Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Sean+Scully

  • Château La Coste

    En 2004, naît l’idée d’un projet unique liant art, architecture et vin sur les terres du Château La Coste. Artistes et architectes ont été invités à visiter le domaine et à s’imprégner de la beauté de ses paysages avant de choisir librement l’emplacement qui accueillerait leur création. Depuis juin 2011, Château La Coste vous invite à découvrir au rythme d’une promenade à travers bois, collines, vignes et oliviers, les œuvres et installations d’artistes et architectes tels que : Tadao Ando, Louise Bourgeois, Alexander Calder, Frank O. Gehry, Liam Gillick, Andy Goldsworthy, Guggi, Paul Matisse, Tatsuo Miyajima, Larry Neufeld, Jean Nouvel, Jean-Michel Othoniel, Jean Prouvé, Sean Scully, Richard Serra, Tom Shannon, Michael Stipe, Hiroshi Sugimoto, Tunga, Franz West.

    actes-sud.fr/catalogue/architecture-et-urbanisme/chateau-la-coste

  • L'Oeil N°669

    L'OeilJuin 2014

    Fête Ce qui devait être « l’occasion d’une fête inouïe » s’est transformé en l’espace de quelques jours, selon les mots de Claude Picasso, fils de Pablo Picasso, en « Berezina ». C’est désormais acté : le Musée Picasso, fermé pour travaux, ne rouvrira pas ses portes au mois de juin, comme prévu. Sa réouverture est reportée au mois de septembre, « for now », raille le New York Times, « pour le moment ». Difficile de blâmer le journal américain, tant il s’agit, il est vrai, d’une histoire à rebondissements digne du Père Ubu. Après des articles à charge contre la directrice du musée, Anne Baldassari, que l’on dit autoritaire, on a appris, avec stupéfaction, que le musée ne rouvrirait pas à la date annoncée faute de gardiens, le ministère de la Culture n’ayant pas assuré leur recrutement dans les temps. Que nenni ! rétorque la Rue de Valois, où l’on préfère invoquer le retard de livraison du ...

    L'oeil en mouvement
  • 2003-2014:LORAND HEGYI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU MUSÉE

    Lorand HegyiEn juillet 2003, Lorand Hegyi, historien d'art d'origine hongroise précédemment directeur du Kunstmuseum de Vienne - Fondation Ludwig, est nommé Directeur général du musée.


    UNE PROGRAMMATION TOURNÉE VERS L'ART CONTEMPORAIN ET LES ARTISTES VIVANTS

    Lorand Hegyi met en place une programmation plus tournée vers l'art contemporain et les artistes vivants, dans une optique résolument internationale. Il articule sa politique culturelle sur la création d'une nouvelle conscience culturelle et historique européenne dans laquelle les pays d'Europe centrale et orientale prennent toute leur dimension comme l'a montré l'exposition "Passage d'Europe" (mai-septembre 2004). Son ambition est de créer un véritable forum international pour l'art contemporain en favorisant les échanges entre artistes, la création de projets internationaux et l'activation de collaborations avec les institutions internationales.

    Lorand HEGYI, Directeur général du Musée.

    DEPUIS 2003, UNE POLITIQUE D'EXPOSITION DÉVELOPPÉE AUTOUR DE QUATRE POINTS 

    1/ DE GRANDES EXPOSITIONS THÉMATIQUES ANNUELLES

    Elles rassemblent des artistes internationaux de haut niveau, sur des sujets anthropologiques, socioculturels et "narratifs" reflétant l'actualité contemporaine :

     

    2010 : "Iles jamais trouvées"

    2009 : "L'attraction de l'espace, au fond de l'inconnu pour trouver du nouveau"
    "Fragile, Terres d'empathie"

    2008 :  "Micro-narratives : tentation des petites réalités"

    2006 :  "ZERO"

    2005 :  "Domicile"

    2004 : "Passages d'Europe"

     

     


    2/ DES EXPOSITIONS INDIVIDUELLES

    Elles présentent le travail de grands artistes, "porte-parole" de notre époque et dont l'œuvre est déjà significative dans le monde de l'art contemporain :

     

    2013 : Tony CRAGG

    2013 : Barthélémy TOGUO : Talking To The Moon

     

