Thierry Grenier a installé son atelier à La Quincaillerie à Veules-les-Roses (photos Thibault Rousseau)

EXPOSITION.Le peintre Thierry Grenier présente jusqu'au 5 décembre prochain à la galerie Rollin à Rouen une année de travail.

Le cadre s'est élargi mais le sujet reste inchangé. Thierry Grenier qui expose jusqu'au samedi 5 décembre à la galerie Rollin à Rouen apprécie toujours autant les paysages côtiers de la Belgique jusqu'à la Bretagne, les friches portuaires, l'architecture des maisons, des bâtiments agricoles et industriels.
Des sujets qu'il cherche et recherche tel un détective à la découverte de preuves. « Ce n'est pas quelque chose de spontané. Je fais des allers et retours entre ces différents endroits et l'atelier. Je tourne et je tourne encore avec la camionnette ou à pied autour du sujet, parfois, je mange sur place jusqu'à ce que je trouve l'angle idéal parce que j'ai une idée bien précise en tête. Certains me prennent pour un rôdeur mais je suis plutôt un renifleur. Par exemple, l'hôtel des Terrasses de Saint-Pierre-En-Port, je l'avais en moi depuis vingt ans », raconte Thierry Grenier.
Des lieux qui s'imposent non pas par leur beauté ou leur histoire mais par leur ambiance qui crée une théâtralité. Il y a un lien intime qui se noue entre le peintre et son sujet. Là, Thierry Grenier pose son chevalet et travaille. « C'est réellement un moment privilégié, exceptionnel et ce doit être un moment efficace. Je dois en ressortir heureux », commente le peintre.
Une tâche en extérieure qui se termine comme toujours dans l'atelier, installé à La Quincaillerie à Veules-Les Roses. Dans ce lieu, Thierry Grenier commence un autre travail. Celui de la mémoire visuelle. « J'oublie le sujet. S'impose alors à moi mon idée au préalable. Je vais affiner, rendre plus sobre mon sujet ».
A la galerie Rollin, Thierry Grenier présente une bonne année de travail. On retrouve ainsi avec bonheur cette peinture poétique, mélancolique. Ce ne sont plus des portraits de bâtisses mais des paysages finement structurés avec des bâtiments aux formes géométriques très affirmés. Les lumières sont tout autant intenses et contrastées, entre les ciels soutenus et denses et la végétation sourde. Tout être humain demeure encore absent de ces paysages. Pas de vie ne signifie pas sans vie. L'Homme y est inévitablement passé puisque le peintre immortalise sa présence, sa trace, son histoire passée et évoque ainsi le temps qui s'écoule. Les tableaux de Thierry Grenier vibrent par leur force. Ils sont surtout silence et apaisement.
M. B.

Thierry Grenier
Jusqu'au samedi 5 décembre à la galerie Rollin, 31, rue Ecuyère, à Rouen. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 12 h 30 et de 14 h 30 à 19 h. Entrée libre.

http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/265072/Architecture_melancolique