Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mon mini retable d'Issenheim
http://www.lauravanel-coytte.com/le-retable-d-issenheim/
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1 ère publication:
07/01/2018 11:14
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http://www.musee-unterlinden.com/collections-du-musee-unterlinden/lexperience-le-ret
able-dissenheim/
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dissenheim/
Validée par la commission régionale de restauration en mars dernier, celle-ci ne semblait pas poser de problème. Mais Didier Rykner de « La Tribune de l'Art » pointe, dans son article, une précipitation et des approximations dans les décisions prises pour la restauration de ce chef-d'oeuvre du début du XVIe siècle, avance que le financement n'est pas assuré pour l'ensemble de la campagne et, plus grave, que celle-ci n'est pas scientifiquement nécessaire.
Pour l'année 2011, les fonds, 11 000 EUR, ont bien été réunis et « la Fondation du patrimoine et la Société Schongauer ont estimé que les fonds seraient raisonnablement obtenus dans les deux ans à venir ». Quant à la précipitation, le musée ne comprend pas cet argument puisque le calendrier a été respecté et le feu vert donné par le Comité scientifique réuni le 5 juillet juste suivi des faits.
Ce qui semble gêner les historiens de l'art porte sur l'intérêt scientifique de cette restauration consistant en un allégement des vernis successifs, visant à rendre sa lisibilité à l'oeuvre, et sur le choix de ne restaurer qu'un seul panneau en premier lieu, histoire de voir si la campagne peut être étendue à l'ensemble du retable. Pantxika de Paepe, la directrice du musée explique que « L'amincissement de la couche superficielle des vernis a été validée par la commission régionale de restauration et le comité scientifique. Le deuxième comité scientifique se réunira en septembre. Selon ses conclusions, la suite de la restauration sera déterminée. » Ce côté « test » a fait bondir les journalistes. Si celle-ci n'est pas concluante, ne risque-t'il pas d'y avoir un problème d'homogénéité entre les panneaux ? Pantxika de Paepe affirme, et c'est peut être là le plus troublant, que « si le comité décide que cette restauration n'a pas d'intérêt, le vernis sera remis. En effet, il n'y aura pas de différence entre un vernis appliqué en 2011 et un vernis appliqué en 1990 ».
Enfin, si, comme il a été évoqué, le C2RMF a émis des réserves sur cette restauration, il n'en a pas fait état lors des étapes de préparation. La suspension du chantier annoncé par la presse ces derniers jours n'aurait pas été demandée par le ministère de la Culture, mais était prévue au calendrier dans l'attente de la réunion du mois de septembre. Celle-ci devrait permettre d'y voir plus clair sur les suites de cette affaire.
En savoir plus sur le lieu : Musée d' Unterlinden
À lire Le retable d'Issenheim prochainement restauré
arte.tv/guide/fr/060188-000-A/aventure-au-muse
Balade culturelle dans les ravissantes ruelles de la ville alsacienne de Colmar et au musée Unterlinden, qui abrite une perle de l’art médiéval, le Retable d'Issenheim, peint par Matthias Grünewald.
Gustav Hofer déambule dans le vieux Colmar, avec ses charmantes maisons à colombage. Il y retrouve l’écrivaine Marie Darrieussecq et flâne dans les ruelles des quartiers des tanneurs et de la petite Venise. De son côté, Marie Labory visite le musée Unterlinden en compagnie de sa conservatrice en chef, Pantxika De Paepe. Réaménagé récemment par les architectes Herzog & de Meuron, le site regroupe désormais des bâtiments de trois époques architecturales différentes : Moyen Âge, Art nouveau et période contemporaine. Joyau de sa collection, le Retable d'Issenheim, peint par Matthias Grünewald, est exposé dans la chapelle de cet ancien couvent dominicain.
Le musée Unterlinden de Colmar fait peau neuve. Une spectaculaire galerie souterraine relie désormais l’ancien couvent qui abrite le célèbre retable d’Issenheim de Grünewald à la nouvelle aile construite par Herzog et de Meuron.
