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Catégories : L'économie

Climat: une étude met en doute les travaux du Giec sur le Bangladesh

 22/04/10  - 11H17 - AFP  ]

© AFP/Archives - Jewel Samad

Une nouvelle étude publiée jeudi au Bangladesh met en doute les travaux du Groupe intergouvernemental d'experts de l'ONU sur l'évolution du climat (Giec), affirmant que les prévisions alarmistes sur la hausse du niveau des eaux, dans son rapport 2007, sont exagérées.

Le Giec, déjà critiqué pour des erreurs dans son rapport 2007, estime qu'une hausse du niveau de la mer d'un mètre inonderait 17% du Bangladesh et créerait 20 millions de réfugiés d'ici 2050. Après la publication de cette prévision, le Bangladesh a été unanimement considéré comme l'un des Etats risquant d'être le plus exposé aux conséquences du réchauffement de la planète.

Mais, souligne une nouvelle étude financée par la Banque de développement asiatique, la prévision ne tient pas compte du rôle que pourraient jouer au moins un milliard de tonnes de sédiments, charriés par les rivières de l'Himalaya jusqu'au Bangladesh chaque année, pour contrer la hausse du niveau des eaux.

"Les sédiments façonnent les côtes du Bangladesh depuis des milliers d'années", relève Maminul Haque Sarker, directeur du Centre pour les services d'information sur l'environnement et la géographie, basé à Dacca, qui a dirigé les recherches pour cette étude.

De précédentes "études sur les effets du changement climatique au Bangladesh, dont celles citées par le Giec, n'ont pas pris en compte le rôle des sédiments dans le processus d'ajustement des côtes et rivières à la hausse du niveau de la mer", a-t-il expliqué à l'AFP.

A supposer que le niveau de la mer monte d'un mètre maximum, la plupart du littoral du Bangladesh restera intact, assure M. Sarker.

"Selon les découvertes de l'étude, il apparaît que la plupart du littoral, notamment l'estuaire de Meghna, l'un des plus grands au monde, s'élèvera au même rythme que celui du niveau de la mer", a-t-il ajouté.

Selon lui, l'étude montre que les phénomènes d'inondations vont changer en raison de la hausse de la montée des eaux "mais ils seront moins importants que ce qui a été prédit" par le Giec et d'autres études.

Interrogé par l'AFP, le chef du Giec, l'Indien Rajendra Pachauri a défendu son organisation contre cette nouvelle polémique. "On ne peut pas parvenir à des conclusions sur la base d'une seule étude, a-t-il déclaré. Le Giec examine une série de publications avant d'avoir une vision objective de ce qui risque de se produire".

Le rapport du GIEC fait autorité dans le monde en matière d'évaluation du réchauffement climatique et de ses impacts.

M. Pachauri a cependant indiqué que les conclusions des nouvelles recherches publiées au Bangladesh seraient prises en compte dans leur prochaine étude. "La science évolue. Dans une grande partie du monde il n'y a pas assez de recherche, nous accueillons donc avec plaisir cette étude", a-t-il souligné.

Cette mise en cause intervient quelques mois seulement après de précédentes critiques concernant des prévisions sur la fonte des glaciers de l'Himalaya dans son rapport 2007 qui a valu au Giec le Prix Nobel de la paix.

Le GIEC avait estimé que les glaciers de l'Himalaya reculaient plus vite que d'autres et "pourraient disparaître d'ici 2035, voire avant". Ces estimations ont été jugées excessives et basées sur des sources peu sûres par des scientifiques et hommes politiques sceptiques sur le réchauffement climatique.

Rajendra Pachauri avait dû reconnaître une "regrettable erreur" provenant de "procédures établies qui n'ont pas été correctement suivies", tout en assurant que la conclusion générale du rapport était "solide".

Par Shafiq ALAM

http://www.lesechos.fr/depeches/science-environnement/afp_00246588-climat--une-etude-met-en-doute-les-travaux-du-giec-sur-le-bangladesh.htm

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