Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mon après-midi du 14 février au Salon du Livre de Casablanca(Maroc)13
Mohamed Hmoudane
Mohamed Hmoudane est né en 1968 à El Maâzize, village du Maroc. En 1989, il immigre en France. Commence alors « un parcours de combattant » doublé d'une « quête poétique » sans complaisance ni concessions qui l'a amené à publier plusieurs ouvrages où s'impose d'emblée une voix singulière et puissante.
Parmi ses livres les plus récents, on peut citer Attentat (La Différence 2003), Incandescence (Al Manar, 2004) ou encore Blanche mécanique (La Différence, 2005).
Extrait d’Attentat :
Et je me tourne par un ciel lourd tonnant
Criblé d’astres hiéroglyphes vers
Mes morts tant songées toutes mes morts
Enduites de feu ailées que rien n’arrime
Quelle eût été déjà ma demeure ?
De quelle lignée de traître
D’égorgeurs d’hommes descendais-je ?
Ah le « poignard damascène » incrusté de rubis
La goutte de sang qui luit à la pointe
Par les nuits de pleine lune
Extrait de Blanche mécanique :
Comme des rafales
et d’une fulgurance – étincelles
chevauchant les pierres,
pages incisées – j’opère
à coup orbe à lames de verre
aiguisées
à vous les planter dans le gosier
à vous couper le souffle
Résonnent résonnent
les gongs pharyngiens rien
qu’à frôler les cordes fébriles
je déclenche des musiques
aux commandes de violons torrentiels
je dissémine les notes
jusque dans des contrées célestes
j’égoutte le néant
Je conjugue
absence et survenance...
Source :http://www.ladifference.fr/fiches/livres/blanchemecanique.html
Jacob Cohen
Ghita El Khayat
Il y a beaucoup de poètes au Maroc (116 dans l’anthologie de Jean-Pierre Koffel, cité dans la note 9) dont une majorité d’arabophones. Il y a un schisme entre ces derniers et les francophones et un problème de traduction qui est une autre forme de création.
La poésie est l’art littéraire par excellence, le plus difficile.
Amina Benmansour dira elle qu’il lui est plus difficile d’écrire de la poésie que des textes d’analyses (elle est universitaire) parce la « la poésie, c’est se mettre à nu. »
Zaghloul Morsy
La poésie est :
1.une histoire de vision de soi-même et du monde
2.Un complexe d’image(s)
3.Une rythmique
Ses références :
-Abdellatif Laâbi, La Poésie marocaine de l’Indépendance à nos jours. Editions de la Différence, 2005.
-Baudelaire, ses « écrits sur l’art » et notamment sur « la modernité »
-Adonis(cf.ci-dessous), ses écrits théoriques sur la culture et la poésie arabe.
Les bouleversements dans la poésie marocaine :
1.l’émergence de poétesses
2.plusieurs générations se côtoient
3.3 langues sont employées : l’arabe classique, l’arabe dialectal et le berbère.
La poésie (au Maroc), c’est :
1. projet existentiel avec des thèmes comme la nuit, la chambre close, le soleil, le sang.
Une exigence de liberté, d’émancipation
Un impératif du soi, de la subjectivité par rapport à la oumma (communauté)
Une exigence de modernité (Baudelaire) par rapport à la tradition et au passé.
Un consensus magique
Le primat de l’individu avec sa conscience et son inconscient.
Il cite Guillaume Apollinaire : « À la fin tu es las de ce monde ancien » (Zone in recueil Alcools, http://www.toutelapoesie.com/poemes/apollinaire/zone.htm).
2. Un projet poétique qui s’oppose à la tradition.
La satire est remplacée par l’ironie, l’amour par l’érotisme.
Irruption du vers libre, de nouveaux rythmes comme des martèlements, violents et sans douceur mais ce n’est pas de la cacophonie.
Cependant, pour lui, comme les peintres abstraits doivent savoir peindre « du figuratif » (ex : Picasso et ses variations sur Vélasquez), un poète doit savoir maîtriser formellement l’inspiration avant de se lancer dans le vers libre.
Ex : Mallarmé, avant Herodias et L’après-midi d’un faune
Sonnet (forme classique) en « ix» (contrainte) sans utiliser le mot « phénix »
"Sonnet allégorique de lui-même"
La Nuit approbatrice allume les onyx
De ses ongles au pur Crime, lampadophore,
Du Soir aboli par le vespéral Phoenix
De qui la cendre n'a de cinéraire amphore
Sur des consoles, en le noir Salon : nul ptyx,
Insolite vaisseau d'inanité sonore,
Car le Maître est allé puiser de l'eau du Styx
Avec tous ses objets dont le Rêve s'honore.
Et selon la croisée au Nord vacante, un or
Néfaste incite pour son beau cadre une rixe
Faite d'un dieu que croit emporter une nixe
En l'obscurcissement de la glace, décor
De l'absence, sinon que sur la glace encor
De scintillations le septuor se fixe.
Source : http://www.unice.fr/AGREGATION/ConfMallarme.html
Rimbaud, Le dormeur du val et Le bateau ivre
La liberté doit se mériter.
