Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Plutarque
Plutarque, né à Chéronée en 46, mort à Thèbes en 120, est surtout célèbre pour sesVies parallèles des hommes illustres, oeuvre qui a fait de lui le grand maître de la biographie comparée. En effet, dans cette oeuvre, où il est plus portraitiste qu'historien, il met toujours en parallèle un grand personnage de la Grèce et son homologue à Rome. C'est ainsi qu'il a placé César aux côtés d'Alexandre, Cicéron aux côtés de Démosthène, etc.
«O cher Plutarque de Chéronée, à ta louange immortelle
Rome reconnaissante élève cette statue si belle;
Parce que la Grèce et elle ton grand nom ont partagé,
Leurs héros tu as dit, et leurs si nobles vies comparé.
Mais même toi, tu ne pouvais pas écrire ta vie, hélas!
Leurs vies ont des parallèles, mais la tienne n'en a pas!»
JOHN DRYDEN, traduction de Tollemache Sinclair, publiée dans Larmes et sourires: poésies originales et traduites des chefs-d'oeuvre de la poésie anglaise, Paris, Chaix, 1912, p. 240)
Vie et œuvre | ||
J'ai vu de loin, dans les livres de Plutarque, ce qu'étaient les grands hommes. MONTESQUIEU Le biographe des grands de l'Antiquité «Les jeunes sont en ce moment en quête de modèles, comme leurs homologues de la Renaissance. Le Moyen âge s'achevait alors. La modernité s'achève aujourd'hui. Voici Plutarque. Par les modèles qu'il lui a présentés, il a été le grand éducateur de la jeunesse européenne depuis la Renaissance et pour les siècles à venir. Shakespeare s'est largement inspiré de Plutarque pour écrire Jules César, Antoine et Cléopâtre, Coriolan. Plus de deux siècles plus tard, Rousseau écrira: «Dans le petit nombre de livres que je lis quelques fois encore, Plutarque est celui qui m'attache et me profite le plus. Ce fut la première lecture de mon enfance, ce sera la dernière de ma vieillesse: c'est presque le seul auteur que je n'ai jamais lu sans en tirer quelque fruit.» Plutarque, né à Chéronée en 46, mort à Thèbes en 120, est surtout célèbre pour sesVies parallèles des hommes illustres, oeuvre qui a fait de lui le grand maître de la biographie comparée. En effet, dans cette oeuvre, où il est plus portraitiste qu'historien, il met toujours en parallèle un grand personnage de la Grèce et son homologue à Rome. C'est ainsi qu'il a placé César aux côtés d'Alexandre, Cicéron aux côtés de Démosthène, etc. On lui a reproché d'être plus moraliste qu'historien tant est manifeste son désir de mettre les vraies qualités en relief et de susciter l'admiration et l'émulation chez ses lecteurs. En tant que moraliste et éducateur, nul sans doute en Occident, à l'exception peut-être de Jésus-Christ et de certains de ses disciples, n'aura mieux réussi que lui. Le grand Condé, Frédéric Le Grand, Napoléon, se sont réclamés de lui comme d'un maître vénéré. L'influence qu'il a exercée sur les penseurs et les écrivains qui se sont nourris de lui est peut-être encore plus considérable. Nous avons nommé Rousseau et Shakespeare, mais peut-être aurait-il fallu commencer par Machiavel et Érasme. Quand, à partir de la Renaissance, un auteur européen traite d'un sujet tiré de l'Antiquité, on a tout lieu de croire que Plutarque a été l'une de ses sources. On a exagéré l'importance du penchant moralisateur de Plutarque; certes, il aime la grandeur, la propose sans cesse à l'admiration de son lecteur, mais il montre sans ménagements les petits côtés des grands hommes. Sa biographie de Solon s'ouvre même par un reproche, à propos de son penchant pour la volupté, à cet homme qu'il semble pourtant admirer sans réserve. À propos de Périclès, il n'omet pas de souligner le fait que ses ennemis lui reprochaient d'avoir commis de graves injustices à l'égard des cités alliées d'Athènes. De sorte qu'il est aussi important en tant qu'historien qu'en tant que biographe. Pour un grand nombre de personnages, et d'événements auxquels ils ont pris part, il est l'unique source. Ce n'est pas par manque de rigueur qu'il omet parfois certains détails — sa rigueur est au contraire généralement reconnue — mais parce que son but n'est pas d'écrire des histoires mais des vies, comme il le dit lui-même au début de la Vie d'Alexandre. "Je n'écris pas des histoires mais des Vies; d'ailleurs ce n'est pas toujours dans les actions les plus éclatantes que se montrent davantage les vertus et les vices des hommes. Une action ordinaire, une parole, un badinage font souvent mieux connaître le caractère d'un homme que les batailles sanglantes, des sièges et des actions mémorables. Les peintres prennent la ressemblance de leurs portraits dans les yeux et les traits du visage, où la ressemblance et les moeurs éclatent plus sensiblement; ils soignent beaucoup moins les autres parties du corps. Qu'il me soit permis de même de pénétrer dans les plus secrets replis de l'âme, afin d'y saisir les traits les plus marqués du caractère, et de peindre, d'après ces signes, la vie de ces deux grands hommes [César et Alexandre] en laissant à d'autres le détail des combats et des actions les plus éclatantes." Ce peintre de la grandeur a-t-il sa place dans une éducation démocratique? On peut répondre à cette objection de bien des manières. D'abord, Plutarque n'aime jamais tant la grandeur que lorsqu'elle est au service des plus faibles, comme c'est le cas chez Solon, Pisistrate, Périclès, Jules César. On peut aussi penser que la démocratie, le pouvoir du peuple, n'est viable, paradoxalement, que dans la mesure où il existe des vertus aristocratiques dans le peuple lui-même, la première de ces vertus étant le sens du devoir, de l'obligation. C'est manifestement l'opinion de Plutarque et la grandeur qu'il montre partout dans les Vies est avant tout caractérisée par le sens de l'honneur et du devoir. Pourrait-on imaginer meilleur médecin pour des démocraties malades de leurs droits? JACQUES DUFRESNE, La démocratie athénienne, miroir de la nôtre, Bibliothèque de l'Agora, Ayers Cliff, 1994. (texte intégral) *******
JEAN-JACQUES ROUSSEAU
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Commentaires
J'apprends un peu plus sur Plutarque. Une référence.
il y a toujours à apprendre des auteurs du passé...