Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : Des poètes et poétesses

Kenneth White, poète des rivages

Par Adeline Journet, publié le 10/03/2011 à 16:00

     
 
Kenneth White, poète des rivages

Kenneth White  

Marie-Claude White

Cette année, le Printemps des poètes rend hommage à Kenneth White, "poète des rivages", à l'origine d'une théorie fascinante: la géopoétique.

Kenneth White, le poète des rivages, a placé au centre de son oeuvre l'océan Atlantique, dont il a parcouru les côtes et les landes pendant son enfance et adolescence écossaise. C'est à Paris qu'il publie ses premiers écrits, influencés par Ruskin, Baudelaire ou Dostoïevsky. Il investit la poésie avec Wild Coal publié à l'université de la Sorbonne, où il étudie, en 1963. Puis aux éditions Mercure de France, il étrenne son français avec En toute candeur en 1964. Suivent Scènes d'un monde flottant, en 1976, Le grand rivage, en 1980, Les rives du silence en 1998, ou encore Le passage extérieur en 2005. 

Poète ou prosateur, écrivant en français ou en anglais, Kenneth White pratique le nomadisme intellectuel et défend la théorie d'une "poétique universelle qui, au-delà de toutes les couleurs locales, pénètrerait si profondément dans les choses et, derrière les choses, dans les forces qui animent les choses, qu'elle serait comprise dans le monde entier", écrit-il dans l'ouvrage consacré à son pays natal, Ecosse, le pays derrière les noms, chez Terre de Brume, en 2001. C'est lui qui fonde la géopoétique, théorie transdisciplinaire visant à reconstruire le lien Homme-Terre. 

Crossing Britanny
in a stormy january

Friday morning
travelling west
wild the weather
 
high wind, heavy rain
swollen the river
 
Guingamp, Carhaix
the Black Hills
lost in the welter
 
the forest of Beffou
drenched and torn
 
hour after hour
the raging storm
 
then, of a sudden
clear blue sky
a clamour of gulls
 
and it was Lorient. 

Traversée de la Bretagne
un jour de janvier

Vendredi matin
allant vers l'ouest
déchaîné le temps
 

vent fort, pluie violente
enflé le torrent
 

Guingamp, Carhaix
les montagnes noires
perdues dans la tourmente
 

la forêt du Beffou
trempée et torturée
 

heure après heure
la tempête rageuse
 

puis, soudain
ciel bleu et serein
la clameur des goélands
 

et ce fut Lorient. 

Extrait des Archives du littoral (Mercure de France)  

Les commentaires sont fermés.