Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Lu dans la presse aujourd'hui:"Le Pays de Pavese", de Jean-Pierre Ferrini et "Primo Levi, l'écrivain au microscope", d'Ernesto Ferrero : deux vies intenses et amputées
LE PAYS DE PAVESE de Jean-Pierre Ferrini. Gallimard, "L'un et l'autre", 216 p., 21 €.
PRIMO LEVI, L'ÉCRIVAIN AU MICROSCOPE (Primo Levi. La Vita, Le Opere) d'Ernesto Ferrero. Traduit de l'italien par Jean-Luc Defromont. Liana Levi, 208 p., 18 €.
"J'ai effectué à Turin le trajet qui sépare les appartements de Pavese et de Primo Levi, constatant qu'ils vivaient dans le même quartier, derrière la gare Porta Nuova, Pavese au 35 via Lamarmora et Primo Levi au 75 corso Re Umberto, j'ai rencontré un clochard ou un vagabond, je ne sais comment le désigner. Il était torse nu et traînait une valise à roulettes, comme s'il s'agissait des restes de son ancienne vie ou de sa raison, au bout d'une chaînette qu'il avait accrochée à son cou. Il n'était pas à la rue, avait été géomètre et habitait dans ce quartier où il lui arrivait, autrefois, de croiser Primo Levi. Je ne parvenais plus à m'en défaire. Nous avons parlé de Pavese, de Primo Levi, du "malaise dans la civilisation" dont souffrait Primo Levi à la fin de sa vie. Pour finir nous avons échangé le numéro de nos portables et j'ai filé sur ma bicyclette. Peut-être est-il à Turin un personnage connu, un de ces ivrognes dont parle Pavese dans Travailler fatigue et qui disparaîtrait dans la mer sans s'en rendre compte si elle était au bout de la rue ?"
("Le Pays de Pavese", p.109-110.)