Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Mobilisation pour racheter la maison de Colette
ar Claire Bommelaer
08/11/2010 | Mise à jour : 11:06 Réagir
La maison de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye, dans l'Yonne. Plus qu'une habitation, elle fut une source d'inspiration pour l'écrivain. Crédits photo : JEFF PACHOUD/AFP
La demeure natale de l'écrivain est à vendre. Une soirée est organisée mardi soir au Théâtre du Châtelet, à Paris.
Ah! ma vieille maison, il y a longtemps que je ne l'ai revue. C'était une bonne maison, simple… Figurez-vous qu'on vient seulement ces années-ci d'être forcé de déraciner ce qui restait du noyer de mon enfance. J'aurais voulu conserver ce décor.»
Ainsi parlait Colette, soixante-deux ans après avoir quitté sa maison natale de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne). Plus qu'une habitation, elle fut une source d'inspiration pour l'écrivain. «C'est un personnage clé de ses romans»,raconte Frédéric Maget, président de la Société des amis de Colette. Vaste, un peu «revêche», selon l'expression de l'auteur, la demeure est aujourd'hui en danger.
En 2007, après être passée de main en main par le biais d'héritages, elle fut mise en vente. «Le prix affiché était de 300.000 euros. Nous avons essayé de la faire racheter par le conseil général de l'Yonne et par la commune, afin qu'elle puisse ouvrir au public», dit Frédéric Maget. Mais les charges, notamment celles liées à l'entretien, apparurent trop lourdes à la Mairie de Saint-Sauveur, qui possède déjà un musée lié à l'auteur. Depuis, la maison sèche sur pied, en indivision, tandis que ses propriétaires ne parviennent pas à s'entendre. «Un juge a été saisi et nous craignons que la maison ne soit mise aux enchères», dit Frédéric Maget.
Dix-huit artistes mobilisés
Avec Foulques de Jouvenel, ayant droit de Colette, l'association crée un fonds de dotation, afin de pouvoir racheter Saint-Sauveur. Mardi soir, le public est convié à une soirée de fundraising avec l'objectif de recueillir 180.000 euros.
En trois mois, dix-huit artistes ont donné leur accord pour participer, à titre gracieux, à un spectacle fait de lectures, de saynètes, de chansons et de films d'archives. Le metteur en scène Robert Carsen s'est prêté au jeu de ce spectacle hors norme. «C'est aussi grâce à lui que je suis là», s'amuse Judith Magre, qui lira une lettre de Sido à Colette, demain soir. Avec elle, des personnalités comme Danièle Delorme, Guillaume Gallienne, Juliette, Micheline Presle, Arielle Dombasle, Mathieu Amalric ou encore Carole Bouquet - pour qui Colette «est une passion» - seront tour à tour sur scène. «Nous n'avons pas voulu d'un show statique, composé de seules lectures. Ce qu'il faut, c'est arriver à transmettre la vitalité de Colette», explique encore Frédéric Maget.
Symbole de la femme libre, Colette fut écrivain, journaliste, mère, artiste de music-hall, femme mariée, vivant pourtant une relation avec une femme, et revendiquait son indépendance. Demain soir, tous rendront hommage à celle qui disait: «Je veux faire ce que je veux.»
«Colette en scène», le 9 novembre, au Théâtre du Châtelet (Paris), à 20h30. Places: 15,40 ou 60 €.