elle nous transforme, nous nous reconnaissons pécheurs. 1. Cette célébration est inspirée du hors-série Magnificat Puiser à la source, Célébrer la parole de Dieu en communauté. Magnificat – 2020 On dit ensuite le rite pénitentiel. Par exemple : Seigneur, accorde-nous ton pardon. Nous avons péché contre toi. Montre-nous ta miséricorde. Et nous serons sauvés. Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduira à la vie éternelle. Amen. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Ô Christ, prends pitié. Ô Christ, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Le Conducteur dit l’oraison : Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. On prend les lectures de ce 3e dimanche de Carême. Celui qui est chargé de faire la première lecture reste debout pendant que les autres s’assoient. Lecture du livre de l’Exode (17, 3-7) En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d’eau, souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël. Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? » — Parole du Seigneur. Nous rendons grâce à Dieu. Celui qui fait la lecture du psaume se met debout, les autres restent assis. Psaume 94 Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! Magnificat – 2020 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit. Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. » Celui qui est chargé de faire la deuxième lecture se met debout pendant que les autres restent assis. Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (5, 1-2.5-8) Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Accepter de mourir pour un homme juste, c’est déjà difficile ; peut-être quelqu’un s’exposerait-il à mourir pour un homme de bien. Or, la preuve que Dieu nous aime, c’est que le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs. — Parole du Seigneur. Nous rendons grâce à Dieu. Tous se lèvent au moment où l’on dit ou chante l’acclamation de l’Évangile. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. Tu es vraiment le Sauveur du monde, Seigneur ! Donne-moi de l’eau vive : que je n’aie plus soif. Gloire au Christ, Sagesse éternelle du Dieu vivant. Gloire à toi, Seigneur. L’Évangile, cependant, n’est pas proclamé, mais lu. Celui qui en fait la lecture se contente de dire, avec sobriété : De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (4, 5-42) En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi. Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions. La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains. Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ? Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? » Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ; mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. » Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. » La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. » Jésus reprit : « Tu Magnificat – 2020 as raison de dire que tu n’as pas de mari : des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. » La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !… Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. » Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. » La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. » Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? » La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? » Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui. Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. » Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? » Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant, le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur. Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.” Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. » Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui, et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes, nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. » Aucune acclamation ne conclut la lecture et tous s’assoient. On garde le silence pour la méditation personnelle et silencieuse. Puis tous professent la foi de l’Eglise en disant le symbole des apôtres. Je crois en un seul Dieu, le Père tout puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible, Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles : Il est Dieu, né de Dieu, lumière, née de la lumière, vrai Dieu, né du vrai Dieu Engendré non pas créé, de même nature que le Père ; et par lui tout a été fait. Pour nous les hommes, et pour notre salut, il descendit du ciel ; Par l’Esprit Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Crucifié pour nous sous Ponce Pilate, Il souffrit sa passion et fut mis au tombeau. Il ressuscita le troisième jour, Magnificat – 2020 conformément aux Ecritures, et il monta au ciel ; il est assis à la droite du Père. Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie ; il procède du Père et du Fils. Avec le Père et le Fils, il reçoit même adoration et même gloire ; il a parlé par les prophètes. Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique. Je reconnais un seul baptême pour le pardon des péchés. J’attends la résurrection des morts, et la vie du monde à venir. Amen. Tous restent debout et on fait la prière universelle, telle qu’elle a été préparée. À la fin, le Conducteur, introduit à la prière dominicale : Unis dans l’Esprit et dans la communion de l’Église, nous osons prier comme le Seigneur Jésus lui-même nous l’a enseigné : Notre Père… Car c’est à toi… Puis le lecteur qui conduit la prière invite au partage de la paix : Nous venons d’unir notre voix à celle du Seigneur Jésus pour prier le Père. Nous sommes fils dans le Fils. Dans la charité qui nous unit les uns aux autres, renouvelés par la parole de Dieu, nous pouvons échanger un geste de paix, signe de la communion que nous recevons du Seigneur. Tous échangent alors une salutation de paix en prenant les précautions nécessaires. Le Conducteur, tourné vers la croix dans la maison dit, au nom de tous, la formule de bénédiction : Par l’intercession de saint N. [patron de la communauté de paroisses ou de la paroisse], de tous les saints et saintes de Dieu, Que le Dieu de la persévérance et du courage nous donne de manifester par toute notre vie l’Esprit d’amour du Christ Jésus. Ainsi, d’un même cœur et d’une même voix, nous rendrons gloire à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, pour les siècles des siècles ! Amen. (Rm 15, 5-6) On peut clore la célébration en chantant une antienne ou un cantique à la bienheureuse vierge Marie. Pour continuer de sanctifier ce dimanche, il sera bon de célébrer vers la fin de l’après-midi, la prière du soir que l’on pourra retrouver sur le site de Magnificat : www.magnificat.fr/prierSi l’on est seul, il est préférable de lire simplement les lectures et les oraisons de la messe de ce dimanche dans un missel. Cette célébration requiert au moins deux personnes présentes. Elle est particulièrement adaptée dans un cadre familial, amical ou de voisinage. Des voisins et des amis peuvent s’y joindre, mais on veillera alors à respecter les consignes pour éviter les risques de contagion. On place le nombre de chaises nécessaires devant un coin prière, en respectant la distance d’un mètre entre chacune. Une simple croix, ou un crucifix, doit figurer en arrière-plan. On allume une ou plusieurs bougies. On désigne la personne qui va conduire la prière (dans l’ordre de priorité : un diacre, un laïc institué (Lecteur, etc.), le père ou la mère de famille. On désigne des lecteurs pour les lectures. On veillera à préparer à l’avance la Prière universelle et à désigner la personne qui va la dire. On peut préparer