Le musée Unterlinden abrite une riche collection allant du néolithique à l’art contemporain, en passant par les chefs-d’œuvre du Moyen-Âge et des arts décoratifs.
https://www.connaissancedesarts.com/publication/hors-serie-musee-unterlinden/
Visité le 24 décembre 2017
http://www.lauravanel-coytte.com/balade-du-28-decembre-a-lyon/
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Au-delà de ses responsabilités publiques, Laurent Fabius est aussi un passionné d'art. À ce titre, il a choisi de s'intéresser aux polyptyques, ces oeuvres que l'on trouve dès le XIII? siècle dans les églises, et dont l'un des plus célèbres est le retable d'Issenheim. Ces tableaux, peints sur plusieurs panneaux, ressurgissent d'une manière plus profane à la fin du XIX? siècle. Au XX? et au XXI? siècle, de nombreux grands artistes comme Francis Bacon, Joan Mitchell, Zao Wou-Ki, Fabienne Verdier ou Pierre Soulages travaillent sur et avec des toiles multiples.Ces oeuvres, que Laurent Fabius - qui lui-même s'adonne à la peinture - a choisi d'appeler "tableaux pluriels", possèdent non seulement une forme mais aussi une force particulières qu'il entreprend ici d'analyser et de décrire dans un voyage érudit à travers le monde, à la fois historique, émotionnel et pictural.
https://www.fnac.com/a17098734/Laurent-Fabius-Tableaux-pluriels
Fondé dans un ancien couvent du XIIIe siècle, le musée Unterlinden de Colmar dévoile la richesse du patrimoine artistique alsacien, de son histoire archéologique aux ateliers des primitifs rhénans du Moyen Âge et de la Renaissance, en passant par les arts décoratifs et populaires régionaux. Il présente également une collection d’art moderne et contemporain dans une nouvelle aile achevée en 2015. Ce hors-série fait la part belle aux chefs d’œuvres du musée et en particulier au Retable d’Issenheim, restauré en 2022.
Au sommaire
Ce hors-série revient sur l’histoire du musée d’Unterlinden, réflétée par la diversité architecturale des bâtiments qui le constitue. Le monastère, reconverti en musée en 1853 pour accueillir les collections de la Société Schongauer devient trop étroit au XXe siècle et connaît alors plusieurs phases d’extension, au gré de l’enrichissement des collections. Ce sont six mille ans d’histoire que présente le parcours permanent consacré à l’archéologie, régulièrement complété grâce aux fouilles menées dans la région. Un nouveau parcours muséographique met à l’honneur les différents ateliers des primitifs rhénans actifs au Moyen Âge et à la Renaissance. Ils se distinguent par leur production de sculptures et de retables, dont le célèbre Retable d’Issenheim créé entre 1512 et 1516 par le peintre Grünewald et le sculpteur Nicolas de Haguenau. Le musée possède également une vaste collection d’arts décoratifs et populaires alsaciens, représentative des savoir-faire et traditions de la région (céramique, art du verre, viticulture…). Enfin, l’art moderne et contemporain est bien représenté dans les nouvelles extensions du musée, avec des œuvres de Rodin, Dufy, Otto Dix, Picasso, Soulages ou encore De Staël.
Œuvres commentées, infos pratiques… Ce hors-série constitue une présentation richement illustrée du Musée Unterlinden de Colmar en préparation ou en complément de votre visite !
Février 2023 – 68 pages.