    2012 : Jan FABRE, Les années de l'Heure Bleue - Dessins et sculptures 1977-1992

    2011 : Dennis OPPENHEIM

    2010 : Richard NONAS, "Shoots good, not straight"

    2009 : Pierre COULIBEUF : "Dans le labyrinthe"

    2008 : Anthony GORMLEY, "Between You and Me"
    Jean-Michel ALBEROLA : "La précision des terrains vagues (extension)"
    "Sean SCULLY, rétrospective"

    2007 : Georg BASELITZ : "Les tableaux russes"
    ORLAN : "Le récit"

    2006 : Roman OPALKA : "Octogone"

    2005 : "GILBERT and GEORGE"

    2004 : "Gloria FRIEDMANN"

     


    3/ LA PRÉSENTATION DE LA COLLECTION 

     

    Elle s'articule autour d'une rotation dynamique permettant de montrer les différents aspects de la collection, des dépôts et des donations 

    2013 :  "En connivence avec Charlotte Perriand" (design)

    2012-2013 : "Le cortège de l'art"

    2012 : "Monumental ?"

    2011 : Hommage à Vicky RÉMY, "Histoire de collections"

    2010 : "Consommables" (l'objet dans l'art moderne et contemporain)

    2009 : "La matière"

    2008 : "La figure humaine"

    2007 : "Le design à l'ère spatiale" (design)

    Mais aussi : La collection de la Caisse des Dépôts en 2006, "La photographie à l'épreuve", la collection Vicky Rémy et la collection Robelin en 2005, "Formes utiles - Les arts ménagers" en 2004.

     


    4/ L'ATTRACTIVITÉ DU TERRITOIRE

     

    2013 : NAVA Stéphanie, "Phantasma Speculari", quatrième prix des partenaires.

    2012 : MIN Jung-Yeon, "Demander le chemin à mes chaussures", troisième prix des partenaires.

    2011 : Anne Laure SACRISTE "Reverse island", deuxième prix des partenaires.

    2009 : Marina PEREZ SIMAO "Black birds", premier prix des partenaires.

    Depuis 2010 :
    Série "Local Line". Avec la série d'expositions Local Line débutée en février 2010, le Musée d'Art Moderne ouvre ses portes aux artistes qui travaillent sur le territoire stéphanois.
    L'ambition de cette démarche de valorisation, est de stimuler cette jeune création, par un jeu d'échanges, de rencontres, de confrontations, toujours enrichissant. Les artistes présentés dans Local Line bénéficient également du réseau de partenaires du musée pour exposer à l'étranger.

    Local Line 1 : Jeunes créateurs basés à Saint-Etienne
    Local Line 2 : Jeunes créateurs basés à Saint-Etienne
    Local Line 3 : Jeunes créateurs de Saint-Etienne et Belgrade
    Local Line 4 : Atelier BL119 et Emmanuel Louisgrand
    Local Line 5 : Jeunes créateurs basés à Saint-Etienne
    Local Line 6 : Formalisme, débats et oppositions
    Local Line 7 : Fondation Bullukian, Lyon, FRANCE (exposition "hors les murs")
    Local Line 8 : Jeunes créateurs basés à Saint-Etienne
    Local Line 9 : La Vîgie, Nîmes, FRANCE (exposition "hors les murs")
    Local Line 10 : Daejeon, COREE / Saint-Etienne (exposition "hors les murs")
    Local Line 11 : Sarajevo / Sing Sing
    Local Line 12 : Paysages contemporains, Musée de beaux-arts de et d'archéologie Joseph Déchelette, Roanne, FRANCE (exposition "hors les murs")
    Local Line 13 : L'atelier infini : Dessin, desseins
    Local Line 14 : Dreams & ruins, galerie d'art de Bosnie-Herzégovine, Sarajevo, BOSNIE-HERZEGOVINE
    Local Line 15 : Speculoos Nebuloos, académie royale des beaux-arts de Bruxelles, BELGIQUE

    > Local Line, effervescence de créateurs sur le territoire. A lire en ligne sur le site de Saint-Etienne Métropole !

