Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Le monde est All Black
Par David Reyrat
23/08/2010 | Mise à jour : 11:54
Menés par leur capitaine Richie McCaw (à droite), les Néo-Zélandais ont remporté un nouveau Tri Nations en Afrique du Sud. Crédits photo : AP
RUGBY - À un an de la Coupe du monde organisée sur ses terres, la Nouvelle-Zélande impressionne.
Les Springboks du fier capitaine John William Smit y croyaient. Les All Blacks allaient enfin tomber en 2010. Une minute à jouer et l'Afrique du Sud mène 22 à 17. Les 94 700 spectateurs du National Stadium de Johannesburg hurlent leurs encouragements… sans l'aide des insupportables vuvuzelas. John Smit harangue sa troupe. C'est un jour particulier pour le talonneur, celui de sa centième sélection. Las ! Ce diable de Richie McCaw s'échappe et aplatit en coin un essai pourtant entaché d'une passe en avant.
Dan Carter, devenu quelques minutes plus tôt le meilleur marqueur de l'histoire du rugby (1 118 points, dépassant les 1 111 de l'Anglais Jonny Wilkinson), rate la transformation. 22-22 et quelques secondes à jouer. Quelques secondes de trop. Un ballon perdu et le contre s'enclenche, conclu par le jeune ailier Israël Dagg. 29-22. La Nouvelle-Zélande s'adjuge son dixième Tri Nations. Un genou à terre, John Smit pleure. Et la planète ovale compatit, inquiète.
Qui pourra arrêter ces irréductibles All Blacks dans leur marche en avant ? «Nous avons fait preuve de caractère pour arracher dans un contexte hostile l'une de nos plus belles victoires», souligne, radieux, le sélectionneur Graham Henry. Bientôt un an que ses joueurs emportent tout sur leur passage. Quatorze victoires depuis une humiliante défaite, le 12 septembre 2009 à Hamilton, face… à l'Afrique du Sud (29-32). Toutes les nations majeures sont depuis tombées face aux hommes en noir. La France n'a pas existé, en novembre dernier, laminée à Marseille 39 à 12.
Mental soluble dans la pression
Les Néo-Zélandais sont forts devant, talentueux derrière, et semblent bénéficier de la mansuétude des arbitres. Peut-être, un peu, mais d'autres chiffres assoient la domination, donnent le vertige. Vingt essais aplatis lors des cinq matchs de la compétition majeure de l'hémisphère Sud, 161 points inscrits au total. À treize mois de «leur» Coupe du monde, l'équipe à la fougère argentée en est le grandissime favori. Sauf que…
Depuis leur premier et unique sacre, en 1987, les All Blacks ont toujours péché au moment fatidique. Lors de la dernière Coupe du monde, en 2007, les Français leur ont barré la route, comme en 1999. La preuve d'un mental soluble dans la pression. Or celle-ci, dans un an, sera monstrueuse. Autre danger, celui de perdre leur homme-orchestre, Dan Carter. La preuve que le pire peut survenir, l'immense numéro 10, touché à la cheville samedi, va subir une opération qui le tiendra éloigné des terrains pendant huit semaines. Sûr que tous les supporteurs néo-zélandais prient pour que cela n'arrive pas dans un an…