Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Catégories : L'histoire
Une forêt du miocène en Hongrie
Dans un décor lunaire, la petite forêt fossile de cyprès pointe ce qu'il lui reste de cimes vers le ciel. D'une hauteur de 4 à 6 m, pour un diamètre de 1,5 à 3 m, leur taille réelle devait approcher les 30 ou 40 m.
DR
Vienne MAURIN PICARD.
Publié le 10 août 2007
Actualisé le 10 août 2007 : 08h08
Des arbres vieux de huit millions d'années, et exceptionnellement bien conservés, ont été découverts dans une mine à ciel ouvert en Hongrie.
PARFAITEMENT conservés, les seize Taxodium distichum (cyprès des marécages) gisaient au fond d'une immense crevasse, profonde de 60 mètres. Pour les ouvriers de la mine de lignite de Bukkabrany, à 160 km au nord-est de Budapest, il n'y avait là rien de particulièrement étonnant, la mise au jour de troncs d'arbre carbonisés étant monnaie courante lors des opérations d'extraction.
Mais ces seize-là n'étaient pas tout à fait comme les autres. Âgés de huit millions d'années - datant d'une période, appelée miocène, où le continent européen était partiellement submergé par les eaux -, ils auraient été subitement ensevelis par une tempête de sable, qui leur aura permis de traverser les époques sans dommage, ou presque. « La découverte est exceptionnelle, car les arbres ont conservé leur structure en bois, explique Tamas Pusztai, directeur adjoint et chef du département archéologique du Musée Otto-Herman de la région. Ils n'ont été ni carbonisés ni fossilisés. »
Gangue naturelle
Dans un décor lunaire, la petite forêt de cyprès pointe ce qu'il lui reste de cimes vers le ciel, dans un périmètre de moins de 100 m². D'une hauteur de 4 à 6 mètres, pour un diamètre de 1,5 à 3 mètres, leur taille réelle devait approcher les 30 ou 40 mètres. Ils étaient recouverts d'une épaisse couche de sable gris, lui-même surmonté d'une fine bande de sable jaune. C'est cette gangue naturelle qui est à l'origine de leur survie miraculeuse.
« Les troncs ont été conservés dans leurs forme et matière originales, explique Miklos Kazmer, directeur du département de paléontologie de l'université des sciences Lorand-Eotvos. La conservation exceptionnelle des arbres est due à une soudaine tempête de sable qui a recouvert la forêt jusqu'à une hauteur de 6 mètres. La partie ensevelie sous les sables est restée magnifiquement intacte », grâce à l'absence de bactéries dans la couche de sable gris. « L'importance de la découverte réside dans le fait que tant d'arbres ont été préservés à leur emplacement original, dans un seul et même endroit, renchérit Alfred Dulai, géologue au Muséum hongrois d'histoire naturelle. La vraie rareté concernant ces arbres est que leur bois original a été préservé. Ils ne sont pas transformés en pierre. »
Grâce à ce parfait état de conservation, les scientifiques espèrent découvrir une mine d'enseignements sur la flore du miocène, et cerner un peu mieux les origines de la Pannonie. Cette plaine sur laquelle est apparue la Hongrie contemporaine était il y a huit millions d'années une immense étendue d'eau, le lac Pannon, sur les rives boueuses et marécageuses duquel prospéraient les Taxodium.
Les troncs étant de matière organique, il serait possible de procéder à des examens de dendrochronologie, une méthode de datation des changements climatiques par l'étude des anneaux des arbres, qui devaient avoir 300 à 400 ans au moment de leur mort. « Et puisque les arbres ne sont pas nés le même jour, il est possible d'étudier une période s'étalant sur 1 000 à 1 500 ans », s'enthousiasme Janos Veres, archéologue en chef du chantier improvisé au coeur de la mine.
Questions de conservation
Après l'annonce officielle de la découverte, le 31 juillet, le ministre hongrois de l'Environnement, Gabor Fodor, évoquant une « sensation mondiale », a assuré que son gouvernement allait investir plusieurs millions d'euros pour assurer la préservation des 16 cyprès du miocène. Ceux-ci seront à terme exposés dans un aquarium reproduisant les conditions humides de leur longue hibernation, dans le centre pour visiteurs d'Ipolytarnoc, au sein du parc national de Bükk. Mais il faut faire vite. Soumis au contact de l'air et du soleil, très nocifs pour un bois si ancien, les troncs ont perdu leur cellulose qui servait de colle aux membranes des cellules des arbres, et ont commencé à se dessécher quasiment à vue d'oeil.