    ECHO(s))), une église, une usine, un musée...
    Une exposition multi-sites : Musée d'art moderne, SAINT-ÉTIENNE / Église Le Corbusier, FIRMINY / Site Novaciéries, SAINT-CHAMOND

    Logo biennale d'art contemporain de Lyon 2013 - Resonance

     

     


    LA POLITIQUE D'ACQUISITION

    Il en est de même pour la politique d'acquisition qui va dans le sens du renforcement des ensembles existants prolongé par des achats de grands artistes contemporains (Gilbert and George, Giuseppe Penone, Bertrand Lavier, Jan Fabre) et l'ouverture aux artistes d'Europe centrale et orientale  (Karel Malich, Zdenek Sykora, Tamas Hencze, Jiri Kolar). La politique de la Ville de Saint-Etienne et de Saint-Etienne Métropole à l'égard du design a accéléré, depuis 2001, le développement d'une collection de design désormais reconnue comme l'une des plus importantes en France (900 pièces). En 2005, la donation d'une partie de la collection de la Caisse des Dépôts a largement contribué à compléter le fonds d'art français des années 1980.

    Claes Oldenburg et Cossje Van Bruggen, "From The Entropinc Library"

    2012 - Exposition des collections :
    Claes OLDENBURG et Coosje VAN BRUGGEN, "From the Entropic Library", 1989. Tissus, bois, métal, polystyrène expansé et mousse d'uréthane recouverts de résine époxy et de latex. 442 x 899 x 315 cm. © Claes Oldenburg, © Cossje Van Bruggen.

    Min Jung Yeon, "Jambes en l'air'

    2012 - L'attractivité du territoire
    MIN Jung-Yeon, "Jambes en l'air", 2012. Encre de chine, crayon de couleur sur papier. 32,6 x 32,6 cm. Galerie Maria Lund, Paris. © DR.

    Jzn Fabre, "Epées, croix et dagues III"

    2012 - Exposition individuelle :
    Jan FABRE, "Epées, croix et dagues III", 1989. Stylo à bille bleu Bic sur papier. 238 x 165 x 4 cm. Collection privée, Belgique. Photo : Pat Verbruggen. © Angelos bvba, Adagp, février 2012. 

    Dennins Oppenheim, "Splash buildings"

    2011 - Exposition individuelle :
    Dennis OPPENHEIM, "Splash Buildings", 2009. Acier galvanisé, tige d'acier, tige acrylique, globes, sphères, fibre de verre, attaches. Courtesy Dennis Oppenheim Studio, New York. © D. Oppenheim.


    Exposition "Iles jamais trouvées". Barthélémy Toguo, "Road to exile"


    2010 - Exposition thématique :
    "Iles jamais trouvées". Barthélémy TOGUO, "Road to exile", 2007. Installation : bois, tissu et bouteilles de vokda. Dimensions variables. Courtesy MAM Mario Mauroner Contemporary Art Vienna & Salzburg. © Adagp, novembre 2010.


    Anthony Gormley, "Critical Mass II"

    2008 - Exposition individuelle :
    Anthony GORMLEY, "Critical Mass II", 1995.
    Vue d'installation, octobre 2008.  © A. Gormley, Galerie T. Ropac (Paris/Salzbourg) et Jay Jopling / White Cube (Londres). © Photographie : Yves Bresson.

    http://www.mam-st-etienne.fr/index.php?rubrique=248

     

  • La 56e Biennale de Venise a fait un carton

     

    Pour marquer cette 56e Biennale de Venise dont la tonalité était déjà fortement politique, l'artiste suisse Christoph Büchel avait décidé de transformer une ravissante église de Venise, propriété privée fermée depuis 40 ans et laissée quasi à l'abandon, en une mosquée fonctionnelle et de défendre ainsi, au nom de l'art, les couleurs de la tolérance sous la bannière du pavillon islandais. Polémique sur la lagune! Photo M.M.

    Fréquentation record pour cette édition plus longue d'un mois. Le public n'a pas faibli depuis début mai pour découvrir, applaudir ou critiquer cet état des lieux de l'art contemporain en 2015.

     
     

    Tout l'art du monde sur la lagune! La 56e Biennale de Venise, présidée par Paolo Baratta, s'est achevée dimanche 22 novembre avec une série de chiffres positifs qui témoignent de l'engouement croissant du public pour l'art contemporain. Depuis début mai - fait historique, la Biennale a été avancée d'un mois pour cause d'Exposition Universelle à Milan- , ce rendez-vous majeur de l'art contemporain a attiré 500.875 visiteurs en sept mois, contre 475.000 visiteurs pour l'édition de 2013.