François-René Martin, Sylvie Ramond
Collection : Monographie
Le livre en quelques mots
La somme iconographique et biographique sur Grünewald et son œuvre : pas d’autre monographie en librairie. Une exceptionnelle campagne macrophotographique. Dans l’actualité : les polémiques sur la restauration du chef d’œuvre de l’artiste : le polyptique d’Issenheim au musée de Colmar.Coédition internationale simultanée : France, Allemagne, Italien.
http://www.editions-hazan.fr/ouvrage/370274/grunewald_francois-rene_martin_sylvie_ramond
Je précise que cet article n'est pas de moi (lien vers la page citée et si possible son auteur)mais que je suis auteure et que vous pouvez commander mes livres en cliquant sur les 11 bannières de ce blog
https://www.la-croix.com/Monde/Moyen-Orient/A-lONU-maigres-espoirs-Yemen-2018-09-06-1200966616
https://www.la-croix.com/JournalV2/LAllemagne-cherche-profs-desesperement-2018-09-06-1100966539
https://www.la-croix.com/JournalV2/Lesprit-tire-dembuches-2018-09-06-1100966551
https://www.la-croix.com/Culture/Restauration-fondamentale-retable-dIssenheim-2018-09-05-1200966498
https://www.la-croix.com/JournalV2/En-mission-leducation-prioritaire-2018-09-06-1100966554
https://www.la-croix.com/Culture/Khalil-Hamra-met-lumiere-huis-clos-Gaza-2018-09-06-1200966614
Pour le prix d'un billet d'exposition, visitez toutes les pièces d'un musée idéal, suivez nos guides conférenciers et découvrez l'actu de l'art !
Cette revue propose une immersion inédite au coeur d'un musée imaginaire. Elle invite à une balade sur papier dans les différentes pièces du musée pour une évasion artistique et sensorielle. On y découvre notamment deux grandes expositions de peinture, les récits des meilleurs conférenciers, les coulisses des musées ou encore l'actualité de l'art. De belles reproductions, des décryptages et la qualité journalistique et iconographique de GEO dans un bel objet à collectionner, où l'information passe par l'émotion.
Visitons le musée idéal de pièces en pièces...
Qu'est ce qu'un musée idéal pour vous ? Entretien avec Michel Pastoureau.
L' exposition événement sur Claude Monet : 35 chefs-d'oeuvre enfin réunis !
Le chefs d'oeuvre du Musée : La Mise au tombeau de Raphaël.
Comment regarder un tableau au musée ? La Ruelle de Jan Vermeer.
Une pause au restaurant du musée avec la rubrique « Un étoilé au musée », Le déjeuner d'huîtres de Jean-François de Troy.
Le musée idéal en herbe, un tableau expliqué aux petits.
La collection du Musée Idéal : L'arbre en majesté ou L'invention d'un motif (1850-1900).
Les trésors méconnus du Louvre : La Vierge au chancelier Rolin de Jan Van Eyck.
Le dépliant du Retable d'Issenheim : Un polyptyque pour soulager les victimes du « feu de saint Antoine ».
Hors les murs : toute l'actualité autour de l'art.
Le cabinet de dessins : Dessiner les musées par Christelle Tea.
L'auditorium : «La couleur influe directement sur l'âme» La naissance de l'art non figuratif.
La petite boutique du musée et toute l'actualité de l'art - les ouvrages, les films, les podcast à découvrir.
N° 519 - janvier 2016 - 8,50 €
ISSN : 0998-8041
Au sommaire du premier numéro de l'année 2016, deux événements attendus à Londres et à Colmar : l'ouverture des salles d'art européen des XVIIe et XVIIIe siècles au Victoria & Albert Museum, et la réouverture du musée Unterlinden, qui abrite le célèbre Retable d'Issenheim. Deux grandes expositions, inédites en France, au Centre Pompidou et à la BnF, retracent quant à elle le parcours singulier d'Anselm Kiefer, et Alexander Calder est à l'honneur à la Tate Modern à Londres, grâce à la plus grande rétrospective qui lui a jamais été consacrée en Grande-Bretagne. Enfin, découvrez la vie de Jacques Doucet, couturier du Tout-Paris, bibliophile raffiné et fastueux mécène, à l'occasion d'une exposition à la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, et plongez au cœur du fleuve Sepik, berceau des peuples de Papouasie-Nouvelle-Guinée, de remarquables et audacieux artistes.
