Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
L’Impressionnisme au fil de la Seine
Lieu : Musée des Impressionnismes - Giverny
du 1 Avril 2010 au 18 Juillet 2010
La critique EVENE par Guillaume Benoit :
Entre Paris et la Normandie, le coeur des puristes balance pour déterminer avec exactitude le lieu de naissance de l'impressionnisme. Pourtant, du Salon des refusés aux plaines délicates de Giverny, la Seine irrigue ses quais avec la même régularité, entraînant les marques de l'histoire avec une égale constance. Car avant d'être le sujet privilégié de ces peintres de la modernité, la Seine a, tout au long du XIXe siècle, constitué le témoin de l'évolution des techniques et de la culture. C'est sur ses rives que les Français découvrent ces machines de fer qui chargent et déchargent ce que les hommes ne peuvent lever, sur ses quais que s'ouvrent les guinguettes des plaisirs, où musiciens et artistes se donnent rendez-vous pour trinquer sous les lampions. Quelques instants d'une vie de bohème. Un formidable Théodore Rousseau ouvre ainsi l’exposition : aussi beau qu'inquiétant, il vient annoncer toute l'ambiguïté du sujet, sonnant la fin d'un romantisme exacerbé pour découvrir des paysages dont toute la beauté se mesure à présent à l'aune des techniques de l'homme ; où la marque de l'industrie imprègne désormais jusqu'aux lignes d'horizon. La première partie est d’ailleurs à cette image, sombre, où les silhouettes s'amoncellent, actives et dures à la tâche. Gigantesque et intime, la Seine trimballe ainsi ses paradoxes de Paris au Havre, de Caillebotte à Marquet. Le parcours traite son sujet de la plus belle des manières, en développant toute une constellation de problématiques autour du thème. De la Seine des plaisirs à la Seine sociale, les Impressionnistes restent loin du seul fantasme d'un fleuve comme simple sujet. Au contraire, la somme de toutes ces toiles très différentes et indéniablement pleines de qualités parvient à faire de celui-ci un véritable personnage dont le visage change au gré des yeux qui l'observent, l'apprivoisent et le ramènent à la vie. Jusqu'à l'éclat total, avec un merveilleux Monet, 'Les Glaçons' qui vaut, à lui seul, le voyage.
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