Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Egon Schiele ou la difficulté d’être Signature : Jean-François Lasnier - 10 mars 2011
« Tout est mort vivant », dit un jour Egon Schiele (1890-1918). Son œuvre entière, figures et paysages, est hantée par cette vision dont le visage, à commencer par le sien, a été le sismographe.
En effet, la projection d'une intériorité inquiète et tourmentée, de la difficulté d'être dans cette société là, s'est trouvée dans les portraits et autoportraits un territoire privilégié. Le musée du Belvédère en a réuni une centaine, dans lesquels se donne à voir l'itinéraire du peintre.
D'un trait heurté, rehaussé de couleurs blafardes, parfois grossièrement tartinées, Egon Schiele brosse l'effigie d'individus à l'identité troublée. À une époque où Sigmund Freud n'a pas encore théorisé la pulsion de mort, c'est bien elle, Thanatos, qui défigure ces personnages au regard halluciné, dont les chairs décomposées s'étalent dans d'instables postures.
« L'empreinte fascinante que laissent ses nombreux autoportraits, explique l'historien de l'art Werner Hofmann, vient de la rigidité cadavérique qui raidit les contours et dessèche la carnation. De quelque façon que l'on juge les démêlés obsessionnels de Schiele avec sa propre image, ils portent toujours le stigmate d'une humiliation douloureuse, transformant le corps en une unique blessure. »
A lire : Magazine Connaissance des Arts mars 2011
Informations pratiques sur Portraits et autoportraits d'Egon Schiele dans l'onglet Agenda.
En savoir plus sur le lieu : Musée du Belvedère - Musée Baroque