Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Catégories : Sport
Thuram ne veut plus jamais voir Evra en équipe de France
LEMONDE.FR avec AFP | 02.07.10 | 15h42 • Mis à jour le 02.07.10 | 16h33
Reuters/BENOIT TESSIER
Lilian Thuram (à droite), aux côtés de Gervais Martel, président du RC Lens et membre du conseil fédéral de la FFF, le 2 juillet à Paris.
Les anciens internationaux qui, pour beaucoup, ont troqué les crampons pour les microphones, ont été nombreux à s'exprimer pour dire tout le bien qu'ils pensaient de l'équipe de France et de son Mondial sud-africain. Malgré une sévérité de bon aloi, ils étaient rarement allés aussi loin que leur ex-coéquipier Lilian Thuram.
L'ancien défenseur, qui siège au conseil fédéral de la Fédération française de football depuis décembre 2008, a purement et simplement demandé, vendredi, que le capitaine des Bleus au Mondial, Patrice Evra, ne soit plus jamais convoqué en équipe de France, en raison de sa responsabilité dans la grève des joueurs le 20 juin. "J'ai demandé que les joueurs soient durement sanctionnés et que Patrice Evra ne revienne plus jamais en équipe de France", a déclaré Thuram, à l'issue de la réunion de vendredi, consacrée au fiasco de l'équipe de France en Afrique du Sud. "Quand vous êtes capitaine de l'équipe de France, il y a une responsabilité, un respect du maillot et des gens à avoir", a ajouté le champion du monde 1998.
"DES LEADERS ET DES GENS QUI SUIVENT"
Un discours qui fait voler en éclats la communication récitée avec professionnalisme par les supposés cadres du groupe depuis leur retour, et notamment Patrice Evra, qui avait insisté sur les excuses que les Bleus souhaitaient présenter au public. Evra pourrait bien payer pour les autres, et mesurer à quel point le brassard que lui avait confié Raymond Domenech à la surprise générale était un cadeau empoisonné.
Le 20 juin, les joueurs français avaient boycotté un entraînement pour protester contre le renvoi en France de Nicolas Anelka, accusé d'avoir insulté le sélectionneur Raymond Domenech. Le groupe était resté dans l'autobus de l'équipe de France, et c'est Raymond Domenech lui-même qui était venu lire à la presse le communiqué rédigé par les joueurs pour expliquer leur grève. "Quand les joueurs s'enferment dans le bus, et que c'est l'entraîneur qui lit le communiqué, cela montre que l'entraîneur n'est plus respecté. Les joueurs ont été incapables d'assumer certaines choses", a poursuivi Lilian Thuram.
La FIFA juge Mme Bachelot trop en pointe, elle est prête à siffler la France hors jeu
"Le problème venait du manque d'autorité [de Domenech], pour que les joueurs restent des joueurs (...) Le pouvoir a pu être pris par les joueurs parce qu'il n'y avait plus d'autorité de la Fédération sur le sélectionneur. Raymond Domenech était un employé de la Fédération, s'il n'a pas fait ce que lui demandait la Fédération, elle aurait dû réagir", a-t-il ajouté. Lilian Thuram, enfin, estime que "tous les joueurs ne sont pas en cause. Dans n'importe quel groupe il y a des leaders et des gens qui suivent, et d'autres qui ne sont pas d'accord et qui n'osent pas dire non". "Je pense qu'il y a des choses impardonnables", a expliqué Thuram, recordman des sélections (142) sous le maillot des Bleus.
Blanc officiellement sélectionneur
Laurent Blanc, officiellement nommé vendredi sélectionneur de l'équipe de France de football, donnera une conférence de presse mardi, sa première dans ses nouvelles fonctions, annonce la FFF sur son site internet. L'ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux prend la succession de Raymond Domenech à la tête des Bleus après leur fiasco sportif et extra-sportif à la Coupe du monde, qui a provoqué une crise à la Fédération française de football et a entraîné la démission de son président, Jean-Pierre Escalettes.