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Catégories : CDI Lycée Saint-Marc de Lyon(Rhône,69)

Des livres adaptés au cinéma:La route

la route.jpgLa route de Cormac McCarthy

 

L'apocalypse a eu lieu. Le monde est dévasté, couvert de cendres. On ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son jeune fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures. Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid. Il ne reste des hommes que les cadavres ou des silhouettes implorantes proches de leur dernier souffle. Le père et le fils ont peur, mais marchent vers la mer.

Prix Pulitzer 2007, 'La Route' s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires aux Etats-Unis.

 

Biographie de Cormac McCarthy

Troisième de six enfants, Charles McCarthy grandit au cœur du Tennessee, dans une famille aisée dont le père est avocat. Il prend le nom de Cormac, son équivalent en gaélique, porté par un roi irlandais. De 1951 à 1952, le jeune homme étudie les arts à l'université du Tennessee avant de s'engager dans l'US Air Force pour quatre ans. En 1965, son premier roman, 'Le Gardien du verger', est publié et reçoit un accueil chaleureux. Son travail suivant, 'L’Obscurité du dehors', est une fois encore apprécié des critiques et du public mais quand l'écrivain traite d'événements historiques dans 'Un enfant de dieu', les avis sont divisés. 'Suttree', le résultat de vingt ans d'écriture, sort en 1979 et reste l'un de ses plus grands chefs-d' œuvre avec 'Méridien de sang' (1985). 'De si jolis chevaux', 'Le Grand Passage' et 'Des villes dans la plaine' forment la trilogie des Confins. 'Non ce pays n'est pas pour le vieil homme', daté de 2005, est adapté sur grand écran deux ans plus tard dans l'excellent 'No Country for Old Men' des frères Coen. Basés sur des faits historiques, au réalisme morbide et violent, les romans de l'auteur, truffés de dialecte, rappellent ceux de William Faulkner.

Le film

"Porter un livre à l’écran." John Hillcoat redonne son véritable sens à une formule devenue, ces derniers temps, inexpressive. Car il s’agit bien ici d’élever un texte incroyable en alliant dans un même élan précision et créativité. Comme le livre, le film blesse et questionne l’homme. Il s’interroge sur la nature humaine, sur la conservation de soi, sur les notions de filiation, de moralité et de foi. De barbarie aussi. Mais plus loin encore, John Hillcoat propose une représentation très singulière de l’ère post-apocalyptique. Il sculpte un monde qui n’est plus, une projection si palpable qu’elle en devient troublante. Dramatique. Effrayante. La caméra rivée sur ces deux êtres qui marchent vers un Sud incertain, explore l’abîme des regards, s’attarde sur les mains creusées par le froid et la crasse, sonde les âmes abandonnées. Viggo Mortensen et Kodi Smit-McPhee jouent tout en retenue une partition sans faille. Maîtrise narrative, économie de mots, montage sous tension, dépouillement et réalisme hypnotisent et absorbent tout sur leur passage. Comme la terre que filme le réalisateur, la violence est sèche, brute et se disperse à l’envi. Plongé au cœur d’une expérience sensorielle et spirituelle bouleversante, le spectateur rencontre la faim qui brûle les chairs, l’odeur des cadavres putréfiés, la peur, la solitude... Hillcoat rassemble en un même instant le temps qui passe et celui qui s’est arrêté. Ne restent alors que les cendres qui compriment la gorge, cimentent les narines et voilent les yeux. Un seul regret peut-être : ce besoin d’associer l’extinction des lumières de la civilisation au drame écologique. Un peu trop en vogue et pas vraiment essentiel. Encore que… Magnifiée par la musique puissante de Nick Cave, ‘La Route’ s’impose comme une fresque monumentale de toutes les évidences, de tous les doutes, les craintes et les absurdités de l’humanité.

 

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