Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Concours Chopin: la passion à l'honneur en cette année du bicentenaire
Publié le 16/10/2010 à 12:34 AFP
Visiblement épuisé après sa prestation de plusd'une heure, le plus jeune participant du XVIe concours international Frédéric Chopin, le Russe Nikolaï Khoziaïnov, 18 ans, semble ne pas croire à la réaction du public: une vague d'applaudissements et des cris d'émerveillement.
Visiblement épuisé après sa prestation de plus d'une heure, le plus jeune participant du XVIe concours international Frédéric Chopin, le Russe Nikolaï Khoziaïnov, 18 ans, semble ne pas croire à la réaction du public: une vague d'applaudissements et des cris d'émerveillement.
"Je n'ai ressenti aucun stress, je me moque du stress, j'ai tout simplement joué", explique aux journalistes ce jeune homme dont les cheveux bouclés le font ressembler aux angelots des peintures baroques.
Vendredi, lors de la troisième étape de ce prestigieux concours, il a joué la puissante et passionnée sonate en Si mineur, la très difficile Polonaise-fantaisie, ainsi que le scherzo en Mi majeur et la douce ballade en Fa mineur.
Nikolaï Khoziaïnov pourrait être un des favoris de ce grand concours qui cette année mise sur l'émotion, la passion et de grandes personnalités, loin de l'esprit académique des éditions précédentes.
Cet esprit de renouvellement est visible dans la composition du jury.
"Le jury est de loin moins conservateur et moins attaché au respect strict de la tradition que lors des éditions précédentes. Cette année, il est beaucoup plus ouvert", explique le pianiste américain d'origine chinoise Mei-Ting Sun, 29 ans, qui participe pour la deuxième fois au concours.
"Il y a cinq ans, j'ai échoué de façon magistrale au premier tour", explique-t-il en riant.
A la différence des éditions précédentes, le jury de ce concours, qui se déroule tous les cinq ans et dont la première édition a eu lieu en janvier 1927, est en effet composé non plus en majorité de pédagogues, mais de grandes personnalités artistiques, telles que Martha Argerich, Dang Thai Son, Philippe Entremont ou Fou Ts'ong.
Au total, 81 jeunes pianistes de 23 pays se sont qualifiés pour cette épreuve, lancée le 30 septembre et dont le vainqueur sera désigné le 20 octobre. Réputé pour sa difficulté, le concours exige la perfection dans l'exécution de toutes les formes musicales pratiquées par Chopin: les études, les nocturnes et mazurkas, les polonaises, les sonates et les deux concertos.
Cette année, la pression sur les candidats semble être encore plus forte que d'habitude. Le monde entier fête le bicentenaire de la naissance du génie du piano romantique à Zelazowa Wola, près de Varsovie.
Une dizaine de candidats arriveront jusqu'à la finale et le vainqueur sera récompensé par une médaille d'or accompagnée d'un chèque de 30.000 euros. Le lauréat aura l'honneur de jouer ensuite avec le New York Philharmonic et le NHK Symphony Orchestra.
"Cette année, le niveau du concours est très élevé. Hors du commun. Rarement il y a eu autant de talents à la fois. Ca va être difficile" de désigner le vainqueur, explique Philippe Entremont, grand pianiste, chef d'orchestre français et membre du jury du concours.
"Cette année, le niveau est de loin plus élevé qu'en 2005. Il y a beaucoup de génies parmi les pianistes, ainsi qu'au sein du jury", affirme également Mei-Ting Sun.
"Au début, je n'étais pas satisfaite de mon jeu. J'étais un peu nerveuse. Avec le temps, ça s'est amélioré", explique la Chinoise Wai-Ching Cheung après sa prestation, serrant nerveusement dans la main un mouchoir blanc.
"Et puis de toute façon, en venant à Varsovie je ne pensais pas arriver jusqu'à la troisième étape. C'est une surprise pour moi", explique-t-elle.
"La dernière fois que j'ai été content de mon jeu, c'était lorsque j'avais 16 ans", explique encore Mei-Ting Sun. Après, vous n'êtes jamais content de ce que vous jouez. C'est tout à fait normal", explique-t-il quelques heures avant sa prestation.