Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Tivoli, le paysage rêvé
Ill. : François-André Vincent, Le Temple de la Sibylle à Tivoli, vers 1773, huile sur toile, 57 x 38,5 cm (©Marseille, musée des Beaux-Arts).
Villégiature appréciée des Romains, Tivoli a inspiré les plus grands paysagistes du XVIIIe siècle. Alors que ceux-ci sont à l’honneur au musée Cognacq-Jay, un pèlerinage s’impose sur le rocher le plus célèbre de l’histoire de l’art.
Devant ce paysage remué, adossé aux premiers contreforts de l'Apennin, Goethe s'exclamait en 1787 : « C'est encore une des merveilles de ce monde ». À la beauté primordiale du site légendaire de Tivoli tel que l'ont façonné les caprices de la terre, les Romains ajoutèrent leurs temples et leurs riches villas. Échappant l'été à la terrible moiteur de Rome, l'empereur Auguste, Mécène, Virgile, Catulle et de nombreux patriciens goutèrent les charmes des bosquets de Tibur, et « leur fraîcheur pure et vive », chantée par Horace. Ces monuments devenus ruines ont fini par faire corps avec les strates géologiques pour composer un nouveau paysage, considéré depuis la fin du XVIIe siècle comme la quintessence du paysage classique. Des temples de la Sibylle ou de Vesta, des cascades ont surgi dans les tableaux de Poussin et de ses successeurs. Et, de la peinture, ils ont naturellement gagné les jardins du XVIIIe siècle à travers l'Europe, d'Ermenonville à Wörlitz. À Paris, le parc des Buttes-Chaumont est l'un des derniers hommages à l'antique Tibur, avec son rocher percé de grottes, ses cascades et son pseudo-temple, un peu maigrichon il est vrai si on le compare à son modèle. Tivoli a perdu sa gare de chemin de fer, qui la reliait si commodément à la capitale depuis les années 1870.
A lire : Magazine Connaissance des Arts janvier 2011
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