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Catégories : L'art

Art : redécouvrir Jean-Jacques Henner dans son musée rénové

henner.jpgLa réouverture samedi du musée national Jean-Jacques Henner à Paris est l'occasion de redécouvrir ce peintre (1829-1905) très célèbre de son vivant et dont certains tableaux sont ancrés dans la mémoire des Français même s'ils en ignorent parfois l'auteur.

L'Alsace, Elle attend» (1871), réalisé après l'annexion de cette région par l'Allemagne, a longtemps illustré les livres d'histoire. Dans ce tableau réalisé par ce fils de paysan alsacien, une jeune femme en deuil arbore une cocarde tricolore sur son noeud noir. Léon Gambetta (1838-1882), à qui la toile avait été offerte, l'appelait «ma fiancée» et l'avait fait reproduire pour assurer la diffusion de son message patriotique.

Les visiteurs retrouveront ce tableau célèbre au musée Jean-Jacques Henner, situé dans le XVIIème arrondissement. Il ne verront pas en revanche «Fabiola», autre tableau très connu qui représente une jeune femme de profil, avec un voile rouge. On a perdu la trace de l'original mais il a été maintes fois copié et abondamment reproduit sur des boîtes de porcelaine ou des dés à coudre. Aujourd'hui encore.

«Jean-Jacques Henner était un peintre académique par sa carrière mais inclassable dans sa peinture», considère Rodolphe Rapetti, conservateur du musée depuis 2001. «Il a un style à lui, une palette, une qualité de modelé, une façon très particulière de rendre la carnation de ses modèles», ajoute-t-il.

Prix de Rome en 1858, Henner passe cinq ans à la Villa Médicis à Rome. Il parcourt l'Italie, à la découverte des grands maîtres et des paysages latins.

Mais il revient vite aux paysages alsaciens de son enfance. Collines douces, ciels clairs, arbres sombres.

Portraitiste très prisé, Henner expose au Salon et reçoit de nombreuses commandes.

«Lorsqu'il meurt en 1905, c'est un des artistes français les plus connus», souligne M. Rapetti.

Fermé depuis quatre ans pour travaux, le musée national, installé depuis 1924 dans un hôtel particulier de l'avenue de Villiers, a été rénové par l'architecte Jean-François Bodin.

Débarrassé de certains ajouts faits au cours des ans (ascenseur central, sol en béton), l'hôtel a repris son aspect de demeure cossue du XIXè, avec ses murs et ses décors polychromes.

Le peintre Guillaume Dubrufe (1853-1909) y avait installé son atelier. Jean-Jacques Henner, lui, habitait, plus modestement, dans un atelier de la Place Pigalle.

Après son décès, conformément à ses souhaits, la famille d'Henner a donné à l'Etat 440 peintures, ainsi que des meubles et des objets ayant appartenu au peintre. Elle a également acheté et donné l'hôtel particulier afin qu'il abrite le musée national.

La réhabilitation a coûté 1,5 million d'euros. Une deuxième tranche de travaux est prévue.

A sa fermeture, le musée attirait péniblement 3.800 visiteurs par an. M. Rapetti caresse l'espoir d'en attirer 50.000.

«Le public, notamment parisien, a besoin de lieux intimes, à côté des grands musées et des grandes collections. Là, il retrouve une atmosphère très IIIème République», souligne-t-il.


http://www.lalsace.fr/fr/region/thann/article/2156424,208/Art-redecouvrir-Jean-Jacques-Henner-dans-son-musee-renove.html



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