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Catégories : Des lieux

Une belle Cité culturelle ouvre à Strasbourg(clin d'oeil à Ambroise)

e 15 septembre, une douzaine de facteurs d'orgues et quelques passionnés de musique céleste se sont retrouvés à la nouvelle Cité de la musique et de la danse de Strasbourg pour y célébrer à leur manière la naissance de cet instrument. Le grand orgue se trouve dans une petite salle qui a tout du sacré sans qu'on puisse affirmer qu'elle relève de telle ou telle chapelle, ce qui va de soi pour une ville qui sut s'épargner la guerre de Trente Ans.

Etrange et belle salle, meublée de cinquante sièges et d'un grand orgue de 11 mètres de haut dont le dessin, souple et plastique, baroque sans trace de rococo, est dû à l'architecte Henri Gaudin, tandis que l'équipe des compagnons Mulheisen s'est prise au jeu de réinventer cet instrument composé de 1 644 tuyaux, 46 peaux de mouton et de 15 000 mémoires électroniques... Pour être profane, l'atmosphère de la salle est pourtant assez religieuse : on s'assoit, on s'attend à voir surgir un prêtre ou un pasteur. Ce ne sera finalement qu'un musicien. On se laisse happer par l'immense fenêtre biseautée, sans rien de gothique, qui nous ramène vers la ville et sa cathédrale rose des sables.

Au-delà de l'orgue et de sa salle, élément isolé de la Cité, Henri Gaudin a également taillé, et creusé, tous les espaces de cet édifice majeur qui, sur six niveaux indécelables depuis la place de l'Etoile, rassemble plusieurs grands et lumineux studios de danse, la centaine de salles du conservatoire de musique, un auditorium de 500 places, un café et des bureaux. Autant de volumes, travaillés, mais sereins, par l'architecte, luthier maniaque.

Les familiers du stade Charléty et du Musée Guimet à Paris, ceux de la nouvelle Ecole normale de Lyon, les spectateurs du Grand Théâtre de Lorient, les étudiants d'Amiens ou de Douai, reconnaîtront aisément l'écriture d'Henri Gaudin, 73 ans, personnalité hors norme de l'architecture française, à la pensée fourmillante et généreuse, qui a en outre donné à la profession un fils talentueux, Bruno Gaudin.

Dedans, dehors, rues et couloirs, ombre et lumière, tout se répond dans l'architecture étonnamment constante d'Henri Gaudin. Inclassable à Strasbourg comme à Lorient, il est le cousin, version "pierre de taille" de Frank Gehry (né en 1929), auteur du Musée Guggenheim de Bilbao et de la Cinémathèque de Paris. Il apparaît proche aussi, par la démarche, de ce "marginal de la modernité" que fut Hans Scharoun (1893-1972), auteur de la Philharmonie et de la Bibliothèque de Berlin.

Le courant est difficile à cerner, il apparaît, ici et là, en Occident, fantaisiste, organique, géométrique, à des degrés divers. La belle bibliothèque Lesseps de Josep Llinas, à Barcelone, en est le dernier témoignage saisissant, proche par les structures du Scharoun berlinois et par les volumes du Gaudin parisien.

 

EN ATTENDANT LE TGV

 

La place de l'Etoile est devenue la nouvelle porte de Strasbourg. La ville piaffe en attendant l'arrivée du TGV, en juin 2007, et a lancé un large programme destiné à se donner enfin une stature européenne : "Ce que l'Etat belge a fait pour Bruxelles, l'Etat français le refuse à Strasbourg", grogne Robert Grossmann, président de la communauté urbaine (CUS) et adjoint au maire chargé de la culture, qui énumère les attraits présents et futurs de la ville susceptible de scotcher affectivement les eurodéputés.