Matthias Grünewald, Retable d’Issenheim. La Tentation de saint Antoine (détail), 1512-1516
tempera et huile sur bois • 269 × 307 cm • Coll. musée Unterlinden, Colmar • © Collection Dagli Orti / Musée Unterlinden Colmar / Gianni Dagli Orti / Aurimages
Pierre Paul Rubens, Tête de Méduse, 1612
La plus gore
Attention aux serpents ! Entre nature (très) morte et peinture d’histoire, cette Tête de Méduse grouillante et gore à souhait est l’œuvre de Pierre Paul Rubens (1577 – 1640), virtuose dans le rendu des chaires (fraîches ou nécrosées). Cette figure mythologique à la chevelure reptilienne, qui pétrifiait quiconque osait soutenir son regard, finit décapitée sous le glaive de Persée. Morte, la Gorgone au teint verdâtre et au regard exorbité n’en est pas moins terrifiante ; elle est de plus entourée d’une horde de bêtes repoussantes, tels que des scorpions, araignées ou lézards. Le léger clair-obscur – typique du mouvement baroque – renforce le côté tragique et théâtral de cette œuvre au réalisme saisissant.
Huile sur toile • 68,5 x 118 cm • Coll. Kunsthistorisches Museum, VIenne • © akg-images / Erich Lessing
Johann Heinrich Füssli, Le Cauchemar, 1781
La plus angoissante
Connaissez-vous la paralysie du sommeil ? Cet état, entre éveil et torpeur, provoque une sensation d’angoisse étouffante, que Johann Heinrich Füssli (1741 – 1825) illustre avec brio en plusieurs tableaux, dont celui-ci. On y voit une jeune femme plongée dans un sommeil de morte, dans une scène où monstruosité et sensualité vont de pair : ce qui semble être un démon trône sur son ventre, et une tête de cheval, spectrale et ahurie, fait irruption derrière le rideau à l’arrière-plan. Ce dernier élément est une interprétation littérale du terme anglais « nightmare » (« cauchemar »), que l’on pourrait traduire par « jument de nuit ». Au-delà de cette vision étrange et stupéfiante, l’artiste nous offre une représentation de la sensation physique même produite par le cauchemar dans cette œuvre dont la compréhension a considérablement évolué au cours du temps. Aujourd’hui, beaucoup de critiques y voient une scène sexuelle, anticipant les idées de Sigmund Freud quant au subconscient. Faites de beaux rêves…
Huile sur toile • 101,6 x 127cm • Coll. Detroit Institute of Arts • © Superstock/Leemage
Francisco de Goya y Lucientes, Le sabbat des sorcières, 1797-1798
La plus ensorcelée
Cette œuvre, pleine de détails étranges et glauques, fait partie d’un cycle satirique de huit toiles que la duchesse d’Osuna destinait au cabinet personnel de sa résidence de campagne près de Madrid. L’artiste Francisco de Goya (1746–1828) représente ici le thème de la sorcellerie qui tient une place toute particulière dans ses dernières œuvres, et qui jouissait d’une grande popularité en Espagne. On y voit un groupe assis en cercle procédant au rituel du sabbat qui, d’après la superstition, consistait à sacrifier un enfant au diable (ici en plus du nourrisson offert, des cadavres de bébés squelettiques gisent un peu partout), dont le bouc était traditionnellement l’incarnation. Les expressions grotesques et démoniaques des personnages traduisent les souffrances de l’âme humaine, et la position de la femme au premier plan, qui cache les parties génitales du bouc, suggère un acte sexuel. Festif !
Huile sur toile • 40 x 30 cm • Coll. Fondation Lazaro Galdiano, Madrid • © Mirar abajo
Horace Vernet, La Ballade de Lénore, 1839
La plus gothique
Représentant du romantisme, Horace Vernet (1789 – 1863) dépeint ici une scène tirée d’un conte gothique allemand du XVIIIe siècle : Lénore attend désespérément le retour de son bien-aimé parti à la guerre mais, lassée d’attendre, elle blasphème, ce qui lui vaut d’être enlevée par un cavalier noir qui l’emmène vers le royaume des morts. Ici, elle est représentée apeurée, s’agrippant pour ne pas tomber et laissant échapper un cri d’effroi. Le cadre du cimetière (le cheval saute un gisant royal) renforce l’atmosphère sinistre. Le visage de la jeune femme est éclairé par la lumière fantastique émanant du casque du chevalier, visière relevée. Avec cette œuvre, l’artiste cherche à démontrer que la mort triomphe de l’amour. Réjouissant.
