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Catégories : Nerval Gérard de

Le cadrage du paysage dans le "Voyage en Orient" de Nerval

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O. C, II, 233, Cérigo, Cythère : « J’étais sur le pont dès cinq heures, cherchant la terre absente, épiant à quelque bord de cette roue d’un bleu sombre, que tracent les eaux sous la coupole azurée du ciel, attendant la vue du Taygète lointain comme l’apparition d’un dieu. L’horizon était obscur encore, mais l’étoile du matin rayonnait d’un feu clair dont la mer était sillonnée. […] « Au-delà de cette mer, disait Corinne en se tournant vers l’Adriatique, il y a la Grèce…. Cette idée ne suffit-elle pas pour émouvoir ? » - Et moi, plus heureux qu’elle, plus heureux que Winckelmann, qui la rêva toute sa vie, et que le moderne Anacréon, qui voudrait y mourir, - j’allais la voir enfin, lumineuse, sortir des eaux avec le soleil !

Je l’ai vue ainsi, je l’ai vue : ma journée a commencé comme un chant d’Homère ! C’était vraiment l’Aurore aux doigts de rose qui m’ouvrait les portes de l’Orient ! […] Voyez déjà de cette ligne ardente qui s’élargit sur le cercle des eaux, partir des rayons roses épanouis en gerbe, et ravivant l’azur de l’air qui plus haut reste sombre encore. Ne dirait-on pas que le front d’une déesse et ses bras étendus soulèvent peu à peu le voile des nuits étincelant d’étoiles ? Elle vient, elle approche, elle glisse amoureusement sur les flots divins qui ont donné le jour à Cythérée… Mais que dis-je ? devant nous, là-bas, à l’horizon, cette côte vermeille, ces collines empourprées qui semblent des nuages, c’est l’île même de Vénus, c’est l’antique Cythère aux rochers de porphyre […] »

 

234-235 : « L’accident dont j’avais parlé avait contraint le navire à s’arrêter au port San-Nicolo, à la pointe orientale de l’île, vis-à-vis du cap Saint-Ange qu’on apercevait à quatre lieues en mer. Le peu de durée de notre séjour n’a permis à personne de visiter Capsali, la capitale de l’île, mais on apercevait au midi le rocher qui domine la ville, et d’où l’on peut découvrir toute la surface de Cérigo, ainsi qu’une partie de la Morée, et les côtes même de Candie quand le temps est pur. C’est sur cette hauteur, couronnée aujourd’hui d’un château militaire, que s’élevait le temple de Vénus céleste. »

 

CADRAGE  : « tracent », « vue », « je l’ai vue », « ligne », « horizon », « on apercevait », « on peut découvrir »

paysage vu sur l’eau : « j’étais sur le pont »

paysage vu du bas : « on apercevait à midi le rocher qui domine la ville »

 

Mes recherches sur les paysages dans le "Voyage en Orient" de Nerval en DEA sont dans la continuité de mon mémoire de maîtrise sur "Le paysage dans les oeuvres poétiques de Baudelaire et Nerval" publié maintenant comme mes 2 recueils sur The book edition sous le titre "Des paysages de Baudelaire et Nerval."

 

http://www.thebookedition.com/des-paysages-de-baudelaire-et-nerval-laura-vanel-coytte-p-1283.html

 

 

Commentaires

  • La terre était absente : il devait être en pleine mer.... Nerval a l'air dans ce texte très enthousiaste.

  • C'est parce qu'il pense avoir trouvé enfin l'Orient...

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