Depuis les fenêtres du triste bâtiment de la CUS, étrange avatar blanchâtre construit sur le principe du Rubik's Cube, on aperçoit le chantier de la future bibliothèque centrale (agence Ibos et Vitart), située sur le site des anciens entrepôts Seegmuller à la proue du môle du bassin d'Austerlitz, face à la Cité de la musique et de la danse. Un Zénith, "le plus grand de France", sera construit à Eckbolsheim, à l'entrée ouest de Strasbourg, par l'Italien Massimiliano Fuksas. Et la ville engage la restauration du Musée historique fermé depuis 1987, après avoir ripoliné avec soin le célèbre Café de l'Aubette, imaginé en 1928 par Sophie Taeuber-Arp, Theo Van Doesburg et Jean Arp.

C'est une belle aventure de construire à Strasbourg. Mais rares sont les architectes qui en sortent financièrement indemnes : Henri Gaudin et Marc Mimram (auteur de la passerelle du Jardin des deux rives), qui n'ont vraiment pas la réputation de bâcler leur travail, ont fait la douloureuse expérience de la comptabilité strasbourgeoise, qui tend à mettre à leur charge toutes sortes de dépassements surprises des coûts.

Frédéric Edelmann
Article paru dans l'édition du 30.09.06 du Monde

Commentaires

  • Merci pour ce clin d'oeil. Un lieu qui vaut effectivement le détour tant sur le plan architecture que culturel. J'irai prendre quelques photos histoire de te rendre ce clin d'oeil.

    Bien à toi.

  • merci à l'avance

  • Je vais y aller courant de la semaine.

  • ok
    à propos de strasbourg que je connais pas (mais j'ai mon beau-frère du côté de mulhouse), y-at-il un gibert livres?

  • Coucou,
    Tu veux parler d'une librairie gibert?
    Si c'est le cas, cela ne me dis rien. On a pas mal de librairies (quoi que pas tant que ça), mais gibert....

  • je fréquentais beaucoup gibert en france à cause des livres d'occasion mais ici, il y a déjà moins de choix et il y a une taxe sur les livres importés....
    alors comme de la famille d'alsace va venir me voir....

  • On a des librairies d'occasions et des librairies avec des prix abordables (fin de stock, etc;.)
    Si jamais tu me dis ce que tu recherches et j'essaye de voir où et à quel prix.

  • tu es vraiment une fille très sympa.
    je recherche des polars de poche et récents, style ceux que je parle dans mon blog
    le problème est que mon beau-frère n'est pas un habitué des librairies...

  • Je vais prendre quelques notes et je vais essayer de voir. Ensuite je te donne les adresses précises avec les prix et les titres par mail. Il devrait trouver...
    Ton beau-frère compte venir te voir quand?

  • fin octobre
    mais ne perds pas ton temps précieux d'artiste pour moi!...
    bisous

  • Bah je vais quand même essayer de faire un repérage. J'ai 2 bouquins à acheter en plus alors autant en profiter.
    Bisous.

  • merci
    bisous

  • Coucou,

    Pour les photos de la Cité de la musique et de la danse, j'irai certainement la semaine qui vient.
    Manque de temps désolé.

    Côté livres, as tu déjà essayé d'acheter par internet? Les frais de port sont-ils chers pour le Maroc?

  • pas de problème, je suis moi-même très occupée
    bien sûr, j'ai pensé à acheter sur internet mais les frais de port sont plus chers que les livres...
    sans compter la censure et le risque que ça n'arrive pas ou en mauvais état...

  • Alors cela ne vaut pas le coup, il vaut mieux quelques bouquins dans la valise.
    Pour une adresse, il y a une librairie qui fait des prix sympas dans le centre commercial des Halles, que ton beau-frère doit certainement connaître. C'est au 1 er étage. Son nom est maxi-livre.

  • merci ambroise
    je connais maxi-livres
    il y en a même un ici.....

  • Et niveau prix, ainsi que sur le choix ?

  • même type de livres qu'en france
    même prix ... plus la taxe

  • Ok. Alors je vais peut être trouver autre chose.

  • merci
    je cherche une solution de mon côté

  • Oui, vaut mieux deux qu'une (charabia...)! lol

  • en remettant le nez dans cornwelle pour toi, j'ai pensé à une solution plus simple.
    merci pour ton intérêt

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