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Catégories : Des poèmes

Pindare,Odes pythiques

J'ai déjà évoqué Pindare dans UNE note Poètes mais comme il est question de ses "Odes pythiques" dans "Le cercle magique" (de Katherine Neville), j'ai décidé de leur consacrer une note grâce au lien suivant:http://remacle.org/bloodwolf/poetes/falc/pindare/Introduction.htm

 

LES PYTHIQUES 

 

 

 

Les Jeux Pythiques

 

   

Les Jeux Pythiques ou Delphiques venaient tout de suite après les Jeux olympiques par ordre d'importance aux yeux des Grecs. Ils se tenaient deux ans après les Jeux d'Olympie, et se déroulaient tous les quatre ans au deuxième mois du calendrier delphique en plein milieu de l'été. La légende raconte que ces Jeux avaient été créés à Delphes sur l'initiative d'Apollon lui-même, dès qu'il eut établi son sanctuaire et institué l'oracle à l'emplacement où il avait tué le serpent Python. À l'origine, Apollon étant le dieu musicien par excellence, ces jeux étaient tout entier consacrés au chant avec accompagnement de cithare. À ce propos, circulait en Grèce une anecdote (que nous a rapportée Pausanias), selon laquelle Homère et Hésiode auraient tenté de participer aux compétitions, mais en vain, parce que l'on reprochait à l'un d'être aveugle et à l'autre d'être un piètre citharède. En 590, on joignit à cette vénérable épreuve musicale un concours de flûte solo (aulétique) ainsi que le récital d'une cantate avec accompagnement de flûte (aulodie).

    Ce n'est que vers 582, après une période de troubles (Guerre sacrée de 594), que ces jeux se tinrent de façon régulière et s'enrichirent d'une série d'épreuves athlétiques : lutte, pugilat, pancrace, javelot, lancement du disque, course. Mais c'est la course de chevaux, qui était la grande attraction de ces fêtes, car elle se déroulait dans un site magnifique au pied du Parnasse. Comme à Olympie, le vainqueur recevait une couronne. Celle-ci était tressée de laurier, l'arbre favori d'Apollon. De plus, la victoire donnait droit à l'athlète de consacrer au dieu sa statue en guise d'ex-voto : d'ailleurs, comment ne pas évoquer ici la seule statue représentant un de ces vainqueurs au quadrige que l'on a retrouvé grâce à des fouilles et qu'on appelle communément l' « Aurige de Delphes ». Datant de 474, cette merveilleuse statue est exactement contemporaine de l'activité poétique de Pindare : et peut-être, se pourrait-il que notre poète l'ait admirée quand, de séjour dans le sanctuaire, il allait flâner le long de la voie sacrée ?

 

 

Les Pythiques de Pindare

 

    Ce recueil de 12 poèmes célèbre dès son ouverture une victoire de Hiéron de Syracuse, dont on sait qu'il fut l'un des grands commanditaires de Pindare. Cette Ière Pythique est à juste titre considérée comme le chef-d'œuvre absolu du poète, celle que l'on considère comme la plus aboutie. La troisième ode n'est pas vraiment une Pythique, ni même une ode triomphale, mais une épître destinée à Hiéron malade. La IVème Pythique, dédiée au roi Arcésilas de Cyrène pour sa victoire au quadrige, est également une œuvre maîtresse de Pindare. D'autres éloges sont consacrés à Xénocrate d'Agrigente, telle la VIème Pythique, à l'Athénien Mégaclès, mais aussi à des athlètes d'un moindre niveau social (mais appartenant tout de même à des familles aristocratiques !). Parmi les dédicataires de ces odes, citons le joueur de flûte Midas (XIIème Pythique) ou le lutteur Aristoménès (VIIIème Pythique). Ces compositions sont facilement datables, puisque, comme pour les Olympiques, nous avons conservé les listes officielles.

  

 

Pythique X

498

Pythiques VI et XII

490

Pythique VII

486

Pythique II

475

Pythiques IX et XI

474

Pythique III

473

Pythique I

470

Pythiques IV et V

462

Pythique VIII

446

 

 

PYTHIQUE VI

Pour Xénocrate d'Agrigente, 

Vainqueur au quadrige

PYTHIQUE VII

À Mégaclès d'Athènes,

Vainqueur au quadrige
PYTHIQUE X

Pour Hippocléas, Thessalien,

Vainqueur à la course diaulique

PYTHIQUE XI

Pour le jeune Thrasidée de Thèbes,

Vainqueur à la course

PYTHIQUE XII

À Midas d'Agrigente,

Joueur de flûte

 

 

 PYTHIQUE VI

 

Pour Xénocrate d'Agrigente, 

Vainqueur au quadrige

 

 

 

Strophe 1

Écoutez ! C'est le champ d'Aphrodite

       Aux yeux vifs et des Charites

Que nous labourons, tandis qu'au nombril de la mugissante

Terre, vers le temple, nous nous dressons ;

Louant la victoire pythique, pour les riches Euménides,

Pour l'humide Agrigente, enfin, pour Xénocrate,

J'offre ce cortège d'hymnes qui, à la profusion d'or

De l'Apollinienne vallée, se mêle, inaltérable.

