Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Le Romantisme européen ( France, Allemagne, Angleterre )
Le Romantisme est un vaste mouvement européen initié par un renouveau du goût et de la sensibilité
au XVIIIème siècle.
Dès 1730, le poète anglais Thomson inaugure avec les "Saisons" une poésie de la nature imprégnée de
lyrisme qui trouve vite un écho dans les " Poèmes suisses " ( 1732 ) de l'écrivain allemand Haller.
Trois poètes anglais, Young avec les " Nuits " ( 1742 ), Hervey et Gray, font émerger une poésie de la
nuit et des tombeaux, du rêve, de la mélancolie et du surnaturel.
Peu après, les poèmes de l'illustre Ossian rencontrent un succès jamais atteint ( J. Macpherson prétend
les avoir traduits du Gaëlique ). La poésie de ce " barde écossais " du 3ème siècle, si hardie, si " primitive ",
est celle que Diderot appelait précisément de ses voeux dans son Discours sur la poésie dramatique
( 1758 ).
La poésie veut quelque chose d'énorme, de barbare, de sauvage
Madame de Staël, quant à elle, présente Ossian comme " l'Homère du Nord " dans son essai " De la
littérature " ( 1800 ).
Toujours en Angleterre paraît en 1757 " Origine de nos idées du sublime et du beau ", où Edmund
Burke exalte le rôle de l'imagination dans l'art.
En France, tandis que Diderot réhabilite la passion, Rousseau, inspiré par le romancier anglais Richard-
son, prône une nouvelle esthétique fondée sur individualisme, lyrisme, mise en exergue de la nature et
aspiration à une société... qui ne serait pas corrompue.
Un premier courant - " Sturm und Drang " ( orage et tempête ) - surgit en Allemagne à partir de 1770
autour de Goethe, Schiller et Herder, qui remet en question le Classicisme. L'intuition doit primer sur la
raison et le génie créateur sur les règles et conventions. On entreprend un retour aux sources de la littérature
germanique, moyenâgeuse notamment. Deux oeuvres, capitales dans la gestation du courant romantique,
paraissent alors : " Les Souffrances du jeune Werther " ( 1774 ) de Goethe et " Les Brigands " ( 1780 ), de
Schiller. Le roman de Goethe baigne dans une sombre mélancolie qui préfigure le " mal du siècle " des
romans de Chateaubriand et de Senancourt : " René " ( 1802 ) et "Oberman" ( 1804 ). Le drame de Schiller
exalte la révolte du héros romantique à la recherche de sa liberté.