Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
George Sand et "L'orgue du Titan"
Après avoir publié ses souvenirs (« Histoire de ma vie », 1854), elle revient sous le second Empire au roman romanesque avec entre autres « Le Marquis de Villemer »(1860).
Dans ses romans champêtres ou régionalistes notamment, George Sand trouve dans la peinture de paysages et d’êtres chers la meilleure expression de son talent. Elle a le don de traduire avec naturel la poésie des paysages familiers et des cœurs purs. Défendant contre Flaubert les « droits du cœur » en littérature, elle n’a jamais connu la tentation de l’art pour l’art, ni celle du réalisme cru ou pessimiste. Par tempérament et par principe, elle a tendance à embellir la réalité et à idéaliser ses personnages. On trouve dans « L ‘orgue du titan » ce qui charme encore aujourd’hui dans les récits de George Sand : une intrigue attachante et bien conduite, la note pittoresque et gracieuse des mœurs et traditions rustiques, la description des paysages. La description du paysage (des roches basaltiques) n’efface pas la méditation idéaliste devant la beauté, la poésie et la grandeur du spectacle. Cette partie descriptive m’a particulièrement frappé et intéressé bien sûr. Ce conte ressemble sans doute un peu à ceux qu’on racontait lors des veillées dans le Berry de George Sand (ou d’ailleurs). Rappelons que la région évoquée dans « L’orgue du titan » n’est pas si éloignée du Berry. « L’orgue du titan » m’a fait pensé aux « Maîtres sonneurs » à cause de la place centrale que tient dans le conte et dans le roman(où Sand a tenté de reproduire par son style la manière des conteurs du Berry), la musique. « Les maîtres sonneurs » Tiennet, la jolie Brulette sa cousine et Joset sont amis depuis l’enfance. Mais Joset n’est pas un garçon comme les autres : distrait et renfermé, il paraît un peu simple ; il rêve de musique mais il n’a pas de voix. Brulette devine qu’il a un secret et révèle à Tiennet la vérité de la chose : « c’est que Joset prétend inventer lui-même sa musique, et qu’il l’invente, de vrai. » Ca fait évidemment penser au jeune Angelin qui joue un morceau inconnu de son maître et du vicaire mélomane. « Il a réussi à faire une flûte de roseau, et il chante là-dessus. » Un mois plus tard, Joset consent à leur faire entendre sa musique. Quand il s’arrête de jouer, Tiennet s’écrie : « Où diantre prends-tu tout ça ! à quoi ça peut servir, et qu’est-ce que tu veux signifier par là ? » Joset interroge Brulette. George Sand célèbre ici « le merveilleux pouvoir de la musique » qui ouvre les portes magiques du souvenir et du rêve, et permet à l’auditeur de communier avec l’artiste, lui-même transfiguré par l’inspiration créatrice. La magie de la musique est un point commun entre le roman et le conte qui tiennent tous deux du roman d’apprentissage. Sur l’importance de la musique dans l’œuvre de George Sand, on est obligé de penser aux musiciens qu’elle a connus : Chopin, Liszt, Gounot, Berlioz etc. Sur son amour de la musique et des musiciens, cf. http://www.georgesand.culture.fr/fr/ar/ar01.htm5(il y aussi sur ce site, des pages sur ses amours) George Sand est très liée également à Pauline Viardot, célèbre cantatrice contralto qui connaît un succès international. Elle sert de modèle pour « Consuelo », roman qui raconte l’itinéraire d’une artiste qui trouve sa voie en vouant son existence à la musique. Mais ce qui différencie le jeune Angelin de Joset c’est que le premier est déjà initié à la musique alors que le second est une « âme simple » et c’est l’effet de l’art sur les « âmes simples », les paysans qui intéresse George Sand dans « Les maîtres sonneurs. » (qui sont lisibles en poche, Folio, je crois et dans la bibliothèque numérique, Gallica). La scène du curé bon vivant dans « L’orgue du titan », qui a les charmes de la comédie, introduit le rapprochement avec le roman picaresque. Sur le « picaresque », cf. Wikipedia à ce mot La comparaison du début et de la fin de la nouvelle conduisent à mettre en évidence le procédé du retour en arrière ou flash-back que l’on retrouve dans « Mauprat. » La découverte d’une vocation musicale par un récit fantastique met en évidence la notion de romantisme et la place accordée à l’artiste, l’explication du génie romantique. La figure du Titan (symbolisant le génie romantique) est essentiel. Sur le titan, cf. wikipedia à ce motJe me suis aussi aidée de mon bon vieux Lagarde et Michard
TEXTE PUBLIE CHEZ AMBROISE DANS LE CADRE D 'UN VOYAGE DANS LE FANTASTIQUE:
http://ambroise.hautetfort.com/archive/2007/05/30/voyage-dans-le-fantastique.html
Commentaires
Comme je l'ai déjà dit je vais mettre à jour les différents liens cette semaine.
J'y ajouterai tes contributions.
Bien à toi.
Je me suis déjà exprimée sur ton texte sur le blog d'Ambroise. Je te renouvelle mon intérêt pour cette prose.
Je vois également que tu as supprimé la colonne de gauche de ton blog. Cela surprend. Mais on ne se perd plus.
Bon appétit.
Merci Elisabeth.
Pour les éléments de la colonne de gauche, ils sont maintenant à droite.
C'est surtout pour agrandir la place des notes, ce que je voulais faire depuis longtemps.
Merci d'avoir remarqué.
Comme je le disais chez toi, le plus important est que j'ai pris plaisir à faire ces recherches...