 

Strophe 2

Sur lui, ni l'orageuse pluie, monstrueuse,

       Ni le vacarme des nuées

Dans leurs bataillons cruels, ni le vent ne pourront jusqu'aux gouffres

Maritimes les mener, malgré tous les débris

Qui viendraient l'affecter. Brillante, pure, sa façade

Dira, tout comme de ton père, Thrasybule, de sa race,

Aux hommes, l'illustre victoire au quadrige,

Ce triomphe au vallon de Crisa !

 

Strophe 3

Tenant le rêne, à ta droite, tu conduis,

       Debout, le Précepte

Qu'autrefois, sur les monts, au magnifique

Fils de Phylire, au fils de Pelée, loin de vos parents,

Rappelait ceci : « Puissamment, le Cronide,

Dont la voix rauque décoche éclairs et foudre,

Lui, parmi tous les dieux, honore-le : mais, de cette célébration,

N'oublie jamais tes parents tout le temps qui leur reste de vie. »

 

Strophe 4

Jadis aussi, Antilochos le fort

       Était mû par ce sentiment,

Lui qui mourut pour son père en affrontant

Le tueur d'hommes, le chef  des Éthiopiens,

Memnon. Le cheval nestoréen, clouant son char sur la place,

Il fut blessé par les coups de Pâris, brandissant

Son épée : le vieillard messénien

Éperdu, implora le secours de son fils,

 

Strophe 5

Sa parole ne s'éteignant que lorsqu'il fut à terre !

      Face au péril, le héros divin

Vengea par son trépas le salut de son père,

Devenant, pour les siècles à venir,

Au regard de la jeunesse, par son exploit sublime,

L'indéfectible modèle de vaillance filiale.

Mais ce temps est révolu ! Aujourd'hui, Thrasybule

Marche, brillant, sur les voies paternelles :

 

Strophe 6

Il imite son oncle dans ses vertus splendides ;

      Humblement, il goûte à sa richesse,

Ne cueillant ni l'injustice, ni l'intempérance au cœur de sa jeunesse,

Mais la vertu au fond de l'antre des Piérides.

Et toi, Trembleur de terre, toi qui préludes aux jeux équestres,

De toute son âme, Poséidon, il t'aime,

Et son commerce exquis, au milieu des banquets,

Est plus suave encore que l'œuvre ajourée des abeilles.

 

 

 

 

 

 

PYTHIQUE VII

  

À Mégaclès d'Athènes,

Vainqueur au quadrige

 

 

 

Strophe

Le plus beau prélude

- Athènes l'immense - pour honorer cette race grandiose,

Les Alcmanides, auxquels je dresse une ode à leur quadrige.

Y a-t-il un pays, une famille, dont la renommée

Soit la plus éclatante

À jeter à la face des Grecs ?

 

Antistrophe

Car toutes les cités connaissent

Les hommes d'Érechthée, qui, ô Apollon, pour toi,

Ont bâti ta demeure dans la sainte Pytho, merveille !

Vois : cinq victoires dans l'Isthme me guident, comme celle, splendide,

Au Zeus de l'Olympique,

Deux triomphes à Cyrrha,

 

Épode

Ô Mégaclès,

Enfin, celles de vos ancêtres !

Et ton succès nouveau me grise. Cependant, je suis triste,

Car l'exploit engendre l'envie. Mais ne dit-on pas

Qu'ainsi vont les choses, que, trop proche de l'homme,

Le bonheur qui rayonne apporte l'un, apporte l'autre ?

 

 

 

 

 

PYTHIQUE X

 

  

 

Pour Hippocléas, Thessalien,

Vainqueur à la course diaulique

 

 

Strophe 1

Ô belle Lacédémone,

Ô heureuses vallées de Thessalie !

Sur vous deux, la race issue

D'un même père, le bienveillant Héraclès, règne.

Aurais-je retardé ma louange ? Mais Pytho

Et Pélinnéon m'ont fait part de leurs vœux,

Les enfants d'Aléas aussi, qui veulent d'Hippocléas

Glorifier la prouesse par des chants de victoire.