des chants appropriés. • Tous sont assis. Le Conducteur de la célébration prend la parole : Frères et sœurs 1, en ce 3e dimanche de Carême, des circonstances exceptionnelles nous empêchent de participer à la célébration de l’Eucharistie. Néanmoins, nous savons bien que lorsque nous nous réunissons en son Nom, le Christ Jésus est présent au milieu de nous. Et nous nous souvenons que lorsqu’on lit l’Écriture en Église, c’est le Verbe de Dieu lui-même qui nous parle. Sa parole est alors nourriture pour notre vie. C’est pourquoi nous allons ensemble, en communion avec toute l’Église, nous mettre à l’écoute de cette Parole. Au cours de cette célébration, nous prierons spécialement pour que cesse l’épidémie qui menace le monde, pour les personnes malades et celles qui sont décédées, pour leurs amis et leurs familles, et pour tous ceux qui oeuvrent au service des autres en luttant contre ce fléau. Maintenant, nous nous préparons à ouvrir nos cœurs, en faisant silence. Après un vrai temps de silence, tous lèvent et se signent en disant : Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Amen. Le Conducteur poursuit : Pour nous préparer à accueillir la parole de Dieu et pour qu’elle nous transforme, nous nous reconnaissons pécheurs. 1. Cette célébration est inspirée du hors-série Magnificat Puiser à la source, Célébrer la parole de Dieu en communauté. Magnificat – 2020 On dit ensuite le rite pénitentiel. Par exemple : Seigneur, accorde-nous ton pardon. Nous avons péché contre toi. Montre-nous ta miséricorde. Et nous serons sauvés. Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde ; qu’il nous pardonne nos péchés et nous conduira à la vie éternelle. Amen. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Ô Christ, prends pitié. Ô Christ, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Seigneur, prends pitié. Le Conducteur dit l’oraison : Tu es la source de toute bonté, Seigneur, et toute miséricorde vient de toi ; tu nous as dit comment guérir du péché par le jeûne, la prière et le partage ; écoute l’aveu de notre faiblesse : nous avons conscience de nos fautes, patiemment, relève-nous avec amour. Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur. On prend les lectures de ce 3e dimanche de Carême. Celui qui est chargé de faire la première lecture reste debout pendant que les autres s’assoient. Lecture du livre de l’Exode (17, 3-7) En ces jours-là, dans le désert, le peuple, manquant d’eau, souffrit de la soif. Il récrimina contre Moïse et dit : « Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? Était-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » Moïse cria vers le Seigneur : « Que vais-je faire de ce peuple ? Encore un peu, et ils me lapideront ! » Le Seigneur dit à Moïse : « Passe devant le peuple, emmène avec toi plusieurs des anciens d’Israël, prends en main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil, et va ! Moi, je serai là, devant toi, sur le rocher du mont Horeb. Tu frapperas le rocher, il en sortira de l’eau, et le peuple boira ! » Et Moïse fit ainsi sous les yeux des anciens d’Israël. Il donna à ce lieu le nom de Massa (c’est-à-dire : Épreuve) et Mériba (c’est-à-dire : Querelle), parce que les fils d’Israël avaient cherché querelle au Seigneur, et parce qu’ils l’avaient mis à l’épreuve, en disant : « Le Seigneur est-il au milieu de nous, oui ou non ? » — Parole du Seigneur. Nous rendons grâce à Dieu. Celui qui fait la lecture du psaume se met debout, les autres restent assis. Psaume 94 Venez, crions de joie pour le Seigneur, acclamons notre Rocher, notre salut ! Allons jusqu’à lui en rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le ! Magnificat – 2020 Entrez, inclinez-vous, prosternez-vous, adorons le Seigneur qui nous a faits. Oui, il est notre Dieu ; nous sommes le peuple qu’il conduit. Aujourd’hui écouterez-vous sa parole ? « Ne fermez pas votre cœur comme au désert, où vos pères m’ont tenté et provoqué, et pourtant ils avaient vu mon exploit. » Celui qui est chargé de faire la deuxième lecture se met debout pendant que les autres restent assis. Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains (5, 1-2.5-8) Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour d
PARIS [03.06.15] - Le rapporteur public a demandé aux juges du conseil d'Etat de casser l'arrêt de la cour d'appel de Paris pour que la nouvelle Samaritaine puisse s'élever rue de Rivoli telle que dessinée par l'agence SANAA. Délibéré dans deux ou trois semaines. PAR Margot Boutges
MOSCOU (RUSSIE) [04.06.15] - Quasi SDF de son vivant selon la légende, le peintre russe Anatoli Zverev décédé il y a 30 ans, se voit consacrer un luxueux musée privé en plein centre-ville, riche de plus de 1500 œuvres du peintre. Les visiteurs, apprécieront, ou pas, la musique envahissante qui sonorise les salles d’exposition. PAR Emmanuel Grynszpan (Correspondant à Moscou)
PARIS [03.06.15] – Quatre nouveaux administrateurs ont été nommés le 2 juin au CA d’Universcience. Parmi eux, Bruno Maquart est bien placé pour être élu d’ici la fin du mois à la présidence. Le poste était vacant depuis le départ de Claudie Haigneré le 1er avril dernier. Son mandat n’avait pas été renouvelé après la controverse sur son salaire jugé trop élevé. PAR Julie Paulais
PARIS [03.06.15] – Dans une interview accordée au Parisien, Fleur Pellerin a confirmé qu’elle avait saisi lundi le procureur de la République de Créteil dans l’affaire Agnès Saal. L’ancienne directrice de l’INA, aujourd’hui affectée dans les services du ministère de la Culture est l’objet de deux enquêtes. PAR Julie Paulais
Cette année encore à Venise, commissaires et artistes se confrontent à la médiocrité de l’édifice construit en 1912 qui abrite l’exposition de la France – et aux frontières de la diplomatie. PAR Vincent Noce
PARIS [02.06.15] - L’ICOM a publié hier sa liste rouge des biens culturels venant d’Irak ou de Syrie en danger. Les américains semblent plus avancés que la France dans la répression de ce trafic sur le marché de l’art. Fleur Pellerin n’a fait qu’une brève apparition à la conférence. PAR Vincent Noce
CASAL DI PRINCIPE (CAMPANIE, ITALIE) [02.06.15] – La galerie des Offices de Florence et le maire Renato Natale vont transformer l’ancienne villa d’un membre de la mafia Camorra en un musée dédié aux victimes de la criminalité organisée. L’exposition ouvrira le 21 juin et comprendra de nombreuses œuvres prêtées par les Offices pour l’occasion. PAR Julie Paulais
PARIS [01.06.15] - L’actuel directeur la scène nationale du Manège de Maubeuge et de Lille 3000 a été élu vendredi 29 mai à l’unanimité, président exécutif du Parc de la Villette. La décision sera confirmée prochainement par un décret en conseil des ministres. PAR Jean-Christophe Castelain
LONDRES (ROYAUME-UNI) [01.06.15] – Alors que Dublin et la National Gallery se disputent depuis 1915 la propriété d’une importante collection d’art impressionniste, Nicholas Penny a reconnu que Dublin avait un droit moral, sinon légal, sur cette collection, et laisse la porte ouverte à une évolution de cette situation complexe. PAR Julie Paulais
PARIS [01.06.15] - Le 19 mai dernier, l’OVV marseillaise Leclere a acheté des actions au Groupe Drouot, ce qui lui permet désormais de vendre à l’Hôtel des ventes, pourtant déserté depuis quelques années par plusieurs commissaires-priseurs parisiens. PAR Marie Potard
A Saint-Rémy de Provence, retiré du monde, Vincent Van Gogh se résigna et il continua de travailler. Il le fit de tout son courage, autant du moins qu'il en eût le pouvoir ; car son génie fut une incompréhensible chose pour tout ce monde de fous et de soigneurs de fous.
