Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Les bordeaux 2009 atteignent des prix records
Par Ivan Letessier
25/06/2010 | Mise à jour : 21:24
Dans le Bordelais, le millésime 2009 s'avère exceptionnel. Crédits photo : AFP
Les prix en primeur des grands crus classés augmentent de 50% à 100% par rapport à 2005.
Du jamais vu dans le Bordelais. Château Cheval Blanc a décidé hier matin de vendre au prix fort son millésime 2009 aux négociants bordelais: 600 euros hors taxes la bouteille. C'est 50% de plus que pour le millésime 2005, qui avait déjà battu tous les records.
«Nous n'aurions jamais imaginé cela il y a encore quatre ou cinq mois», confie Pierre Lurton, directeur général de Cheval Blanc, détenu par le groupe LVMH et l'homme d'affaires belge Albert Frère. Yquem, également propriété de LVMH, est proposé à 550 euros.«Avec les taxes, la marge des négociants et des distributeurs, les bouteilles pourraient être disponibles aux particuliers à partir de 1 000 euros, pour une livraison en 2011», estime Jean-Yves Mau, responsable des achats grands crus à la maison de négoce Yvon Mau.
Tous les grands crus classés ont atteint des prix records lors de cette campagne de primeurs. Château Latour, propriété de François Pinault, est ainsi vendu aux négociants à 500 euros, comme le Château Haut-Brion, dont le prix a carrément doublé depuis 2005. Châteaux Margaux, Lafite-Rothschild et Mouton-Rothschild sont proposés à 450 euros. «Après trois ans de baisse, Mouton était sorti l'an passé à 100 euros seulement», rappelle Bertrand Carles, du négociant Ginestet.
Le millésime 2009 est certes d'une qualité exceptionnelle, plus encore que le 2005, déjà vanté comme celui du siècle. Mais au démarrage de la campagne, certains craignaient que la crise ne refroidisse les ardeurs des acheteurs. «Mais 2009 est un millésime mythique, équivalent à 1947, selon Pierre Lurton. Robert Parker l'a d'ailleurs encensé, ce qui a contribué à rendre possible cette valorisation.»
Retour des acheteurs
Les clients sont au rendez-vous presque partout dans le monde. L'évolution favorable du dollar a fait sauter un verrou psychologique auprès des clients américains, qui semblent plus intéressés que prévu. «Il n'y a jamais eu autant de milliardaires dans le monde», ajoute Bertrand Carles. Par ailleurs, certains châteaux ont proposé en primeur une partie de leur récolte, plus faible que les années précédentes, ce qui a attisé l'intérêt des acheteurs.
La demande pour les grands crus est revenue en Angleterre, en Allemagne et en Suisse. Les Français, en revanche, devraient être moins nombreux à s'offrir ces bouteilles et se tourneront vers des vins plus accessibles. «Pour les bouteilles vendues jusqu'à 40 euros, les prix n'ont souvent augmenté que de 20% par rapport à 2005, assure Patrick Bernard, du négociant Millésima. C'est juste un peu plus que l'inflation.»
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