    À titre de comparaison, ils n'étaient que 196.000 en 1999, a souligné avec bonheur Paolo Baratta qui gère toutes les biennales (arts, architecture, cinéma) avec la carrure de l'ancien ministre qu'il fut. À noter aussi, monde plat d'internet oblige, qu'en plus des personnes en chair et en os, 1,493 million d'internautes ont exploré le site web de la Biennale, pourtant assez rude d'usage, soit un total de 8,575 millions de vues.

    Il faut ajouter à ce total déjà confortable les quelque 24.065 tout premiers visiteurs de la semaine de vernissage (+17,83% par rapport à 2013), dont 8100 journalistes accrédités (5450 de la presse internationale et 2650 de la presse italienne) et, désormais, les 2768 amateurs particulièrement décidés qui ont payé une «Biennale Card» pour accéder à cette semaine réservée aux professionnels de l'art. À noter que les jeunes et les étudiants ont représenté cette année 31% du total du public. Les étudiants venus en groupes décrypter et analyser la plus ancienne des biennales - cet état des lieux de l'art contemporain à un instant donné - en représentaient 14%.

    Public partagé pour transHumUs, les arbres qui dansaient tout seuls de l'artiste Céleste Boursier-Mougenot dans et devant le Pavillon Francia, jusque sous le perron du pavillon britannique. Les francophones ont souvent été plus sensibles que les Anglo-Saxons à cette poésie dépouillée et surnaturelle. Photo Courtesy de l'artiste et Galerie Xippas, Paris ; Paula Cooper Gallery, New York ; Galerie Mario Mazzoli, Berlin. Dessin: © Pauline Phelouzat 2015

    Public partagé pour transHumUs, les arbres qui dansaient tout seuls de l'artiste Céleste Boursier-Mougenot dans et devant le Pavillon Francia, jusque sous le perron du pavillon britannique. Les francophones ont souvent été plus sensibles que les Anglo-Saxons à cette poésie dépouillée et surnaturelle. Photo Courtesy de l'artiste et Galerie Xippas, Paris ; Paula Cooper Gallery, New York ; Galerie Mario Mazzoli, Berlin. Dessin: © Pauline Phelouzat 2015

    La moyenne par jour ouvrable est plus que dense avec 2899 visiteurs, même s'ils sont de plus en plus disséminés dans la cité lacustre, de la compétition officielle déjà très étoffée à la rituelle mise en abîme de l'art contemporain par le mariage avec les Anciens d'Axel Vervoordt au Palazzo Fortuny (splendide salle Anish Kapoor et Giacometti).

    Encore plus de bouchons cette année dans les vaporetti qui allaient de la place Saint-Marc et du Grand Canal aux Giardini. Les pavillons nationaux y avaient souvent les faveurs du public (57% de la billetterie), avec nombre de coups de cœur pour le Japon (naufrage rouge par Chiharu Shiota), la Suisse (transposition architecturale et sensuelle d'un Rothko par la jeune Pamela Rosenkranz), la Pologne (les deux artistes C.T. Jasper et Joanna Malinowska mêlaient opéra polonais et reportage dans un Haïti délavré avec Halka/Haiti 18°48'05N 72°23'01W ) ou l'Australie qui inaugurait son tout nouveau pavillon, cube noir signé de l'agence Denton Corker Marshall (Fiona Hall y réinventait les arts premiers de demain avec son installation digne d'une sorcière Entitled Wrong Way Time).

    Les femmes sculptées de Wangechi Mutu

    Même foule pressée et avide à l'Arsenal où se déployait le corps principal de All The World's Futures, l'exposition fort politique du commissaire d'origine nigériane, Okwui Enwezor (26% de la billetterie), critique, poète, historien de l'art classé n°24 par ArtReview dans sa liste des 100 personnalités les plus influentes de l'art en 2014 .