Huile sur toile • 61 x 55 cm • Coll. msuée des Beaux Arts de Nantes • © Bridgeman Images
Franz Von Stück, Lucifer, vers 1890
La plus infernale
Un regard fou, un décor ténébreux, des ailes noires comme la nuit : le Lucifer du peintre allemand Franz Von Stück (1863–1928) donne la chair de poule. Fasciné par les figures du mal, l’artiste représente ici un être sculptural émergeant des ténèbres et fixant le spectateur de ses yeux phosphorescents et dépourvus d’iris. La seule touche de lumière, reléguée au fond de la caverne, signale habilement la déchéance de l’ange « porteur de lumière », ainsi que l’indique son nom en latin, qui semble prêt à nous bondir dessus. Sa position étrange, l’épaule déboitée et le visage fermé soutenu par une main crispée, renforcent le sentiment de malaise et de terreur. Von Stück, qui fut un des fondateurs de la Sécession viennoise aux côtés de Gustav Klimt, suit plutôt le chemin de son compatriote Arnold Böcklin en cultivant un symbolisme noir grandiloquent. Pas de quoi effrayer toutefois le roi de Bulgarie Ferdinand Ier qui fit l’acquisition de l’œuvre en 1891.
Huile sur toile • 161 x 152 cm • Coll. National Gallery for Foreign Art, Sofia • © akg-images
Alfred Kubin, L’Œuf
La plus freudienne
Cette improbable femme-œuf sort tout droit de l’imaginaire fou et débridé du dessinateur et écrivain autrichien proche des symbolistes Alfred Kubin (1877 – 1959) dont le talent singulier inspirera les maîtres de l’horreur H.P. Lovecraft et Franz Kafka. Son œuvre bizarre, obsédée par la difformité et les forces obscures, travaillée autant par les pulsions sexuelles que par la mort, offre une excellente traduction visuelle des théories contemporaines de Sigmund Freud sur l’inconscient, mais aussi sur le concept d’« inquiétante étrangeté », c’est-à-dire du « malaise né d’une rupture dans la rationalité rassurante de la vie quotidienne ». Moitié squelette, moitié humanoïde, la figure émerge ici de l’obscurité près d’une tombe, devant une idole bouddhique. Une référence au suicide que l’artiste tourmenté tenta de commettre sur la tombe de sa mère ? Incontestablement, la palme du glauque.
Eau-forte • 31,5 x 39,1 cm • Coll. Graphische Sammlung Albertina, Vienne • © akg-images / Archives CDA
Julien Adolphe Duvocelle, Crâne aux yeux exorbités et mains agrippées à un mur, vers 1904
La plus macabre
Vous aussi, vous visualisez ce crâne penché sur votre lit ? Ses mains squelettiques agrippées au mur et ses globes oculaires luisants font froid dans le dos. Cette vision macabre est le fait de Julien Duvocelle (1873 – 1961), peintre académique formé aux Beaux-Arts, qui détourne le thème classique de la vanité et des memento mori avec cette figure morbide et grotesque. Les effets d’ombre et de lumière sont rendus avec habileté, et ce rictus évoque les squelettes moqueurs des danses macabres du folklore médiéval. L’effet glaçant est d’autant plus accentué par le cadre de l’œuvre qui joue avec l’alignement des os comme dans les catacombes. Viva los Muertos !
