Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mort de Max Milner
Né le 18 juillet 1923 à Mont-Cauvaire (Seine-Maritime) d'une mère espagnole et d'un père d'origine polonaise (traducteur de Gongora dans une version que Picasso devait illustrer), il était le neveu du peintre Marcoussis. Sa famille échappe à la déportation dont sont victimes les juifs dans la France occupée. L'expérience de ses 20 ans pousse Max Milner à entreprendre la grande enquête publiée en 1960 et récemment rééditée : Le Diable dans la littérature française, de Cazotte à Baudelaire. Le diable a certes à voir avec l'imaginaire et le fantastique. Mais il revêt une tout autre dimension chez Balzac, Hugo et Baudelaire. Avec Les Fleurs du mal, l'individu est à jamais déchiré par sa double postulation vers Satan et vers l'infini. Max Milner participe d'un mouvement qui est celui d'Yves Bonnefoy en poésie, de Claude Pichois dans la critique. Il allait présider pendant un quart de siècle (de 1970 à 1996) aux destinées de la jeune Société des études romantiques.
Max Milner a relu des écrivains réputés catholiques, Huysmans et Bernanos en particulier. Il s'est intéressé aux enjeux du voir : les miroirs, lunettes et autres instruments d'optique augmentent l'acuité du regard pour mieux piéger le désir (La Fantasmagorie, 1982), tandis que les psychotropes n'égalent pas l'art, le plus radical modificateur de conscience. Seul l'art, constatent L'Imaginaire des drogues et Rembrandt à Emmaüs, est susceptible de lever le voile de l'invisible. Max Milner laisse un ouvrage en chantier, L'Inaperçu.
Stéphane Michaud est professeur à l'université Paris-III Sorbonne nouvelle.
Commentaires
Je retrouve là un peu ce qui est écrit dans ton Mémoire...
Normal, en commentant les auteurs que j'aime, ce fut un inspirateur pour moi...