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Catégories : La littérature

Le jour des livres

N

ous sommes fin janvier, autant dire au plein coeur de la rentrée littéraire hivernale — rappelons les chiffres : quelque 550 romans, français et étrangers, parus ou à paraître en l'espace de six ou sept semaines —, mais parmi les ouvrages dont on parle et qui se vendent, celui qui se détache avec le plus d'évidence n'est en rien romanesque : il s'agit du Journal d'Hélène Berr (éd. Taillandier). Un livre capital, qui témoigne de ce que furent la France occupée et la persécution de la communauté juive, qui fait entendre une voix exceptionnelle de lucidité, de dignité, d'intelligence. Celle d'Hélène Berr, jeune femme d'une admirable sensibilité, qui, pour témoigner de ce qu'elle vivait, commença au début de l'année 1942 à tenir ce journal, interrompu deux ans plus tard lorsqu'elle fut déportée. Il est difficile de le lire sans penser à celui d'Anne Frank. Mais plus encore aux écrits, moins connus mais tout aussi importants, d'Etty Hillesum : Une vie bouleversée (éd. Seuil). Ce qui rapproche Hélène Berr, la Française, et Etty Hillesum, la Néerlandaise, mortes toutes deux à Auschwitz, c'est tout ensemble une exigence morale peu commune, et une gravité bouleversante, la prescience qu'elles ont toutes deux de la tragédie en cours et du fait qu'elles en seront les victimes. ◆ Na.C.

Source:Télérama.fr

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