    Cet homme fort de la scène contemporaine internationale, dialecticien souriant et bel orateur formé aux États-Unis, a invité nombre d'artistes nés ou émanant du continent africain pour sa démonstration d'un monde artistique reflet des rapports de force et des conflits symboliques de l'histoire: des Camerounais Pascale Marthine Tayou et Barthélémy Toguo, tous les deux nés en 1967, à la belle Kenyane, Wangechi Mutu, qui était à l'honneur dès le mois de mai au tout nouveau Whitney Museum de New York. Une question culturelle et identitaire qu'il a souvent abordée lors de sa longue et brillante carrière et dont on attendait une sorte de révélation ultime à Venise.

    Révélation réussie avec le jeune artiste venu du Ghana, Ibrahim Mahama, dont l'installation sans fin en toiles de jute, Out of Bounds, 2015, rappelait de façon très concrète le poids de l'histoire coloniale et de ses commerces dans le long couloir de l'Arsenal qu'arpentent les festivaliers à longueur de visite.

    Le courage de Sarkis l'Arménien

    Confirmation bienvenue avec le Lion d'or d'honneur décerné au vétéran de la scène africaine, le Ghanéen El Anatsui, bien connu des collectionneurs français, du Centre Pompidou au Festival de Chaumont. Simple et chaleureux, soutenu par un petit groupe de fans spectaculaires comme leurs nattes et leurs rires, venus du Ghana, ce professeur était le seul coup de coeur unanime d'un palmarès assez politiquement correct: de l'artiste américaine Joan Jonas, reine conceptuelle et féministe, au pavillon de l'Arménie, œuvre collective parfaitement inaccessible sur son île de San Lazzaro degli Armeni pour qui n'avait pas son motoscafo personnel. Beaucoup auraient trouvé plus courageux de couronner Sarkis l'Arménien qui a mis toute sa poésie et sa profondeur pour oser représenter la Turquie en son pavillon officiel.

    La blanche Santa Maria della Misericordia abandonnée depuis 40 ans et transformée, le temps d'une œuvre d'art, en fausse mosquée par le pavillon islandais. Photo M. M.

    La blanche Santa Maria della Misericordia abandonnée depuis 40 ans et transformée, le temps d'une œuvre d'art, en fausse mosquée par le pavillon islandais. Photo M. M.

    S'ouvrant sur les œuvres historiques de Bruce Nauman et les bouquets d'armes de l'artiste franco-algérien Adel Abdessemed, finissant en apothéose avec les huit immenses tableaux noirs du peintre allemand Georg Baselitz d'une beauté renversante (aussitôt achetés par François Pinault), cette réflexion d'Okwui Enwezor sur les mondes de l'art en a emballé certains. Comme le Britannique d'origine ghanéenne, David Adjaye, qui en a d'ailleurs signé l'architecture.

    En a intrigué beaucoup qui s'attendaient à plus de vraies découvertes et de choix forts, toujours le paradoxe dans ce marathon de l'art qui enivre, épuise et doit séduire des esprits aussi repus que difficiles. Le choc a souvent été la fausse mosquée du pavillon islandais, si convaincante qu'il a fallu fermer ce faux lieu de culte après un mois d'ouverture, pour excès d'affluence et/ou raisons de sécurité.

    Et, au final, a laissé circonspects nombre des festivaliers les plus aguerris qui y voyaient surtout la difficulté pour un commissaire de tenir la ligne de son idée avec les moyens du bord. Beaucoup d'artistes semblaient s'être greffés sur l'exposition phare du fait de la puissance financière de leurs galeries, notaient les plus sévères.Qui aime bien, châtie bien. C'est vrai en art contemporain, aussi.

    Les retardataires sont en général plus positifs dans leurs jugements, car ils visitent une biennale sans foule ni diktats en associant tourisme et culture. Cette année, l'actualité en a jugé autrement. Nicole et Claude, Parisiens et quadras partis en amoureux découvrir la Biennale, pile l'avant-dernier week-end, sont arrivés sur la lagune au lendemain du massacre du 13 novembre. Ils ont vécu trop en direct le chaos et la violence pour accepter de bon gré le pessimisme et l'âpreté qui se dégageaient de «All The World's Futures». Fuite devant tant de noir, nous disent-ils, et refuge dans les visions océanes du peintre irlandais Sean Scully au Palazzo Falier et les sculptures géantes de Jaume Plensa à San Giorgio Maggiore .