Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Louise Labé
Pierre Charly, apprenti cordier (peut-être d'origine italienne), né aux alentours de 1470, illettré au point de ne pas savoir signer, épouse Guillermette Decuchermois, sans doute âgée ; celle-ci est veuve depuis 1489 de Jacques Humbert, dit Labé (ou L'Abbé [forme la plus ancienne], l'Abé, Labbé, Labbyt), cordier installé rue de l'Arbre sec. Pierre reprend le surnom de Labé, qui est attaché au fonds. Il s'agit d'une raison sociale, et c'est bien ainsi que Louise l'utilisera, comme nom de plume.
Mort de Guillermette. Pierre Charly est alors propriétaire d'un atelier, d'une maison de trois étages et d'un vaste jardin sis rue de l'Arbre sec. Le couple ne semble pas avoir eu d'enfants. |
|
|
1515 |
Pierre Charly épouse en seconde noces Étiennette (ou Estienne) Roybet, veuve Deschamps (alias Compagnon). Il en hérite une propriété, La Gella (« une maison tinailler, colombier, vignes, appelé de la Gela, contenant en vigne XX fosserés », Louise aimera cette propriété et c'est là que sera le jardin décrit par l'auteur des Louenges, mais ce sont ses frères qui en hériteront, de par la volonté de sa mère), et de deux maisons, l'une « tirant de saincte catherine à la porte Saint-Marcel », l'autre « joste le grand chemin de saint-Vincent à la croix Benoiste Gaignet ». La famille possède également une maison dans la « ruette tendant de l'Arbre Sec en rue Pizay », une autre dans la rue de l'Arbre sec et une demeure à Saint-Jean de Thurigneu. |
Premiers écrits de Clément Marot. |
---|---|---|
1519 |
|
Cortès au Mexique |
1520 |
|
Lyon se veut la « Florence française ». Naissance de Pernette du Guillet. |
1521 |
|
Probable séjour d'Érasme à Lyon. |
1523-1524 |
Mort d'Étiennette, âgée au plus de 45 ans. Le couple a eu plusieurs enfants : Barthélémy, François, Mathieu, Claudine (religieuse ?) et très probablement Louise. |
|
1520-1524 |
Naissance de Louise Labé, rue de L'Arbre-sec, au domaine de la Gella [le plus probable], ou à Parcieux-en-Dombes [sans doute pas], où la famille de sa mère avait une propriété, (à l'entour du domaine de la Grange blanche ?). |
Traduction française de L'Éloge de la Folie d'Érasme |
1524 |
|
Naissance de Joachim du Bellay |
1525 |
Pierre Charly épouse Antoinette Taillard, la [probablement jeune] fille d'un boucher (qui jouissaient d'une position sociale supérieure à celle des cordiers), qu'il semble avoir beaucoup aimée. Le couple aura deux enfants, Jeanne et Pierre II Charly, qui héritera du surnom de son père, Labé. Antoinette dictera son testament et mourra en 1571. |
Naissance de Pierre de Ronsard. |
1528 |
|
Mort de Machiavel. |
1529 |
|
La grande Rebeyne, révolte des pauvres de Lyon (29 avril). |
1530 |
|
Entrée des enfants de François Ier à Lyon. |
1531 |
|
Première édition des Triomphes de Pétrarque en français |
1532 |
|
Rabelais attaché comme médecin à l'Hôtel-Dieu. |
1532 ou 1533 |
|
Possible date de naissance de Clémence, fille de Claude de Bourges, seigneur de Villeurbanne, Lieutenant Général du Piémont, contrôleur des finances ; poétesse et musicienne, elle sera l'amie de Louise. Ses vers sont perdus. |
1533 |
En tant que « maître des métiers », Pierre Charly est un des quarante fondateurs de l'Aumône générale de Lyon. Il est également membre de la Confrérie du Saint-Esprit. Il contribue aussi à la création du Collège de la Trinité, où furent mis en application les grands principes de la pédagogie humaniste. |
Pseudo-découverte d'un prétendu tombeau de Laure de Noves en Avignon par Maurice Scève. |
1534 |
L'éducation de Louise semble avoir été particulièrement soignée, à l'italienne, peut-être par un précepteur [Antoine Fumée ?, ce dernier fut en tout cas son maître à un moment donné.], peut-être au couvent de La Déserte dans le quartier de La Gella. [Est-ce là qu'elle rencontra Clémence de Bourges et l'érudit Jean de Vauzelles ?] Elle apprit à lire et à écrire, le latin, l'italien peut-être l'espagnol, mais ni le grec ni l'allemand ; l'art de broder ; probablement l'escrime et l'équitation avec ses frères François et Mathieu, respectivement maître d'armes et cavalier/conducteur d'attelage. [Il est possible qu'elle ait plus tard participé à des tournois à Lyon.] Ce n'est sans doute qu'à partir de 16 ans qu'elle commença l'apprentissage de la musique. |
