Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Un nouvel exploitant pour le Musée du Luxembourg
Par Claire Bommelaer
24/06/2010 | Mise à jour : 11:55
La Réunion des musées nationaux (RMN) s'est engagée à organiser au Musée du Luxembourg une exposition sur Lucas Cranach, en février 2011. Crédits photo : Le Figaro
Le Sénat a décidé de confier le lieu à la RMN, qui gère déjà le Grand Palais.
Après vingt mois de saga médiatico-politique, le Sénat a finalement choisi, mercredi, un nouvel exploitant pour le Musée du Luxembourg, à Paris. Petit mais prestigieux, le lieu, attenant à la Chambre haute, était vide depuis janvier, le contrat ayant été rompu avec l'ancien occupant. Ce dernier, SVO Musée du Luxembourg, est en procès avec ses anciens associés, ce qui a jeté une ombre polémique sur le musée, et donc sur le Sénat. La décision de mercredi est supposée donner le signe d'un nouveau départ.
C'est la Réunion des musées nationaux (RMN), actuel gérant des Galeries nationales du Grand Palais, qui a arraché le morceau. La partie, qui impliquait trois candidats -la RMN, Culturespaces et la Compagnie des Alpes-, n'a visiblement pas été facile. Les dossiers ont été âprement défendus lors de «grands oraux» organisés par la questure.
La convention est donnée pour huit ans. La RMN a promis 2 millions d'euros d'investissements, une politique tarifaire diversifiée (tarifs pour les jeunes, les scolaires, etc.), et a fait valoir son appartenance à un réseau de musées internationaux, le Bizot Group. Elle s'est enfin engagée à reprendre une partie des salariés de l'ancien gestionnaire, au chômage depuis janvier.
«C'est un musée qui offre beaucoup de potentiel, juge Thomas Grenon, administrateur de la RMN. Il a un format à taille humaine et sera complémentaire des grandes galeries.» En guise d'apéritif, la RMN s'est engagée à organiser une exposition sur Lucas Cranach en février 2011. Elle est contractuellement obligée d'en organiser deux pas ans, autour des thèmes de la Renaissance européenne et des liens entre l'art et le pouvoir.
«Se rassurer»
La RMN est une émanation du ministère de la Culture. Selon Bruno Monnier, patron de Culturespaces et grand perdant de cette délégation, le Sénat a précisément cherché «à se rassurer » en prenant un opérateur public. «Était-ce, du coup, la peine de faire une délégation de service public pour en arriver là?» s'interrogeait-t-il, mercredi. Il y a plusieurs années, la RMN avait déjà géré le Musée du Luxembourg, sans grand éclat. C'est l'arrivée d'un exploitant issu du secteur privé qui a permis à 5,5 millions de visiteurs (en dix ans) de venir voir des expositions sur Botticelli ou Modigliani. Depuis, il est vrai, la RMN a opéré une mue, et compris que l'affichage, la communication, les ateliers pour enfants ou les boutiques fournies pouvait rimer avec une programmation de qualité.
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