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Catégories : L'économie

Les entreprises internationalisées créent des emplois en France

Par Cécile Crouzel
05/03/2010 | Mise à jour : 21:20 Réactions (2)

Le Conseil d'analyse économique préconise d'aider les sociétés à exporter.

Alors que les annonces de délocalisations et de fermetures d'usine se multiplient, le dernier rapport du Conseil d'analyse économique (CAE) émet une musique différente et rassurante. Commandé par Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'État au Commerce extérieur, il démontre que les entreprises françaises qui s'implantent à l'étranger créent davantage d'emploi en France que celles qui n'ont pas sauté le pas. Trois ans après l'installation hors des frontières, les entreprises emploient 25 % de personnel en plus que celles qui sont restées en France, alors qu'à l'origine, elles avaient seulement 10 % de salariés en plus. «Ce sont les entreprises les plus efficaces qui choisissent de s'internationaliser. Puis la hausse générale d'activité dont profite le groupe nourrit l'emploi en France», explique l'économiste Lionel Fontagné, coauteur du rapport avec Farid Toubal.

 

De nouveaux marchés

 

Restent deux exceptions. L'effet est négatif sur l'emploi lorsque l'entreprise investit dans un pays à faible revenu. Toutefois, cette catégorie ne comprend que des pays très pauvres comme le Vietnam. Après une implantation dans un État à revenu moyen comme la Chine ou le Brésil, les effectifs augmentent en France. «Les sociétés ne s'installent pas dans ces pays uniquement pour délocaliser. Elles tirent aussi partie de ces nouveaux marchés, ce qui accroît leur performance, y compris en France», explique Lionel Fontagné.

En revanche, le rapport remarque que lorsque l'investissement est le fait d'une firme française elle-même filiale d'un groupe étranger, l'effet sur l'emploi n'est pas perceptible. Pourquoi ? Parce que ces entreprises incluses dans des grands groupes sont très productives et ont peu de marge de progression. Une conclusion qui va de pair avec un autre constat : les sociétés étrangères choisissent d'acheter les entreprises françaises les plus performantes. «Ce sont les fleurons de l'économie nationale qui attirent la convoitise des groupes étrangers», écrit le rapport. Pour le CAE, il ne faut pas s'en inquiéter. Car après une année de restructuration, les sociétés acquises par des étrangers voient leur chiffre d'affaires, leurs effectifs et leur valeur ajoutée progresser.

Fort de ce constat sur l'effet positif de l'ouverture économique, le rapport préconise donc que les pouvoirs publics se concentrent sur les entreprises qui ne parviennent pas à s'internationaliser.

 

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