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Catégories : La presse

Ferrari 458 Italia, pas écolo mais ébouriffante

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Anguleux, le design apparaît un peu moins sophistiqué qu'autrefois mais il s'en dégage une vraie sensation de force retenue.

Les concessions à l'air du temps (optiques pourvues de diodes remontant sur les ailes, surfaces vitrées élargies) sont consenties avec tact et les incontournables (couvre-culasse peint en vermillon exposé sous la lunette arrière, ouïes d'aération sculptées avec soin) sont au rendez-vous.

Comme il se doit, la partie mécanique de cette Ferrari tient du morceau de bravoure.

Installé dans le dos des deux occupants, le tout nouveau moteur V8 à injection directe de 4,5 litres de cylindrée (d'où la dénomination du modèle) affiche un ébouriffant régime maximum de 9 000 tours pour 570 ch. Résultat : on passe de 0 à 100 km/h en... 3,4 secondes.

Des performances pour le moins intimidantes au moment de prendre place derrière le volant. Heureusement, Ferrari fabrique des voitures qui peuvent aussi se conduire en douceur. La plus brève des accélérations de la 458 Italia est un moment de bonheur, y compris acoustique, et la douceur de la nouvelle direction permet d'enchaîner les courbes sans jamais forcer. Il suffit d'une pression sur l'accélérateur pour réveiller le fauve.

Tout aussi saisissante est la stabilité dont fait preuve la voiture qui, malgré la formidable poussée qui lui est appliquée, ne dévie pas d'un pouce de sa trajectoire grâce à l'efficacité conjuguée de sa boîte de vitesses à double embrayage et de ses systèmes électroniques (antipatinage, contrôle de traction, suspension adaptative).

La 458 Italia - Ferrari n'en est pas peu fier - affiche un rendement largement supérieur à sa devancière, la F430. La puissance est en hausse de 16 % et les émissions de CO2 reculent de 13 %. Mais cela ne suffit pas pour échapper au super-malus écologique de 2 600 euros.

"Bella macchina"

En vérité, l'enjeu se situe à un autre niveau. "Nos clients savent qu'ils se trouvent sous le regard de l'opinion publique ; aussi, veulent-ils que leur Ferrari soit vue comme une bella macchina, pas comme une grosse voiture qui pollue", insiste Salvatore Ancoretti, du département marketing de la firme italienne. Cependant, comme l'admet Jean-Jacques His, l'ingénieur-motoriste de Ferrari, " continuer de croître en cylindrée tout en réduisant le niveau des émissions va devenir de plus en plus difficile".

Les solutions existent mais ne cadrent pas forcément avec les tables de la loi de Maranello. Réduire la cylindrée ? Ce serait délicat du point de vue symbolique et exigerait le recours à un turbo. "Les sensations de conduite en pâtiraient à cause d'un temps de réponse plus long à l'accélération", estime l'"ingeniere" Jean-Jacques His. L'idée serait plutôt de s'inspirer de la technologie hybride en installant un moteur électrique d'appoint alimenté par la récupération de l'énergie cinétique. Un choix que la Scuderia devrait, après d'autres, adopter en F1. Et pourquoi pas, demain, envisager la traction électrique intégrale ? "Certainement pas !" répondent, horrifiés, les dirigeants de Ferrari.

Jean-Michel Normand

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2009/11/12/ferrari-458-italia-pas-ecolo-mais-ebouriffante_1266282_3238.html

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