Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Casse record au musée d'art moderne de Paris
Par Tristan Vey
20/05/2010 | Mise à jour : 19:16 Réaction (55)
La brigade de répression du banditisme va analyser les 5 cadres évidés de leur toile.
VIDÉO - Cinq toiles de grands maîtres, dont un Picasso et un Matisse, ont été dérobées dans la nuit. Le montant estimé du butin pourrait atteindre les 100 millions d'euros
Entre 90 et 100 millions d'euros. C'est le montant estimé des cinq tableaux de grands maîtres qui ont été volés dans la nuit de mercredi à jeudi au musée d'art moderne de la Ville de Paris (16e arrondissement). Cette estimation, communiquée par la direction du musée, est cinq fois moins importante que celle annoncée auparavant par le parquet de Paris. Quel que soit le montant exact du préjudice, c'est à n'en pas douter le plus important vol constaté dans un musée français depuis le célèbre cambriolage du palais des Papes à Avignon en 1976 où 118 toiles de Picasso avait été dérobées.
Le scénario du casse parisien est digne d'un film policier. D'après les images des caméras de surveillance, le voleur aurait en effet agi seul, au cœur de la nuit, cagoulé et vêtu de noir. Il serait entré par effraction en passant par une fenêtre après avoir coupé à l'aide d'une pince de type coupe-boulon le cadenas d'une grille. Il aurait ensuite détouré avec précaution les toiles à l'aide d'un cutter avant de les rouler pour les transporter.
Les cinq chefs d'œuvres dérobés sont «Le pigeon aux petits pois» de Picasso, «La pastorale» de Matisse, «L'olivier près de l'Estaque» de Braque, «La femme à l'éventail» de Modigliani et «Nature morte aux chandeliers» de Léger. Des pièces d'une très grande valeur, beaucoup trop connues pour pouvoir être revendues sur les marchés traditionnels.
Le musée fermé pour la journée
Le signalement et la photo des tableaux ont immédiatement été mis en ligne sur les bases de données policières dans le monde entier via Interpol. La brigade de répression du banditisme a été chargée de l'enquête et le musée a été fermé pour la journée afin de faciliter le travail des enquêteurs, a indiqué Bertrand Delanoë. Le maire de Paris s'est dit «attristé et choqué de ce vol qui est une atteinte intolérable au patrimoine culturel universel de Paris».
Les explications de l'adjoint du maire chargé de la culture, Christophe Girard :
Cette affaire promet de relancer le débat sur la sécurité dans les musées parisiens. En juin dernier, un carnet de dessins de Picasso estimé entre 3 et 8 millions d'euros avait en effet été dérobé au musée Picasso alors que celui-ci était en pleine rénovation.
Pour ce qui concerne le musée d'art moderne, la Ville de Paris a annoncé que l'alarme volumétrique anti-intrusion ne fonctionnait plus dans certaines salles depuis le 30 mars et qu'elle n'avait pas pu être réparée depuis. La société prestataire n'aurait en effet à ce jour toujours pas reçu le matériel de remplacement nécessaire à sa réparation. Cela n'explique toutefois pas pourquoi le dispositif vidéo qui diffusait des images en temps réèl au PC de sécurité, qui fonctionnait correctement, n'a pas permis de donner l'alerte alors que trois agents sont mobilisés chaque nuit pour surveiller les écrans de contrôle. Pour Christphe Girard, c'est simplement la preuve que l'on a affaire à un vol d' «une sophistication extrême», une «opération de grand banditisme, du crime organisé».