Conclusion :
Les poètes marocains sont les témoins et les acteurs d’un Maroc en transition, entre l’ancien et le moderne, un Maroc qui se réinvente.
Adonis [en arabe أدونيس] est le pseudonyme d'Ali Ahmed Saïd Esber [ علي أحمد سعيد], un poète et critique littéraire libanais né le 1 janvier 1930 en Syrie. Son pseudonyme se réfère au dieu d'origine phénicienne, symbole du renouveau cyclique.
Sommaire
1 Biographie 2 Œuvres 3 Voir aussi 3.1 Liens externes 4 Références
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Biographie
Saïd naît à Qassabine près de Lattaquié au nord de la Syrie le 1 janvier 1930. Saïd commence à travailler dans les champs jeune mais son père l'incite aussi à apprendre la poésie. En 1947, contre l'avis de ses parents, il se rend à la ville voisine où il trouve le président syrien Choukri al-Kouwatli. Adonis, alors âgé de douze ans seulement, veut se joindre à l'assemblée des poètes locaux pour honorer le président mais on l'écarte. En insistant il capte l'attention de ce dernier, qui demande à l'entendre. Il proclame sa prose et subjugue toute la foule. Le président décide alors de lui payer sa bourse. Il part à l'école, au lycée français de Tartous(en 1942), puis à Lattaquié où il obtient son baccalauréat en 1949, c'est également à cette époque qu'il prend le pseudonyme d'Adonis lors de la publication de quelques poèmes. Il entre ensuite à l'Université syrienne de Damas qu'il quitte en 1954 avec une licence de philosophie.
En 1955, il est emprisonné six mois pour appartenance au Parti national syrien, un parti prônant l'expansion de la Syrie sur presque tout le Moyen-Orient. Après sa libération en 1956, il s'enfuit pour Beyrouth au Liban où il fonde avec le poète syro-libanais Youssouf al-Khal dans les années 60, la revue Chi'r (ou Chiir qui signifie Poésie): le manifeste d'une libération inconditionnelle de la tradition et d'un élan vers l'internationalisation de la poésie. Adonis abandonne peu à peu son nationalisme militaire pour le panarabisme alors très en vogue avec la montée des partis Ba'as. Il choisit la nationalité libanaise en 1962. Adonis se consacre aussi plus principalement à ses activités littéraires qu'à ses activités politiques. En 1968, il fonde la revue Mawâkif (Positions) qui se montre être un espace de liberté en même temps qu'un laboratoire de rénovation « destructurante » de la poésie — aussitôt interdite dans le monde arabe. C'est là qu'il traduit en arabe Baudelaire, Henri Michaux, Saint-John Perse et en français Aboul Ala El-Maari. Adonis cherche le renouvellement de la poésie arabe contemporaine en s'appuyant sur son passé glorieux mais aussi en regardant la richesse de la poésie occidentale.
Suite à la guerre civile libanaise, il fuit le Liban en 1980 pour se réfugier à Paris à partir de 1985. Il est le représentant de la Ligue arabe à l'UNESCO.
Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grand poète arabe vivant. Il est un influent autodidacte, voire iconoclaste, quant à la réévaluation critique de la tradition poétique arabe vis-à-vis des pressions intellectuelles, politiques et religieuses du monde arabe actuel, l'exemple le plus frappant étant la Prière et l'Épée : essai sur la culture arabe. Son œuvre révèle plusieurs thèmes : injustice, dictature, guerre, misère... Il prend les évènements pour en faire des mythes mais on ne peut pas le classer dans les poètes engagés. Le Temps des villes démontre une connaissance exacerbée des grandes métropoles du monde arabe moderne. Il a pris position dans Al Hayat contre le port du voile.[1]
Œuvres
Poèmes:
1954 - La Terre a dit
1957 - Premiers poèmes
1958 - Feuilles dans le vent
1961 - Chants de Mihyar le Damascène
1961 - Mémoire du vent (Poèmes 1957-1990)
1971 - Tombeau pour New York
1975 - Singulier
1980 - Les résonances, les origines
1983 - Ismaël
1985 - Kitab al-Hisar (Le Livre ??)
1988 - Célébrations
1990 - Le Temps des villes
Essais:
1964 - Le Diwan de la poésie arabe(3 volumes), essais critiques
1968 - Le théatre et les miroirs
1972 - Le temps de la poésie
1975 - Le fixe et le mouvant(3 volumes), thèse d' état
1980 - Préface pour les fins de siècles
1985 - Politique de la pensée
1993 - la Prière et l'Épée : essai sur la culture arabe
Voir aussi
Liens externes
Adonis et Jacques Clauzel Des livres d'artiste
Dossier Adonis de la République des Lettres
http://www.axelibre.org/litterature.php?var=adonis
http://www.seattleu.edu/souffles/S18/90cc_18.HTM
http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/adonis.html
http://www.nil-med.org/littérature_1.htm
Références
↑ http://tounes.naros.info/article.php3?id_article=80
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Adonis_(po%C3%A8te)
Commentaires
Une belle découverte poétique, merci Laura.
Bien à toi.
Laquelle?IL y en a plusieurs, il me semble...