Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Blogueuse avant l’heure
Brigitte Gemme en 1996 (à gauche) et en 2007.
Laurent Suply (lefigaro.fr). Publié le 20 juillet 2007Actualisé le 23 juillet 2007 : 08h22
Brigitte Gemme avait 17 ans quand, en 1995, elle a ouvert le premier blog francophone.
Un village global. Des milliards de visiteurs uniques. Des millions de dollars levés par les « réseaux sociaux ». Et 100 millions de blogueurs, selon les prévisions annuelles du cabinet Gartner.
A l’heure où le web s’écrit avec six zéros avant la virgule, qui se souvient des « homepages », ces espaces personnels inaccessibles au commun des mortels ? Qui se souvient du temps où les jeux en ligne n’avaient pas trois dimensions, ni même une, mais s’écrivaient en mots et phrases ? Brigitte Gemme, certainement, et avec un brin de nostalgie.
« Des opinions, des états d'âme et surtout des banalités »
Cette québécoise est en effet une des pionnières du web francophone, à une époque où la France voyait encore le futur dans une boîte beige nommée « Minitel », et en particulier du "blogging". Le terme peut paraître usurpé : l’expression « weblog » remonte à 1997, alors que Brigitte inaugure son journal personnel dès 1995. A 17 ans, membre du club informatique de son collège, elle relève le défi d’un autre membre, employé d’un des premiers « FAI », et crée sa page personnelle, intitulée « Montréal, Soleil et Pluie ».
« 7 juin 1995. De retour de Halifax a 5:30 le matin, je suis a mon clavier avant même 7:00. Le voyage fut long, mais cette fois au moins j'ai pu dormir... » Telle est la teneur du premier billet de Brigitte Gemme. Du moins du plus ancien à être encore archivé sur le web.
Vite connu sous le nom de « MSP », le journal est-il un blog ? Billets quotidiens classés chronologiquement, usage de la première personne et contenu personnel font pencher pour le oui. En revanche « il n’y avait strictement aucun moyen pour un éventuel auditoire de réagir », souligne l’auteure, qui réfute le caractère quasi-archéologique de son œuvre. « J'ai exprimé des opinions, des états d'âme et surtout des banalités par le biais d'un nouveau média. Ce n'est pas une grande révolution... », dit-elle. Pourtant, quelle meilleure définition du blog, deux ans avant l’invention de ce mot, et une décennie en avance sur l’avènement du phénomène parmi le grand public ?
Internet s’est démocratisé
Reste à savoir comment cette idée novatrice à pu germer dans la tête de Brigitte Gemme. « J'étais une jeune femme dans un monde essentiellement masculin, qui faisait quelque chose de différent avec un même outil. Je ne me servais pas du web à des fins techniques, mais pour insuffler un peu de poésie », explique-t-elle.
« Trois ans, deux jours, et plus de mille regards quotidiens plus tard », le mardi 9 juin 1998, Brigitte Gemme signe l’excipit de Montréal, Soleil et Pluie. « Internet s'est démocratisé(…). Ca m'a dérangé de me rendre compte que de quasi-étrangers se sentent, à cause de ces quelques mots, plus "intimes" avec moi ». En filigrane, la seule discordance avec l’archétype du blogueur des années 2000 : la course à l’audience et la notoriété l’ont détournée, et non attirée.
Source:http://www.lefigaro.fr/high-tech/20070720.WWW000000238_blogueuse_avant_lheure.html
Commentaires
Oui c'est une révolution ces blogs. Mon fils a eu son premier ordinateur en 1992. C'était son cadeau pour Noël, juste pour des jeux. Il n'était pas relié à Internet. Je me souviens en 1999, à l'ANPE, pour aller lire les offres d'emploi sur Internet, c'était assez difficile, Internet était lent et pas toujours facile de se connecter. En 2004, mon mari a pris la décision de s'abonner à Internet et voilà que nous passons des journées entières, l'ordinateur allumé, nous n'y passons pas la journée, mais nous y venons tout au long de la journée et ne l'éteignons que le soir pour aller dormir.
Bonne journée Laura en espérant que tu puisses venir sur H et F.
Ca fait tres longtemps que mon mari a un ordinateur; moi je m y suis seulement mise en 1997 pour ecrire mom memoire de maitrise