Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Trésors de laine de la Couronne d'Espagne
Eric Bietry-Rivierre
18/05/2010 | Mise à jour : 19:11 Réagir
La charette des foins d'après Jérôme Bosch, en or, argent, soie et laine. (Patrimonio National, Madrid)
La Galerie des Gobelins déroule les plus belles tapisseries flamandes de la Renaissance, issues des anciennes collections des Habsbourg.
EXPO - Depuis Ovide, tisser équivaut à défier les dieux tant ce type de création exige d'habileté. Dans Les Fileuses, un de ses derniers tableaux, même le noble Vélasquez s'incline devant cet art, le premier de son temps. Sa charge de maréchal-fourrier du palais le rendait, entre autres devoirs, responsable des centaines de tentures de la Couronne d'Espagne. Ce sont les plus anciens, les plus rares, les plus beaux et les plus précieux extraits de ces cycles qui sont accrochés actuellement à la Galerie des Gobelins. Soit une vingtaine de tapisseries flamandes de la Renaissance, issues des collections des Habsbourg. Les dessins de base ou « cartons » de ces pièces de soie et de laine, rutilantes d'argent et d'or, qui sont à la base de la magnificence de la cour de Marguerite d'Autriche, de Marie de Hongrie, de Charles Quint puis de celle de son fils Philippe II, sont dus à Jérôme Bosch (La Charrette de foin), Jules Romain (La Bataille de Zama) ou encore inspirés par Raphaël (L'Enlèvement de Ganymède). Trésors d'un âge d'or où l'Espagne régnait sur le monde, ces joyaux impériaux, à l'iconographie formidablement complexe et aux couleurs d'une incroyable fraîcheur, sortent rarement du Prado ou de l'Escurial. Les seuls déjà déroulés à Paris le furent lors de l'Exposition universelle de 1900. Tous correspondent à l'image de dirigeants puissants, victorieux et éclairés.
Un bestiaire apocalyptique
Appelée aussi La Tentation de saint Antoine, La Charrette de foin, d'après Jérôme Bosch, montre toute une société cupide tournant autour d'un chariot symbolisant les richesses. Dans L'Apocalypse, inspiré de Dürer et tissé à Bruxelles vers 1550 dans l'atelier de Willem Dermoyen, cette folie des hommes est pareillement condamnée. Les pécheurs sont dévorés par des bêtes effrayantes, mi-dragons mi-cerbères.
Trésors de la Couronne d'Espagne, Galerie des Gobelins, 42, avenue des Gobelins (XIIIe) Tél. : 01 44 08 53 49 Horaires : tlj sauf le lundi, de 11 h à 18 h jusqu'au 4 juillet Cat. : Fonds Mercator/Seacex, 256 p., 40 €