Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
"Disparaître" de Olivier et Patrick Poivre d'Arvor
par Jean-Rémi Barland
Lire, septembre 2006
Plein de souffle, ce roman écrit à quatre mains se nourrit de la légende de l'aventurier.
En ce lundi 13 mai 1935, alors que les dernières brumes de la matinée se dissipent sur la campagne anglaise, le scrupuleux détective Henry Walpole n'en finit pas d'être contrarié. Il a débuté son enquête sur les circonstances d'un grave accident de motocyclette, quand deux hommes des services secrets britanniques viennent lui annoncer que l'affaire lui est retirée en raison de la personnalité exceptionnelle du blessé. Il apparaît en effet que cet homme tombé dans le coma après le choc porte autour du cou une plaque de soldat de seconde classe où est inscrit le matricule 7875698, et qu'il n'est autre que le célèbre Lawrence d'Arabie. Un être meurtri dans son âme, né le 16 août 1888, qui, ayant toujours détesté appartenir aux autres, semble avoir choisi de «disparaître» moralement et physiquement. Commence alors le récit de ses aventures racontées selon plusieurs points de vue, dont le sien, qui forment la trame d'un émouvant roman signé Olivier et Patrick Poivre d'Arvor. Le temps de la lente agonie de Lawrence, les auteurs nous plongent dans l'intimité d'un être complexe, fils du vent et des déserts, combattant ayant organisé la révolte des tribus arabes contre la puissance ottomane, écrivain, auteur de l'essai philosophique Les sept piliers de la sagesse, humaniste cherchant éternellement dans ses actes un effacement de soi. Ecrit à quatre mains, sans que le style ou la puissance du récit en souffrent ni que l'on puisse deviner lequel des deux frères s'est chargé d'un chapitre plutôt que d'un autre, Disparaître, roman d'une érudition jamais pesante, livre une réflexion sur la mort qui paraît par moments se nourrir des lectures de Bossuet et de Thomas Bernhard. Fascinés par les aventuriers à qui ils ont déjà consacré plusieurs ouvrages, Olivier et Patrick Poivre d'Arvor racontent comment se construit une légende, brossent de sensuels portraits féminins. Incidemment, par le biais du personnage de Fred Pointer, ils instruisent le procès à charge des photographes violeurs de vie privée, chacals de l'image affamés de sensationnel. Lawrence d'Arabie, au terme d'une subtile narration en miroir, nous apparaît tel un «homme fait de tous les hommes», géant maladroit, pétri de secrètes contradictions et dont la droiture morale nous est rendue dans des pages d'une noire et flamboyante beauté.
Commentaires
un autre livre qui doit etre tres interessant,,
si tu le lis avant moi, dis-moi ce que tu en as pensé...