 

Antistrophe 1

Il se livre aux jeux :

Et le cortège assemblé dans le val parnassien

L'a proclamé vainqueur au diaule des garçons.

Apollon, finitude des hommes, et leur commencement aussi,

Est ébloui quand le sort leur concède la gloire.

Oui, c'est bien grâce à toi qu'il a triomphé,

Succédant aux exploits accomplis par son père,

 

Épode 1

Vainqueur deux fois à Olympie aux armes

Belliqueuses d'Arès,

Mais aussi sous les rochers de l'ombrageante Cyrrha,

À la course, grâce à son pied agile, lui Phrikias !

Qu'un destin bienveillant, pour ses jours futurs,

Déploie la floraison lumineuse de ses richesses,

 

Strophe 2

Car, pour le bonheur de l'Hellade,

Des dons divers leur ont été confiés ! Puissent-ils des Immortels

Ne point subir les humeurs versatiles ! Puisse Zeus

Leur être bienveillant ! Car heureux et digne des chants,

Devient l'homme aux yeux des sages,

Lui qui, par ses bras et ses pieds vainqueurs,

A conquis par ses âpres efforts les plus belles couronnes.

 

Antistrophe 2

Et a vu, de son vivant,

Son fils triompher à Pytho.

Certes, les astres d'airain lui sont défendus,

Mais toutes ces joies dont les mortels

Disposent, ils les a ressenties

Jusqu'à l'extrême ; hélas ! ni sur un vaisseau, ni sur la terre, on n'a jamais trouvé

Des hyperboréens les routes fantastiques.

 

Épode 2

Chez ce peuple, seul Persée festoya, cet âme de chef :

Il pénétra dans leurs maisons,

Où se préparait l'hécatombe de superbes ânes

Au dieu. Ces gens

Et leurs acclamations plaisent à Apollon,

Qui sourit devant les troupeaux qui se débattent.

 

Strophe 3

La Muse n'est point absente

De leur vie : chez eux, partout les chœurs de jeunes filles,

Le charme des lyres et l'aigu des flûtes se mêlent ;

Du laurier d'or ils couronnent leur front,

Et ils font bonne chère.

Jamais la maladies, ni la vieillesse ne souillent

Cette race sacrée. Loin des rudes labeurs, des guerres,

 

Antistrophe 3

Ils sont préservés

De l'âpre Vengeance. Et c'est d'un cœur vaillant

Que, jadis, arriva le fils de Danaé, guidé par Athéna,

Chez ces bienheureux.

C'est là qu'il tua Gorgone, et revint,

En ayant rapporté la tête sanglante, remplie de serpents,

Et pétrifiante pour les Iliens. Pour moi,

 

Épode 3

Lorsque les dieux font de tels actes, rien de sublime

Ne saurait m'étonner.

Mais, ô Muse, cesse de ramer, jette l'ancre ! Plante-la dans le sol,

Évite ainsi les écueils.

Car la splendeur de mes hymnes festifs

Butine de fleur en fleur, comme l'abeille.

 

Strophe 4

Et si, repris par les gens d'Éphyros,

Mon chant pénètre sur les rives de Penée, suave,

J'espère donner de l'éclat à Hippocléas par ces odes,

Pour ses couronnes, auprès

Des jeunes gens, des vieillards ou des jeunes vierges.

Et tous, leur cœur s'embrase pour ceci ou cela.

 

Antistrophe 4

Mais que chacun, après tant de soupirs,

Grâce à la chance, puisse atteindre un bonheur accessible.

Mais ce qui surviendra dans un an est aléatoire.

Moi, j'apprécie l'amitié douce

De Thorax, qui s'est empressé, ô joie,

De prendre les rênes du char des Piérides,

Lui qui aime celui qui l'aime, hospitalier à ceux dont il fut l'hôte.

 

Épode 4

L'or se révèle au caillou qui l'effleure,

Une belle âme aussi !

Ses frères, nous les louerons, ces êtres généreux,

Car ils ont levé très haut les lois du pays thessalien,

Les magnifiant ; oui, c'est aux Meilleurs qu'échoient,

Par leur rigueur, les suprêmes gouvernances des cités.

 

 

 

 

 

 

PYTHIQUE XI

 

Pour le jeune Thrasidée de Thèbes,

Vainqueur à la course

 

 

Commentaires

  • Très intéressant, mais long à lire. Je reviendrai plus tard approfondir mes connaissances à son sujet.

  • contente de t'apporter quelque chose

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