Qui pour succéder à Nicolas Lunven ? Tenant du titre, le skipper de Generali se lancera mardi, avec 44 concurrents à ses trousses, à la conquête de la 41e édition de la Solitaire du Figaro. Et ce sur 1 717 milles entre Le Havre et Cherbourg-Octeville, avec des escales à Gijon (Espagne), Brest et Kinsale (Irlande). Un parcours relativement classique, avec des passages par des villes historiques. Pas question toutefois de tomber dans la facilité pour la flotte des concurrents. «La première étape, ce sera la plus longue et nous allons devoir passer le Raz Blanchard et le Raz de Sein, deux gros points difficiles. Ce sont un peu les Cap Horn du Figaro, note Romain Attanasio (Savéol). Pour la deuxième étape il faudra remonter le Golfe de Gascogne par l'intérieur, laisser l'île de Groix à bâbord, repasser par le Raz de Sein où, comme à l'aller, on pourra perdre du temps ou creuser l'écart. […] La troisième étape nous oblige à prendre la route du Fastnet et ce n'est pas simple. […] La dernière ? Ce sera encore bien musclé. Il n'y a pas d'étape où on peut se dire on va tout droit…»

«Aussi relevé que l'an dernier»
«Toutes les étapes vont être difficiles, confirme Kito de Pavant. Il y a notamment des parties compliquées dans les cailloux et avec des courants forts. Il va falloir être dans les bons wagons car il risque d'y avoir des passages à niveaux importants. Le charme de la Solitaire de toute façon c'est que l'on s'attend à tout !» Et dans cet océan d'incertitudes, c'est bien normal de retrouver une pluie de favoris. Une bonne quinzaine de skippers vont même se disputer la victoire selon le vainqueur de l'édition 2009, Nicolas Lunven. «Le plateau 2010 est aussi relevé que celui de l'an dernier, annonce-t-il. Avec également des bizuths qui ont les moyens de frapper fort. Chaque année, de toute façon, il y a entre dix et quinze coureurs qui sont là pour gagner et une dizaine également dont il faut se méfier.» Parmi ces «dix ou quinze», on citera en pagaille Gildas Morvan (Cercle Vert), Erwan Tabarly (Nacarat), Yann Elies (Generali-Europ Assistance), Sébastien Josse (Vendée), Fred Duthil (BBox Bouygues Telecom) ou encore Armel Tripon (Gedimat).

Un seul doublé dans l'histoire
«Statistiquement, mes chances sont quasi-nulles», affirme par ailleurs Nicolas Lunven, qui arrive au Havre en toute modestie. Quoique… «Je vais essayer de faire aussi bien que l'an dernier, mais il faut également que je sois capable d'accepter le moins bon, détaille-t-il. Car dans notre sport, on n'est pas à l'abri d'une contre performance. Il faut rester mesuré.» Il faut dire qu'aucun skipper n'a réussi à s'imposer deux fois d'affilée depuis Guy Cornou sur Jabadao puis C Cook en 1975 et 1976. Le seul doublé de l'histoire de la Solitaire… Gildas Morvan n'aura pas non plus les faveurs des statisticiens. Il a en effet commis «l'erreur» de s'imposer lors du prologue… «Malheureusement ou heureusement, je gagne, lâchait-il après sa victoire dans des propos repris par le site officiel de la course. Normalement, c'est vrai qu'on n'aime jamais trop remporter le prologue… Mais bon, ce n'est pas de ma faute si je gagne (rire) !» Eric Drouglazet (Luisina), Kito de Pavant (Groupe Bel), Armel Le Cléac'h (Brit Air) et Jérémie Beyou (BPI), tous anciens vainqueurs, se sont bien dispensés de s'imposer lors dudit prologue. Suffisant pour arriver en tête à Cherbourg-Octeville ?

«Je reste mesuré»

Vainqueur de La Solitaire du Figaro en 2009, Nicolas Lunven garde la tête froide à quelques jours du départ. Sur Generali, le skipper vannetais tentera d'optimiser au mieux sa préparation pour figurer dans le groupe de tête.