Heureusement, Diniz Ce n’est pas juste une médaille d’argent que Yohan Diniz a ramenée à Osaka. C’est aussi et surtout un lumineux rayon de soleil qui vient de percer le brouillard tricolore. De déceptions en désillusions, l’équipe de France avait bien besoin de ce coup de fouet, alors que la crainte de repartir du Japon sans médaille devenait de plus en plus présente à deux jours de la fin des Mondiaux. En dépit de toute cette pression qu’il aimantait sur ses épaules, malgré lui, Yohan Diniz a répondu présent le jour J, là où tellement ont échoué. Venant du capitaine de l’équipe de France, on ne pouvait pas attendre autre chose. Son statut de favori dégagé par son titre de champion d’Europe acquis l’année dernière, les espérances de toute une délégation, le Champenois a ôté tout cela de sa tête pour se concentrer sur sa marche et cueillir une superbe médaille d’argent. Et si l’orage et une douche suédoise avaient accompagné son sacre européen à Göteborg en 2006, le Rémois a dû affronter cette fois-ci la chaleur nipponne (30°C) et son taux d’humidité extrêmement élevé malgré un départ donné sur les coups de 7h du matin. 3heures, 44 minutes et 22 secondes plus tard, la récompense était là. «Je croyais en moi. Je savais que j’avais les moyens d’aller chercher ce résultat. Cette deuxième place est le fruit d’une année de travail. Et le résultat d’une course prudente. Ce n’est pas une victoire, mais c’est beau quand même», réagissait-il, la ligne à peine franchie. Pas loin de l’or Ainsi, Diniz a longtemps été en mesure de taquiner l’or mondial. Partagé entre le fait de ne pas puiser dans ses réserves tout de suite et la volonté de ne pas non plus laisser partir un wagon dangereux, le champion d’Europe effectuait d’abord une première partie de course à son rythme, naviguant à une dizaine de secondes d’un groupe de quatre marcheurs où l’on retrouvait notamment l’Australien Nathan Deakes, détenteur du record du monde. Puis, au 30e kilomètre, l’athlète français accélérait brutalement pour revenir puis déposer ce quatuor, où seul Deakes tentait de s’accrocher. Mais dans ce brusque changement de rythme, les juges y décelaient quelques irrégularités, infligeant deux avertissements en quelques minutes. Sous la menace d’un troisième carton rouge, synonyme de disqualification, le Rémois était contraint d’assurer ses arrières, laissant filer l’Australien. Il fallait encore contenir le retour de l’Italien Alex Schwazer, revenant très fort de l’arrière, ce qu'il réussissait sans peine. A l’arrivée, Diniz devait donc «se contenter» de l’argent. «J’aurais pu aller chercher l’Australien, mais je n’aurais peut-être pas terminé la course. Avec ces conditions de course, la médaille d’argent est un exploit. Quand j’ai attaqué pour prendre la tête, je l’ai sans doute fait un peu fort. Cette accélération a alerté les juges. Et j’ai reçu deux cartons rouges. Après, j’ai préféré assurer», expliquait le marcheur. Désillusion pour le 4x100 Finalement, entre l’Australien, vainqueur envahi par l’émotion dans la dernière ligne droite, et l’Italien, frustré d’avoir démarré trop tard, Yohan Diniz était le seul à ne pas laisser couler quelques larmes sur son visage. Mais c’est bien un large sourire qui illuminait le sauveur de l’équipe de France lorsqu'il effectuait son tour d'honneur avec le drapeau français. Car pendant que le Champenois résistait à la douleur sur ses 50 kilomètres, le relais 4x100 m féminin a été piteusement éliminé dès les séries, laissant échapper une nouvelle chance de médaille. Avec leur équipe-type, Carima Louami, Muriel Hurtis, Fabienne Béret-Martinel et Christine Arron ont été incapables de faire mieux que 7es de leur demi-finale, la faute en partie à un passage de témoin catastrophique entre les deux dernières relayeuses. Christine Arron était même obligée de s’arrêter pour ne pas recevoir le bâton hors zone. Sans vitesse, la 6e de la finale du 100 m ne pouvait pas rattraper le retard. Un échec de plus pour un sprint français calamiteux. Mais rien ne servait de courir, il fallait marcher à point. Podium du 50 km marche 1. Deakes (Aus) en 2h43’53 2. Diniz (Fra) en 3h44’22 3. Schwazer (Ita) en 3h44’38 … 13. Riva (Fra) en 4h00’44 14. Boulanger (Fra) en 4h01’30 Résultats des Français 50km marche H Finale Yohann Diniz : 2ème, Vice champion du Monde en 3h44'22 Eddy Riva : 13ème 4h00'44 David Boulanger : 14ème 4h01'30 110m haies H Decathlon Romain Barras : 5ème 14'36 (-0.2) 929 pt, 13ème 4997 pt 4x100m F Carima Louami - Muriel Hurtis - Fabienne Beret-Martinel - Christine Arron Série 1 : 7ème France 43"88 éliminée Disque H Decathlon Romain Barras : 3ème 44m51 (757pt), 44m51 - X - 43m88 |
Commentaires
L'honneur est sauf grâce à quelqu'un de chez nous....
Et une autre médaille mais ça ne rend pas optimiste pour les JO...