VincentVan Gogh possède à présent son génie en pleine puissance. Il est arrivé d'Arles comme un héros chargé de toutes ses armes. Il a toute sa véhémence, toute son originalité, vertus superbes, développées à l'extrême. Ses tableaux, on ne pourra plus les regarder sans ressentir tous les frissons de l'admiration. Et, toujours, ses toiles seront variées, contrastées, inattendues ; on en sentira le choc, comme d'un coup de poing en pleine poitrine.
A Saint-Rémy, retiré du monde, Vincent se résigna et il continua de travailler.
Il le fit de tout son courage, autant du moins qu'il en eût le pouvoir ; car son génie fut une incompréhensible chose pour tout ce monde de fous et de soigneurs de fous.
Quand on l'empêchera de sortir, de se plonger encore, dans cette nature, au travers des mille décors de ce pays qu'il adorait, il interpréta en peintre des lithographies et des gavures de Rembrandt, de Delacroix, de Daumier et de Millet. Il glissa même à Gustave Doré et à Mme Demont-Breton. C'est qu'il sentait que le seul moyen de résister à son mal, c'était le travail, sa peinture.
Et, au milieu de ce mal qui battait sa pauvre tête, ses moyens de production restaient lucides, tout puissants. La tempête pouvait l'assaillir, l'envelopper d'épouvante, le glacer de terreur; --- quand Vincent tenait sa palette, il redevenait un peintre maître de toutes ses facultés créatrices; mais il sentait que son cerveau saignait, que son supplice devenait de plus en plus féroce. Il eût aisément donné l'idée qu'il travaillait par une sorte d'automatisme surhumain; et qui eût alors contemplé son œuvre eût arraché à l'asile ce grand peintre supplicié.
Pendant un an, exactement, telle fut sa douloureuse vie. Parmi les peintres maudits, voilà, assurément, le plus flagellé par les plus mauvaises forces du Destin!
Pendant un an, trois cent soixante-cinq longs jours et autant de nuit --- quelle torture est égale à celle-là? --- Vincent trembla de peur et il travailla.
Il travailla! Voyer le Laboureur, dans la Plaine vallonnée; --- Les Alpines, mollement bombées; --- Le Semeur, allègre et vif sous l'énorme disque du soleil; --- La pluie, si douce; --- Le bon Samaritain, où toute sa charité s'exhle; --- La maison des fous, devant laquelle il dressa des apothéose d'arbres. Quel magnifique ensemble! Voilà un fait véritablement au dessus- de tout entendement. C'est un « dément » qui a peint ces impérissable tableaux et tous les autres qui flambent dans notre mémoire! Que vaut donc alors la non-folie qui produit tant de choses odieuses, qui engendre tant de sottises? Souvenez-vous de ce que Vincent a ajouté à Daumier et à Millet. Pourquoi eût-on peur de cette exaltation qui le grandissait? Pourquoi le garda-t-on durant toute une année --- jours et nuits --- dans l'horrible geôle?
Si l'œuvre seule compte, eh bien! soit, rejouissons-nous alors de ce martyre; car, si l'on observe avec soin les toiles peintes par Vincent à Saint-Rémy, paysages et portraits, on ne manque pas de remarquer une plus extrême autorité, une plus rare association de moyens. Son génie monte alors à son paroxysme, à son plus haut période; et il apparaît d'une telle emprise, d'une si soudaine facilité de réalisation que l'on peut attendre une mosson d'œuvres. Et, lui-même, Vincent, le crie, cela; il remue des projets en foule, il veut tout peindre. Quand son mal ne le torture pas, quand il a un bref moment de repos, il sent, il clame qu'il va nous offrir des toiles par centaines.
Il chérit de plus en plus cette Provence, où il n'a trouvé que des indifférences parmi les hommes; mais où les paysages lui furent si hospitaliers.
Le Japon, qu'il eût tant voulu connaître, et qu'il ne devinait que par les crépons que son frère lui récoltait un peu partout, surtout chez Bing et chez Portier; ce Japon enchanté, il croit tellement le voir dans chaque motif de paysage, qu'il repart d'une nouvelle allégresse. Il travaille des journées entières sans manger, sans se plaindre du soleil, qui lui cuit le crâne; --- et il en rit presque en se disant qu'il « n'en reviendra pas toqué, puisqu'il l'est déjà ». Et, dans ce travail forcené, le mistral, qu'il retrouve ici, ne le rebute pas davantage. On cale bien son chevalet, et tout est dit. Mais, parbleu! il faut peindre vite, et presque saisir au vol tous les repos du vent; --- alors, en jeter sur la toile, de cette couleur qu'il crache à pleins tubes, et qu'il ne peut jamais ménager, car elle le grise. Puis, tout d'un coup, il se prend à dire :
« Je trouve probable que je ferai plus guère des choses empâtées, c'est le résultat de la vie calme de réclusion que je mène et je m'en trouve mieux. Au fond je ne suis pas si violent que cela, enfin je me sens davantage moi dans le calme. »
Paroles singulières; mais qu'importe? En sortant de son épuisant labeur, Vincent est terrassé; et il écrit cela à son frère, simplement, comme pour lui dire qu'il emploie bien l'argent qu'il reçoit de lui, régulièrement.
On se retient toujours pour ne point s'appesantir sur les œuvres de cette nouvelle période. On a une envie si forte de citer la ronde des prisonniers, d'après Gustave Doré --- les buveurs, d'après Daumier, --- un boulevard à Saint-Rémy, --- La maison de santé, ou bien encore le ravin. Mais ce serait ridicule d'en parler encore quand on songe lentement à ces uniques toiles. A travers le temps, quelle inconsistance de tant d'autres peintures au regard de ces œuvres! Sans doute, nous gardons déjà des souvenirs à jamais gravés. Des tableaux de Delacroix, de Cézanne, laissent des traces profondes, des traces, peut-on dire cela? constitutionnelles; mais on ne ressent jamais la commotion que vous impose une œuvre de Vincent Van Gogh, quand on l'évoque pleinement. Ce dessin, cette couleur, ces étrangetés hautaines et si pleinement neuves, viennent vraiment d'un autre monde.
Je le répéte; on est stupéfait d'abord et mal à l'aise. Rien en vous n'est posé, devant une toile de ce peintre. Rien en vous n'est posé, devant une toile de ce peintre. On partage sa douleur, on subit les effets de son immense mélancolie. Il ne vous cause pas de l'amertume, volontairement; mais il lui est impossible de laisser la trisesse en dehors de son œuvre. A Saint-Rémy, surtout, elle pleure toutes ses larmes de sang au travers de l'universel malaise de la Terre.
«Un jour, je sentis que sous le pavé de Paris il y avait la terre.» Faisons mentir Jean Follain : sous Paris, il y a l'eau…
Depuis que ses premiers habitants ont élu domicile entre les îles et les boucles de la Seine, Paris n'a cessé de combattre l'eau, pour mieux la domestiquer. Les Gallo-Romains, puis les rois tentèrent d'en dompter les flux pour irriguer habitants et jardins. Mais c'est au XIXe siècle que la gestion des eaux parisiennes fut véritablement prise en main.