Dessin au crayon, fusain • 36 x 25 cm • Coll. musée d'Orsay, Paris • © DR © Musée d'Orsay, dist. RMN-GP / Jean-Gilles Berizzi
Gustav-Adolf Mossa, Elle, 1905
La plus vénéneuse
Ne vous fiez pas à son visage de poupée ! À y regarder de plus près, on distingue un monticule de cadavres masculins nus et ensanglantés, sur lequel cette figure aux formes généreuses trône avec indifférence. Coiffée d’un chignon paré de deux corbeaux noirs, de trois crânes humains et avec, au creux de ses cuisses, un chat désignant son sexe, elle est une allégorie de la prostitution. Emblématique du thème de la femme fatale et perverse cher aux symbolistes (ah, la misogynie fin-de-siècle !), Elle est toutefois le pur produit de l’univers vénéneux et étrange propre à Gustav-Adolf Mossa (1883 – 1971), artiste méconnu dont l’œuvre préfigure d’une certaine manière le surréalisme, voire l’esthétique manga.
Huile sur toile • 78 x 62 cm • Coll. musée des Beaux Arts de Nice • © SuperStock/Leemage
Ivan Le Loraine Albright, Portrait de Dorian Gray, 1943-1944
La plus hideuse
Dans le roman fantastique et décadent d’Oscar Wilde, Dorian Gray, jeune dandy vaniteux, fait le souhait de ne jamais vieillir : son portrait s’en chargera à mesure que l’âme du bellâtre noircira. Réalisé par Ivan Albright (1897 – 1983) pour les besoins de l’adaptation cinématographique d’Albert Lewin en 1945, ce tableau donne corps à la fiction : terrifiant, il reflète le caractère corrompu du personnage principal au moyen d’une minutie extraordinaire dans les détails, donnant une impression de pourriture grouillante et dévorant la toile. Les couleurs, éclatantes et psychédéliques, procurent un sentiment oppressant, et traduisent la folie du personnage à la fin du récit. L’artiste américain était connu pour son réalisme outrancier, cherchant à capturer la décrépitude de la société de son temps, au point qu’une de ses œuvres, jugée trop immonde, fut décrochée d’une exposition en 1929…
Huile sur toile • 215,9 x 106,7 cm • Coll. The Art Institute of Chicago • © Bridgeman Images
Décembre 2013
Plurielles comme les « modernités » du nouvel accrochage réussi du Centre Pompidou. Courageusement, le Musée national d’art moderne réalise avec le quatrième accrochage thématique de ses collections permanentes une relecture critique de l’histoire de l’art de 1905 à 1970. Fini le récit progressiste et dominant de l’histoire de l’art occidental qui voit s’enchaîner seuls les mouvements européens d’avant-garde – le cubisme après le fauvisme, etc. –, place à une histoire globale de l’art qui prend en compte les « autres » modernités, celles d’Asie, d’Afrique, des Amériques latine et du Nord… « “Modernités plurielles” élargit ce principe à une relecture non plus thématique, mais générale et historique de l’histoire de l’art », écrit dans le catalogue Catherine Grenier, directrice adjointe du MNAM et grand ordonnateur de ce nouvel accrochage qui ajoute, par ...
Sur le tournage du film Francofonia, d'Alexandre Sokourov. Crédits photo : © Jaap Vrenegoor
Sous l'Occupation, les œuvres d'art les plus précieuses du musée, La Joconde en tête, ont été cachées aux quatre coins de la France.
Le tournage du film d'Alexandre Sokourov, Francofonia, en évoquant le destin des œuvres d'art sous l'occupation, rappelle un aspect de la Seconde Guerre mondiale que l'actualité vient de remettre en lumière, avec la découverte dans un appartement à Munich de tableaux pillés par les nazis. La dispersion organisée des collections du Louvre (mais aussi de nombreux trésors du patrimoine européen) est le versant opposé de cette histoire sinistre, un vaste mouvement de résistance contre la spoliation.
Dès 1938, après l'annexion de l'Autriche et l'invasion des Sudètes par Hitler, Jacques Jaujard, sous-directeur des Musées nationaux, et René Huyghe, conservateur en chef du département des peintures et des dessins du Louvre, entreprennent la mise en caisse et l'évacuation à Chambord des œuvres les plus précieuses, La Joconde en tête. Les accords de Munich les font revenir en octobre. Ce n'était que la répétition générale, avant le véritable exode qui commencera en août 1939, à la veille de la déclaration de guerre.
