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Catégories : L'histoire

Napoléon après Waterloo

Par Paul-François Paoli
27/05/2010 | Mise à jour : 14:50

La statue de l'Empereur domine la cour d'Honneur de l'hôtel des Invalides, à Paris.
La statue de l'Empereur domine la cour d'Honneur de l'hôtel des Invalides, à Paris. Crédits photo : AFP

Dans le quatrième tome de son histoire du premier Empire, Thierry Lentz revisite une période largement mythifiée.  

L'histoire n'est pas écrite que par les vainqueurs. Après le désastre de Waterloo, qui vit la France affaiblie pour longtemps, Napoléon, notamment à travers les Mémoires de Las Casas, diffusa une vision de l'aventure impériale dont les effets se font sentir jusqu'à aujourd'hui.

Pour beaucoup de Français, il est par exemple plus ou moins entendu que son retour de l'île d'Elbe, en mars 1815, événement qui inaugure la période des Cent-Jours, où il exerça une dernière fois le pouvoir, avant son exil définitif à Sainte-Hélène, fut favorablement accueilli par la population, et ce d'autant plus que le régime de Louis XVIII n'avait jamais été accepté par le pays. Deux approximations que relativise fortement Thierry Lentz dans ce quatrième tome de sa Nouvelle Histoire du premier Empire.

Le directeur de la Fondation Napoléon montre à quel point la France, saignée par vingt ans de guerres, avait en fait accepté, certes sans enthousiasme, le retour sur le trône d'un Louis XVIII que l'on a, par trop, réduit à quelques clichés : son égoïsme, sa pusillanimité ou son obésité. Et ce en oubliant l'essentiel : sa volonté de réconcilier les Français en poursuivant, à sa manière monarchique et libérale, la tentative de synthèse entre les valeurs de l'Ancien Régime et celles de 1789, tentative qui fut aussi celle du Consulat et des débuts de l'Empire.

Son règne, qui commença plutôt bien, tourna à l'aigre, et le régime multiplia les erreurs, notamment en prétendant restaurer une étiquette d'Ancien Régime complètement surannée, en humiliant l'armée restée fidèle à son chef en exil, ou en accroissant les impôts.

Un discours jacobin  

Son impopularité croissante ne suffira pourtant pas à rendre désirable le retour de Napoléon. Il est vrai que la traversée de la France de celui-ci a été épique, comme tout ce qui touche à son génie. Il fut acclamé ici et là, à Grenoble, ou à Lyon, par les franges les plus populaires de la nation qui craignaient un retour des privilèges avec Louis XVIII. Ce qui permit à Napoléon de renouer, dans certains de ses discours, avec la tonalité jacobine de ses débuts.

Lentz revient sur cet extraordinaire épisode où, face à des soldats venus l'arrêter sur ordre du roi, Napoléon ouvre sa chemise et leur dit : «Tirez sur votre empereur, si vous en avez le courage.» Les soldats baissent leurs fusils et rejoignent leur chef. Lentz montre que le charisme de Bonaparte, malgré l'embonpoint, la fatigue et peut-être la maladie, continue de s'exercer sur une armée qui veut en découdre avec les Prussiens et les Anglais.

La bataille de Waterloo, dont les divers épisodes sont analysés en détail, sera le dernier acte de bravoure de l'Iliade napoléonienne. Vaincu sur le terrain par un adversaire supérieur en nombre, Napoléon allait, par la puissance de sa légende, occuper le siècle à venir.


POUR ACHETER LE LIVRE :

» Nouvelle histoire du premier Empire, Tome 4 : Le vol de l'Aigle et le congrès de Vienne, de Thierry Lentz, 25,65€ sur Fnac.com

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