L'Eau et Paris, un beau volume richement illustré, retrace cette aventure.
Si l'on continue à critiquer les modifications que le baron Haussmann fit subir à la physionomie parisienne au Second Empire, ce préfet visionnaire a sauvé Paris du cloaque.
Supervisée par l'ingénieur Eugène Belgrand, l'installation des égouts fut un travail titanesque. Véritable doublure de la ville, ce formidable réseau de galeries souterraines fut creusé sous les maisons pour drainer, évacuer et filtrer les eaux usées. Trop longtemps, elles se contentaient de disparaître dans le sol, pour se mêler aux eaux pluviales avant de reparaître dans les puits et les sources.
Hygiène, quand tu nous tiens !
L'hygiène, parlons-en : c'est une véritable révolution des mentalités que doit imposer l'»esprit haussmannien». Jusqu'alors, la prise d'un bain était vue comme une activité licencieuse ! Pousser les gens à se laver, fût-ce aux bains publics flottants de la Samaritaine, était un bouleversement. C'est qu'elle se méfie de l'eau, cette population qui doit affronter des crues, des tempêtes de neige, de fâcheuses débâcles. Il faut qu'un philanthrope comme sir Richard Wallace offre à la ville, en 1871, quarante fontaines publiques (deux par arrondissement) pour qu'on ose s'y abreuver. Et puis cette eau, d'où vient-elle ? Pendant des années, Paris buvait, voguait, se lavait, se rinçait, s'écoulait et se vidait aux frais d'un seul cours : la Seine. Imaginez la fange ! Ne parlons même pas de la Bièvre, ruisselet de la rive gauche que Huysmans surnommait «le fumier qui bouge».
Des réservoirs en hauteur
Paris avait besoin d'une eau qui fut saine et sans tache. Belgrand s'aperçut vite que les sources du bassin parisien étaient peu fiables. Qu'à cela ne tienne ! Pour arroser Paris, on irait se servir… en Champagne. Et voilà des kilomètres de dérivations, canaux et autres tuyaux mis en place pour filer jusqu'à la capitale. Petit problème : si la vallée de la Seine est en contrebas, Montmartre, Belleville et Ménilmontant sont plus haut. Il faudra donc pomper et construire des réservoirs en hauteur. Cela explique l'étrange château d'eau accolé au Sacré-Cœur. Mais qui connaît l'extravagant réservoir de la rue Copernic, en plein XVIe arrondissement ? Les voisins de la place Victor-Hugo longent souvent cette haute muraille de pierre. S'ils volaient, ils découvriraient un bassin équivalent à plusieurs terrains de football ! Ce fascinant lac urbain alimente les lacs du bois de Boulogne. L'oasis a pourtant sa part d'ombre : son sous-sol est « agrémenté » de cachots construits par la Gestapo durant l'Occupation.
Comme l'écrivait Jacques Yonnet dans Rue des maléfices, «Il n'est pas de Paris, il ne sait pas sa ville, celui qui n'a pas fait l'expérience de ses fantômes»…
Il y a cent ans, la crue
À l'heure du succès du film 2012, la crue de 1910 est notre petite catastrophe à nous, notre apocalypse gauloise. Depuis un siècle, ses photos font frissonner les Parisiens.
En quelques jours du mois de janvier 1910, le niveau de la Seine est monté à 8,62 m. On avait connu pire en 1658 et 1740, mais à l'aube du XXe siècle, cet événement semblait (déjà) de la science-fiction ! Eugène Belgrand avait beau avoir réclamé de plus hauts parapets pour protéger les quais, l'esthétique a primé : et voilà que ça déborde…
Situés en contrebas du fleuve, les quais de la future ligne C du RER se remplissent d'une eau qui se répand jusqu'au Faubourg Saint-Germain et inonde tout le plat de la rive gauche. De même, rive droite, la construction du métro permet au fleuve de s'écouler jusqu'à la gare Saint-Lazare.
Lors, tout s'arrête : électricité, gaz d'éclairage, téléphone, eau potable, chauffage de ville… Trains, tramways et, bien entendu, métros sont immobilisés, tandis que les rues sont de plus en plus inondées. De nombreux ponts sont fermés, cloisonnant les rives comme le mur de Berlin.
Tels des doges vénitiens
Les rues se hérissent de passerelles bricolées ; on va d'immeuble en immeuble, dans des canots ; on jette ses ordures dans la Seine ; les députés entrent à l'Assemblée tels des doges vénitiens…
Passées les heures spectaculaires (à peine dix jours) viennent la décrue et les comptes. La Seine mettra deux mois à regagner son lit. Deux mois durant lesquels on constatera les dégâts et les ruines. Plus que Paris, la banlieue aura souffert de la crue : les immeubles y étant moins solides, de nombreuses maisons de bois s'effondreront.
Un siècle plus tard, les Parisiens attendent leur nouvelle crue centennale. Selon les estimations, elle toucherait 250 km², frapperait directement 500 000 personnes et coûterait entre 8 et 9 milliards d'euros. Hollywoodien, n'est-ce pas ?
La foisonnante correspondance d’Apollinaire avec les artistes de son temps témoigne de l’extraordinaire effervescence créatrice qui règne dans le Paris cosmopolite de la Belle époque. Paris, capitale des arts, n’a peut-être jamais mieux porté son nom. Lettres, cartons, billets, télégrammes, cartes postales, affluent de toutes parts, traversant les rues, les fleuves et les mers vers Apollinaire, l’ami, le poète, le critique d’art, et le passeur.
