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Catégories : La littérature

Alexandre Jollien : la force des faibles

PAUL-FRANÇOIS PAOLI.
 Publié le 04 janvier 2007
Actualisé le 04 janvier 2007 : 14h37

Après avoir réussi à dominer son terrible handicap par l'écriture, il est en passe, avec son troisième livre, La Construction de soi, de devenir un phénomène de l'édition

Et de trois ! Avec La Construction de soi (Seuil), Alexandre Jollien est bien parti pour se tailler un ­nouveau succès. Avec un premier ­­ti­rage de 30 000 exemplaires et une réimpression de 10 000, son dernier essai, paru en octobre 2006, s'inscrit dans la même lignée volontariste et optimiste que ses deux précédents livres : L'Éloge de la faiblesse (Cerf), qui a obtenu un prix de l'Académie française en 1999, et Le Métier d'homme (Seuil) qui s'était vendu à 90 000 exemplaires !
L'auteur Né en Valais (Suisse) en 1975, Alexandre Jollien fut strangulé à la naissance par son cordon ombilical. Après un séjour de plus de dix-sept ans dans une institution spécialisée pour handicapés, il étudie dans une école de commerce, puis se ­découvre une passion pour la philosophie, « amour de la sagesse » en grec, discipline où il puise un art de combattre la souf­france. Il apprend aussi à ne pas se résigner à l'image apitoyée de victime où l'on a tendance à ­enfermer les handicapés.
Le livre La Construction de soi se présente comme une série de lettres à l'adresse des penseurs qui ont aidé Alexandre Jollien à se construire :  Épicure pour le goût du plaisir, Sénèque et les stoïciens, qui apprennent à endurer, mais aussi Platon et le christia­nisme où le salut de l'individu passe par la liberté de l'esprit à l'égard des passions. Son livre peut se lire comme un manuel de sagesse pour tous ceux qui ne se résignent pas au malheur auquel le sort semble les avoir assignés.

Le succès En notre époque de complainte généralisée, la vie d'Alexandre Jollien est une véri­table provocation au bonheur. En trois livres, ce grand blessé de l'existence, qui, infirme cérébral moteur, ne peut ni marcher ni parler aisément, a démontré que le malheur de naître diminué peut être, jusqu'à un certain point, surmonté. Marié et père d'un enfant, Alexandre Jollien, qui a étudié la philosophie à Fribourg, en Allemagne, puis à Dublin, donne aujourd'hui des conférences. ­Elles connaissent un succès d'audience qui va très au-delà du public concerné par la question du handicap. Cette ­leçon de courage s'adresse à tout un chacun. « Être joyeux est un acte de volonté », explique l'auteur à la suite de Sénèque. À bon entendeur, salut...

http://www.lefigaro.fr/litteraire/20070104.FIG000000123_alexandre_jollien_la_force_des_faibles.html

Commentaires

  • Un bel exemple d'écriture. Merci à toi pour cette découverte Laura.
    Bises.

  • une leçon de vie surtout...

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