Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Catégories : Des évènements
Impressionnisme, le bon filon
Par Claire Bommelaer
27/05/2010 | Mise à jour : 10:16 Réaction (3)
Le bassin aux nympheas de Claude Monet.
La Normandie mise sur Monet et ses compagnons de route pour attirer des touristes.
Il fallait y penser, Laurent Fabius l'a fait. Pendant quatre mois, l'impressionnisme fera de la Normandie la destination touristique de l'été. Lancée début 2008 par la communauté d'agglomération de Rouen-Elbeuf-Austreberthe, les présidents des deux régions normandes, ceux de la Seine-Maritime et de l'Eure et les maires de Rouen et Caen, le festival Normandie impressionniste fédère aujourd'hui 56 partenaires. Les grands musées régionaux, de Rouen au Havre, en passant par Giverny, Cherbourg, Dieppe ou Saint-Lô, sont aussi de la partie… Au fil du temps, la manifestation est devenue pluridisciplinaire. Au programme: peinture, bien sûr, mais aussi photo, musique, danse, pique-niques sur l'herbe, installations contemporaines, dont la sculpture d'Arne Quinze, qui reliera les deux rives de Rouen.
«Jamais une telle opération ne s'est montée en deux ans. Le tour de table s'est décidé entre copains, chacun devant mettre un million sur la table afin d'aller convaincre des tiers», raconte Jacques-Sylvain Klein, commissaire général du festival, proche de Laurent Fabius et auteur de La Normandie, berceau de l'impressionnisme (Éditions Ouest-France). Au départ, 5 millions d'euros sont investis et des mécènes (Matmut, Gaumont, La Poste, Veolia, Suez Environnement…) sont mobilisés, mais difficilement. Au passage, l'opération est aussi supposée accélérer la réunification de la Haute et de la Basse-Normandie, cheval de bataille de Fabius.
Dans la foulée, un appel à projet est lancé auprès des grands musées, puis auprès des responsables des grandes institutions normandes (Opéra de Rouen, Les Musicales de Normandie…). Enfin, auprès des artistes, galeries, associations, particuliers et collectivités locales. Chacun adhère à l'association, qui reverse des subventions selon l'ampleur des projets.
D'autres touristes
Impression, soleil levant de Claude Monet.
Ce démarrage à marche forcée, et en petit comité, en a froissé plus d'un. À commencer par Antoine Rufenacht, maire du Havre. «Impression, soleil levant de Claude Monet, tableau qui a donné son nom à l'impressionnisme, représente le port du Havre, dit-il. Avec ou sans le festival, nous avions déjà programmé pour l'été une exposition Degas, liée à la donation Senn faite au musée.»
À dix jours de l'inauguration, et passé les tiraillements de départ, la tonalité générale est plutôt positive. «Avec les 400 000 euros versés par l'association, nous avons pu faire venir, des États-Unis ou de collections privées, des toiles qu'on n'aurait jamais eues. Nous avons d'ailleurs avancé l'exposition sur Maximilien Luce pour l'occasion», explique Diego Candil, directeur du Musée des impressionnismes de Giverny. Celui de Rouen a bénéficié de 2 millions d'euros et de l'appui d'Orsay et de Marmottan. «Nous espérons d'autres touristes que ceux attirés par la cathédrale», calcule-t-on à Lisieux. «Je ne vois que des aspects positifs à l'opération», tranche Philippe Augier, maire de Deauville.
De fait, les organisateurs ont multiplié les actions de communication en France, au Japon, en Allemagne, en Grande-Bretagne. Les voyagistes affichent complet, et les réservations du musée de Rouen sont closes pour juin. Un Guide du routard a été édité pour l'occasion et les hôteliers inventent des formules en lien avec le festival. En cas de succès, qui sera mesuré par l'économiste Xavier Greffe, ce festival pourrait connaître de nouvelles éditions, tous les deux ou trois ans.
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