De sa fréquentation des ateliers, galeries et cafés d’où naîtront ses premières amitiés artistiques parisiennes, le « flâneur des deux rives » se laisse guider par ses intuitions, ses goûts et ses rencontres. Derain et Vlaminck, les premiers adeptes du fauvisme, lui font découvrir « l’art nègre », Picasso sur lequel il va publier un premier texte important sur le Malaguène dans « La Plume » en 1905, l’introduit dans le cercle du « bateau lavoir » de la rue Ravignan, Matisse dont il ne cessera de marteler le nom Salon après Salon, le Douanier Rousseau dont il contribuera à bâtir la légende, la jeune peinture russe du Salon d’automne de 1906, Gontcharova, Larionov, Chagall, Kandisky... En 1910, Apollinaire, dont les articles étaient jusque-là disséminés dans des revues à l’audience quelque peu confidentielle, est chargé d’une chronique artistique au quotidien L’Intransigeant et officialise en quelque sorte son statut de critique d’art. Ses relations vont se multiplier et le nombre de ses correspondants s’accroître et former un réseau de dimension internationale. Certaines lettres sont dictées par l’intérêt ou les convenances, d’autres mues par la sympathie, l’amour ou l’admiration. La correspondance reflète ce pouvoir du critique d’art à une époque où la presse écrite imprègne encore fortement les esprits. On sollicite le chroniqueur des Salons, « ces grandes foires de l’art » qu’évoquait Rimbaud dans ses Illuminations, et des innombrables autres expositions collectives et particulières. Dès lors, Apollinaire soucieux de ménager la susceptibilité des artistes, est parfois amené à se montrer trop conciliant, comme semble l’indiquer cette lettre à Soffici du 11 décembre 1911 : « Pour moi voilà les noms des personnalités les plus marquantes dans la jeune peinture contemporaine. Je ne l’écrirai pas dans un article en ce moment mais je le pense : Derain ; Dufy (pour les petites choses) ; Marie Laurencin ; Matisse ; Picasso. » Cela ne l’empêchera pas en 1913, alors qu’il publie Les Peintres cubistes, méditations esthétiques, d’évoquer la mort du cubisme, menacé d’un nouvel académisme qui réduirait la peinture à une application de recettes. Mondrian, Delaunay, Picabia, Duchamp et Larionov, en précurseurs de la peinture abstraite, lui semblent explorer des voies nouvelles qu’il baptisera du nom d’orphisme. L’amitié et la reconnaissance des jeunes peintres dont il se fait l’ardent défenseur lui vaut de constituer une collection unique dans l’art moderne du XXème siècle. Au 202 boulevard Saint-Germain, des toiles de Picasso, Derain, Larionov, Gontcharova, Chirico, Marie Laurencin, Braque, Matisse, Delaunay, voisinent avec nombre de fétiches africains ou polynésiens. Certains peintres se feront illustrateurs de ses recueils poétiques : en 1908 L’Enchanteur pourrissant paraît avec des bois de Derain, et en 1911 Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée est illustré par des bois de Dufy. En 1914, une polémique à propos des peintres Ottmann et Delaunay est prétexte à l’éviction par le directeur du journal L’Intransigeant du poète dont les positions avant-gardistes sur l’art irritent de nombreux lecteurs. De mai à août 1914, Apollinaire retrouvera une place de chroniqueur artistique à Paris-Journal. L’entrée en guerre va faire éclater la constellation d’artistes rassemblés dans la capitale. Certains quittent la France, mais la plupart, à l’exemple d’Apollinaire, s’engagent résolument dans le combat. Les correspondants dispersés se cherchent, échangent des adresses, demandent des nouvelles. Le ton des lettres se fait plus intime, plus familier, plus intense aussi. « La guerre est dangereuse et fastidieuse mais personnellement je ne m’y ennuie pas ou du moins l’ennui est tellement fort qu’il devient un art, un plaisir. » écrit Apollinaire le 14 mars 1916, trois jours avant d’être blessé à la tempe en contrebas du Chemin des Dames. À son ami Max Jacob, « Kostro » brosse un tableau saisissant de Reims sous les bombardements qui n’est pas sans faire penser au Paris halluciné d’Une féérie pour une autre fois de Céline : « Dans un grand bazar quelque chose comme La Samaritaine les vendeuses impassibles parmi les obus qui sifflaient qui brisaient les verres qui y servent de toit et tuaient, enfin tuaient... Ces jeunes filles pelotées sous les obus, bizarre image, leurs terreurs et leurs ardeurs. C’était si bizarre... » Par une de ces curieuses coïncidences, il sera trépané au moment de la parution du recueil de contes, Le Poète assassiné dont la couverture illustrée par Capiello, représente un cavalier ensanglanté. Au sortir de la guerre, Apollinaire ne dispose plus d’une tribune dans les quotidiens, mais il continue de collaborer aux revues SIC que dirige Albert Birot ou Nord-Sud, animée par Reverdy. Il invente le néologisme « surréalisme » à propos du ballet Parade, et quelques semaines plus tard, lors de la présentation de sa pièce Les mamelles de Tirésias. En janvier 1918, il rédige la préface de l’exposition conjointe Matisse - Picasso, peintres qu’il n’a cessé de défendre. Il meurt le 9 novembre de la même année, quelques mois après son mariage avec Jacqueline Kolb, la « jolie rousse », emporté par la grippe espagnole. Parmi les échanges les plus inspirés de cette correspondance, il faut signaler les lettres d’Apollinaire à Marie Laurencin, la Muse du « Pont Mirabeau », ainsi que celles à André Rouveyre, écrites souvent sous forme de poèmes, que le poète envisageait de publier peu de temps avant sa mort, accompagnées de lithographies de l’artiste.
Guillaume Apollinaire Correspondance avec les artistes 1903-1918 Édition établie, présentée et annotée par Laurence Campa et Peter Read. Éd. Gallimard, Collection Blanche, 26 novembre 2009, xxx pages. 35 € Avec le soutien de la Fondation La Poste
Le projet de transformation de la Poste du Louvre, à Paris. Crédit: Dominique Perrault Architecture
La société Elegancia Hotels a remporté l'appel d'offres pour ouvrir un hôtel à sa signature, d'environ 80 chambres, en étage, à l'emplacement d'une partie de l'actuelle Poste du Louvre.
Le projet de conversion de la Poste du Louvre, située en plein cœur de Paris, se précise, malgré les contestations d'élus et d'associations de riverains. Poste Immo, la filière immobilière de La Poste en charge de ce vaste projet, a confié à Elegancia Hotels, la création et l'exploitation de l'hôtel de 80 chambres, qui viendra s'installer dans une partie du bâtiment, en étage. Haut de gamme et design, cet hôtel sera doté d'une terrasse panoramique qui offrira une belle vue sur les toits de Paris et sur l'église Saint-Eustache. Les espaces de restauration (deux restaurants), bars et terrasses, ont eux été confiés à Laurent Taieb, le fondateur du restaurant Kong, situé au sommet d'un des bâtiments de la Samaritaine à Paris.
Le suivi de la réalisation des travaux sera, pour sa part, assuré par le groupe Novaxia. Ce bâtiment emblématique du patrimoine de La Poste (d'environ 32.000 mètres carrés), abrite aujourd'hui le plus grand centre de distribution de courrier en France.
Commerces et bureau de poste ouvert jour et nuit
«L'immeuble fait partie du patrimoine parisien. Le design de l'hôtel prendra en compte une tonalité postale, dans l'ambiance, les motifs...», promet Christophe Sauvage, co-fondateur et directeur général d'Elegancia Hotels.
Fondé en 1999, cette société s'est spécialisée dans l'acquisition d'hôtels à Paris impliquant d'importantes rénovations. Elle exploite déjà une douzaine hôtels, dont le Félicien, signé par Olivier Lapidus, ou encore l'hôtel Odyssey, dont le design a été réalisé par Ora-Ito. Son objectif est d'acquérir 15 hôtels d'ici 2019.
