Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mon légionnaire
Photo du 316è atelier d’écriture
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© Hannes Wolf
Les modalités de l’atelier d’écriture.
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D’après les photos
Il était mince et beau
Mais sentait-il bon le sable chaud ?
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Bébé abandonné par sa mère
Mais adopté par une jeune fille
Qui aimait son père
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Enfant étouffant
Entre l’amour envahissant
De sa belle-mère et un père trop exigeant
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Adolescent, parti retrouver
Une mère idéalisée
Pour être encore rejeté
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Adulte travailleur, typographe
Aimant les femmes
Et aimé d’elles
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Rencontrant La Femme
Devenant père
Epicurien et mélancolique
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Se laissant rattraper par son passé
D’enfant abandonné
Allant de bars en prostituées
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Signant un jour d’abandon
Son engagement pour la légion
Perdant ainsi jusqu’à son nom
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Mon légionnaire en Algérie
Découvrant la barbarie
De cette guerre honnie
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Cet homme meurtri
En proie aux insomnies
Rentrant chez lui
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Cherchant l’oubli dans la boisson
Avec des mauvais garçons
L’entraînant vers la prison
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Pleurant dans sa cellule
Le rejet de son père
L’absence de ses mères
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Libéré mais toujours enfermé
Dans la prison de ses pensées
Errant dans une ville ensoleillée
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que je l’ai souvent imaginé
Homme brisé mourant enfin
Seul, comme un chien
Sous les coups du destin
Je ne l’ai pas rencontré
Mais on m’en a tellement parlé
Que j’ai souvent imaginé
Les gendarmes qui annoncent
A ses parents : mort sur la voie publique
Une nuit d’errance
Je ne l’ai pas rencontré
Mais je suis allée l’enterrer
Dans une ville ensoleillée
Je ne l’ai pas rencontré
Et sa tombe négligée
A été supprimée
Je ne l’ai pas rencontré
Mais sa vie brisée
M’a souvent hantée
Car mon légionnaire
Et sa vie en marge
Me ressemblent.
Le 17 septembre 2006
Pour lire d'autres textes (que celui-ci inspiré par la chanson de Piaf) de moi, cf. mes 7 livres à commander par les bannières sur ce blog.
Commentaires
J\'aime beaucoup tes vers... ils sont forts et c\'est rare de trouver cela en poésie.
merci pierre
tu m'etonnes chaque jour,,,,bravo pour ce poeme tout en rimes
tu passes la journèe avec wissam,chanceuse!!!comme j'aimerais etre des vôtres
bizzzz
merci
on pensera à toi
Du début à la fin de sa vie, il n'a pas eu de chance. Bien étudiée, cette vie de légionnaire. Beau poème complet sur une vie entière.
c'est parce que" on m’en a tellement parlé" que je peux imaginer ses sentiments à partir des faits que je connais
et sans l'avoir rencontré(regret), je le sens proche de moi....
merci élisabeth
Des petits bouts de vies que tu disposes avec tact.
Ce poème trace toute une vie ,il est aussi prenant qu'une histoire dont on a envie de connaitre la fin en plus de poètesse tu es une bonne narratrice
Bises monique on a pense à toi
bonne nuit laura
merci ambroise et estelle.
C'est parce que tu sais voir en toi l'âme profonde des gens ... C'est presque un début de roman.
ce que tu dis me touche
mais pour écrire un roman, il faudrait que je sois moins fainéante, plus organisée et que j'écrive sur quelqu'un qui me ressemble, c'est vrai comme lui....