Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : La littérature

Dix romanciers, huit millions de livres

MOHAMMED AÏSSAOUI et DOMINIQUE GUIOU.
 Publié le 11 janvier 2007
Actualisé le 11 janvier 2007 : 08h29medium_marc_levy.jpg                                         
 
Marc Levy.
Marmara/Le Figaro.

Marc Levy, Fred Vargas et Bernard Werber, c'est le trio de tête de notre classement des dix auteurs de langue française qui ont vendu le plus de livres en 2006.

IMAGINEZ une maison d'édition qui aurait sous contrat ces dix romanciers : cet heureux éditeur aurait vendu près de 8 millions d'exemplaires l'année dernière. « Le poids de ces dix auteurs représente près du quart (22 %) de l'ensemble de la»fiction moderne* », souligne Alice Cousin Crespel, analyste marketing au cabinet d'études GfK, la « fiction moderne » regroupant la littérature française et étrangère, les livres policiers et fantastiques, les romans sentimentaux. Autant dire que, sans préjuger de leur valeur littéraire, ces dix auteurs pèsent très lourd.

Ce palmarès des romanciers de langue française qui vendent le plus est le seul indicateur général de ce que les Français achètent et lisent *.
Pour la troisième année consécutive, Marc Levy arrive en tête, avec plus de 1,7 million d'exemplaires vendus, dont 530 000 pour son dernier roman publié en plein mois de juillet. Véritable phénomène éditorial dès ses débuts, l'auteur de Et si c'était vrai... a vendu à lui tout seul, en 2006, autant que les cinq derniers Prix Goncourt... Se propulsant de la cinquième à la deuxième place, Fred Vargas confirme son titre de reine du polar français. Bernard Werber recule, lui, d'une petite place, et arrive troisième. Deux nouveaux venus dans ce club très prisé : Guillaume Musso et Jonathan Littell. Ce dernier fait figure d'extraterrestre dans ce palmarès : encensé par la critique, couronné par le Goncourt et l'Académie française, il n'a pour seul titre de gloire qu'un livre, mais quel livre ! Les Bienveillantes, publié par Gallimard. Les autres romanciers du palmarès n'en sont pas à leurs débuts. Ils ont tous plusieurs livres à leur actif et la plupart appartiennent à la race des prolixes.
Chaque année, ou presque, ces auteurs publient un nouveau roman. Ils se payent aussi le luxe de pouvoir se passer de la critique, car leurs lecteurs sont des inconditionnels ; enfin, ils restent fidèles à la maison d'édition dans laquelle ils ont débuté. Du pur bonheur pour les éditeurs qui ont cru en eux.
Un bémol cependant. Ce classement montre clairement que la crise de l'édition affecte aussi les auteurs de best-sellers. En effet, en 2005, Marc Levy avait allègrement dépassé la barre des 2 millions d'exemplaires vendus (2,3 millions exactement). Derrière lui, Werber atteignait 1 225 000 exemplaires, Amélie Nothomb et Anna Gavalda passaient la barre du million...
Ce palmarès montre aussi qu'un seul auteur qui marche peut faire le succès d'une petite maison. C'est le cas de Fred Vargas, qui porte son éditrice, Viviane Hamy, comme Anna Gavalda Le Dilettante. Le départ de ces auteurs serait une véritable catastrophe financière pour leurs éditeurs.
Il y a une autre manière d'analyser notre classement : prendre en compte le chiffre d'affaires généré par ces romanciers. À ce titre, Jonathan Littell, grâce à son seul roman, vendu 25 euros, passe à la deuxième place avec plus de 12 millions d'euros. Et Benoîte Groult, rajeunie par le succès de La Touche étoile (213 000 exemplaires écoulés en 2006), décrocherait la dixième place avec plus de 4 millions d'euros. Christian Jacq parvient, lui, à dépasser les 5 millions, mais il obtient ce chiffre grâce aux ventes cumulées de plus de cent titres, dont la plupart en édition de poche. C'est en effet un autre enseignement de ce palmarès : le poids du petit format. La plupart des auteurs y figurent grâce à leurs ventes en poche. Marc Levy a écoulé plus d'un million d'exemplaires dans ce format économique, très avantageux pour le lecteur mais beaucoup moins pour les auteurs.
Rappelons que ceux-ci perçoivent de 10 à 15 %, selon leur contrat, du prix de vente public des livres, au titre des droits d'auteur. Ainsi, Littell touchera en 2006 environ un million d'euros. Quant à Marc Levy, il peut espérer dépasser les 2 millions d'euros. Ce n'est pas mal, mais ces gains ne placent au bout du compte notre super poids lourd que dans la petite moyenne de ce que perçoivent les PDG des entreprises du CAC 40... Sans leurs stock-options.

* Notre enquête, réalisée en collaboration avec le cabinet d'études GfK, a été effectuée par extrapolation à partir d'un panel de 2 200 points de vente en France entre le 1er janvier et le 31 décembre 2006. Elle prend en compte l'ensemble des livres achetés par auteur, en librairies, grandes surfaces, par Internet et par correspondance via les clubs de livres

http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070111.FIG000000236_dix_romanciers_huit_millions_de_livres.html

Commentaires

  • j"adore marc levy
    j"ai vu le film qui a ete adapter de l'un de ces livres

    " et si çetait vrai"
    je suis toujours un peu déçu de l"adaptation

Les commentaires sont fermés.