La Poste du Louvre, complètement transformée, abritera également des services publics (commissariat de police, halte-garderie...), des activités commerciales (bureaux, commerces) et des logements sociaux. Mais elle gardera son bureau de poste, ouvert sept jours sur sept. La fin des travaux est prévue pour 2018.
La société Elegancia Hotels a remporté l'appel d'offres pour ouvrir un hôtel à sa signature, d'environ 80 chambres, en étage, à l'emplacement d'une partie de l'actuelle Poste du Louvre.
Si Apocalypse signifie ‘Révélation’ comme on le sait, on voit ici le septième ange, qui annonce l’accomplissement de la promesse, et la réintégration finale de l’humanité au sein de la Divinité, sa renaissance. L’arc-en-ciel au-dessus de l’ange symbolise de l’espoir de cette harmonie retrouvée.
Au Couvent de la Tourette, une nouvelle proposition artistique invite à découvrir les vidéos de Caroline Duchatelet, qui filme l’aube inlassablement depuis dix ans, avec une profonde dimension spirituelle, subtile et discrète. Une belle métaphore de la renaissance sans fin.
Restez bien connecté pour vivre la Toussaint avec notre blog musique, qui vous conduira à la contemplation de « la paix ensoleillée du divin amour » avec Messiaen.
L'originalité de la démarche proposée par Manifesto part d'un constat : les artistes sont contraints de céder leur place dans les friches industrielles à des entreprises en quête d’attitudes créatives. Manifesto leur propose une alternative, un chassé croisé, en les confrontant à l’univers d’un immeuble de bureaux. Ainsi se forme une ruche éphémère collaborative, où la proximité des ateliers favorise les échanges nombreux et stimulants entre artistes et une vraie convivialité.
Sous la rubrique Des Livres et nous, voici trois ouvrages consacrés à la question de l'église abandonnée, en ruines, désertée - ou ressuscitée par une juste restauration. Avec [monumental] - revue scientifique des monuments historiques - on explore ces renaissances fascinantes. Le livre « Eglises en ruine » de Mathieu Lours ouvre un passionnant panorama historique sur ce sujet sensible. Enfin, l'ouvrage « Le Royaume du silence » de Philippe Abjean dresse un constat plein de gravité, tempéré par une aspiration à un nouveau modus vivendi pour ces lieux.
Poursuivant sa collaboration avec Saint- Eustache et les Beaux-Arts de Paris Rubis Mécénat apporte son soutien à un jeune artiste de l’École à travers une aide à la production et une exposition. En 2021, le peintre Dhewadi Hadjab a été sélectionné pour réaliser un diptyque monumental exposé à l’église Saint-Eustache jusqu'au 12 décembre. Pour l’artiste, né en Algérie, cette œuvre n’est pas a priori « religieuse ». Pourtant, le cadre de Saint-Eustache, où la présence d’un prie-Dieu utilisé comme point d’appui par le personnage représenté amène peu à peu celui qui la regarde vers une réflexion qui en dépasse la vision première. Françoise Paviot apporte ici son éclairage et ses observations, qui interrogent la photographie et invitent à plusieurs niveaux de lecture de ce diptyque surprenant.
Le blog Ecrits mystiques poursuite son nouveau cycle de patristique dédié aux pères du désert, aux pères cappadociens, aux pères de l’Eglise latine. Voici la parabole du Bon Samaritain décryptée selon les 'quatre sens de l’Ecriture', définis par la Lectio divina d’Origène (185-253).
Du mardi 28 septembre 2021 à 9h00 au dimanche 02 janvier 2022 à 23h55
Sur une proposition du Petit Palais, Jean-Michel Othoniel investit la totalité du musée et son jardin. Il s’agit de la plus grande exposition personnelle de l’artiste à Paris depuis sa rétrospective My Way au Centre Pompidou en 2011. Autre actualité concomittante, Othoniel vient d'être reçu membre de l'Académie des Beaux-Arts. Cette exposition, une « invitation au rêve » pour « résister à la désillusion du monde », est à découvrir jusqu'au 2 janvier 2022.
Du vendredi 10 septembre 2021 à 8h00 au dimanche 09 janvier 2022 à 23h55
Dans l'esprit du Bauhaus, cette exposition inédite consacrée à Anni et Josef Albers organisée par le Musée d'Art Moderne de Paris réunit plus de trois cent cinquante œuvres (peintures, photographies, meubles, œuvres graphiques et textiles) significatives de l'évolution de ce couple d'artistes habité par la passion de créer, d'innover et de transmettre. A découvrir jusqu'au 9 janvier 2022 !
Au bar, dans les cuisines, à la réception, certains ont déjà la boule au ventre. « Lundi, cela va être lourd », prédit Jean-Luc Jean, le chef concierge, quarante-quatre ans de maison.
Une dernière fois, les habitués descendront savourer leur petit déjeuner dans le salon Borghèse. Une dernière fois, installés dans les fauteuils noir et rouge, ils observeront à travers les grandes fenêtres l'animation du boulevard Raspail et du square Boucicaut. Ils boucleront ensuite leurs bagages.
Y compris M. S., un metteur en scène, le dernier à habiter l'hôtel à demeure, comme le firent avant lui André Gide, Saint-Exupéry, le sculpteur César et bien d'autres.
Vers 18 heures, les ultimes touristes passeront la porte à tambour et disparaîtront. Mercredi 16 avril au soir, les salariés se retrouveront pour une fête dans les grandes salles de réception. Puis c'en sera fini. Pour trois ans, le Lutetia n'aura plus ni clients ni personnel.
Cet hôtel de légende a déjà vécu deux parenthèses marquantes. Transformé partiellement en hôpital en 1914, il est surtout devenu entre 1940 et 1945 le siège français de l'Abwehr, le service de renseignement de l'état-major allemand.
C'est là aussi que furent accueillis les déportés à leur retour des camps. Mais pour la première fois depuis son ouverture en décembre 1910, l'unique hôtel de luxe de la rive gauche restera vide.
« CURE DE JOUVENCE »
C'en sera fini, ou plutôt, tout commencera. Trente-six mois de travaux. « Le Lutetia est une vieille dame qui a grand besoin d'une cure de jouvence », explique M. Jean, l'homme aux clés d'or. Au programme : un lifting cinq étoiles, évalué aujourd'hui entre 80 et 100 millions d'euros. Un chèque imposant pour une PME qui réalise environ 30 millions de chiffre d'affaires annuel.
