Par Claire Bommelaer
20/04/2010 | Mise à jour : 12:49

Robert Badinter devant «L'assassinat de Marat» de Paul Baudry.

L'exposition phare du musée parisien, «Crime et châtiment», attire en masse les scolaires. 

Le site Internet du Musée d'Orsay a beau prévenir que «certaines des œuvres présentées dans “Crime et châtiment” sont susceptibles de heurter la sensibilité des visiteurs, et tout particulièrement du jeune public », l'attrait est trop fort. Depuis l'ouverture de cette exposition consacrée à la lutte entre le bien et le mal, au crime et à la justice, Orsay croule sous les demandes de groupes scolaires. En un mois, 90 classes ont réservé pour venir voir «Crime et châtiment».

«Le cas le plus classique, c'est l'enseignant d'histoire qui fera à cette occasion un cours sur l'assassinat de Marat ou sur la Justice en France. Mais les professeurs d'éducation civique ou de philosophie veulent aussi venir, afin que leurs élèves réfléchissent à la peine de mort. Et les enseignants de lettres en profitent pour pousser les collégiens à lire Le Dernier Jour d'un condamné, de Victor Hugo, ou Le Comte de Monte-Cristo », explique Rosa Djaoud, responsable de projets éducatifs au service culturel du musée.

Il y a deux semaines, Robert Badinter a répondu aux questions de dix classes de lycéens, réunies dans l'auditorium du musée. L'ancien garde des Sceaux, à qui l'on doit l'abolition de la peine de mort ainsi que l'idée de cette exposition, n'a d'ailleurs pas été interrogé sur la mort:la guillotine est une vieille histoire lorsque l'on a 16 ans. Mais les lycéens, qui ont vu la série Prison Break, se sont passionnés pour les prisons et le bagne, milieux qui les fascinent autant qu'ils les effraient.

Le musée a, par ailleurs, mis en place des visites et des ateliers à l'attention de ces adolescents téméraires qui se rendent au musée de leur propre chef. Avec les visites «Renc'Arts», Orsay a choisi de guider les moins de 16 ans, afin que leur seul réflexe ne soit pas de poser en photo devant la guillotine. Des conférenciers dédiés aux jeunes s'efforcent de choisir des thèmes, comme « La figure du prisonnier dans l'art», afin de dérouler la pelote de cette exposition forte, et parfois dérangeante.

Enfin, le 21 mai, une Nuit du crime réservée aux 18-25 ans sera organisée. Au programme:interventions d'un avocat et d'un commissaire de police de la PJ, suivies du film Pulsions, de Brian De Palma. Crime, châtiment et sexe…

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