La dernière répétition. L’ultime test. L’occasion aussi et surtout de voir à l’œuvre des hommes soumis à un régime plus restreint que d’autres, de mesurer la profondeur du réservoir, avant le vrai rendez-vous, le match d’ouverture de la Coupe du Monde contre l’Argentine le 7 septembre au Stade de France. Ce déplacement au Pays de Galles devait consolider les bases construites lors des deux tests victorieux face à l’Angleterre et conforter ainsi les Bleus dans leur quête de titre mondial. Pour les Diables Rouges, capables du meilleur comme du pire, l’objectif était différent : il s’agissait de se rassurer après un succès sur l’Argentine la semaine passée (27-20), le deuxième seulement de l’année en neuf matches. Une démonstration de puissance Si la défense avait donné entière satisfaction à Twickenham puis Marseille, il y avait encore des choses à améliorer dans le secteur offensif tricolore. Les hommes de Bernard Laporte décidaient donc de jouer à la main dès la réception du coup d’envoi. L’avancée des Français, menée sur toute la largeur, avec un Heymans, titularisé à l’arrière et s’intercalant dans la ligne, les portait jusque dans les dix derniers mètres gallois, offrant une première occasion d’essai, anéantie par un en-avant de Beauxis. Puis, sur une nouvelle charge de Betsen, les Rouges se mettaient à la faute, permettant à l’ouvreur parisien de déflorer la marque (0-3, 3e). L’entame était convaincante et, malgré une timide réaction du XV du Poireau, le demeurait dans une première période où la supériorité physique des Bleus était criante. Sur chaque percussion, les coéquipiers de Jérôme Thion avançaient, déchiraient le rideau gallois, mettaient leurs adversaires sur le reculoir. Dans ces conditions, le premier essai ne tardait pas à venir. A la conclusion d’une longue séquence amorcée depuis le propre camp tricolore, le deuxième ligne biarrot, tout en puissance, bousculait deux défenseurs dans l’en-but pour aplatir sur le dos. Légèrement excentré, Lionel Beauxis transformait, concrétisant une nette domination (0-10, 14e). Quelques déchets, malheureusement, en touche ou dans les transmissions empêchaient les Français, dont la maîtrise du ballon leur permettait de varier les combinaisons, de gonfler le score. La défense, en revanche, était une nouvelle fois admirable sur une attaque galloise dans les 22 mètres, finalement contrée par un gros plaquage de Thion sur Gareth Thomas. Malgré tout, les Britanniques avaient repris du poil de la bête mais cela ne durait que quelques instants. Par deux fois, l’arbitre anglais sollicitait la vidéo pour refuser deux essais à Vincent Clerc (28e) et Rémy Martin (32e). Celui de Pierre Mignoni, après un coup de pied contré à l’abord de l’en-but, était lui bien valable (0-17, 34e). Ces 40 premières minutes auraient été parfaites si un petit relâchement juste avant la mi-temps, qui aboutissait à un essai de Hook, le premier encaissé par les Bleus en trois tests, avait été évité (7-17, 40e). Un score peu flatteur Comme prévu, les hommes de Bernard Laporte revenaient des vestiaires avec du sang frais sur la pelouse symbolisé par les rentrées conjuguées d’Elissalde, Pelous et Bruno, aux postes de Mignoni, Thion et Szarzewski. Cela n’affectait en aucune mesure une équipe qui monopolisait le ballon durant la reprise mais ne pouvait conclure, par la faute d’une bonne défense galloise tout d’abord puis d’un en-avant d’Harinordoquy dans les 22 mètres. Sur une faute de la mêlée locale, Lionel Beauxis se résolvait finalement à alimenter la marque et poursuivre son 100 % au pied d’une pénalité de 45 mètres (7-20, 47e). Puis, il fallait une anticipation bien sentie de Kevin Morgan, en position de dernier défenseur entre Serge Betsen et Jean-Baptiste Elissalde, pour que le demi de mêlée ne file pas à l’essai (50e). La possession du ballon était encore une fois blanche, la couleur des Français au Millennium Stadium, mais il manquait toujours ces petits détails permettant de refléter un peu plus fidèlement au tableau d’affichage l’écart sur le terrain. Et c’est finalement à l’issue d’une remontée de balle initiée depuis leur propre en-but que les Tricolores se positionnaient idéalement sur la ligne des 22. Suite à une touche de Bruno, Beauxis trouvait Rougerie à l’intérieur pour signer le troisième essai de l’après-midi (7-27, 56e). Comme en première période, le Pays de Galles avait une réaction d’orgueil mais Shane Williams échappait la balle à proximité de la ligne (65e). Et comme en première période, cet orgueil était ensuite douché par la férocité des plaquages, totalement hermétiques malgré le jeu au large proposé par les Gallois, bien plus ouvert que le pilonnage anglais. Seul bémol, le premier échec au pied de Lionel Beauxis sur une pénalité difficile de 50 mètres (72e). Le Millennium Stadium ne pouvait que constater la supériorité du squad tricolore, qui ajoutait un quatrième essai dans les derniers instants par Bruno (7-34, 80e) et devait même retenir son souffle lorsque son capitaine Gareth Thomas était évacué sur une civière, après un choc avec Thierry Dusautoir. Les Gallois peuvent s’inquiéter. Les Français non. |
Commentaires
Le rugby cela nous change du foot.
Un tout autre état d'esprit que j'ai vu un peu dans le Sud-Ouest...