Les travaux du Lutetia devraient coûter entre 80 et 100 millions d’euros. | FRANCK FIFE/AFP
« Ce type d'investissement relève en partie du pari, met en garde l'expert Vanguelis Panayotis, de la société de conseil MKG. Aujourd'hui, l'hôtellerie très haut de gamme marche extrêmement bien à Paris. Les prix ont augmenté, la fréquentation reste élevée. Mais cet enthousiasme a incité les professionnels à injecter énormément d'argent pour construire ou rénover des hôtels, et la rentabilité n'est pas toujours au niveau attendu. En cas de crise prolongée, certains vont souffrir. »
La concurrence s'est déjà renforcée. Depuis 2010, deux nouveaux venus, le Shangri-La et le Mandarin Oriental, ont bousculé le club feutré des palaces parisiens. Deux autres vont arriver. Le 1er août, le Peninsula ouvrira ses portes à l'issue de quatre ans de travaux titanesques – et encore, tout ne sera pas complètement fini. Ce sera le premier hôtel européen de la chaîne de Hongkong HSH. Puis viendra, sans doute en 2016 ou 2017, le cinq-étoiles prévu par LVMH dans l'ancienne Samaritaine, au bord de la Seine.
Face à ces nouveaux vaisseaux hyper-luxueux, les anciens paquebots ont commencé à se remettre au goût du jour. Après son rachat par le Qatar, le Royal Monceau a fermé deux ans, le temps pour le designer Philippe Starck d'en faire un « salon mondain pour VIP sensibles ». Puis le Ritz, le Crillon et le Plaza Athénée se sont lancés dans d'énormes chantiers.
REVENIR DANS LA COURSE
Le Lutetia ne pouvait rester à l'écart. « Les travaux, on en parle depuis 2007 », signale Romuald Cotillon, l'un des concierges, également délégué CFE-CGC. Car l'hôtel a perdu de son lustre. Sur sa superbe façade, fragilisée par le dernier ravalement, des filets ont été placés pour éviter la chute de morceaux de pierre.
Entre les murs, les clients pestent. Fuites d'eau, climatisation obsolète, « moquette usée », « lavabos craquelés », « de petites moisissures sur les carreaux de la baignoire » : les voyageurs ont beau trouver le personnel très attentionné, ils constatent les outrages du temps.
Installé dans son petit bureau d'angle couvert de tableaux, l'œil sur tout ce qui se passe dans l'hôtel, le directeur Jean-Luc Cousty est conscient du problème. « C'est vrai, la réputation du Lutetia va bien au-delà de la réalité de l'établissement », reconnaît-il. En moyenne, les clients n'acceptent d'ailleurs de payer que 230 ou 250 euros la nuit, là où les nouveaux palaces facturent plutôt 800 ou 1 000 euros.
Revenir dans la course, c'est tout l'enjeu des travaux. Le principe en a été acquis dès 2010, lorsque Alfred Akirov, un promoteur immobilier israélien très francophile, a acheté le Lutetia au fonds Starwood pour 145 millions d'euros. Le projet a été un peu retardé, pour permettre à son groupe, Alrov, d'achever d'abord ses deux autres hôtels européens, à Amsterdam et à Londres.
MONTÉE EN GAMME
A présent, le top départ est donné. Objectif : passer de 4 à 5 étoiles, et « doubler le prix moyen », indique M. Cousty.
De la plomberie au réseau informatique, tout va être revu. Les chambres vont être agrandies, quitte à ce que leur nombre soit ramené de 231 à 193. Une piscine va être installée en sous-sol, et « on va globalement décupler l'espace consacré au sport et aux soins », indique M. Cousty.
Au passage, un salon sera supprimé, la hausse des tarifs risquant de dissuader les entreprises qui organisent des séminaires. Le restaurant gastronomique Le Paris disparaîtra aussi.
Malgré cette montée en gamme, pas question de copier les palaces de la rive droite, ni d'attirer les milliardaires russes ou moyen-orientaux avec des dorures tape-à-l'oeil. L'hôtel le plus « intello » de Paris, celui où se croisent Milan Kundera et Catherine Deneuve, entend cultiver sa différence. « Le Lutetia va rester un hôtel de loisirs, pas d'affaires, affirme son directeur. Ici, ce ne sont pas les entreprises qui paient, mais les clients eux-mêmes. »
Pour les séduire, qu'ils soient américains, français ou brésiliens, le nouveau propriétaire souhaite mettre en valeur l'histoire du lieu. Son cachet Art nouveau. « La clientèle occidentale ne recherche pas seulement le luxe, mais l'authenticité », note M. Panayotis. Sur ce point, l'hôtel, ouvert il y a cent quatre ans par les propriétaires du Bon Marché pour leurs clients de province, ne devrait pas décevoir.
PLAN SOCIAL
Du hall de réception au salon Président avec ses lustres Lalique, les nombreux éléments protégés au titre des Monuments historiques seront conservés. L'architecte Jean-Michel Wilmotte compte aussi reconstituer la façade d'origine, par exemple en remplaçant les stores d'un rouge terni par des marquises en fer forgé. Des fresques cachées sous plusieurs couches de peinture devraient aussi resurgir.
Et le personnel ? Son sort a donné lieu à un bras de fer avec la direction, et même à une grève dure, exceptionnelle en pareil lieu, en novembre et décembre 2013. Les salariés avaient en tête les plans sociaux très généreux mis en place par le Ritz et le Crillon.
« On a pensé reproduire le même schéma ici », raconte Francis Freitas, un des leaders du mouvement, passé tout récemment de la CFDT à la CGT. Mais « nous ne sommes pas le Crillon », a répliqué la direction. « Certains avaient rêvé d'une mallette pleine de billets de 1 000 euros. Il a fallu redescendre sur terre », commente M. Cotillon, de la CFE-CGC.
Au bout du compte, un accord – contesté en justice – a été signé avec les syndicats minoritaires, et le plan social a été lancé. L'essentiel des 211 salariés devrait rester sous contrat, pour revenir dans trois ans. D'autant que la cinquième étoile nécessitera alors d'augmenter l'effectif, qui devrait atteindre 347 personnes.
Dans l'intervalle, certains vont être placés dans d'autres hôtels parisiens, comme le Louvre. « C'est aussi là que je compte désormais descendre, pour retrouver le personnel que je connais », confie M. Serge, fidèle client depuis vingt-cinq ans.
D'autres salariés seront licenciés, ou partiront à la retraite. A l'image de M. Jean, la mémoire vivante du Lutetia, entré comme groom en 1970. « Je me souviens notamment des trois mois que Coluche a passés ici, raconte-t-il. De son balcon, il jetait des yaourts sur les contractuelles qui mettaient des amendes sur le pare-brise de sa voiture, toujours garée devant l'hôtel… »
Pour renouveler ce genre de blagues, rendez-vous en mai 2017 – du moins si le chantier ne réserve pas trop de mauvaises surprises.
INFOGRAPHIE - Quatrième nouvel hôtel de luxe à Paris depuis 4 ans, le Peninsula a été inauguré vendredi. Le Plaza Athénée a rouvert après 10 mois de travaux. Bataille des anciens et modernes en vue.