Rabelais publie Gargantua. |
1535 |
|
Rabelais renvoyé de l'Hôtel-Dieu pour avoir quitté deux fois son poste sans avoir demandé de congé. |
1536 |
Louise fait la connaissance de Marot dans le salon de Guillaume Scève, le frère de Maurice. Possible liaison entre eux, ou du moins amour de Marot envers la Belle Cordière. |
Confirmation royale des privilèges aux foires de Lyon. |
1538 |
|
Édition de l'Adolescence clémentine par Étienne Dolet. Ce dernier ne respecte pas les demandes de Marot, qui se brouille avec lui. |
1539 |
|
Grève (« tric ») des imprimeurs de Lyon. |
1540 |
|
Mort de Guillaume Budé. |
1541 |
Louise revoit Marot lors d'un des passages de ce dernier à Lyon. |
Mort de Jean Clouet. |
1542 |
Selon un biographe contemporain (Guillaume Aubert ?), Louise aurait repoussé l'amour d'un vieux « poète romain » qui s'en alla mourir en Espagne [Luigi Alamanni ? Marot ?], et serait tombé amoureuse d'un « homme de guerre ». Certains auteurs identifient ce dernier avec le dauphin (futur Henri II), qui traverse Lyon pour aller assiéger Perpignan, ou [et c'est évidemment plus probable] avec un gentilhomme de la suite royale. |
Publication de La Parfaicte Amye d'Antoine Héroët ; mais le texte est écrit depuis 1536. |
1543 |
Pierre Charly, malade depuis un an, fait son testament (15 août). |
Mort de Copernic et parution de son De Revolutionibus orbium coelestium. |
1544 |
|
Mort de Clément Marot. |
1543-1545 |
Louise Labé épouse Ennemond Perrin, artisan cordier d'au moins vingt-cinq ans son aîné. Elle va habiter dans la demeure de ce dernier, une « maison haulte et basse en la rue Confort, de costé de vent et un gardin dernier joignant au tennement Nostre Dame de Confort, la ruelle, entre deux, devers soir et la maison de Claude Barbarin et Loys Teynet, troilleur devers matin », qu'il a héritée de son père en 1515 ; elle donne sur la rue Notre-Dame de Confort (actuelle rue Paufique, au 28) entre la rue Bellecordière (tracé de l'actuelle rue de la République) et la rue de Bourgchanain (actuelle rue Bellecordière). elle a été détruite au XVIIe siècle et une autre a été construite sur l'emplacement. |
Publication d'une traduction des Azolains de Bembo en français (Louise en sera influencée pour le Débat de Folie et d'Amour). |
1545 |
Louise tient salon littéraire, comme avant elle Jean de Vauzelles, Guillaume et Maurice Scève et Pernette du Guillet. Participeront à son salon
|
Mort de Pernette du Guillet et publication posthume des Rymes. |
1546 |
|
Première édition du Tiers Livre de Rabelais |
1547 |
Première attaque contre Louise Labé, par Philibert de Vienne. |
Mort de François Ier, avènement de Henri II. |
1548 |
Début probable de la composition du Débat de Folie et d'Amour. |
Entrée solennelle d'Henri II et de Catherine de Médicis à Lyon (23 septembre) ; Maurice Scève, échevin, est chargé d'établir le programme ; François Charly y participe en tant que maître d'armes, son père a fourni les cordages des navires avec lesquels on représenta une bataille navale. |
1549 |
|
Défense et Illustration de la Langue Française de du Bellay, manifeste de la Brigade. |
1550 |
|
Publication des quatre premiers livres d'Odes de Ronsard et de l'édition définitive de L'Olive de du Bellay. |
1551 |
Louise Labé et son mari achètent une maison avec jardin, mitoyenne à celle qu'ils possèdent déjà . |
Édit qui punit de mort les « hérétiques » (comprendre « protestants ») pris en flagrant délit de pratiquer leur culte. |
1552 |
Louise commencerait à écrire ses sonnets. Rumeurs à propos des moeurs légères de Louise lors d'un procès à Genève. |
Publication des Amours de Ronsard et du Cinquième livre des Odes. |
1548-1553 |
Mort de Pierre Charly, qui venait d'acheter un peu de propriété à Vaux-en Velin. Apparemment seuls trois de ses enfants sont encore vivants : Louise, Jeanne et François, qui devient chef de famille et fait un procès à Antoinette Taillard à propos du testament. Cette dispute, à laquelle il sera mis fin en 1558 a sans doute profondément divisé la famille. Il semble que François, oisif et doué pour le maniement des armes, ait méprisé le métier de son père et vécu, au-delà de ses moyens, d'expédients (vente de son héritage par petits morceaux, emprunts). |
|
1553 |
Possible (?) liaison de Louise avec Olivier de Magny. |
Le 16 mai, cinq étudiants languedociens protestants sont brûlés. |