Mais ces seize-là n'étaient pas tout à fait comme les autres. Âgés de huit millions d'années - datant d'une période, appelée miocène, où le continent européen était partiellement submergé par les eaux -, ils auraient été subitement ensevelis par une tempête de sable, qui leur aura permis de traverser les époques sans dommage, ou presque. « La découverte est exceptionnelle, car les arbres ont conservé leur structure en bois, explique Tamas Pusztai, directeur adjoint et chef du département archéologique du Musée Otto-Herman de la région. Ils n'ont été ni carbonisés ni fossilisés. »
Gangue naturelle
Dans un décor lunaire, la petite forêt de cyprès pointe ce qu'il lui reste de cimes vers le ciel, dans un périmètre de moins de 100 m². D'une hauteur de 4 à 6 mètres, pour un diamètre de 1,5 à 3 mètres, leur taille réelle devait approcher les 30 ou 40 mètres. Ils étaient recouverts d'une épaisse couche de sable gris, lui-même surmonté d'une fine bande de sable jaune. C'est cette gangue naturelle qui est à l'origine de leur survie miraculeuse.
« Les troncs ont été conservés dans leurs forme et matière originales, explique Miklos Kazmer, directeur du département de paléontologie de l'université des sciences Lorand-Eotvos. La conservation exceptionnelle des arbres est due à une soudaine tempête de sable qui a recouvert la forêt jusqu'à une hauteur de 6 mètres. La partie ensevelie sous les sables est restée magnifiquement intacte », grâce à l'absence de bactéries dans la couche de sable gris. « L'importance de la découverte réside dans le fait que tant d'arbres ont été préservés à leur emplacement original, dans un seul et même endroit, renchérit Alfred Dulai, géologue au Muséum hongrois d'histoire naturelle. La vraie rareté concernant ces arbres est que leur bois original a été préservé. Ils ne sont pas transformés en pierre. »
Grâce à ce parfait état de conservation, les scientifiques espèrent découvrir une mine d'enseignements sur la flore du miocène, et cerner un peu mieux les origines de la Pannonie. Cette plaine sur laquelle est apparue la Hongrie contemporaine était il y a huit millions d'années une immense étendue d'eau, le lac Pannon, sur les rives boueuses et marécageuses duquel prospéraient les Taxodium.
Les troncs étant de matière organique, il serait possible de procéder à des examens de dendrochronologie, une méthode de datation des changements climatiques par l'étude des anneaux des arbres, qui devaient avoir 300 à 400 ans au moment de leur mort. « Et puisque les arbres ne sont pas nés le même jour, il est possible d'étudier une période s'étalant sur 1 000 à 1 500 ans », s'enthousiasme Janos Veres, archéologue en chef du chantier improvisé au coeur de la mine.
Questions de conservation
Après l'annonce officielle de la découverte, le 31 juillet, le ministre hongrois de l'Environnement, Gabor Fodor, évoquant une « sensation mondiale », a assuré que son gouvernement allait investir plusieurs millions d'euros pour assurer la préservation des 16 cyprès du miocène. Ceux-ci seront à terme exposés dans un aquarium reproduisant les conditions humides de leur longue hibernation, dans le centre pour visiteurs d'Ipolytarnoc, au sein du parc national de Bükk. Mais il faut faire vite. Soumis au contact de l'air et du soleil, très nocifs pour un bois si ancien, les troncs ont perdu leur cellulose qui servait de colle aux membranes des cellules des arbres, et ont commencé à se dessécher quasiment à vue d'oeil.
Commentaires
C'est surprenant !!
Comme tu dis....
Le monde s'est transformé depuis qu'il existe (on ne sait d'ailleurs pas quand il est né, impossible d'imaginer... car il y avait bien quelque chose avant) et l'on peut bien parler du réchauffement climatique, pour moi c'est dans la logique des choses.
Je suis d'accord avec toi...