Lyon doit impérativement marquer ce soir à Old Trafford pour espérer éliminer Manchester United de la C1.
Tenus en échec (1-1) à Gerland, les Gones savent leur tâche difficile mais pas impossible: si les Red Devils présentent une armada offensive presque sans égale en Europe, la défense anglaise n'affiche pas -a priori- autant de sérénité. A Benzema, Juninho, Govou, Ben Arfa, Fred et les autres d'en profiter pour qualifier Lyon en quarts de finale.
Potentiel offensif |
Lyon peut-il le faire ? Le sextuple champion de France peut-il sortir de la plus prestigieuse épreuve continentale le champion d'Angleterre en titre, double vainqueur de la C1 en 1968 et 1999 ? Jusqu'ici, les clubs français n'ont pas eu de veine avec Manchester United. Seuls l'OM et le LOSC l'ont battu (en poules) mais sans pouvoir l'éliminer. Saint-Etienne, Bordeaux ou Nantes n'ont eux pas été capable de s'imposer face au deuxième club anglais le plus titré (derrière Liverpool). C'est dire la complexité de l'affaire pour l'équipe d'Alain Perrin qui possède pourtant quelques atouts pour "tuer" le démon. En premier lieu, un pouvoir offensif intéressant. Sans rivaliser avec les dynamiteurs mancuniens (Rooney, Ronaldo, Nani, Tevez, Saha), les attaquants lyonnais possèdent de réelles qualités (vitesse, technique, sens du jeu et du placement) à même de perturber l'arrière garde rouge, solide mais parfois un peu lente (Rio Ferdinand et Vidic notamment). Des joueurs comme Benzema (voir son but à l'aller), Ben Arfa, Govou et Källström peuvent destabiliser n'importe quelle défense pour peu que la mayonnaise (collective) prenne. Le jeu sur les côtés, le échanges vifs et courts dans l'axe, les tirs de loin et les coups francs dans les trente mètres adverses constituent autant de possibilités de marquer le but indispensable à la qualification. Si le stade de United est surnommé depuis l'époque Eric Cantona "le théâtre des rêves", ça signifie que tous les artistes foulant la pelouse d'Old Trafford s'illustrent. Et pas seulement ceux vêtus de rouge. Kaka la saison dernière avec l'AC Milan ou Ronaldo il y a quelques années avec le Real Madrid (Barthez s'en souvient sûrement) ont ainsi été les grands artisans des performances de leurs équipes dans l'antre du club aux neuf couronnes locales en 15 ans. Auteur d'un but splendide lors d'un match aller où Lyon a bien rivalisé (tant qu'il n'a pas laissé le ballon à son rival), Karim Benzema pourrait être l'arme fatale de l'OL. Mais le club du président Aulas aura également besoin d'un bloc efficace pour maîtriser et si possible annihiler les fulgurances rouges qui ne manqueront pas vu les talents alignés par Sir Alex Ferguson. L'absence de Réveillère (suspendu), le retour probable d'un Cris pas encore au top, l'instabilité d'un Boumsong ou le manque de rigueur de Grosso pourraient ainsi se payer cash malgré le retour en forme de Grégory Coupet dans la cage. Ce sera au milieu de terrain lyonnais (Toulalan d'abord mais aussi les autres) d'endiguer assez haut les offensives anglaises afin de ne pas subir trop bas. Surtout quand on connait le jeu de tête d'un Manchester irrésisitible en ce moment (United est revenu à un point d'Arsenal alors qu'il avait 5 longueurs de retard voici quinze jours). Pour Lyon, le billet pour les quarts de finale passe par un match quasi parfait. Mais ne dit-on pas qu'impossible n'est pas français ? |
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Benzema attendu |
L'Observer n'y est pas allé par quatre chemins ! "Le buteur convoité par Alex Ferguson pourrait être sa Némésis en Ligue des champions", prévenait ce week-end le magazine anglais. Qu'on le compare aux plus grands footballeurs ne suffisait donc pas. Voilà le gamin de Bron assimilé à la déesse grecque de la Vengeance, maîtresse de Zeus, dont elle exécute la justice pleine de colère, infligeant son châtiment inéluctable aux rois pour prix de leur vanité et de leur ostentation... A sa décharge, depuis que Benzema a ouvert le score à l'aller, la presse anglaise avait épuisé les comparaisons grandiloquentes pour exprimer sa béatitude devant le talent du "nouveau Zinédine Zidane", "mélange de Ronaldinho et de Ronaldo", "plus grand espoir du football européen", celui "par qui tout peut arriver". Pour Sir Alex Ferguson, le "Gone" est la plus grande menace lyonnaise, un joueur qui "peut marquer à partir de rien". "Et il est légitime de s'inquiéter des joueurs qui marquent à partir de rien". N'en jetez plus, la coupe est pleine ! |