Tandis qu'on dépose les vitraux des grandes cathédrales et qu'on démonte les fragiles panneaux du retable d'Issenheim, le Louvre prépare caisses et camions. Chambord, avec ses espaces immenses, sert d'entrepôt général, à partir duquel les œuvres seront transportées dans de nombreux châteaux, abbayes ou musées de l'Ouest, du Centre et du Midi.
Pour acheminer les toiles de grandes dimensions de Véronèse, Géricault, Rubens ou Delacroix, l'administrateur de la Comédie-Française, Édouard Bourdet, a fourni des remorques servant à véhiculer les décors. Des agents des PTT sont chargés de soulever les fils téléphoniques et télégraphiques à leur passage, après l'incident survenu à Versailles, où Le Radeau de la Méduse a provoqué une panne d'électricité générale, en accrochant les fils du tramway. Les mouvements sont loin d'être terminés en mai 1940, lors de l'invasion allemande, et les convois se mêlent à l'exode des Français. La Joconde, enfermée dans une caisse à double paroi spécialement conçue pour elle, sera hébergée dans cinq lieux successifs. Après le château de François Ier, elle trouve refuge à Louvigny, puis à l'abbaye fortifiée de Loc-Dieu, en Aveyron, avec quelque trois mille tableaux. Mais les conditions de conservation se révèlent désastreuses.
Les toiles reprennent la route pour le Musée Ingres, à Montauban. Elles auront pour conservateur André Chamson, qui a déjà dirigé l'évacuation vers Chambord, et qui est entré en résistance dans les maquis du Lot. «Nous dormirons une nuit avec La Joconde en cavale», écrit sa fille, Frédérique Hébrard. Car, lorsque les Allemands envahiront la zone libre, en 1942, Monna Lisa fuira de nouveau, pour se cacher au château de Montal, dans le Lot. Outre André Chamson, les grands conservateurs de ce Louvre en exil sont René Huyghe, pour le Sud, et Germain Bazin, pour l'Ouest. 3 690 tableaux ont été ainsi mis à l'abri, en même temps que les sculptures fameuses, laVictoire de Samothrace, la Vénus de Milo , les objets d'art, les joyaux.
Le Louvre déserté rouvre officiellement en septembre 1940. On peut y visiter quelques salles de sculptures antiques ou de la Renaissance française. L'occupant établit aussi un séquestre, interdit aux Français, où les services nazis entreposeront et négocieront des œuvres provenant de collections juives. Mais d'autres sont à l'abri en province avec les trésors du Louvre.
Le Louvre ou l'art de résister
Sous l'Occupation, les œuvres d'art les plus précieuses du musée, La Joconde en tête, ont été cachées aux quatre coins de la France.
La plus monstrueuse
Malgré leurs couleurs flamboyantes, quelles effroyables créatures ! Issu du Retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald (1475/1480 – 1528), ce panneau illustre un thème récurrent au Moyen Âge, celui de la Tentation de saint Antoine. L’œuvre provient de l’église de la préceptorie d’Issenheim, où les malades et pestiférés étaient amenés dans l’espoir d’un miracle de saint Antoine en leur faveur. La légende raconte que ce dernier était parti vivre dans le désert, où il fut assailli par des monstres envoyés par le Diable afin d’empêcher son ascension. Ici, l’infortuné apparaît mordu, tiré, piétiné par des bêtes difformes et parfois grotesques (comme le troll de droite louchant, la morve au nez) dans un décor apocalyptique. Dans le coin inférieur gauche, une figure à moitié humaine agonise : son corps gris et verdâtre est parsemé de pustules et sa main gauche, qui n’est plus qu’un moignon, laisse supposer qu’il s’agit d’un lépreux. Sa présence souligne la nécessité de penser au salut de son âme, au risque de se retrouver frappé par les maladies les plus affreuses. À méditer…