Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Nathalie Barney
Natalie Clifford Barney est une personnalité parisienne et femme de lettres américaine née à Dayton (Ohio) le 31 octobre 1876 et morte le 2 février 1972 à Paris.
Par son indépendance d'esprit, sa liberté de mœurs, alliée à un charme exceptionnel, beaucoup d'esprit et d'intelligence, Natalie Barney a joué un rôle important dans le Paris de la Belle Époque. Pendant plus de soixante ans, son salon littéraire de la rue Jacob a accueilli les écrivains et artistes qui ont compté des deux côtés de l'Atlantique.
Biographie
Fille d'Albert Clifford Barney, magnat américain des chemins de fer, Natalie Clifford Barney s'installe très jeune à Paris avec sa mère, le peintre Alice Pike Barney, élève de James McNeil Whistler, et sa sœur Laura. Elle ne tarde pas à tomber amoureuse, en 1899, de la célèbre courtisane Liane de Pougy, qui était ouvertement bisexuelle.
Liane de Pougy conçoit une passion très vive pour la jeune américaine, qu'elle surnomme « moonbeam » (rayon de lune) en raison de la couleur argentée de ses cheveux. Durant une saison, les deux femmes vivent un amour passionné mais Natalie, peu encline à la fidélité, ne tarde pas à tromper Liane de Pougy, tant avec plusieurs des modèles féminins de sa mère qu'avec la poétesse Renée Vivien. Elle évoque ces amours dans un recueil de poèmes illustré de dessins de sa mère et publié à compte d'auteur en 1900, Quelques portraits, sonnets de femmes, tandis que Liane de Pougy raconte son expérience dans un roman transparent, Idylle saphique, publié en 1901 et qui rencontre un grand succès tout en provoquant un énorme scandale.
Natalie Barney est aussitôt renvoyée aux États-Unis, où son père fait brûler tous les exemplaires de son recueil de poèmes qu'il peut trouver et cherche à la marier. Mais la jeune fille fait savoir qu'elle n'acceptera qu'un seul parti : lord Alfred Douglas, l'ancien amant d'Oscar Wilde. Devant son entêtement, son père doit se résoudre à la laisser retourner à Paris où elle collectionne les aventures : Renée Vivien, Eva Palmer, Lucie Delarue-Mardrus, la poétesse anglaise Olive Custance (qui deviendra lady Douglas), Colette, la cantatrice Emma Calvé, l'actrice Henriette Roggers...
En 1902, à la mort de son père, elle hérite d'une grosse fortune et peut louer une maison à Neuilly-sur-Seine où elle donne des fêtes païennes qui défraient la chronique et où se retrouvent la plupart de ses conquêtes – à l'exception de Renée Vivien, dégoûtée par ce qu'elle juge des orgies – mais aussi Pierre Louÿs, Isadora Duncan et son frère Raymond, Mata Hari...
Elle s'installe en 1909 dans un pavillon situé n° 20 rue Jacob, dont on dit qu'il aurait été construit par le maréchal de Saxe pour sa maîtresse, l'actrice Adrienne Lecouvreur. Cette maison sera, pendant près de soixante ans, le cadre de ses célèbres « vendredis », un des derniers salons littéraires influents. On y verra régulièrement Auguste Rodin, Rainer Maria Rilke, Colette, James Joyce, Paul Valéry, Pierre Loüys, Anatole France, Robert de Montesquiou, Edna St. Vincent Millay, Gertrude Stein, Alice B. Toklas, Somerset Maugham, T. S. Eliot, Ford Madox Ford, Isadora Duncan, Ezra Pound, Virgil Thomson, Jean Cocteau, Max Jacob, André Gide, William Carlos Williams, Djuna Barnes, George Antheil, Janet Flanner, Nancy Cunard, Peggy Guggenheim, Mina Loy, Caresse and Harry Crosby, Marie Laurencin, Oscar Milosz, Paul Claudel, Adrienne Monnier, Sylvia Beach, Scott and Zelda Fitzgerald, Sinclair Lewis, Emma Calvé, Sherwood Anderson, Hart Crane, Alan Seeger, Mary McCarthy, Truman Capote, Françoise Sagan, Marguerite Yourcenar...
A la fin avril 1909, elle rencontre chez Lucie Delarue-Mardrus Élisabeth de Gramont, à qui elle fait découvrir le saphisme et avec qui elle noue des relations passionnées. En avril 1910, son recueil d'aphorismes, Éparpillements, assure sa réputation littéraire. Remy de Gourmont, curieux de connaître l'auteur de ce livre, tombe amoureux de Natalie Barney à qui il adresse des lettres passionnées, qui seront plus tard réunies en volume sous le titre de Lettres à l'Amazone. C'est lui qui donne à Natalie ce surnom, « l'Amazone », qu'elle adoptera et qui lui restera jusqu'à la fin de sa vie.
Œuvres
Natalie Barney a écrit la plupart de ses livres en français.
- Quelques portraits, sonnets de femmes, poèmes (1900)
- Cinq Petits dialogues grecs (sous le pseudonyme de Tryphê) (1902)
- Actes et entr' actes (1910)
- Éparpillements (1910)
- Je me souviens, roman (1910)
- Pensées d'une amazone ; Les sexes adverses, la guerre et le féminisme ; Choses de l'amour ; Pages prises au roman que je n'écrirai pas (1920)
- Poems et poèmes, autres alliances (1920)
- Aventures de l' esprit (1929)
- Nouvelles pensées de l'amazone (1939)
- Souvenirs indiscrets (1960)
- Un Panier de framboises (1979)
- Traits et portraits. Suivi de l'Amour défendu (1963)
Citations
- « Je ne m'explique pas, je m'obéis. »
- Éparpillements
- « Je ne juge d'après leurs actes que ceux pour qui j'ai de l'antipathie. »
- Éparpillements
- « J'aime trop les commencements pour savoir aimer autre chose. »
- Éparpillements
Bibliographie
- Jean Chalon, Chère Natalie Barney, Paris, Librairie générale française, 1995
Liens externes
Commentaires
Pas mal de personnes connues dans ses relations. Je ne la connaissais pas alors merci de me l'avoir fait découvrir.
une lumière qui attire les lumières...