Changement d'époque dans le monde feutré des palaces parisiens. Après quatre ans et demi de travaux, la chaîne asiatique Peninsula a inauguré vendredi à Paris sa première adresse en Europe. Près de l'Arc de triomphe, dans l'ancien Centre international de conférences du ministère des Affaires étrangères, l'hôtel veut s'imposer dans la catégorie des plus beaux établissements de France. Le même jour, avenue Montaigne, le Plaza Athénée, fleuron de l'hôtellerie parisienne, a discrètement rouvert, après dix mois de fermeture pour rénovation.
Ces deux événements marquent un véritable tournant dans la guerre des palaces. Depuis l'arrivée des chaînes asiatiques Raffles (octobre 2010), Shangri-La (fin 2010) et Mandarin Oriental (mi-2011), ces nouveaux venus défiaient surtout des vétérans de l'hôtellerie de luxe, au nom prestigieux mais nécessitant souvent un sérieux dépoussiérage.
La concurrence nouvelle a d'ailleurs contraint le Ritz, le Crillon, le Plaza Athénée et le Lutetia à fermer pour d'importants travaux. La seule façon de revenir dans la course, de fidéliser une clientèle exigeante et de conquérir de nouveaux adeptes avides de nouveautés. Le Plaza Athénée aurait dépensé 200 millions d'euros: 100 millions en immobilier et un montant équivalent de travaux. «Notre propriétaire a saisi l'opportunité de racheter 5000 mètres carrés contigus à l'hôtel avenue Montaigne, explique François Delahaye, directeur général du Plaza. Ces travaux vont nous permettre de générer plus de chiffre d'affaires sans augmenter nos frais fixes de façon importante.»
Le Plaza s'est doté de 17 chambres et suites supplémentaires, pour atteindre un total de 208, ainsi que d'un bar «décoiffant», selon François Delahaye. Et puisque dans les palaces aussi «qui dort dîne», le directeur mise également sur le retour d'Alain Ducasse avec un nouveau restaurant de poissons. L'hôtel, qui réalise un chiffre d'affaires annuel d'environ 80 millions d'euros, rouvre sans changer ses prix, «qui étaient en moyenne de 1180 euros la chambre quand nous avons fermé en octobre dernier», précise François Delahaye.
De son côté, le Peninsula - détenu à 80 % par le fonds Katara Hospitality et à 20 % par The Hongkong and Shanghai Hotels, propriétaire de la marque - propose un «prix d'ouverture attractif», entre 695 et 750 euros la chambre, selon le directeur général de l'hôtel, Nicolas Béliard. Mais il compte vite afficher des tarifs parmi les plus élevés de la profession, aux alentours de 1000 euros. Le tout, en atteignant la moyenne des taux d'occupation des palaces, de l'ordre de 70 %.
Deux à trois ans pour trouver son rythme
Une exigence logique pour un établissement figurant parmi les hôtels ayant coûté le plus cher au monde: 800 millions d'euros au total. «Un investissement financier pharaonique», reconnaît Nicolas Béliard, qui a rejoint il y a cinq ans le groupe Peninsula, dans son vaisseau amiral de Hongkong. S'il est conscient qu'il faut deux à trois ans pour un hôtel comme le sien pour trouver sa place et son rythme de croisière, le patron reste serein. Aux sceptiques, il rappelle les inquiétudes de la place parisienne, lorsqu'en 1999 avait été inauguré le Four Seasons (George V) et ses 245 chambres. «Quinze ans plus tard, le George V a sa place et le meilleur prix moyen», souligne Nicolas Béliard.
À l'été 2014, l'hôtellerie de luxe parisienne ne ressemble pourtant en rien à celle de 2000. Le nombre de chambres a depuis augmenté de façon spectaculaire. Selon l'Office du tourisme et des congrès de Paris, entre 2000 et 2015, l'offre très haut de gamme d'hôtels à Paris aura augmenté de 50 %, passant de 9 établissements (Ritz, Crillon, George V, Meurice, Royal Monceau, Bristol, Plaza Athénée, Prince de Galles, Lutetia) à 15 (les 9 hôtels précédents auxquels s'ajoutent Park Hyatt, Fouquet's Barrière, Shangri-La, Mandarin Oriental, Peninsula et Cheval Blanc). De 1639 chambres, cette petite industrie de luxe hôtelier sera ainsi passée à 2446 chambres en à peine quinze ans, selon l'office.
Jamais ouvertures et fermetures pour travaux n'ont été si nombreuses. Jamais l'arrivée d'une catégorie nouvelle d'hôteliers - tous asiatiques et inconnus en France - n'a autant bouleversé les habitudes de la profession. Celle-ci s'attend à de nouveaux changements. Après le Plaza Athénée, le Ritz et le Crillon vont rouvrir après d'importants travaux fin 2015, ce qui relancera encore la concurrence. Et un nouvel acteur devrait ensuite entrer dans la bataille: Cheval Blanc, dont l'ouverture (LVMH) dans l'ancienne Samaritaine est attendue à partir de 2016.
Visibilité accrue auprès des touristes asiatiques
Tous les acteurs, nouveaux et rénovés, réussiront-ils à trouver leur public? «Nous sommes en train de reprendre une place de choix en Europe, à l'heure où la demande est croissante, se félicite Fleur Pellerin, secrétaire d'État chargée de la promotion du Tourisme. Ces nombreuses ouvertures montrent bien que Paris reste la ville la plus désirée du monde. L'arrivée de ce groupe chinois, dont le cahier des charges prend en compte l'appétence d'une clientèle asiatique de plus en plus nombreuse, tout en jouant pleinement sur la mise en valeur du patrimoine et du savoir-faire français, est une bonne chose.»
Pour Nicolas Lefebvre, directeur général de l'Office du tourisme et des congrès de Paris, l'hôtellerie parisienne se devait d'évoluer. «Il y a un besoin de développer de façon générale l'hôtellerie à Paris, en particulier l'hôtellerie de luxe (environ 2000 chambres, sur 80.000 au total intra-muros), déclare-t-il. Les rénovations des palaces historiques et l'arrivée de nouvelles chaînes sont une bonne nouvelle. Cela répond à une demande, en croissance, d'une clientèle du Moyen-Orient, des États-Unis, d'Asie, et d'Amérique du Sud. Il manquait une offre, à la fois quantitativement et qualitativement.»
D'une manière générale, on assiste à une montée en gamme du parc hôtelier parisien depuis les années 1990, encouragée par la croissance du nombre de touristes dans la capitale depuis quinze ans. «Or, depuis une dizaine d'années, les Asiatiques sont les touristes dont la croissance a été la plus forte, souligne Thomas Deschamps, responsable des études à l'Office du tourisme de Paris. L'arrivée de quatre chaînes d'hôtels de luxe asiatiques rend encore plus visible notre destination auprès de ces marchés à fort potentiel.»
François Delahaye se montre confiant: «Nous sommes un pays politiquement stable. Cela fait venir des clients, qui choisissent Paris plutôt qu'Istanbul, Le Caire ou Beyrouth.»
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