1554 |
Date probable de la composition de la deuxième élégie. |
Olivier de Magny séjourne à Lyon. Jacques Peletier du Mans et Pierre Woériot y arrivent également. |
1555 |
Portrait de Louise par Pierre Woériot (page d'accueil de ce site). |
Publication de la Continuation des Amours de Ronsard et des Centuries de Nostradamus, chez Macé Bonhomme. |
1556 |
Seconde édition revue et corrigée (orthographe) des Œuvres de Louise Labé chez Jean de Tournes Jeanne est mort à cette date. |
Abdication de Charles Quint. |
1557 |
Diffusion d'une chanson anonyme scandaleuse critiquant les mœurs de Louise [sans doute composée antérieurement]. |
Imposition royale à tous les notables et marchands lyonnais. |
Entre janvier 1555 et septembre 1557 |
Mort d'Ennemond Perrin |
|
1558 |
Fin du procès entre François Charly et Antoinette Taillard. |
Publication des Regrets et des Antiquités de Rome de du Bellay. |
1559 |
Ode d'Olivier de Magny A Sire Aymon (= Ennemond), où il s'attaque à Louise tout en reprochant à son mari sa complaisance. Elle a sans doute été composée avant 1557. |
Publication de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre et de l'Institution chrétienne de Calvin. |
1560 |
Louise acquiert d'autres terres à Parcieux. |
Mort de du Bellay. |
1561 |
|
Au cours de l'émeute catholique de la Fête-Dieu, Barthélémy Aneau est assassiné. |
1562 |
Louise acquiert une seconde vigne à Parcieux. |
Mort de Clémence de Bourges ? D'après les contemporains, elle serait morte de chagrin à la suite de la mort de son fiancé, Jean du Peyrat, au siège de Beaurepaire, un épisode des guerres de religion. |
1563 |
|
Assassinat de François de Lorraine, duc de Guise. |
1564 |
|
Peste à Lyon. |
1565 |
Malade, Louise se retire à Parcieux, ou chez son ami Thomas Fortin, banquier (ou marchand, ou avocat) d'origine florentine (né en 1513, établi à Lyon depuis 1551). elle y dicte son testament le 28 avril, et y nomme Thomas Fortin administrateur de ses biens après sa mort. |
|
1566 |
Décès de Louise avant le 15 février à Parcieux. Elle y est enterrée. |
|
5 janvier 1616 |
« Le roi fait jouer une comédie françoise De la Folie et de l'Amour aveugle. Il va en la salle de la comédie » (Jean Heroard). Il s'agit très probablement d'une adaptation du Débat de Folie et d'Amour, voire du Débat lui-même. |
|
1757 |
L'écrivain Pernetti (1696-1772) affirme que Louise aurait écrit des poèmes en latin, et qu'il les aurait eus entre les mains ; ils n'ont jamais été retrouvés. |
|
1762 |
Cinquième (!) édition des Œuvres chez Duplain à Lyon. |
|
1764 |
« La plus belle fable des Grecs est celle de Psyché. La plus plaisante fut celle de la matrone d'Éphèse. Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Fables » |
|
1790 | D'après l'Almanach de Lyon, le portrait de Louise orne le drapeau d'un des vingt-huit bataillons de la Garde nationale française, le XIXe, dit « de la Belle Cordière », celui de la rue Confort (où était sa maison) : « Louise Charly, femme d'un cordier, fit, en 1550, un poème sur la liberté. Sa beauté et sa science ont fourni l'emblème suivant : la Belle Cordière est vêtue simplement, assise sur un lion ; une guirlande de fleurs lui descend de l'épaule gauche au côté droit ; de la main droite, elle tient une pique entrelacée de lis et surmontée du chapeau de Guillaume Tell, restaurateur de la liberté helvétique ; est encore adapté à ladite pique un ruban sur lequel est cette légende : Tu prédis nos desseins, Charly, Belle Cordière, car pour briser nos fers, tu volas la première... de l'autre côté du ruban est : Belle Cordière, ton espoir n'était pas vain. Audit drapeau est le panache des trois couleurs. De la main gauche elle tient son poème sur la liberté française qui est appuyée sur un globe terrestre. Le lion tient sous une de ses pattes le livre de la constitution ; à côté est l'autel de la patrie où brûle le feu du patriotisme ; de l'autre est une plante d'olivier, signe de la paix ; et de l'autre un laurier, signe de la gloire ; des livres en désordre à ses pieds, qui désignent la science. » | |
1966 |
Les textes de Louise Labé font leur entrée dans les manuels scolaires (Chassang & Senninger) à peu près au moment où les élèves commencent à ne plus en comprendre la langue. |
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/lettres/louise/lyon/biolab.html