L’influence du vestiaire masculin sur la garde-robe féminine. Le goût toujours plus affirmé de la femme moderne pour les tenues de sport contribue à estomper les frontières entre le vestiaire masculin et la garde-robe féminine. Dès 1923, hommes et femmes portent des chandails similaires. La cravate est si appréciée que l’on en fait des trompe-l’oeil en maille. La vogue du pyjama se répand vers 1923-1924. Sous un manteau d’intérieur, le pyjama est réservé à l’intimité. Les élégantes - en villégiature - l’adoptent rapidement comme tenue de plage. La haute couture crée des pyjamas de plus en plus raffinés. La garçonne. (cf. l’extrait du texte de Christine Bard p. 20). Figure emblématique des années 20, la garçonne* est une femme émancipée et rebelle, aux moeurs libérées. Dans une acception plus large, c’est une femme à la mode, à la silhouette jeune, plate et androgyne, active et sportive, éprise de mouvement, de liberté et de danse, qui conduit son automobile et fume la cigarette. Avec ses tenues sobres et masculines le jour, ultra féminines le soir, la garçonne est ambivalente. Elle ouvre la voie à la femme moderne. La garçonne se coupe les cheveux courts au carré à l’instar de Colette, dès 1902, puis de Mistinguett et de Chanel pendant la guerre. Elle porte un tailleur jupe de coupe masculine, une chemise à col et à manchettes. Les accessoires : chapeau melon, noeud papillon ou cravate, gants, canne… accentuent le caractère masculin de cette panoplie. Le monocle, accessoire emblématique de l’homosexualité est d’ailleurs le nom d’une boîte célèbre, boulevard Edgar Quinet… Le sport. Les maisons de couture ouvrent des rayons spécialisés pour le sport. Ainsi Lanvin en 1923, Patou avec «le coin des sports» en 1925, Lelong, Vionnet, Worth, Schiaparelli ou Régny. Les femmes émancipées multiplient les activités. Cette tendance favorise les similitudes entre modèles masculins et féminins. Les golfeuses portent une jupe de lainage, parfois une jupe-culotte, un sweater de jersey, une cravate, des bas de laine et un chapeau de feutre. La maille est le matériau le plus adapté aux maillots de bain. Leur ligne est masculine. Les deux-pièces sont composés d’un jumper long, rayé ou à motifs, et d’une culotte unie et ceinturée. Les maillots une-pièce jouent le contraste entre haut décoré et bas uni. Dans les stations de ski à la mode les élégantes portent la culotte resserrée sous le genou ou le pantalon de ski (la jupe est encore portée pour le patinage). Gants, bonnet, écharpe, chaussettes de teintes vives sont assortis à des chandails très colorés. L’exposition de 1925 (cf. le texte de Hélène Guéné p. 19). En 1925, l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes est organisée à Paris, dans le but de fonder la création d’un art nouveau adapté à la vie moderne, tout en soulignant la supériorité de la France face aux mouvements artistiques qui se sont progressivement développés dans les pays voisins. La mode s’insère parfaitement dans ce projet, l’exposition veut rappeler que Paris reste la capitale de l’élégance et du goût. Elle est divisée en 5 groupes : Architecture, Mobilier, Parure, Arts du théâtre, de la rue et des jardins et Enseignement. Vêtements sont classés dans le troisième groupe, Parure. Élevés au rang d’arts décoratifs, les arts de la mode revendiquent une place à la hauteur des enjeux économiques qu’ils génèrent. Avec la Rue des boutiques sur le Pont Alexandre III, les péniches de Paul Poiret sur la Seine, le Pavillon de l’Élégance sur le cours La Reine, le Grand Palais où sont regroupés les stands du groupe III-Parure ainsi que des défilés de mannequins au pavillon Pomone, la mode envahit tous les espaces de l’exposition. |
Commentaires
Une mode remarquable durant cette époque et que l'on tente d'imiter mais on se fait remarquer en fait.